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 [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP

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MessageSujet: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptyDim 24 Juin - 3:33

C’était rouge. Et c’était froid.

De plus en plus d’ailleurs. C’était mauvais signe. Elle n’aimait pas ça. Le rouge avait tendance à laisser des traces, pire à faire des tâches. Et ça, c’était mauvais. Mais cela n’expliquait pas pourquoi le rouge était si froid. Le rouge était censé être une couleur chaude, n’importe quel bouquin sur l’Art le dirait. Et bizarrement, en ce moment, il était froid. Au début, il avait été chaud, les premiers instants où elle l’avait vu. Mais, avec le froid glacial de l’hiver qui régnait sur Londres avec ses crocs de givre, la chaleur était vite partie. Maintenant, petit chaperon rouge, elle courait sans bruit dans les rues désertes de la ville. Il n’y avait personne à ces heures-là, même les sans-abri évitaient de traîner à la merci du vent et partait se réfugier sous des ponts ou dans des endroits moins exposés. Elle avait pour habitude d’emprunter des chemins moins voyants, plus sombres, plus secrets mais aussi beaucoup moins accessible. Elle s’était entraînée pendant des heures durant à jouer les Spiderman pour pouvoir se mouvoir à sa guise dans la cité, et il lui avait suffit que de quelques heures pour lire tous les plans et les mémoriser.

Mais là, alors que tout perdait de sa signification, elle semblait perdue dans une forêt trop sombe pour que le rouge se réchauffe.

Heureusement, son corps bougeait encore.

Pas comme celui de l’autre. Celui qu’elle avait mis tant de temps à cacher. Elle grogna. Son esprit sans cesse en activité n’avait pas tout prévu. Sa victime n’était pas censée être armée. Elle n’était pas censée avoir le temps de riposter. Elle n’était pas censée se blesser ! Chaque détail s’était gravé dans sa mémoire aussi surement qu’un fer chauffé à blanc aurait marqué sa peau. Elle n’avait rien oublié au moins, son hypermnésie le lui assurait. On ne retrouverait jamais son corps. Elle s’en était assurée. Le plus dur en réalité avait été de ne pas répandre ce rouge froid partout. Mais bon, admettons que le rouge soit froid, il était pourtant joli. Cela devait bien dire quelque chose, le rouge représentait des émotions non ? Le rouge était la couleur de l’amour, de la passion ! Du rouge à lèvre était une invitation à embrasser, des joues rouges ne pouvaient refléter que de l’envie ou de la passion.

Heureusement, il n’avait pas neigé.

Si Hayden adorait la neige, elle était horriblement contraignante pour ses petites escapades nocturnes. Bientôt, le froid la quitte au son d’une porte qui se claque. Un cliquetis métallique retentit en guise de protestation quand le sac percuta le sol, négligemment lancé dans un coin. La douleur se grave profondément dans sa tête, et elle sut que jamais ce souvenir ne s’effacerait, qu’elle serait désormais, à tout moment de sa vie, capable de se souvenir de cette morsure lancinante et brûlante. En sécurité à présent, elle se permit de traîner un peu la patte jusqu’à la salle de bain. Un mouvement de la main allume la lumière du plafond, laissant une trace d’un rouge froid sur le carrelage du mur. Il lui fallut un peu plus de temps pour se dévêtir, serrant les dents en se contorsionnant pour échapper à cette prison de tissu. Un grand miroir lui renvoya son reflet pâle, fatigué, ses yeux bleus ont l’air sombre à l’ombre de ses arcades sourcilière, ses lèvres sont carmines et ses cheveux bruns achèvent de faire ressortir sa peau blafarde. Se tournant, elle examina la source de tout ce rouge glacé.

Les reflets étaient bordeaux. Plus sombres. Plus oppressants. Ils cachaient et révélaient en même temps. Comme des rideaux que l’on aurait tirés pour ne pas être obligée de fermer les yeux sur ce qui ne nous plaisait pas. Elle soupira. L’enfer était de flamme, l’amour était rouge. Mais les flammes étaient rouge aussi... Les flammes de la passion étaient exemptes de raison ! Mais c’était toujours rouge. Elle tordit le bras, tâchant d’atteindre le rouge qui se réchauffait peu à peu. Non, impossible. Elle allait avoir besoin d’aide sur ce coup-là. Attrapant une serviette, elle essuya sa main ensanglantée avant de saisir son téléphone tactile, cherchant un numéro dans son répertoire. Il était tard. Les heures les plus sombres de la nuit étaient passées, emportant son méfait avec elles. Maintenant, le jour n’allait pas tarder à sortir ses griffes, pour les planter avec fureur dans la pâleur de la nuit. La Lune sortirait ses crocs bien sûr, et il lui faudrait plusieurs heures pour enfin admettre sa défaite et abdiquer, laissant pour un temps sa place au Soleil. Une lutte ancestrale qui reprendrait dans la soirée. La sonnerie retentit plusieurs fois avant que la personne ne réussisse à décrocher.

Aide-moi.

« ... Allô John... ? » La voix était un peu plus faible. La fatigue. Le froid. Et toujours ce rouge oppressant. « Je... J’ai besoin de ton aide... » Il ne fallait pas rester longtemps au téléphone et toujours faire attention, la spécialiste qu’elle était le savait bien. On pouvait toujours retracer un appel après tout. Quelques mots lui suffirent pour lui résumer la situation sans se compromettre. Elle était blessée. Elle avait besoin de lui. Elle savait qu’il était tard, elle était désolée de le réveiller, mais est-ce que ça le dérangerait si, éventuellement, il pouvait passer chez elle. La pression retombant, la prise déjà glissante sur son téléphone faiblit légèrement. Elle laissait la porte ouverte, il n’avait qu’à la rejoindre dans la salle de bain, inutile de réveiller les voisins. Non, elle allait bien, ce n’était pas grave, mais elle ne pouvait pas le faire toute seule. Oui, elle avait tout ce qu’il fallait ici pour se soigner. Elle répondit à toutes les questions qu’il pouvait bien lui poser avant d’enfin raccrocher, après un dernier : « Pardon. »

Ce rouge froid était glissant. Elle ferma les yeux, s’appuya contre la surface derrière elle. Il n’y avait aucun bruit. Il fallait taire ce qu’elle savait. En même temps, c’était rassurant de voir que tout n’était pas si faux, que ce qui nous avait été dit était en parti vrai. Le rouge n’était pas lisse, il était un peu collant même. Elle resta en soutien-gorge, sachant que sa tenue ne dérangerait pas le médecin. Mais ainsi dévêtue, en cette heure tardive, son corps devenait froid alors que le rouge s’étendait sur sa peau comme une tâche de peinture. De l’encre carmine qui se délayait dans l’eau pure. Elle se tourna légèrement, elle ne devait pas dormir, pas avant l’arrivée de John. Elle ouvrit un œil paresseux. Une profonde et longue coupure barrait son dos. Il fallait la recoudre, elle ne pouvait pas le faire seule. Des bleus s’étendaient sur ses avant-bras, marques qu’elle s’était faite en parant les coups. Sa joue était légèrement bleuie, sous le poing qu’elle n’avait pas su tout à fait évité. Quelques éraflures, des coupures, des bleus, rien de dramatique. Juste cette plaie béante dans son dos.

Ses yeux ouverts enregistraient le moindre détail, la moindre pensée. Malgré la fatigue, la douleur, le froid et le stress qui redescendait peu à peu, elle savait qu’elle n’oublierait jamais le plus petit millimètre. Elle frissonna. Garda les yeux ouverts. Il fallait attendre John. Elle se força à bouger pour ne pas s’endormir. Maladroitement, elle sortit sa trousse des premiers secours, cela ferait largement l’affaire. Avoir besoin de John ne signifiait pas qu’elle ne pouvait rien faire par elle-même. Attrapant un linge propre, elle entreprit d’essuyer grossièrement ce qui avait coulé et tenta de désinfecter la plaie. Elle abandonna la partie au bout de quelques minutes. Cela lui faisait un mal de chien. Elle rencontra son propre regard dans le miroir. Perdue dans la forêt de ses sensations, elle errait à la lumière blafarde et cru des néons. A l’automne, les feuilles devenaient rouges lorsque le temps refroidissait. Étaient-ils frères dans la passion froide de l’automne ? Ou bien acteurs sur une scène aux rideaux carmin ? Le Petit Chaperon Rouge n’avait pas de rouge que la cape. Pourquoi cette couleur chaude était-elle si froid sur ses mains ?

Dis-moi, reflet livide. Mon sang est-il aussi rouge que le tien ? Celui qui refroidit sur le sol ?

Le sang, lui aussi, était rouge.
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John H. Watson
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MessageSujet: Re: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptyDim 24 Juin - 23:35

    [Si les mots points de sutures et les images qu'ils vous évoquent ne vous inspirent pas, je vous conseille de ne pas lire ce qui va suivre.]


    Dans les rêves de John aussi, il y avait du rouge. C’était bien la seule couleur qu’il y avait, d’ailleurs.
    Tout était noir, blanc et teintes de gris. Sans vie. Mais le rouge. Le rouge était présent, écarlate. Accusateur. Tout comme le regard, désormais vide, de son ami, étendu au sol. Un regard qui ne fixait pas le ciel, mais le transperçait, lui.

    Du rouge, sur ses mains aussi. Le rouge du sang.

    C’était impossible. Il ne l’avait pas touché, il ne lui avait rien fait. Ce n’était pas sa faute. Il aurait voulu l’en empêcher. Il était arrivé trop tard. Ce n’était pas sa faute.
    Mais le rouge se glissait insidieusement entre ses doigts, coulait et s’écrasait au sol en grosses gouttes, avec un écœurant petit "ploc".

    A ses pieds, les lèvres de Sherlock s’entrouvrirent lentement. John aurait voulu bouger, mais il ne pouvait pas. Il attendit, mortifié, que Sherlock parle - car il allait parler, bien sûr. Lui dire quelque chose que John ne voulait pas entendre.
    Mais ce qui s’échappa de sa bouche, ce ne furent pas des paroles.

    Ce fut… une sonnerie.

    John se redressa brusquement dans son lit, en sueur. Il lui fallut un certain temps pour retrouver ses esprits, se rappeler que Sherlock n’était pas mort, mais bien vivant, et qu’il n’avait pas de sang sur les mains, et certainement pas celui de son ami.
    Les cauchemars ne l’avaient jamais vraiment quitté, mais assez paradoxalement, le retour de Sherlock les avait ravivés, l’amenant à se remémorer cette journée fatidique plus de fois que nécessaire, à la revivre mentalement quand il avait tout fait pour l’oublier.

    A travers les volets, il devinait la faible lueur que l’astre nocturne émettait en perçant les ténèbres. Il était ou très tard, ou très tôt. John n’aurait su dire.

    La sonnerie de son téléphone retentit à nouveau. A cette heure-ci, c’était forcément Sherlock qui faisait les cent pas en bas et voulait qu’il lui prépare du thé. A vivre avec le détective, John s’était très vite habitué à voir son rythme de sommeil malmené et déréglé parfois sans raison valable. Mais, à sa grande surprise, ce n’était pas Sherlock. C’était Hayden.

