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 Everybody hurts (PV Molly M.)

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Casey Daisy Evans
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MessageSujet: Everybody hurts (PV Molly M.)   Everybody hurts (PV Molly M.) EmptyVen 12 Juil - 14:21




When the day is long, and the night
The night is yours alone

C'est fou comment mon cerveau avait oublié... } Pendant un mois entier, ma mère s’était acharnée sur l’idée de m’appeler une fois par jour. C’était peut-être une bonne idée, une manière qu’elle avait trouvé pour ne pas me laisser m’autodétruire. J’avais cru que j’avais atteint le fond avec un appel par jour généralement au moment où j’avais un verre de trop dans le nez. Mais visiblement, non… Elle s’était rendue compte que j’avais cessé de boire. Et je soupçonnais personnellement Théo de lui avoir vendu la mèche à propos de mon secret d’État – celui qui commençait pas un « B » et finissait par un « B ». Mais visiblement, ma mère était enthousiasme à cette idée et était rendue à m’appeler plusieurs fois par jours depuis trois semaines. Et non, je n’avais toujours pas vendu la mèche face à ce petit être qui jouait à la cachette en moi. Théo savait et je savais. Pour l’instant, ça me suffisait.

C’était peut-être ma plus grande peur présentement. Celle qui dépassait la peur de la guerre et de mourir seule. Le perdre. J’avais récemment perdu trop de gens. Trop d’amour avait été perdu, parti en fumée, dans une bruine rose. Un mariage si long pour quelqu’un d’aussi jeune que moi. Des enfants… oui, j’en avais voulu avec mon amoureux. Quatre… peut-être cinq parce que je me rappelais des sons de la maison de mes parents quand mes frères et moi étions enfants. Mais depuis quelque temps, les enfants me faisaient peur. J’avais peur de faire un bébé toute seule. Sans le sentir avec moi. À chaque pas. Comme mon fidèle compagnon.

C’était un vendredi comme les autres. Même si j’étais enceinte de onze semaines. J’avais intention de travailler jusqu’à tard. Mais ma mère avait décidé autrement. Depuis dix-sept heures, elle m’appelait aux quinze minutes. Finalement exaspérée qu’elle ne comprenne pas qu’il ne s’agissait pas d’un loisir récréatif que de me déranger au taf – je lui décrochais pour me faire rappeler que c’était le shower de bébé du premier bébé de mon frère un peu plus vieux que moi. Comme si c’était ce que j’avais vraiment besoin de me faire rappeler. Je soupirais. Sérieusement c’était pour être de la torture de ne rien dire pendant que le ventre rond de Sophia se baladerait partout dans la pièce. C’était  une torture que l’on avait vraiment à m’imposer quand j’avais à mon tour une nouvelle chance d’être une maman. J’avais néanmoins quitté mon bureau au Yard, et j’étais allé acheter un petit pyjama. Quelle activité qui dans mon cas n’avait rien du tout de récréatif. Je sortais à peine de la boutique lorsqu’un bruit terrible de métal froissé raisonna dans la rue. Je partis à courir de la scène d’accident. Sans hésité, je me jetais dans la mêlée de gens entreprenant une méthode de réanimation sur la conductrice. C’est ainsi que vingt minutes après l’arrivée des secours, je me trouvais en retard définitivement, assise sur le trottoir avec  du sang sur les mains.  « merde,  ca part mal mon week-end. »

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MessageSujet: Re: Everybody hurts (PV Molly M.)   Everybody hurts (PV Molly M.) EmptyMar 16 Juil - 15:51

     Molly affichait un sourire de contentement qu'un chat ayant gobé son canari aurait envié. D'un autre coté, elle aurait été bien difficile de ne pas être satisfaite de sa journée. Travailler dans un pub avait ses avantages… Même en journée. Lorsqu'il n'y avait pas beaucoup de clients, la jeune femme était libre de passer son temps comme bon lui plaisait, du moment qu'elle ne quittait pas l'établissement. du coup, hormis s'improviser maîtresse absolue de la sono, ou de la télécommande de l'écran qui nourrissait régulièrement les fans de rugby, l'irlandaise avait tendance à monopoliser le jeu de fléchettes. Ce qui impliquait un certain niveau de compétence dans le lancé de ces petits dards. Outre le coté amusant, cette maîtrise lui permettait de régulièrement plumer les quelques touristes qui venaient se perdre ici.

