Je savais depuis quelques temps que Néo me cachait quelque chose. Il sortait souvent tard le soir pour revenir dans la nuit, il me réveillais du coup.
Il était vrai que ces escapades inexpliquées m'aidaient beaucoup pour me rendre dans mon laboratoire où je fabriquais des armes pour Moran en toute discrétion, mais cela m'intriguait vraiment beaucoup.
J'avais peur de finir seule, aussi m'étais-je accroché au premier homme qui m'avait séduite, c'est à dire Néo, comme à un bouée de secours et refusait de le lâcher. Et c'était pourquoi le fait qu'il me cache une partie de sa vie, qu'il m'écarte de cette manière m'était insupportable.
Je décidai donc de profiter d'une de ses sorties pour m'introduire secrètement dans son bureau. Je savais que c'était mal et que s'il m’attrapait, j'allais passer un salle quart d'heure. Parce que j'étais incapable de lutter quand il me criait dessus, j'était incapable d'être contre lui... tout simplement.
Mais la curiosité était la plus forte. Et puis il n'en saurait jamais rien... hein ?
Je farfouillai un peu partout dans la pièce, à la recherche de coins secrets, d'endroit où Néo pouvait cacher la vérité sur ce qu'il faisait de si important le soir.
Je finis par tomber sur un tiroir de son bureau intéressant. Il était solidement fermé à clef, mais ce n'était pas ça qui allait m'arrêter.
Dans mon plus jeune âge j'avais réussi à entrer pas effraction dans l'atelier d'armement de mes parents sans difficultés. J'avais encore gardé un peu la main dans ces choses-là.
Et c'est là que je découvris... Il y avait tout... L'arme, les cartes, les livrets... TOUT !!! Il y avait même des brochures de journaux !!
Noémie n'osa pas y croire. Comment... Comment... Comment n'avais-je pas pus voir ça ?!! Je l'avais toujours prit pour quelqu'un de bon... Je se trompais donc à ce point ?!! Comment avais-je pus être aussi aveugle ?!!
Je comprenais mieux à présent. J'avais d'abord cru être attirée par le côté lumineux de Néo... Mais en fait c'était tout le contraire.
Je m'étais sentit liée à lui parce qu'il était comme moi, il cachait cette partie sombre et sale de son existence. Et il le cachait sans remords.
Sauf que moi, j'avais "arrêté"... Enfin... J'avais souhaité arrêter... MAUDIT MORAN !!!
Je restai comme ça, debout dans le bureau de Néo pendant un temps indéterminé. Je lisais et relisais les articles de journaux, jetant quelques fois un bref regard aux éléments dont faisait référence les articles. Puis je passait aux livrets... avant de revenir aux articles...
J'étais incapable de m'arrêter, ne réalisant pas qu'il me fallait quitter ce bureau rapidement, oubliant où je me trouvais. Je ne faisait que lire.