    Il décrocha aussitôt. A l’autre bout du fil, il peinait à reconnaître la voix affaiblie de la jeune femme et comprit très vite que quelque chose s’était mal passé. Il n’avait pas de mal à imaginer quoi, connaissant ses activités secrètes. Elle était efficace, il le savait, il l’avait vue faire. Mais elle restait vulnérable. Et John s’était plus d’une fois fait du souci pour elle. Il l’écouta sans un mot, son inquiétude grandissant au fur et à mesure qu’elle parlait et raccrocha après avoir assuré à la jeune femme qu’il viendrait aussi vite que possible. Son premier geste fut de composer un autre numéro, pour demander un taxi. Un numéro qu’il commençait à connaître par cœur, il devait bien l’avouer. Sherlock ne se déplaçait pas en métro, et quand bien même, passé une certaine heure, cette possibilité s’éliminait d’elle-même. Il avait regrettait rarement d’avoir choisi de se concentrer sur ses études de médecine, puis sur son service, plutôt que sur son permis, d’autant que conduire à Londres relevait d’un challenge quotidien, mais il lui arriver ponctuellement de réviser son jugement sur la question. C’était une des ces fois là.

    Il s’habilla en vitesse, aidé par la hâte causée par l’anxiété et les mois d’expérience qu’il avait eu auprès du détective en termes de réveils précipités. Il s’empara de sa trousse médicale, qui avait commencé par n’être qu’un kit de premiers soins mais s’était vu grossir peu à peu pour devenir une belle collection d’outils menaçants et de produits aux noms imprononçables – encore une conséquence de sa collaboration avec Sherlock. Entre ses expériences et ses course-poursuites dans les rues londoniennes, il s’était rapidement habitué à s’occuper pour lui de petites plaies, souvent superficielles, et occasionnellement, d’autres, plus importantes.

    Il descendit en vitesse et aussi silencieusement qu’il le pouvait, soulagé de constater que Sherlock n’était pas dans les parages. Il n’avait pas vraiment envie de trouver un mensonge à lui servir, d’autant que le détective n’était pas dupe et ne le croirait probablement pas. Une fois dehors, il fut accueilli par une bouffée d’air frais caractéristique aux froides nuits d’hiver et se frotta les mains en soufflant. Heureusement, il n’eut pas à attendre longtemps. Le taxi s’arrêta dans la rue silencieuse, et John grimpa dedans avec reconnaissance.

    ***

    Il en ressortit quelques minutes plus tard, face à une petite maison simple. Derrière lui, la voiture redémarra et au bout de la rue, il entendit les faibles aboiements d’un chien. Avec un frisson, il hâta le pas. Comme promis, la porte était ouverte et il entra sans frapper, s’annonçant simplement avec un "Je suis là", après avoir refermé la porte derrière lui.

    Il se dirigea sans hésiter vers la salle de bain. Ayant plus d’une fois rendu visite à la jeune femme, il avait fini par connaître assez bien les lieux. Il entra après avoir brièvement frappé à la porte.
    « Hayden. »
    Elle lui faisait dos, mais il pouvait voir le linge tâché de sang disloqué entre ses doigts fins. Il pouvait la voir lutter pour ne pas fermer les yeux.

    Sa peau était plus blême que d’habitude, et elle frissonnait, mais John soupçonna que ce n’était pas dû qu’à la température, malgré sa peau considérablement exposée à la morsure du froid. Quelques centimètres sous son soutien-gorge, une large lacération parcourait sa peau, bien nette en dépit du sang qui avait commencé à sécher autour de la plaie et continuait à couler par endroits.

    Son mode docteur s’enclencha. Pour quiconque le connaissant suffisamment, c’était visible sur son visage à la façon dont son expression se faisait soudainement neutre, presque distante. Pas de place pour les hésitations, les questions, ou même pour l’inquiétude. Il évalua la situation d’un regard rapide, retira sa veste, puis se dirigea vers le lavabo pour se laver les mains consciencieusement. Il secoua ses mains contre la porcelaine blanche, puis les essuya avant de se rapprocher de la jeune femme pour observer de plus près la blessure en approchant un tabouret qui traînait non loin.
    « Tu ne t’es pas ratée. Ça va faire mal », l’avertit-il.
    Sa peau était glaciale et John se dit qu’il avait intérêt à faire vite. Il attira sa trousse à lui, nettoya aussi délicatement qu’il le pouvait la plaie, puis la désinfecta avec précaution.
    Il prit quelques secondes pour inspecter la plaie et s’assurer qu’il n’y avait pas de corps étrangers, et retira à l’aide d’une pince un fil coloré de coton qui devait provenir de son pull. Ses gestes étaient habiles, sûrs. Les gestes d'un docteur qui avait travaillé dans des conditions bien moins confortables.
    Il se recula légèrement. La partie la moins plaisante commençait maintenant. Il n’avait bien sûr pas de quoi l’anesthésier, il faudrait faire sans.
    « Reste avec moi, je n’en aurais pas pour longtemps. »
    Sa voix était douce, mais ferme, rassurante.
    En fouillant la trousse, il constata qu’il n’avait plus de biseptine non plus. Heureusement, il avait un briquet – il l’avait pris à Sherlock un jour où le détective s’était montré particulièrement en manque de nicotine, et l’avait caché là en pensant que c’était le dernier endroit où Sherlock irait le chercher. A raison, visiblement. Il eut un petit sourire en réalisant que ce briquet était resté là pendant plus d’un an, mais l’heure n’était pas à la nostalgie. Il prit son aiguille, la passa dans la flamme du briquet à plusieurs reprises, puis passa le fil dans l’aiguille.

    Ses mains ne tremblaient pas lorsqu’il perça la fine peau de la jeune femme. Dans ses mouvements, aucune hésitation, seulement précision et rapidité.
    Malgré sa concentration, il reprit la parole, en espérant distraire un peu Hayden de la douleur.
    « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »
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MessageSujet: Re: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptyLun 25 Juin - 21:35

Elle avait refermé les yeux. Elle ne ressentait plus le froid du miroir contre son front sur lequel elle s’était appuyée. La seule chose qu’elle sentait véritablement était la brûlure cuisante de sa blessure dans son dos, l’élançant au rythme de sa respiration. Elle tenta vainement de trouver une position plus confortable, une façon de respirer moins douloureuse mais c’était peine perdue, cette sale garce de plaie trouvait toujours le moyen de la rappeler à l’ordre et lui intimer de souffrir, en silence ou avec du bruit, elle n’en avait rien à faire. Mais elle savait que gémir ou se plaindre ne servirait à rien, alors elle se tenait simplement là, attendant que son John, son BFFLTDDUP vienne la secourir. Elle prit une profonde inspiration, ses pensées se mettant à divaguer. Il ne fallait pas qu’elle dorme mais bon, elle pouvait au moins se reposer un peu quand même.

Un peu de repos n’avait jamais fait de mal à personne.

Elle avait confiance en John, elle savait qu’il viendrait, aussi vite qu’il le pourrait. Mais il ne pouvait pas défier les lois de la physique et elle se demanda l’espace d’un instant s’il ne serait pas obligé de la réveiller le temps qu’il arrive. Oh, elle savait qu’elle ne craignait rien vraiment, elle n’était pas médecin mais elle savait que sa plaie n’était pas si grave que cela et que même sans John, elle aurait survécu. C’était profond, mais rien de dramatique. Elle en garderait certainement une vilaine cicatrice cependant, mais bon, c’était les risques du métier. L’esprit sans cesse en mouvement, elle tâcha de s’inventer une excuse pour justifier une telle entaille. Pas pour John bien sûr – c’était le seul à qui elle pouvait avouer la vérité – mais ce n’était pas le genre de blessure que l’on se faisait facilement. Qu’allait-elle bien pouvoir inventer ? Elle aurait pu tomber quelque part et tomber sur un coin particulièrement tranchant d’une pierre quelconque. Ouais. De toute façon personne n’irait regarder sous le bandage, alors cela importait peu. Il aurait fallu regarder la plaie de près pour voir les bords lisses et constater qu’elle avait été faite par une arme blanche.

Heureusement la seule personne susceptible de la voir nue ne devait pas trop s’y connaître dans ce genre de chose et donc, elle ne risquait rien. Encore une fois, ce petit secret resterait entre John et elle, et elle lui en était extrêmement reconnaissante de garder cela pour lui. Elle se doutait bien que ce n’était pas le moment de lui faire des frayeurs – il avait bien cru avoir perdu son meilleur ami après tout – mais elle n’avait pas le choix. Elle n’avait que lui. Elle ne l’avait pas entendu entrer. Elle n’avait pas entendu la porte claquer un peu plus loin dans la maison, tout comme elle n’avait pas entendu ses pas dans le couloir. Les yeux fermés, les épaules courbées, le dos sanglant, elle avait bien cru qu’elle allait s’endormir pour de bon quand la voix bien connue de son meilleur ami retentit dans la pièce. « Hayden. » Oh bordel, qu’elle aimait ce type. Ses lèvres s’étirèrent en un faible sourire alors qu’elle avalait sa salive pour humidifier sa gorge et lui répondre d’une voix un peu rauque. « John... » Elle ne le sentait pas, elle ne le voyait pas, mais elle savait qu’il était sans doute en train de la détailler pour évaluer les dégâts.

Elle voulut reprendre la parole, mais sa gorge était trop sèche et elle était un peu trop dans le gaz pour rouvrir de sitôt sa grande gueule. Elle se força cependant à se concentrer sur les sons, visualisant ce que faisait son ami alors qu’elle tentait de se redresser un peu pour lui faciliter la tâche. Déjà qu’elle le réveillait en pleine nuit et qu’elle se présentait à demi-nue, elle pouvait au moins se tenir correctement ! « Tu ne t’es pas ratée. Ça va faire mal. » Seul un gémissement plaintif de dépit s’échappa de ses lèvres en entendant cela. Il était gentil de la rassurer comme ça, encore un peu et elle aurait cru qu’il fallait l’amputer des jambes dis-donc. Cependant, son petit gémissement était plutôt là pour la plaisanterie que sérieusement. Elle le savait que ça allait faire mal, autant essayer de dédramatiser un peu la situation. Si elle somnolait encore un peu à sa venue dans la pièce, elle fut très vite rappeler à la réalité quand il se mit à nettoyer et à désinfecter la plaie. Elle sursauta et se crispa quand les soins commencèrent, se forçant à rester immobile pour ne pas prolonger inutilement les choses.

Putain mais c’est que ça arrachait la gueule sa saloperie ! Non, il fallait respirer, respirer. Plaisanter. Oui voilà, tourner en dérision la situation serait une façon de relativiser les choses. Aussi esquissa-t-elle une moue boudeuse et souffla d’un ton plaintif. « Le désinfectant de môman, lui, il piquait pas ! » Ouais bon ça allait hein, elle faisait ce qu’elle pouvait ! Elle était blessée je vous rappelle ! Les choses commencèrent sérieusement à se corser quand il se mit en tête d’explorer la plaie à la recherche de corps étranger. Et là, là Hayden sentit vraiment qu’elle avait un trou dans le dos. Son premier réflexe fut de se pencher en avant, tentant d’échapper aux mains tortionnaires de son toubib de meilleur ami. Elle détestait cette espèce de connard. « John, je suis vraiment désolée de t’avoir réveillé... pardon. » Elle prit cependant sur elle et se força à ne pas bouger pour ne pas se faire réprimander et le laissa faire son œuvre. Heureusement, il était rapide et... eh non, c’est pas un fil ça c’est une veine ou un nerf mais arrête de tirer dessus sale sadique tu vois pas que... ah si, en fait c’était bien un fil de son pull qui avait dû se glisser dans la plaie. La prochaine fois, elle mettait des vêtements sans fil. Ca devait bien exister, on faisait des haricots verts sans fil alors des vêtements... Des fringues en wifi, ça devait se trouver quelque part non ?