     Et c'était tellement facile de leur soutirer quelques billets ! La plupart du temps, ceux qui venaient se perdre là durant les heures creuses n'avaient pas le bon sens de l'identifier comme une habituée. Il suffisait de perdre quelques parties, de les brosser dans le sens du poil, et ils finissaient immanquablement par se prendre au jeu. Ils commençaient alors à miser de petites sommes sur leurs parties, qu'ils gagnaient dans l'ensemble, avant qu'une trop grosse bouffée de confiance en soit, et quelques verres, ne les poussent à miser bien plus gros. Et là elle commençait à jouer pour de bon. Et se remplissait les poches. Ce soir marquait une journée fructueuse et Molly estimait qu'elle était parfaitement en droit de se payer un petit plaisir avec les coupures qui bombaient pour une fois sa poche.

     C'est à ce moment-là que sa journée prit un virage drastique, un probable rappel de son détestable karma. L tout accompagné d'un crissement de frein crispant et du bruit caractéristique d'une carrosserie savamment malmenée. Pendant une fraction de seconde, la peur irraisonnée d'être à nouveau prise dans un accident la figea sur place… Mais ce n'était finalement pas son tour cette fois-ci. La voiture alla s'encastrer bien plus loin, à l'opposé d'elle pour ainsi dire… L'irlandaise n'était pas vraiment de ces personnes qui aidaient naturellement leur prochain, plus du coté des charognards que des super-héros mais elle avait un minimum de conscience. Et horreur de voir les gens plantés sans rien faire.

     Sa réaction naturelle aurait été de prendre la tangente. Normalement elle faisait tout pour ne pas se faire remarquer par les autorités histoire de limiter au maximum les chances de recroiser son "ancienne famille", ce qui restait sa plus grande peur… Après tout de telles retrouvailles ne seraient "que" le prélude à un épisode probablement fort douloureux, pour ne pas dire létal, de sa vie. Ce serait certainement bien plus récréatif pour eux que pour elle... Mais en constatant que les gens se contentaient de téléphoner, crier, voir même filmer, elle poussa un juron et franchit la distance qui la séparait de l'accident en quelques rapides foulées. Elle n'aimait pas s'impliquer mais elle n'était pas non plus du genre à rester les mains dans ses poches si rien n'était fait.

     La voiture était… Enfin on pouvait supposer que cela avait été une voiture à un moment donné… Les occupants ne s'en sortaient pas beaucoup mieux et il devint rapidement évident qu'il fallait les sortir de là au plus vite pour leur administrer les premiers secours. Ca, elle pouvait faire… Faire en sorte que le cœur reparte, par contre, c'était pas dans ses compétences. Ce qu'il se passa ensuite ne fut pas très clair dans son esprit. Les gens commencèrent à se réveiller une fois le corps au sol et des personnes plus compétentes qu'elle prirent les choses en main pendant qu'elle bataillait avec la voiture et le dernier passager.

     Molly finit par être assise de force sur un trottoir, essoufflée, couverte d'un sang qui n'était pas forcément le sien sans qu'elle n'en soit certaine, son bras gauche la lançait de façon inquiétante, et un peu dépassée par les évènements. Normalement elle aurait du filer mais sa fenêtre de sortie s'était fermée du moment où elle avait été alpaguée par un secouriste, difficile de jouer discrètement les filles de l'air quand on donne l'impression de sortir d'une zombie walk. La rouquine à sa gauche semblait tout aussi déboussolée qu'elle, une bonne samaritaine qui avait du aider un des occupants de l'épave. Elle la percuta légèrement avec son épaule avant de désigner ses mains d'un mouvement du menton


               -Ca va?
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MessageSujet: Re: Everybody hurts (PV Molly M.)   Everybody hurts (PV Molly M.) EmptyMer 24 Juil - 6:43




When you're sure you've had enough of this life, well hang on
Don't let yourself go  

Ou pensait avoir oublié } C’était fou de constater à quel point est-ce que mon corps n’avait pas oublié ces gestes milles fois appris et répétés. C’était encore plus fou quand on savait à quel point est-ce que j’avais voulu le mettre derrière moi ce passé de médecin. Je n’avais pas de plein gré quitté mon ancien travail. J’aurais voulu pouvoir me noyer dedans comme le Yard me le permettait. Parce que noyer dans le travail, j’oubliais la douleur amère qui me traversait encore. Il fallait néanmoins avoué que j’avais perdu confiance en ce que je faisais. On ne pouvait pas être militaire et ne pas avoir confiance en le bien-fondé des actions militaires outre-mer. Mon mari avait 28 ans bientôt 29 ans au moment où comme un millier de soldats il avait perdu la vie pour le Bien et la Liberté de d’autre peuple. Aussi logique que m’avait semblé dix ans de service militaire, que la mort de Jesse avait tout rendu d’une absurdité désarmante.  Je n’avais pas plus compris la mort de ce jeune soldat de 20 ans dans mon urgence quelques jours après le rapatriement du corps de mon mari. C’était tellement absurde de sacrifier tant de vies innocentes à peine écrite au nom d’une idéologie. Tellement d’histoire qui ne finirait pas comme elle aurait dû finir avec cette fin heureuse jusqu’à un âge notable. Tellement d’épouse, de mère, de sœurs qui ne savaient quoi dire devant ce qui venaient de leur être arraché. En quittant l’armée, j’avais promis qu’un jour, je redeviendrais médecin. Pour sauver des vies. Pas pour raccommoder de la chair à canon qui retournerait se faire tirer dessus et disparaitre à la première occasion. Je voulais respirer la vie. Le moment présent. Peut-être même travailler avec des enfants. Et voilà qu’il avait fallu d’un bruit de métal froissé pour faire se réveiller en moi le feu d’un vieux volcan. Le besoin d’agir et de tout diriger d’une action. J’avais entendu quelqu’un appelé les secours sur son cellulaire. Mais je m’étais senti interpellé. Mes mains savaient probablement beaucoup plus que la plus part de ses mains qui allaient en aide. J’avais sorti une premier victime et commencé des manœuvres de réanimation. Un. Deux. Trois. Quatre. Un souffle. Un. Deux. Trois. Quatre. Un souffle. Pour ne pas que la mort colle à la peau. J’avais bandé avec un bout du jean déchiré de la personne, un bras pour tenter de stopper l’hémorragie. Je me surprenais même à donner des ordres, quelque chose que je ne faisais plus depuis déjà quelques mois. Il fallait vivre. Et voilà que le plus gros de l’orage était passé et que je savais qu’il nous faudrait attendre les policiers pour qu’ils prennent nos dépositions. Ce que nous avions vu du carnage. Je m’assis sur le bord de la route laissant tombé mon sac à main sur le bord de mes pieds. Et je fus rejoint par quelqu’un d’autre. Un femme aux cheveux noirs et aux habits si différent de moi avec mes talons hauts et mon sac à main. « Ca va? » Voici une inconnue qui s’était improvisée secouriste comme moi. Sauf que moi, je le considérais encore comme un devoir. J’avais fait ma médecine à Bart. J’avais prêté le serment d’Hippocrate en tenant la main de mon mari devant les autres médecins. Et j’avais été si fière de le faire. Même si je ne pratiquais plus depuis que Jesse était disparu, je continuais à payer mes mensualités pour appartenir à l’ordre. Je continuais à me penser pour un médecin, même si j’étais devenue une patiente présentement et une policière. J’avais laissé l’armée gagné sur moi parce que j’avais l’impression lourde et pesante qu’elle avait gagné sur moi en me volant l’homme qui partageait mes nuits et la plupart de mes rêves d’adulte. Une famille avec un père à offrir à mon bébé? C’était quelque chose du passé. Dans ma vie, je n’avais été qu’une seule fois amoureuse. Je lui avais gardé mon premier baiser. Alors comment résumé comment je me sentais alors immergé dans un flot de sentiments contradictoire d’adrénaline et de tristesse infinie. J’ouvris la bouche et finis par murmurer. « Disons que je pensais que je ne ferais plus de médecine en quittant mon ancien taf. Et que je vais me faire assassiner par ma mère. Je suis définitivement en retard pour le shower du bébé de mon frère. Pardon… vous en avez sans doute rien à cirer. » J’en étais en partie soulagée même si ma voix ne montrait pas mon soulagement. Je n’aurais jamais supporté le ventre rond de la copine de mon frère alors que j’étais enceinte moi-même mais bien trop effrayé pour être capable de l’avouer à qui que ce soit. Et au pire, le mini pyjama couleur citron que j’avais acheter pour Sophia, je pouvais bien le garder pour mon petit trésor et pour moi. Je le mériterais bien moi aussi d’avoir un grand party autour de moi et tous les yeux sur mon ventre pétillant de vie. Doucement je fixais l’asphalte devant moi. J’étais claquée par cette intervention difficile. À mon tour je renvoyais la question à cette personne qui partageait peut-être le même désespoir que j’avais. « Et vous, ça va? » J’avais dit cette phrase avec un accent du far west américain en souriant dans l’espoir d’alléger un peu la lourde atmosphère qu’il y avait dans la rue sur la scène de crime. Mes frères et moi jouions souvent aux cowboys lorsque j’étais toute petite. Au diable les jeux de filles. Je préférais et de loin participer à ces jeux. Doucement, je me mis à fouillé. De mon sac à main, je sortis une petite bouteille de savon à l’alcool. J’en laissais une petite quantité dans chacune de mes deux paumes et je commençais à frotter doucement pour essayer d’en effacer les marques. J’avais vu pire dans l’armée mais maintenant que je n’étais plus une militaire, j’avais l’impression d’être particulièrement souillée par la couleur rouge de mes mains. Comment j’avais pu endurer une telle chose pendant tant d’années? Pensais-je en me concentrant pour enlever le sang collé sous mes ongles. « Vous en voulez? » Dis-je en lui tendant la bouteille.