Quand elle sentit les mains chaudes de John s’éloigner de son corps, emportant avec lui le froid métallique de ses instruments, elle sut que c’était maintenant que ça allait barder. Elle se crispa d’anticipation et chercha à nouveau instinctivement à s’écarter de son meilleur ami pour échapper à des soins qu’elle savait pourtant nécessaires. Mais non. Là elle n’en avait vraiment pas envie. « Reste avec moi, je n’en aurais pas pour longtemps. » Aucun risque qu’elle s’endorme, si elle devait perdre connaissance, c’était qu’elle se serait évanouie sous la douleur. Elle prit une profonde inspiration alors que ses entrailles se tordaient douloureusement. Son cerveau, incapable d’arrêter de réfléchir, se mit à s’imaginer et à anticiper ce qui allait venir. Elle avait peur oui, et cette peur était d’autant plus légitime que chacune des prochaines secondes allait se graver profondément dans sa mémoire et qu’à aucun moment de sa vie elle ne pourrait qu’effacer légèrement ce souvenir. Il resterait à jamais présent, brûlant, flamboyant, marquant sa vie d’une trace au fer rouge. Son rythme cardiaque s’était accéléré, sa respiration était devenue irrégulière. Elle n’était pas une warrior, ce n’était qu’une gamine qui jouait au super-héros. Elle n’avait jamais appris à supporter une douleur trop grande.

Et pourtant, il allait falloir y passer. Elle entendit John fouiller dans la trousse de soin qu’il avait amené. Elle reconnut au son de la roulette métallique qu’il faisait chauffer l’aiguille avec un briquet, plusieurs fois, à un tel point qu’elle se mit à penser qu’il était en train de chauffer un couteau et qu’il allait cautériser la plaie ainsi. Ce ne fut que lorsqu’elle sentit ses doigts près de sa plaie et son souffle dans son dos qu’elle comprit vraiment qu’elle ne pouvait plus reculer. Elle regretta l’espace d’un instant de l’avoir appelé. Elle aurait préféré laisser ça tranquille jusqu’à demain, profiter de la fatigue pour dormir longtemps et se soigner le jour suivant. Mais il était trop tard maintenant, et bientôt l’aiguille chaude transperça cruellement sa chair déjà à vif. Elle se mordit férocement la lèvre et ses mains se refermèrent sur le tissu qu’elle tenait encore, se retenant de bouger. Bordel, ça faisait mal cette saloperie ! Elle ne put empêcher un gémissement de douleur franchir ses lèvres, et elle eut honte d’elle-même. John avait fait la guerre, il avait certainement vu des blessures bien pires, dont il avait dû s’occuper dans des conditions déplorables et elle, elle était là à geindre pour une sale coupure ! Elle en avait envie de se baffer.

Aussi elle serra un peu plus fortement les dents et se concentra sur autre chose. N’importe quoi. Elle rouvrit les yeux, rencontra son propre regard. Elle détourna légèrement la tête et tomba sur le visage de John, concentré sur sa tâche. Elle le regarda un instant, comme pour s’imprégner de son image. Elle le regarda, sans se lasser. Elle le regarda, simplement, concentré. Il avait toujours été séduisant, mais ce n’était qu’aujourd’hui qu’elle s’en rendait réellement compte. Sa mémoire ne lui faisait jamais défaut, mais ses autres sens, oui alors elle se raccrocha à cette vision pour ne pas sombrer. Il y avait sur son visage une froideur qu’elle ne lui connaissait pas souvent, une légère mélancolie, aussi. Elle craignit un instant l’avoir fâché, de cette peut infantile d’être abandonnée, remontant sans réelle raison, mais il était juste concentré. Repousser ses sentiments pour être le plus efficace possible. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Ah non John, elle voulait bien être gentille et fermer sa gueule, mais si tu l’obligeais à desserrer sa mâchoire ça n’allait pas aller. Elle ferma les yeux de nouveau, prit une inspiration alors qu’elle s’agrippait à sa serviette. Elle était bien contente qu’elle soit là, sinon elle aurait fini par se planter les ongles dans la paume et elle n’avait pas besoin de ça en ce moment.

Allez courage. Elle pouvait le faire, elle en était sûre ! « Il... Il était armé... » Se concentrer sur autre chose. C’était difficile de l’ignorer, la douleur semblant hurler dans chaque cellule de son corps. Et puis, elle devait déjà faire des efforts pour ne pas bouger et faire rater un point à son médecin préféré. « Je... ce n’était pas prévu qu’il... J’avais tout préparé à la seconde, mais certains renseignements n’étaient pas exacts et... » Oui voilà, c’était la faute des renseignements. Allez, ça suffit Hayden, elle avait merdé cette fois et puis c’était tout ! « Ou les choses ont peut-être changé... j’aurai dû faire plus attention, c’est ma f-... » Sa phrase fut coupée net par un long gémissement de douleur qui la fit se cambrer légèrement, John s’attaquant au centre de la plaie. Elle sentit sa tête lui tourner alors que les larmes lui montaient aux yeux. Putain, elle était vraiment pitoyable ! Arrête de te plaindre, t’as pas perdu ta jambe non plus ! « John ! » dit-elle d’une voix plaintive et presque suppliante. Elle n’était pas doudouche, mais y’avait des limites quand même. Par deux fois elle manqua de s’évanouir sous les doigts experts de l’homme dans son dos, mais elle se retint de justesse.

Elle avait remonté un bras pour le poser contre le miroir, afin qu’elle puisse y enfouir son visage. Pourquoi cela devait-il être si douloureux ? Pourquoi n’avait-elle pas bu un ou deux whiskies avant histoire de se calmer un peu les nerfs. Elle avait froid, elle avait mal, elle était fatiguée, elle voulait s’enfouir dans les couettes et y mourir pour ne plus jamais avoir mal. Elle ne dit plus rien durant le reste de l’opération – il pouvait aller crever si jamais il lui posait des questions ! – et garda obstinément la mâchoire crispée sous la douleur. Elle se concentra sur sa respiration, qui ne devait pas être trop marquée pour ne pas déranger le médecin et fit de son mieux pour ne pas le gêner ou le déconcentrer. Après un moment qui lui sembla une éternité, il arriva enfin au bout de la blessure et elle put enfin un peu respirer, le dos toujours horriblement endolori. Elle prit le temps de souffler un peu, attendant quelques secondes que la douleur s’efface un peu avant d’oser se redresser légèrement. Se tournant à demi vers lui, elle vint poser son front sur son épaule, sans trop s’appuyer dessus, laissant échapper un faible « J’te déteste... » qui n’avait rien de sincère. C’était aussi un moyen d’échapper aux mains de John un instant en éloignant sa blessure de lui, juste pour souffler un peu, parce qu’elle se doutait bien qu’il n’en avait pas fini avec elle.
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John H. Watson
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MessageSujet: Re: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptyJeu 28 Juin - 17:46

    La dernière fois que John avait dû suturer une pareille plaie commençait à dater. Il s’en souvenait pourtant relativement bien. Encore qu’il eût préféré que ce ne soit pas le cas. Plutôt deux fois qu’une il s’était demandé comment Hayden faisait pour rester saine d’esprit avec son hypermnésie. Il s’était surpris parfois à penser à la façon dont la jeune femme, elle, ne pouvait pas se réfugier dans l’oubli et il avait cru devenir fou rien qu’à l’idée. Il appréciait sincèrement Hayden, mais même en dehors de leur amitié, il avait également le plus grand des respects pour elle. Tout le monde n’aurait pas été d’accord, mais John la considérait comme étrangement normale, au regard de ce qu’elle vivait quotidiennement. Entre Sherlock et elle, John devait admettre qu’il ne s’entourait pas que de gens parfaitement équilibrés.

    Toujours était-il qu’avec son travail à la clinique, il s’était vu cantonné aux rhumes, migraines et autres fièvres qui étaient le lot des médecins généralistes. Et c’était du gâchis, vraiment. John savait qu’il aurait été plus utile ailleurs. Ce n’était pas quelqu’un de vaniteux ou de narcissique pour un sou, mais il ne faisait pas dans la fausse modestie non plus. Il pensait connaître sa juste valeur. Il savait qu’il était un bon docteur, il n’en avait jamais douté. Et c’était dans ces moments là qu’il se sentait réellement utile. Mais cela n’avait rien de facile pour autant. Surtout pas quand il connaissait et appréciait la personne qui lui demandait de l’aide, ce qui en l’occurrence était une première. Il avait déjà dû s’occuper de Sherlock, mais jamais sur une plaie aussi profonde, il s'agissait généralement de blessures assez superficielles, heureusement.

    Il pouvait voir qu’Hayden faisait de son mieux pour se montrer forte et résistante, tentant même de faire de l’humour, même si sa voix faussement agacée cachait mal son anxiété grandissante.
    « Le désinfectant de môman, lui, il piquait pas ! »
    Il sourit avec indulgence, se disant que la mère d’Hayden n’avait probablement jamais eu à lui faire des points de suture, mais répondit à la place :
    « Si tu es sage, tu auras un bonbon. »
    Il avait opéré dans des conditions bien plus difficiles, avec un matériel bien plus restreint. Dans la boue, au milieu de la confusion et des explosions, à s’affairer sur un tas de chair rougeâtre qui avait été autrefois un membre humain, ignorant les cris de douleur et le sang qui pissait de partout. Oui, il y avait sûrement là de quoi donner des cauchemars pour toute une vie. John avait appris à rester insensible dans de pareils cas. Il lui fallait être méthodique, agir avec dextérité, et pour cela il n’y avait qu’une façon de procéder : se vider l’esprit.
    Bien sûr qu’il était inquiet pour Hayden. Il avait senti son cœur accélérer rien qu’à entendre sa voix affaiblie au téléphone. Dans un sens, il aurait préféré avoir le rôle bien moins ingrat du petit ami dans les bras duquel elle irait se réconforter et qui lui dirait des mots doux sans trop se mouiller. Mais il fallait bien que quelqu’un s’occupe d’elle, même si ça signifiait lui faire passer l’un des quarts d’heure les plus éprouvants de sa vie, et en vérité il était bien content que cette personne, ce soit lui. Il pouvait au moins s’assurer que le travail était bien fait, lui montrer qu’elle pouvait compter sur lui. Elle pouvait compter sur lui.

    Il ne lui avait pas laissé de chance de protester, de changer d’avis en réalisant ce qui allait se passer, il avait attaqué bille en tête : inutile de faire durer le plaisir. Si ce n’était pas aussi déplaisant pour lui que ça l’était pour elle, il devinait la nervosité, la souffrance et l’épuisement presque palpables d’Hayden, qui se crispait, tressaillait, frissonnait, luttait pour rester en place tout en ayant envie de se dérober sous ses doigts, et devait serrer les dents pour en faire abstraction autant que possible. Il aurait tout le temps de compatir plus tard, en cet instant il devait se concentrer. Il était toujours prévenant et aussi délicat que possible, mais dans ces conditions, il ne pouvait pas faire grand-chose de plus que d’essayer d’être rapide et efficace. Là, tout de suite, un docteur compétent lui était plus utile qu’un ami compatissant, mais fort heureusement, John interprétait les deux rôles à merveille et revêtirait le second avec plaisir une fois sa tâche accomplie. Plus vite il aurait fini, plus vite elle pourrait souffler, et même s’il se doutait que sur sa chair encore à vif la douleur devait être insoutenable, elle avait bien fait de ne pas attendre le lendemain ; une telle plaie pouvait s’infecter vite et rapidement.
    Il regretta cependant ne pas avoir ramené une bouteille de whisky. Il savait que parfois, boire pouvait aider.

    En constatant qu’essayer de faire parler Hayden dans le but de la divertir n’était pas très concluant et que cela lui était pénible plus qu'autre chose, il ne posa pas d’autres questions. Il avait écouté son récit d’une oreille distraite, avec juste assez d’attention pour connaître les grandes lignes de ce qui s’était passé – ce qui correspondait à ce qu’il s’était imaginé – mais il était avant tout concentré sur ce qu’il faisait et ne répondit pas. Il avait dans l’idée qu’elle était partie trop loin pour encore l’entendre, de toute façon.
    « John ! »
    Un gémissement plaintif, suppliant. John ne broncha pas, mais une ombre passa rapidement sur son visage.
    La respiration d’Hayden était hachée, difficile. Elle faisait de son mieux pour ne pas déchirer les tympans de tout le voisinage, il le savait.
    « Désolé. J’ai presque fini. »
    C’était tout ce qu’il pouvait dire en espérant la tranquilliser un peu. Il était sincère, il aurait aimé pouvoir faire autrement, et il l’aurait fait s’il l’avait pu. Elle ne méritait pas ça.

    Le reste de l’opération se déroula dans le silence seulement troublé par la respiration difficile d’Hayden et enfin, le petit clic d’un ciseau lui indiqua que le fil avait été coupé. John laissa s’échapper un soupir, réalisant à peine qu’il avait retenu son souffle sur la fin.

    La jeune femme se tourna aussitôt pour échapper à ses mains, s’affaissant légèrement contre lui.
    « J’te déteste... »
    Il esquissa un petit sourire désolé. Il savait qu’elle n’était pas sincère, mais l’eut-elle été, il n’aurait pu que comprendre. Il se souvenait bien du jour où il avait été touché à l’épaule, de la douleur et du visage de l’infirmier penché sur lui quand il avait été évacué. La peau n’avait peut-être pas de mémoire et le souvenir qu’il conservait de cette douleur était uniquement "intellectuel", mais pourtant ce souvenir là était vivace et il lui suffisait d’y repenser pour crisper son épaule en grimaçant. Mais après tout, il avait longuement utilisé (et utilisait encore) une canne, tout en sachant que sa douleur était psychosomatique, et n’avait pas moins boité pour autant...
    Il se souvenait de tous les détails, les revivait régulièrement dans ses rêves. L’extraction pénible de la balle, la pince fouillant en lui sans délicatesse, ainsi que de tous ces instruments de torture qui avaient palpé la chair brûlante en lui arrachant des grimaces et des gémissements de désespoir. Il avait été au supplice. Il avait souhaité mourir plutôt que de continuer à ressentir ça. Il avait eu trop mal pour même pleurer, les dents serrées, couvert de sueur, et au diable la dignité : si ceux qui le connaissaient se disaient qu’il avait été brave et courageux en partant soigner des soldats en Afghanistan, ils n’avaient pas entendu ses plaintes à peine retenues ce jour là.

    La guerre avait ce genre d’effet sur les gens. Il avait vu des hommes robustes faire les fiers à bras avant de pleurer, de prier ou d’appeler leur mère en serrant le moignon qui leur servait encore quelques minutes plus tôt de bras contre eux. Ce jour là, John avait découvert le sens du mot douleur. Et il avait haï Bill Murray, l’infirmier qui l’avait sauvé, avec toutes les fibres de son âme. Aujourd’hui, il considérait cet homme comme un ami et chaque fois qu’il était de visite à Londres, John s’assurait de pouvoir l’inviter à boire un verre.

    Il posa une main chaude et apaisante sur ses cheveux dans un geste rassurant. Il n’avait pas tout à fait fini, mais le pire était passé, et il pouvait bien lui accorder ce répit.
    « Pas autant que celui qui t’a fait ça, j’espère, parce que je n’ai pas envie de finir comme lui. »
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MessageSujet: Re: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptyJeu 30 Aoû - 20:59

Certains jours, Hayden se demandait s'il n'y avait pas quelque part à la croisée des chemins, un carrefour de tout ce qu'on avait pu laisser derrière nous, un peu partout. Un endroit, peut-être caché, peut-être sombre, avec des murs marqués par les larmes et une forte odeur amère de regret dans l'air et dans un coin, un peu plus reculé, se trouverait un stand avec les objets perdus. On pourrait rendre ses cailloux au Petit Poucet en lui fourrant un GPS dans la poche pour la prochaine fois. Elle aurait aimé se rouler en boule dans un coin comme celui-là, à observer tous ses mauvais choix, les paroles tues, mal dites, trop tôt ou trop tard. Faire le bilan de tout ce qu'elle avait loupé ou esquivé.

Londres la perdait. Les heures au Dartmoor n'existaient plus. Parfois, elle allait prendre un café au Starbuck le plus proche de Scotland Yard, en courant pour être à l'heure au boulot, et puis finalement, finalement, c'était tout. La Londres-religion qui faisait jolie au cinéma, les bus à étage, tout ça c'est joli mais. Mais. Elle savait ce qu'elle gagnait, elle savait ce qu'elle perdait. Elle avait la fâcheuse habitude de croire qu'elle était trop bête pour prendre les bonnes décisions. Elle ne savait toujours pas si elle avait eu raison, ce soir d'hiver pluvieux, où elle avait étouffé le meurtrier de son père dans une ruelle sombre. Ses repères à Londres, elle les avait. Qu'aurait-elle eu là-bas au Dartmoor ? Combien de temps était-elle capable de garder une vie ?

Elle se souvenait de tous ces chemins perdus, les non-dits et les regards criants, ceux qu'elle n'avait pas su voir à l'époque. Les chances ratées, les faux pas, les mauvais départs. Des chemins qui se trouvent, qui se séparent, pour parfois se retrouver ensuite, lui promettant un passé douloureux, un présent amère et un beau futur d'alcoolique. Pourtant, le front appuyé sur l'épaule de John, sa douce chaleur filtrant à travers le tissu pour caresser sa peau, elle se disait qu'au final, elle était contente de se retrouver avec lui. Que les amis du présent n'éclipsaient pas ceux du passé, du moins pas ceux qui valaient le coup et que, malgré tout ce qu'il pouvait se passer, John aurait laissé une marque dans sa vie autant qu'elle l'aurait fait dans la sienne. Que, quelque part, entre eux il régnerait toujours cette petite flamme qui finirait peut-être un jour par prendre la poussière mais qui serait toujours là, bien présente, pour lui réchauffer le cœur pendant ses nuits de froide solitude.

Et puis, même si un jour ils en venaient à se séparer, le cuir des fauteuils de la maison des BFFLTDDUP serait toujours là pour accueillir leurs retrouvailles, témoin silencieux des chuchotements au creux de leurs oreilles et des rires graves et bas, et que tout repartira comme avant, pendant quelques heures, de temps en temps. Elle lui racontera probablement ce qu'il n'a pas pu vivre au sein de son quartier et lui lui contera ses aventures avec son colocataire et meilleur ami. Mais même la chaleur de John avait ses limites et le froid mordant qui avait accepté de reculer quelques instants revint prendre ses droits sur sa chair. Il était toujours là, un peu caché, vaguement menaçant tapi dans l'ombre, avec ses crocs plantés dans sa chair pour être sûr qu'elle ne puisse pas l'oublier.

Elle avait mal. Pas trop quand même maintenant, tant qu'elle ne bougeait pas, la douleur était reléguée dans le fond de son esprit. Et puis, une caresse, un geste autre médical auquel elle pouvait s'accrocher. Quelque chose de doux, chaud, apaisant. Ses cheveux bruissèrent légèrement pendant que ses doigts passaient dessus et elle se laissa rassurer par la tendresse qui en émanait. Sa tête s'alourdit quelque peu sur son épaule, le temps qu'elle reprenne son souffle et que la fine pellicule de sueur qui faisait briller son corps sous la lumière crue de la salle de bain s'évapore. « Pas autant que celui qui t’a fait ça, j’espère, parce que je n’ai pas envie de finir comme lui. » Un léger sourire étira ses lèvres, se retenant de rire pour ne pas réveiller une blessure à peine somnolente.

Est-ce qu'elle détestait ses cibles ? Elle ne savait pas trop. Elle avait haï sa première victime et elle ne s'en était sentie que plus mal après. La douleur de la mort de son père était toujours là bien présente, aussi vivace que le jour même. Le soulagement d'avoir réussi à le venger. Et le regard perçant de l'homme qui s'éteint peu à peu sous le manque d'oxygène. Oui, elle haïssait toujours aussi profondément cet homme. Mais elle n'avait rien de personnel contre tous ces criminels à qui elle donnait la chasse alors, elle avait fini par s'insensibiliser, à accepter le fait qu'elle était capable de tuer froidement un homme sans aucune autre motivation que la presque certitude d'avoir pris la bonne décision. Elle soupira comme pour expulser ses souvenirs par un souffle et se força à se redresser, plantant un regard légèrement rougi à force de retenir ses larmes dans celui de John. « Non ça va, t'as encore un petit peu de marge. Mais pousse pas trop non plus, parce que t'es quand même à la limite. » ronchonna-t-elle.

Elle attendit encore un peu, le temps que la douleur s'estompe. Elle avait envie de se blottir dans les bras de John, de lui voler sa chaleur et de s'enfermer pour toujours dans son étreinte, se nourrissant de son odeur. Mais elle savait bien qu'il ne la laisserait pas faire, qu'il la menotterai au radiateur si nécessaire mais qu'il finirait son travail avant d'accepter de la laisser tranquille. John pouvait être une vraie pute dès qu'il s'agissait d'un soucis médical. Il appelait ça "conscience professionnelle" mais elle était sûre qu'au fond, c'était une mauvaise excuse pour cacher un penchant certain pour le sadisme. Serrant un peu les dents, elle finit par se retourner pour lui offrir une nouvelle fois sa plaie et qu'on en finisse. Au moins en avait-il terminé avec les sutures. A la fin, il faudrait qu'elle pense à lui réclamer son bonbon. Et un bisou magique. Et un câlin. Elle était prête à le payer en cookie et en boisson chaude de son choix s'il le fallait.

Une inspiration plus tard et son meilleur ami se remettait au travail, terminant ses soins. La suite se passa en serrant les dents sans trop râler non plus, le pire étant passé. Ce n'était certes pas trop agréable mais elle allait s'en sortir. Même si elle eut la très nette sensation qu'il était en train de creuser la plaie à la petite cuillère à un moment mais bon, s'il avait faim, elle pouvait bien lui offrir un petit morceau de dos, après tout elle venait de le réveiller au beau milieu de la nuit. Elle tâcha de rester immobile pour lui faciliter les choses mais fut plus que ravie quand il se décida à être satisfait de son travail. Pas trop tôt. Elle poussa un soupir de soulagement pendant qu'il pansait la plaie et lui offrit un doux sourire reconnaissant. « Merci. Je... Je ne sais pas comment j'aurai fait sans toi. » Par contre, elle allait peut-être se rhabiller avant de lui réclamer un câlin.

Se remettant avec précaution sur ses jambes, ses muscles en mouvement se mirent à tirer sur la plaie et elle se surprit à rester en appui sur une seule jambe, comme pour apaiser les muscles. Réflexe stupide et idiot. N'empêche que ça faisait super mal cette saloperie. « J'espère pour toi que tu as des friandises dans tes poches parce que j'estime avoir été sage et je tiens à mon bonbon ! » déclara-t-elle fièrement en attrapant un tee-shirt large. Maintenant, la partie amusante allait commencer. Avec lenteur et grimaces, elle enfila les deux manches avant de faire passer précautionneusement la tête tirant méchamment sur ses points de suture et fit glisser le tissu sur son corps. Saloperie. Elle aurait dû mettre une chemise... mais au moins là, elle n'aurait pas besoin de se changer pour aller dormir.

« Des précautions à prendre en particulier Doc' ? Des médocs ? Une visite de contrôle peut-être ? » souffla-t-elle amusée pendant qu'elle se tournait vers lui. « Non attends, tu m'expliqueras ça dans la cuisine. Tu veux boire quelque chose ? J'ai fait des cookies hier et j'ai des Jammie Dodgers si tu veux. » Un avantage de sa mémoire parfaite. La moindre information était stockée, mémorisée et prête à resservir dès que le besoin s'en faisait sentir. Et, il fallait qu’elle l’avoue aussi, elle n’avait pas vraiment envie que John s’en aille maintenant, tout de suite après l’avoir soignée. Elle avait autant besoin d’un toubib que de son meilleur ami.
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John H. Watson
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MessageSujet: Re: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptyDim 30 Sep - 21:20

    Elle ne le savait sûrement pas, mais pour John, Hayden incarnait un peu le modèle de la femme forte et indépendante qu’au fond toute femme rêvait un peu d’être. A sa façon, c’était un peu une super-héroïne, le genre de justicière solitaire qui aurait donné son nom à un comic book et aurait même donné lieu à une adaptation avec une actrice pulpeuse qui ne serait pas arrivée à la cheville de la vraie Hayden. Elle était indépendante, débrouillarde, incroyablement intelligente, pouvait remettre à sa place n’importe quel homme en bonne et due forme, et savait se servir d’un Browning LA91 aussi bien qu’elle préparait les cookies, le tout en récitant les cent premières décimales de Pi. Quand il pensait à la jeune femme, il pensait à une personne avec des idéaux de justice pour lesquels elle était prête à faire couler le sang. Il pensait à quelqu’un que la vie n’avait pourtant pas gâté, mais qui malgré tout allait toujours de l’avant, et avec le sourire. Il admirait la jeune scientifique à plus d’un égard.

    Mais ainsi il oubliait parfois que Hayden aussi avait des faiblesses, qu’elle pouvait se montrer fragile et vulnérable et la voir là, pâle et recroquevillée, luttant pour ne pas pleurer, lui rappelait qu’elle avait elle aussi des limites et qu’elle vivait dangereusement. Il l’avait toujours su, n’avait jamais rien dit – après tout, qui était-il pour lui en faire le reproche ? – mais il réalisait en cet instant combien il tenait à elle et n’aurait pas supporté qu’il lui arrive quelque chose. Qu’Hayden soit venue vers lui était déjà en soi révélateur de la gravité de sa situation. Jamais elle ne l’aurait tiré de son sommeil et l’aurait fait venir au beau milieu de la nuit si elle avait pu l’éviter. Ce n’était pas tant une question de fierté ou d’indépendance, que de considération vis-à-vis de lui, John le savait. Hayden était de ces personnes qui donnent beaucoup et ne demandent jamais rien en retour, et s’il tentait toujours de lui venir en aide tant bien que mal, elle faisait de son mieux pour ne jamais le compromettre et ne pas trop lui en demander – pourtant, John n’aurait pas refusé, mais peut-être était-ce précisément pour cette raison qu’elle ne s’appuyait sur lui que lorsqu’elle ne pouvait vraiment pas faire autrement.

    Ou peut-être était-ce parce qu’elle en savait assez sur Sherlock pour deviner que ce dernier avait moins de scrupules lorsqu’il s’agissait de requérir son attention et de l’envoyer aux quatre coins de la ville en lui donnant une tâche bien précise. Elle était toujours prête à le recevoir, à lui préparer de bons petits plats, et ne lui en voulait jamais lorsqu’il partait brusquement après avoir reçu un message du détective. A plus d’un égard, John considérait que ce qu’il lui apportait en retour était bien peu de choses. Il n’était donc pas mécontent lorsqu’il lui venait vraiment en aide, comme ce soir.
    Mais la jeune femme semblait ailleurs et il n’aurait su dire si c’était une conséquence de la douleur ou quelque chose de plus profond que ça. Il savait que ce n’était pas la culpabilité. Peu de gens auraient compris que l’on puisse vivre tranquillement avec du sang sur les mains, mais John n'en faisait pas partie. Il avait vu des personnes mourir – de bonnes personnes – et avait été incapable d’en sauver d’autres. Tuer ne lui faisait pas peur s’il estimait que c’était pour la bonne cause. Il l’avait déjà fait, était prêt à recommencer. En s’alliant avec Sherlock, il avait choisi de rejoindre le côté le moins obscur, celui où il luttait pour le bien, celui où il œuvrait pour sauver des gens, mais il n’avait aucun mal à imaginer une réalité alternative où il ne connaissait pas le détective et se rangeait du côté d’Hayden, celui de l’ombre, celui où on ne sauve pas, celui où on condamne. Parce qu’au fond, la différence entre les deux était plus subtile qu’il n’y paraissait et qu’il fallait parfois se salir les mains pour rendre le monde meilleur, et John le savait peut-être mieux que quiconque. Il y avait deux types de "héros", et le docteur en possédait les deux facettes. Il était le docteur et le soldat, et s'il pouvait privilégier parfois l’un à l’autre, les deux seraient toujours inextricablement liés en lui. Avec Sherlock, il était l’un et l’autre, mais Hayden, elle, n’avait pas besoin de la main qui tient l’arme, de la main qui tue - elle était cette main là - elle avait besoin de la main qui répare, la main qui apaise, la main qui console. Et John faisait de son mieux pour être cette main là.
    « Non ça va, t'as encore un petit peu de marge. Mais pousse pas trop non plus, parce que t'es quand même à la limite. »
    John sourit faiblement. Si elle était encore capable de plaisanter après ce qu’elle venait d’endurer, c’était bon signe, cela signifiait qu’au fond, il ne devait pas si mal s’en tirer (en dépit de ses propos - que le docteur ne prenait bien sûr pas au sérieux).
    « Je vais tâcher de m’en rappeler », répondit-il d’un air faussement contrit, en esquissant un geste qui était entre une caresse et une petite tape affectueuse sur le sommet de son crâne.
    Mais ils savaient tous deux qu’ils n’en avaient pas fini et que plus tôt cela serait fait, plus vite ils pourraient passer à quelque chose de plus agréable. Ce fut avec cette idée en tête qu’il se remit à la tâche et ce ne fut l’affaire que de quelques minutes (minutes qui devaient sembler être une éternité pour Hayden) avant qu’il ne se redresse avec un air satisfait pour se laver les mains une nouvelle fois et ranger son matériel, laissant le temps à la jeune femme de souffler un peu.
    « Merci. Je... Je ne sais pas comment j'aurais fait sans toi. »
    John esquissa un geste de la main comme pour dire « pas de ça entre nous », comme si se lever au beau milieu de la nuit pour faire des points de suture à une femme qui venait de régler son compte à un criminel passé au travers des mailles de la justice était parfaitement normal. Et ça ne l’était peut-être pas, mais John ne cherchait pas la normalité, après tout. En cet instant, il se sentait utile, et il n’aurait échangé ce sentiment pour rien au monde.
    Il estimait de plus qu’Hayden l’avait déjà largement repayé pour tout service de ce genre qu’il pourrait lui rendre. Ce n’était qu’un juste retour des choses. Il aurait été un bien mauvais ami s’il n’était pas là au moment où elle en avait besoin, et il devait reconnaître qu’il était touché par son aveu.
    « Nous savons déjà tous deux que je te suis indispensable, Hayden, » rétorqua-t-il avec légèreté avant qu’elle ne reprenne, sur un ton moins grave :

    « J'espère pour toi que tu as des friandises dans tes poches parce que j'estime avoir été sage et je tiens à mon bonbon ! »
    John esquissa une grimace amusée, espérant qu’il n’avait pas parlé trop vite en fouillant dans les poches de sa veste pour y trouver son paquet habituel de bonbons à la menthe. Heureusement pour lui, il était bien là et il restait… un dernier bonbon symbolique. Il le tendit à Hayden :
    « J’espère que tu aimes la menthe, parce que je n’ai que ça à te proposer. »
    Il s’étira légèrement la nuque tandis qu’Hayden se rhabillait – il ne manqua pas la petite grimace de douleur en enfilant le t-shirt et ne put empêcher l’expression désolée qui se dessina sur ses traits. En tant que docteur, la compassion était quelque chose qu’il devait tenter autant que possible de tenir éloigné de lui. Il ne pouvait pas se permettre de se prendre d’empathie pour chacun de ses patients. Mais il ne s’agissait là pas d’une patiente, mais de sa meilleure amie. Difficile de ne éprouver de la peine et de la compassion pour elle dans un moment pareil.
    « Des précautions à prendre en particulier Doc' ? Des médocs ? Une visite de contrôle peut-être ? Non attends, tu m'expliqueras ça dans la cuisine. Tu veux boire quelque chose ? J'ai fait des cookies hier et j'ai des Jammie Dodgers si tu veux. »
    John la suivit dans la cuisine avec un léger sourire, comme toujours stupéfait par la mémoire de la jeune femme : il avait beau être au courant de son hypermnésie, il ne pouvait s’empêcher de s’en trouver fasciné régulièrement. Le cerveau humain était extraordinaire à certains aspects, même si Hayden ne le vivait sûrement pas de cette façon (et pour être honnête, il ne l'enviait pas vraiment, même s'il se doutait que cela pouvait s'avérer ponctuellement très utile - cela le poussait également à réfléchir à deux fois avant de parler, sachant qu'elle se souviendrait toujours parfaitement de ce qu'il avait bien pu dire devant elle). Il imagina un instant ce que deviendrait Sherlock avec une mémoire comme la sienne et chassa cette image de son esprit : ce n’était définitivement pas une chose à laquelle il avait envie de penser.
    « Je ne dirais pas non à un café, répondit-il en étouffant un bâillement, sentant la fatigue lui retomber dessus à présent qu’il n’était plus obnubilé par la plaie d’Hayden qui demandait à être traitée au plus vite. Et tu sais que je ne résiste pas à tes cookies. »
    Jetant un œil en direction d’Hayden et des placards en hauteur qui allaient la forcer à s’étirer dans tous les sens, il ajouta, se dirigeant vers celui qu’il savait contenir les tasses (l’habitude, mais il savait qu’elle ne lui en voudrait pas de faire comme chez lui, elle lui avait récemment annoncé qu’elle lui donnerait un double des clés, après tout) :
    « Tu devrais t’asseoir et me laisser m’en charger, cela dit. L’important pour le moment, c’est que tu te reposes. Et puis que tu te nourrisses, tu as tout de même perdu pas mal de sang. Je peux te prescrire de la morphine si la douleur est vraiment trop intense. Mais je te conseille d’éviter la chasse à l’homme pendant quelques jours. »
    Il avait l’impression de parler à Sherlock : dors, mange, ne néglige pas ta santé, soit prudent. Il sourit à cette pensée tout en préparant le café. C’était effarant combien il connaissait cette maison et combien il s’y sentait chez lui, plus encore que ce n’était le cas chez Mary, mais il y avait déjà passé bon nombres d’heures, alors que Sherlock était encore « mort » et qu’ils passaient des soirées ensemble à parler de tout et de rien, forger des alibis, regarder Doctor Who ou préparer des cookies, et John, sans avoir la mémoire d’Hayden, n’était pas prêt d’oublier une seule de ces soirées. Il lui devait beaucoup, indéniablement.
    Il tira une chaise et s’assit après avoir lancé la machine à café, s’appuyant sur la table en regardant distraitement par la fenêtre les premiers rayons du soleil percer les ténèbres avant de reporter son attention sur Hayden.
    « Je sais que tu te débrouilles bien toute seule, mais je m’inquiète pour toi. Il aurait pu t’amocher plus méchamment que ça. »
    Il ne voulait pas jouer les figures paternelles, pas avec Hayden, mais il se disait parfois qu’il aurait apprécié qu’elle le prévienne les soirs où elle planifiait de se promener dans des ruelles sombres, qu’il sache au moins à quoi s’en tenir et puisse agir s’il n’avait pas de nouvelles d’elle dans les heures suivantes. Il ne voulait pas recevoir un jour un appel disant que son numéro était dans la liste des personnes à contacter d’urgences trouvé dans le portefeuille de la jeune femme, que quelque chose de grave c’était passé et que cette fois, des points de sutures ne suffiraient pas. Il poussa un léger soupir et se frotta le front doucement.
    « J’ai visiblement quelques difficultés à m’entourer de personnes qui n’aient pas de tendances meurtrières ou autodestructrices. »
    Il disait cela avec humour, mais ce n’en était pas moins vrai. D’un autre côté, il avait lui aussi des tendances meurtrières et autodestructrices, et le proverbe disait bien « qui se ressemble, s’assemble », non ?


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MessageSujet: Re: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptyJeu 4 Oct - 23:34

Les yeux d’Hayden se mirent à scintiller à l’entente des mots « bonbons à la menthe ». C’était l’une des choses dont elle ne pouvait pas se passer. Elle passait la moitié de son temps avec de telles friandises fourrées dans la bouche. Elle avait pris cette sale manie dès ses huit ans, quand une de ses maitresses d’école avait voulu lui expliquer quelque chose par-dessus son épaule et qu’elle s’était mangée sa mauvaise haleine pendant les cinq minutes d’explication. Son hypermnésie avait soigneusement enregistré chaque détail et depuis, elle se droguait aux bonbons à la menthe. Il était facile d’être traumatisé quand il était impossible d’oublier quoique ce soit. Les choses pouvaient tourner en boucle sans interruption et avec toujours autant de détail. Il était difficile de ne pas devenir paranoïaque avec ce genre de situation. « J’espère que tu aimes la menthe, parce que je n’ai que ça à te proposer. » Elle le remercia avec de grands yeux brillants et fourra sa drogue douce dans sa bouche, savourant l’impression de fraicheur qui envahissait sa cavité buccale.

Bien sûr qu’elle aimait la menthe. Elle observa John, se demandant s’il se souvenait de ce détail de sa vie ou s’il était sincère quand il espérait qu’elle aimait ça. Il était difficile de savoir quand on ne connaissait pas l’oubli. Mais visiblement, il était sincère. Elle se contenta donc de hausser les épaules. Comment était-on censé faire la différence entre les choses que la majorité des gens arrivait à se souvenir et les choses qu’au contraire, ils ne parvenaient pas à retrouver dans leur mémoire ? Encore un mystère. Elle devait faire avec au quotidien et accepter que les gens ne se souviennent pas de tout comme elle, même si elle ne comprenait pas encore tout à fait comment ils faisaient pour distinguer les choses facilement mémorisables du contraire. Mâchonnant son bonbon, elle se dirigea dans la cuisine, bientôt suivi par John. Il n’avait pas besoin de guide, il devait connaître la maison par cœur maintenant. Elle avait remarqué que les gens se souvenaient plus facilement des choses quand ils le faisaient ou l’entendaient plusieurs fois. Alors qu’elle, cela lui faisait juste une même information répétée une dizaine de fois, ce qui était totalement inutile.

« Je ne dirai pas non à un café. Et tu sais que je ne résiste pas à tes cookies. » dit-il en baillant. Elle ressentit une vague de culpabilité. Il était fatigué et c’état de sa faute. Il avait déjà bien assez de Sherlock pour l’empêcher d’avoir un rythme de vie normal, si elle aussi elle s’y mettait, le pauvre n’allait pas tenir le coup. C’était l’une des raisons pour lesquelles elle n’aimait pas trop l’appeler, même si elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur lui... Mais la principale restait qu’elle ne voulait pas trop le mêler à ses histoires de meurtre, de peur qu’elle ait des soucis avec la justice par la suite. Elle ne voulait pas l’impliquer et le faire plonger avec elle... même si elle comptait sur Sherlock pour toujours plus ou moins le couvrir et lui sauver la mise. Et de toute façon, elle avait la ferme intention de prendre toutes les responsabilités de ses actes, seule comme une grande. Hors de question de mouiller John.

Elle s’approcha machinalement d’un placard et l’ouvrit pour en sortir son plat de cookie tout frais. Elle avait fait ceux que préféraient John, ou du moins qu’il aimait le mieux, en avait testé de nouvelles sortes et modifier les anciens en suivant les remarques que John lui avait fait lorsqu’il les avait goûté. Elle ne releva même pas qu’il était en train de sortir les tasses jusqu’à ce qu’il reprenne la parole. « Tu devrais t’asseoir et me laisser m’en charger, cela dit. L’important pour le moment, c’est que tu te reposes. Et puis que tu te nourrisses, tu as tout de même perdu pas mal de sang. Je peux te prescrire de la morphine si la douleur est vraiment trop intense. Mais je te conseille d’éviter la chasse à l’homme pendant quelques jours. » Elle esquissa un petit sourire amusé, le regard brillant. Il passait trop de temps avec Sherlock. Si elle était très têtue, Hayden était tout de même plus raisonnable. Elle n’avait pas l’intention de désobéir à John, sauf en cas de nécessité, après tout elle savait ce qu’il y avait en jeu.

Elle prit juste le paquet de Jamie Dodgers dans le placard avec les cookies et posa le tout sur la table, avant de lever les mains en signe de reddition. « Comme tu veux Grand Chef. » De toute façon, elle n’avait pas l’intention de se remettre en chasse tout de suite. Elle mettait un point d’honneur à espacer ses meurtres et de toute façon, étudier précisément le dossier de chacune de ses victimes lui prenait un temps fou. D’abord elle devait le retrouver, étudier l’affaire jusqu’à maitriser chaque détail sur le bout des doigts, estimer s’il était coupable ou non, comprendre comment et pourquoi il avait échappé à la justice, ensuite le retrouver, établir sa routine, trouver le moment où frapper, trouver la façon de le faire disparaître, se décider sur le jour propice, et enfin passer à l’action. Le tout en plus de son travail et de sa vie sociale, elle mettait beaucoup de temps à faire tout cela... raison pour laquelle elle étudiait plusieurs cas en même temps, en plus de ceux que lui confiait le gouvernement. Elle alla s’asseoir sagement et attendit donc que John ait fini de faire le café et vienne tranquillement la rejoindre. « Je sais que tu te débrouilles bien toute seule, mais je m’inquiète pour toi. Il aurait pu t’amocher plus méchamment que ça. » Elle eut un sourire et hocha la tête. Elle savait qu’il s’inquiétait pour elle.

Seulement, elle n’avait pas trop le choix. Qui pouvait le faire sinon elle ? Certes, le monde ne s’écroulerait pas si quelques criminels venaient à survivre. Mais elle aimait penser quand même qu’elle contribuait à faire de Londres une ville un peu plus sûre, à sa manière du moins. Elle posa doucement sa main un peu froide sur celle de John, s’en voulant de nouveau de lui faire du souci comme ça. « J’ai visiblement quelques difficultés à m’entourer de personnes qui n’aient pas de tendances meurtrières ou autodestructrices. » « John... » Elle le regarda, sincèrement touchée, ses paroles se gravant dans sa mémoire, la situation se gravant dans sa mémoire. Le son de la cafetière, le tic-tac régulier de l’horloge, le ronronnement du réfrigérateur, l’odeur masculine de son meilleur ami, celle plus âcre du café, la température de la pièce, la main chaude de John dans la sienne contrastant avec la sienne plus froide, ses vêtements, son regard, l’ordre de ses mèches de cheveux, le son de sa voix, la douleur lancinante dans son dos, tout, jusqu’à les premières pages des prospectus qui trainaient un peu plus loin sur la table.

« Je suis désolée. » Désolée de t’inquiéter. Désolée de te faire du souci. Désolée de t’infliger ça. Désolée de te demander ça. Elle se leva le temps de venir squatter les genoux de l’homme se courbant un peu en faisant la grimace pour se blottir tout contre lui et le serrer dans ses bras, profitant de sa chaleur, de sa présence et au diable la douleur. Elle ne forçait pas sur ses points, elle avait juste mal, son corps protestant un peu mais rien de méchant. « Pardon. » Pardon, John. Pardon d’être si égoïste et de te demander tout ça. Elle savait pourtant ce qu’elle lui demandait. Impossible d’ignorer ses sentiments, ce n’était pas son truc d’oublier. Chaque regard, chaque hésitation était notée, retenue, analysée et triée. Et pourtant, elle le lui demandait quand même, se disant pour soulager sa conscience qu’elle ferait plus de mal en ne lui disant rien... et elle ne voulait pas perdre son meilleur ami. La question était donc qui elle devait choisir entre John et ses activités nocturnes. Elle le choisirait lui bien sûr, mais elle n’était pas sûre de comment serait sa vie sans ses meurtres.

Elle frissonna, prenant conscience de la froideur de son corps. Elle savait qu’il ne faisait pas froid dans la maison. Elle savait que John avait une température corporelle normale, alors c’était bien elle qui avait froid. Avait-elle perdu tant de sang que ça ? Elle nicha sa tête dans le creux de son cou. Elle était désolée. Vraiment. Tellement. Elle aurait aimé faire n’importe quoi pour lui prouver qu’il comptait plus que n’importe quoi. Elle avait un peu eu l’occasion de lui prouver lors de la « mort » de Sherlock, et elle serait là quoiqu’il puisse se passer, quitte à tout balancer, boulot, meurtre, famille et tout ce qu’il voulait. Elle resta blottie tout contre lui et ferma les yeux. « Je vais faire attention. De toute façon, je n’avais pas l’intention de retourner à la chasse avant un moment, il me faut du temps avant de me décider sur ma prochaine cible. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé toute à l’heure, c’était juste un accident. Je fais mon maximum pour être la plus prudente possible mais... » Mais elle traquait des criminels, des tueurs, des violeurs, des gens qui n’avaient peur de rien.

Ce n’était pas des enfants de cœurs. Il était difficile de prévoir leurs réactions, et ils n’étaient que très rarement que désarmés... tout comme il était difficile de déterminer où et quelle arme ils portaient sur eux. Un couteau était facilement camouflable. Raison pour laquelle elle ne l’avait jamais vu chez le type en question. Cela aurait pu mal se finir... comme à chaque fois qu’elle partait en chasse. Ce n’était pas nouveau. Mais c’était la première fois qu’elle se faisait si salement amochée. Et encore, la blessure n’était pas trop grave. Était-elle en train de vieillir si méchamment que cela ? Peut-être devrait-elle se mettre au fusil sniper. Elle avait toujours repoussé cette option car il fallait qu’elle aille masquer le corps par la suite mais si c’était la seule solution pour éviter le corps à corps, il faudrait bien qu’elle s’y fasse... Elle se redressa et chassa ces idées de sa tête. Ce n’était pas le moment de songer à cela et elle avait encore du temps devant elle avant d’en arriver à de telles extrémités.

Elle glissa un bras autour des épaules de John et planta son regard dans le sien. Le bonbon à la menthe avait fondu maintenant. « Je sais que tu t’inquiètes pour moi. » Elle ne voulait pas repartir dans un discours en expliquant pourquoi elle devait faire tout cela. Pourquoi elle se sentait obligée de le faire. Même sans une mémoire absolue, elle savait que John se souvenait très bien de ses raisons, elle n’avait pas besoin de se répéter. Mais elle se sentait obligée de lui redire, une nouvelle fois, pourquoi elle lui parlait le moins possible de ses activités nocturnes. « Tu es celui en qui j’ai le plus confiance tu sais. Tu es le seul sur qui je peux compter... si je ne te dis pas toujours tout, c’est juste pour t’impliquer le moins possible si jamais je venais à me faire prendre. Je ne veux pas que tu payes pour des actes que j’aurai commis. Je suis désolée John... » Et elle l’était sincèrement.

Parfois, elle aurait aimé que le monde se résume à eux, et qu’il existe rien d’autre autour. Elle n’avait pas tellement peur de se faire attraper, elle était suffisamment maligne pour esquiver la justice, d’autant plus qu’elle en connaissait toutes les subtilités vu qu’elle y travaillait. Elle ne laissait aucune preuve médico-légale. Elle n’oubliait rien. Et de toute façon, personne n’allait se plaindre de la mort de criminel, la plupart du temps on concluait à un règlement de compte et l’affaire était classée. Mais il suffisait d’un inspecteur un peu trop fouineur ou d’un détective consultant qui s’ennuyait un peu trop et pour le peu que cette personne soit suffisamment douée, elle risquait très gros. C’était pour cette raison qu’elle s’assurait que John en sache le moins possible à chaque fois. Il ne savait jamais où elle était, ce qu’elle faisait, quand elle partait, qui elle prenait en chasse.

Elle revenait juste parfois en rampant pour demander son aide, répondant aux questions qu’il pouvait lui poser... Même si elles étaient terriblement moins nombreuses que celles dont il était en droit de demander. Il comprenait, du moins elle espérait. Sa main se glissa dans sa nuque pour l’attirer vers elle et elle lui embrassa doucement le front et, après une légère hésitation, reprit la parole. « Je m'en veux de te causer tant de souci. Parfois j'aimerai... j'aimerai juste que tu n'aies jamais découvert cette partie de ma vie. Ce serait... plus facile pour toi. » Il n'allait pas aimer qu'elle lui dise cela mais tant pis. Après tout, ils étaient censés pouvoir tout se dire.
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John H. Watson
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MessageSujet: Re: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptyDim 21 Oct - 3:45

    L’odeur familière et rassurante du café commença doucement à se répandre dans l’appartement tandis que l’aube continuait à se lever paresseusement, dardant ses pâles rayons à travers la fenêtre de la cuisine qui prenait peu à peu des teintes orangées. Il lui vint en mémoire les quelques fois où il avait dormi ici, sur le canapé du salon, après avoir passé une soirée en compagnie d’Hayden qui s’était terminée trop tard pour qu’il se donne la peine de revenir sur Baker Street, et où il avait vu ce même soleil se lever tandis qu’il se préparait rapidement pour aller travailler, éveillé souvent plus tôt qu’il ne l’aurait été habituellement à cause de la plus grande distance entre l’appartement de la jeune femme et la clinique où il exerçait alors. Mais lorsqu’on passe ses nuits à tourner dans tous les sens sans pouvoir dormir ou seulement pour être accueilli de cauchemars qui nous forcent à nous réveiller en sueur, avoir un rythme de sommeil devenait très vite un concept complètement abstrait.
    Il se rappelait des bons moments passés ici, mais aussi de la monotonie de ses journées et de ses longues nuits d’insomnie. Tout n’était alors qu’une copie d’une copie d’une copie. John gardait de cette époque une impression de tristesse et de lassitude diluée dans la quotidienne grisaille londonienne, comme s’il avait été au centre d’un tableau peint en noir et blanc, comme si, tous ces mois, le soleil avait oublié, en se levant, de se revêtir de son manteau coloré, ce qui, bien sûr, était absurde. La capitale avait cette réputation de ville morne et pluvieuse, mais le mauvais temps n’y avait pas non plus une emprise absolue et le ciel pouvait y être aussi bleu qu’ailleurs. Il n’avait pas à se forcer pour se souvenir de journées ensoleillées en compagnie de Sherlock.
    Mais cette période là ressemblait à un rêve qui aurait duré trop longtemps. Un vaste océan de regrets et d’amertume qui ne semblait pas avoir de fin. Et de temps en temps, un bout de terre, une île minuscule, un havre de paix qui l’accueillait pour quelques heures avant de repartir en mer. Hayden était ce havre de paix, ce refuge. C’était encore vrai aujourd’hui. Il savait que si quelque chose devait se passer mal, de quoiqu’il s’agisse, il pourrait trouver ici un abri temporaire. Et c’était une certitude réconfortante, une option qu’il n’avait pas souvent eue dans sa vie auparavant, pour ne pas dire jamais. Du moment où il avait quitté le domicile familial pour aller dans cette université londonienne, revenir à Chelmsforth n’avait jamais été une option. Et s’il ne s’en était jamais plaint, il était toujours rassurant de savoir qu’il existait des endroits au monde où l’on serait accueilli à bras ouverts quoiqu’il arrive.

    Son attention se reporta distraitement sur le plat de cookies qu’Hayden venait de poser devant lui et dont la vue réveilla aussitôt son estomac vide. Il ne put résister longtemps à la tentation d’en prendre un et mordit donc dedans de bon cœur, appréciant leur texture parfaitement croustillante. Hayden savait toujours les faire exactement comme il les aimait, et tous les Jammie Dodgers du monde lui auraient parus fades en comparaison.
    « Comme tu veux Grand Chef, » répondit-elle après un bref silence, un léger sourire amusé flottant sur ses lèvres.
    John le lui rendit, réalisant soudainement qu’il était en train de jouer la carte de la figure paternelle avec la jeune femme qui clairement (et contrairement à Sherlock), n’en avait pas besoin. Elle savait parfaitement se prendre en main, et exception faite de ses occasionnelles activités nocturnes peu recommandables, elle avait un comportement plutôt sage et raisonnable, il devait bien le reconnaître. Elle vivait probablement plus sainement que lui, au bout du compte. Mais évidemment, il était docteur et c’était dans sa nature de se soucier des autres. C’était encore plus vrai pour les rares personnes qui lui tenaient réellement à cœur et elle en faisait bien entendu partie.
    Elle posa sa main glaciale sur la sienne et il frissonna légèrement, autant à cause de la fatigue que du froid qui émanait de ses doigts. Il y avait quelque chose qui ressemblait à du remords et de la culpabilité sur son visage.
    « John... Je suis désolée. »
    Elle avait un air fragile, presque penaud, comme une enfant qui aurait été prise la main dans le sac en train de faire une bêtise et tentait de s’en faire pardonner. Il eut du mal à imaginer qu’un parent puisse rester longtemps fâcher face à un regard aussi attendrissant. Mais John n’était pas fâché et il n’était définitivement pas son père non plus. Pour être tout à fait honnête, il ne comprenait pas bien pourquoi Hayden s’excusait. Parce qu’elle l’avait fait venir au beau milieu de la nuit ? C’était sous-estimer le rythme de vie auquel Sherlock l’astreignait parfois avec bien moins de scrupules. Parce qu’elle lui causait des soucis ? La réciproque était sûrement vraie aussi, elle avait entendu ses récits, elle savait combien de fois il avait risqué sa vie auprès de Sherlock. Parce qu’elle l’impliquait dans tout ça ? Il l’avait de sa propre volonté ; il aurait pu la dénoncer, mais il avait choisi de l’écouter. Et puis même si elle l’ignorait, ses mains n’étaient plus vraiment propres depuis plusieurs années déjà. Un peu plus un peu moins… Aucune raison ne lui semblait donc valide pour qu’elle s’excuse ainsi, mais il n’en dit rien, gardant le silence, attendant la suite.

    A sa grande surprise, elle se leva pour venir s’asseoir sur ses genoux avec une petite grimace de douleur et glissa ses bras autour de lui avec douceur. Il hésita quelques secondes, ne sachant où poser ses mains sans lui faire de mal (ou se montrer indélicat), puis se décida finalement pour le bas de son dos, respectant tout de même une distance de sécurité avec sa blessure. Il lui en avait fait assez baver pour ce soir, inutile d’en rajouter. Il la serra doucement contre lui, sentant sa peau froide, ses doux cheveux et son odeur féminine contre lui, légère comme une plume, tandis qu’elle s’accrochait à son cou, tentant de lui communiquer un peu de sa chaleur. Elle devait réellement être épuisée pour se comporter de façon aussi tendre. Ce n’était pas qu’elle n’était pas affectueuse en général, non, au contraire. Ils étaient un peu comme frère et sœur et il n’était pas rare qu’il l’embrasse au sommet du crâne ou qu’elle le serre contre lui. Mais c’était bien la première fois qu’elle se laissait ainsi aller dans ses bras, avec abandon, sans réserves et sans hésitations. C’était encore différent des étreintes qu’il pouvait partager avec Mary, mais il n’aurait su expliquer pour quelle raison. Ils restèrent ainsi silencieux quelques secondes avant qu’elle ajoute dans un souffle :
    « Pardon. Je vais faire attention. De toute façon, je n’avais pas l’intention de retourner à la chasse avant un moment, il me faut du temps avant de me décider sur ma prochaine cible. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé toute à l’heure, c’était juste un accident. Je fais mon maximum pour être la plus prudente possible mais... »
    Un doux parfum de menthe se dégageait de ses lèvres. John se surprit à penser qu’il comprenait pourquoi elle aimait temps les bonbons. Peut-être le lui avait-elle déjà dit. Il avait en général une bonne mémoire mais comme pour beaucoup de personnes elle était généralement sélective et ce genre de détails pouvait facilement tomber dans l’oubli. Entre Hayden qui ne pouvait rien oublier, et Sherlock qui choisissait consciemment ce qu’il voulait garder en mémoire ou non, John en oubliait parfois que ce n’était pas lui qui était anormal dans l’histoire.
    « Je sais que tu t’inquiètes pour moi. Tu es celui en qui j’ai le plus confiance tu sais. Tu es le seul sur qui je peux compter... si je ne te dis pas toujours tout, c’est juste pour t’impliquer le moins possible si jamais je venais à me faire prendre. Je ne veux pas que tu payes pour des actes que j’aurai commis. Je suis désolée John... »
    Elle l’attira à elle pour lui déposer un baiser sur le front. Ses lèvres étaient glacées, mais douces. John sembla surpris quelques instants avant de doucement caresser son dos en réponse, l'air attendri, tandis qu’elle reprit :
    « Je m'en veux de te causer tant de souci. Parfois j'aimerais... j'aimerais juste que tu n'aies jamais découvert cette partie de ma vie. Ce serait... plus facile pour toi. »
    A ces mots, il secoua lentement la tête en signe de dénégation. Bien évidemment qu'il n'était pas d'accord. Rien que ce soir était un parfait exemple de la raison (s'il en fallait une) pour laquelle il ne pouvait pas regretter partager son secret. Il ne cherchait de toute façon pas vraiment la facilité. Et pour être tout à fait honnête, à côté de sa vie avec Sherlock, tout paraissait facile.
    Constatant qu’elle avait cette fois finit, il reprit la parole en lui pinçant gentiment le bout du nez :
    « Ne dis pas de bêtises. Et arrête de t'excuser. Je suis content que tu aies quelqu’un sur qui t’appuyer, et je suis encore plus content d’être cette personne. Même si je sais que tu ne t’appuies pas sur moi autant que tu le pourrais. »
    Sa voix était douce, mais ferme. Il n'y avait pas d'hésitation dans ses paroles. Il s’interrompit, prenant le temps de réfléchir et de choisir ses mots avec soin sans détourner son regard des yeux clairs de la jeune femme.
    « Je m’inquiète pour toi, et c’est normal. Mais c’est ta vie, pas la mienne. Et si c’est important pour toi, ça l’est pour moi. Je suis convaincu que tu contribues à rendre cette ville plus vivable à ta façon. Et c’est pour cela que j’ai décidé de t’épauler. Ça veut dire que j’ai fait ce choix consciemment, en sachant les risques que j’encourrais. Mes mains ne sont pas plus propres que les tiennes, tu sais. Lorsque je te dis que je suis là pour toi, je suis sérieux. Ne fais pas comme Sherlock, ne prend pas des décisions à ma place. Je suis assez grand pour assumer mes choix… »
    Il avait l'impression d'être entouré de personnes qui auraient tout fait pour le protéger plutôt que de le laisser prendre un quelconque risque - et il s'agissait paradoxalement des deux personnes qui le mettaient le plus dans cette position. S'il était touché par l'affection que tous deux lui portaient, il ne pouvait s'empêcher de se sentir mis de côté. Il avait été celui qui était allé vers eux, volontairement. C'était aussi vrai pour Hayden que pour Sherlock. Il avait choisi d'être à leurs côtés, accepté ce que cela impliquait. Et si tous deux avaient plus que nul autre la capacité de le faire se sentir utile, vivant, c'était en grande partie parce qu'ils menaient tous deux une bataille à laquelle il avait envie de prendre part. Il n'avait pas voulu quitter l'Afghanistan, y avait été obligé. Il ne voulait pas être forcé à renoncer à cela aussi. Il se fichait éperdument des risques.
    Coupé soudainement dans son monologue interne par le son de la cafetière qui lui indiqua que son café était prêt, il conclut en se relevant, la repoussant gentiment de ses genoux :
    « Tu n’as pas besoin de porter ce fardeau toute seule. »
    Il prit la cafetière et versa le liquide sombre dans sa tasse, avant de se tourner vers son amie, cafetière levée, sourcil haussé d’un air interrogateur :
    « Je t’en sers aussi ? »
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MessageSujet: Re: [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP   [En pause] Lie to Me ; PV mon BFFLTDDUP EmptySam 27 Avr - 17:12

H
ayden était bien, perdue dans la chaleur de John. Il y avait quelque chose dans ses bras, dans son étreinte ou dans ses gestes qui faisait qu’elle ne pouvait pas se passer de lui bien longtemps. La présence de John était comme un aimant, qui la rappelait à ses côtés dès qu’elle s’éloignait de lui trop longtemps. Elle avait besoin de lui, de le sentir, de respirer son odeur. Elle n’était pas bien sûre qu’il sache à quel point sa vie ne lui semblait pas possible sans lui maintenant. A quel point elle se sentait mal de ne pas pouvoir tout lui dire, tout lui avouer. Elle n’avait pas vraiment besoin de partager son fardeau, elle se savait capable de le supporter toute seule, mais elle aurait voulu être aussi transparente à ses yeux que possible, et lui cacher des choses était toujours aussi difficile.

JOHN« Ne dis pas de bêtises. Et arrête de t'excuser. Je suis content que tu aies quelqu’un sur qui t’appuyer, et je suis encore plus content d’être cette personne. Même si je sais que tu ne t’appuies pas sur moi autant que tu le pourrais. » dit-il en lui pinçant doucement le nez, la faisant sourire.

Il y avait quelque chose de protecteur et de presque paternaliste dans ses gestes. Elle savait qu’il ne pouvait pas s’empêcher de la couver un peu mais c’était comme ça qu’elle l’aimait son John et elle ne l’aurait changé pour rien au monde. Les yeux glacés de la demoiselle étaient solidement ancrés dans ceux plus chauds de son vis-à-vis et elle pouvait y lire tout l’attachement qu’il pouvait y avoir entre eux. Sans s’en rendre compte, la main d’Hayden était venue se poser sur sa joue pour la caresser légèrement du revers des doigts.

JOHN« Je m’inquiète pour toi, et c’est normal. Mais c’est ta vie, pas la mienne. Et si c’est important pour toi, ça l’est pour moi. Je suis convaincu que tu contribues à rendre cette ville plus vivable à ta façon. Et c’est pour cela que j’ai décidé de t’épauler. Ça veut dire que j’ai fait ce choix consciemment, en sachant les risques que j’encourrais. Mes mains ne sont pas plus propres que les tiennes, tu sais. Lorsque je te dis que je suis là pour toi, je suis sérieux. Ne fais pas comme Sherlock, ne prend pas des décisions à ma place. Je suis assez grand pour assumer mes choix... »

Hayden hocha lentement la tête, suspendue à ses lèvres. Son cœur battait lourdement dans sa poitrine, comprenant que ce qu’ils partageaient à cet instant précis était un moment précieux et important. Comme un nœud qu’il fallait lentement délier et qu’un geste trop brusque ou une parole de travers pourraient tout briser en mille éclats de verre. Le temps lui-même semblait s’être arrêté. Ne fais pas comme Sherlock... Non, elle ne se pensait pas assez maligne pour pouvoir prétendre ce qu’il pouvait y avoir de mieux pour les autres. Elle savait qu’elle pouvait compter sur John, mais c’était sans doute la chose la plus difficile à faire dans l’amitié, accepter que les autres puissent partager la souffrance.

Au fond, c‘était mieux ainsi. Cacher quelque chose entre deux BFFLTDDUP serait comme briser un lien. Partager sa souffrance avec lui signifiait le faire souffrir par sa faute, tout garder pour elle sans lui cacher quelque chose le ferait souffrir tout autant, voire plus, seul dans son coin... Et lui masquer cela la forcerait à s’éloigner de lui et c’est ce qu’elle voulait éviter le plus. Son regard n’avait pas quitté le sien mais il s’était légèrement assombri. Elle ne voulait pas le mettre de côté. Elle voulait le garder près d’elle de la façon la plus égoïste qui soit. Mais il y avait des zones d’ombre dans son passé, certains événements de sa vie dont elle n’arrivait pas encore à parler. D’autant plus qu’elle savait que cela ne l’aiderait pas vraiment, sa mémoire ne s’effaçant jamais. Leur moment d’intimité fut cependant brisé par le son strident de la cafetière, indiquant que la boisson était prête à être consommée. Saloperie de cafetière.

John la repoussa doucement de ses genoux et Hayden se recula, venant prendre place sur la chaise à côté de la sienne. Dès que son corps quitta le contact du sien, le froid revint mordre sa chair et elle réprima avec peine un long frisson. Elle l’observa se lever, allant rejoindre la machine démoniaque en concluant son discours.

JOHN« Tu n’as pas besoin de porter ce fardeau toute seule. »

Elle le savait. Mettre John de côté était plus douloureux que le fardeau en lui-même. Mais comment lui parler ? Comment lui raconter ce qu’elle avait vécu ? Elle savait que ce qu’elle partageait avec John était suffisamment fort pour que, quoiqu’elle ait pu faire par le passé, il ne la jugerait pas et que leur relation ne changerait pas, sauf peut-être en devenant plus forte. Mais elle ne savait pas d’y prendre. Dès qu’elle essayait d’ouvrir la bouche, les mots se bloquaient. Ses souvenirs remontèrent à la surface comme un cadavre abandonné depuis trop longtemps dans l’eau. Son père, sa sœur jumelle. Les États-Unis. Ses multiples changements d’identité. Savait-il au moins qu’elle aussi avait été militaire ? Un rapide tour dans sa mémoire lui assura que non. Mais elle avait aussi prêté serment de confidentialité et c’était difficile de lui en parler sans rompre cette promesse.

JOHN« Je t’en sers aussi ? »

Elle sortit de ses pensées au son de la voix de John et l’observa, maintenant sa cafetière en l’air le visage interrogateur. Elle lui sourit rapidement et hocha la tête, la bouche encore envahie du goût du bonbon à la menthe que John lui avait donné tout à l’heure. Elle mangeait tellement de ces bonbons qu’elle n’était plus certaine de connaitre le véritable goût des aliments.

HAYDEN« Oui, s’il te plait. » souffla-t-elle doucement, juste assez fort pour qu’il l’entende.

Elle se remit debout pendant qu’il la servait, sa mémoire cherchant à toute allure quelque chose à faire ou à dire pour échapper à ses sombres pensées. Elle balaya rapidement les banalités d’usage et se concentra uniquement sur le dossier « John » de sa mémoire parfaite. Elle mit moins de quelques secondes avant de trouver ce qu’elle cherchait : une excuse parfaite pour changer de sujet.

HAYDEN« Oh, ça me fait penser... »

Elle contourna la table de la cuisine et alla jusqu’à la boite à clé qu’elle ouvrit pour en attraper un petit trousseau orné d’un petit TARDIS où était gravé les lettres BFFLTDDUP en dessous. Elle revint vers John avec son trophée, un sourire tout fier accroché à ses lèvres. Elle vint s’asseoir de nouveau sur ses genoux, passant un bras autour de ses épaules pour lui amener l’objet à hauteur de ses yeux.

HAYDEN« La clé de la porte d’entrée, la clé du verrou, la clé de derrière, la clé du garage et la clé de la boite aux lettres... » dit-elle, lui présentant les clés une par une bien qu’il soit sans doute capable de les reconnaitre à leurs formes. Cependant, ces clés avaient quelque chose de particulier. Elles étaient neuves. « Ce sont les tiennes. Tu es chez toi ici... »

Maintenant, même s’il trouvait porte close pour une raison X ou Y, il pourrait toujours l’ouvrir. Et puis, s’il voulait venir après une énième bêtise sherlockienne et qu’elle n’était pas là, il pourrait toujours venir se réfugier chez elle. C’était la maison des BFFLTDDUP après tout. Sa main remonta dans sa nuque et ses cheveux qu’elle caressa doucement, lui massant le crâne du bout des doigts. Ce n’était pas de sa faute, Hayden était câline. Il n’était même pas sûr qu’elle se rende compte de ce qu’elle faisait. Une fois qu’il eut récupéré ses clés, elle saisit la tasse brulante et la porte à ses lèvres, savourant le liquide brulant coulant dans sa gorge. La différence de température avec son corps la fit brusquement frissonner et lui donna la chair de poule. En réponse, elle revint se blottir contre son meilleur ami et coucha sa tête sur son épaule cherchant sa chaleur.

HAYDEN« J’ai besoin de toi John... »

Elle avait senti la nécessité de le lui dire. Et elle ne parlait pas seulement de ses talents de médecin, de la chaleur de son corps, de la protection de ses bras ou de son épaule réconfortante. Non, elle avait besoin de lui, de son être, de sa présence, de son identité en particulier. Il était unique. Il était sans doute la personne la plus proche d’elle, loin devant même son frère adoptif hyper protecteur ou ses autres amis de Scotland Yard. Avec John, c’était différent. C’était... c’était son BFFLTDDUP. Elle nicha son nez dans son cou et respira son odeur, ne faisant aucun effort pour graver dans sa mémoire chaque nuance qu’elle pouvait déceler. Elle avait reposé la tasse sur son propre genou, se réchauffant ses longs doigts fins autour de la tasse.

HAYDEN« Il y a tant de chose que j’aimerai te dire, te raconter... » Mais peut-être cette nuit n’était pas la bonne. Il y avait eu suffisamment d’émotion pour une seule soirée. Déjà qu’elle l’avait fait se relever en pleine nuit... « Un jour, tu sauras tout de moi, sans barrière, sans secret. Je te le promets. » dit-elle en scellant sa promesse d’un baiser déposé sur la joue, presque au coin de ses lèvres.

Elle se redressa, grimaçant méchamment en sentant sa blessure tirer dans son dos avant de venir frotter légèrement son front contre sa tempe à la manière d’un chat en ronronnant contre lui. Elle reporta ensuite sa tasse à ses lèvres, buvant rapidement une gorgée du liquide brulant avant de reprendre d’un ton plus léger.

HAYDEN« Est-ce que tu travailles demain ? La dernière fois que j’ai vu ton planning, il me semble que oui. Parce que tu peux finir ta nuit ici si tu veux. Je t’apporterai le petit-déjeuner au lit. » Elle marqua une pause, songeant aux pâtisseries françaises qu’elle pourrait lui cuisiner juste avant son réveil. « Tiens en parlant de ça... Il va falloir que tu me dises tes goûts en décoration. » ajouta-t-elle, très sérieusement. « La chambre à côté de la mienne est la tienne après tout, je trouve qu’elle fait un peu trop chambre d’ami pour le moment. »
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