[HJ: je m'excuse pour l'attente et pour ma réponse qui est moyenne]
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MessageSujet: Re: Everybody hurts (PV Molly M.)   Everybody hurts (PV Molly M.) EmptyJeu 1 Aoû - 18:15

[HRP --> A mon tour de m'excuser pour le délais et la qualité de la réponse !!]

     La douleur qu'elle avait dans le bras gauche commençait à être légèrement désagréable. Pour l'instant elle avait encore suffisamment d'adrénaline dans le sang pour que ce soit supportable mais elle n'avait pas besoin d'être clairvoyante pour savoir comment elle allait être demain matin. Le mélange de la pire gueule de bois associée à une bonne grippe, le tout sans avoir eu le plaisir de vraiment s'éclater la veille. Elle avait vraiment intérêt à rentrer chez elle avant que la fatigue ne lui tombe soudainement sur les épaules. Sinon elle pouvait toujours se rouler en boule dans un coin de rue pour grappiller quelques heures de sommeil. Bizarrement elle avait l'impression qu'elle n'aurait aucun mal à agir ainsi alors que leur environnement direct ressemblait à une ruche pleine de vie.

     Contrairement à Casey et elle, toutes les personnes présentes donnaient l'impression de savoir ce qu'elles devaient faire exactement, donnant à l'ensemble une étrange impression de ballet terriblement efficient. Pas un seul mouvement gaspillé, pas de temps perdu. Les badauds étaient soigneusement repoussés maintenant, tenus à distance d'une façon ou une autre. La petite foule bruissait de vie, avide de sensations. Des photos ne manqueraient pas de circuler, la jeune femme ne se faisait pas d'illusions sur la nature humaine et elle avait la sinistre impression de voir une bande de vautours se payant un spectacle gratuit…

     La réponse de la rousse la prit un peu au dépourvu, l'irlandaise ne s'attendant pas vraiment à un tel flot de données. Ce n'était pas vraiment qu'elle s'en foutait complètement mais elle se demandait vraiment de quoi elle pouvait bien parler… Pendant un instant Molly se demanda si elle n'était pas en fait sous le choc, ce soudain flot de paroles adressées à une parfaite inconnue n'étant qu'une soupape comme une autre pour compenser… Elle observa donc attentivement sa compagne de misère à la recherche d'une quelconque signe de détresse. N'en trouvant aucun de flagrant elle se contenta de répondre par un haussement d'épaules accompagné d'un froncement de sourcils dubitatif… Surtout concernant la "shower du bébé" qu'elle ne parvenait pas du tout à se figurer.

     Le ton plus léger, notamment l'accent qui n'aurait pas fait pâlir Sergio Leone à sa grande époque, acheva de la rassurer. Franchement, étant donnée la situation, elle n'aurait pas vraiment su quoi faire d'une hystérique ou de quelqu'un faisant une crise de nerfs. Hormis l'administration de quelques baffes bien senties, elle ne savait pas trop la procédure à suivre. L'irlandaise offrit un rapide sourire en coin à Casey, ne sachant trop comment répondre à sa question non plus. Elle avait un peu de mal à avoir les idées claires sur le moment…


               -Tout baigne. De toute façon j'avais rien prévu de spécial pour les trois prochaines heures…

     Molly daigna enfin apporter un peu d'attention à son bras, essayant de le tourner avec sa main droite afin d'avoir un meilleur angle de vue de la zone qui la faisait souffrir. Elle parvint finalement à repérer une longue estafilade, pas spécialement esthétique mais suffisamment profonde pour nécessiter quelques points. La jeune femme fit une grimace, entre la douleur et l'agacement en tournant la blessure vers Casey dans un mouvement un peu raide.

               -J'avoue que je me serai bien fait la malle là mais je suppose qu'il vaut mieux que je reste encore un peu, non?

     Abandonnant le souvenir que lui avait laissé la voiture, elle accepta avec gratitude une dose de savon à l'alcool, commençant à se frotter vigoureusement les mains. Cela n'avait qu'une efficacité limitée, elle avait plus l'impression d'étaler le sang qu'autre chose mais l'odeur légère d'alcool lui permit de prendre un peu de distance avec la scène. Elle observa ses mains qu'elle frottait l'une contre l'autre avant de regarder Casey faire de même. La seconde suivante elle commençait à rigoler doucement, probablement une partie de son choc qui s'évacuait aussi au travers d'idées sottes et grenues…

               -On dirait deux serial killeuses qui sont bien contentes de leur journée…

     Elle accentua alors son mouvement, comme si elle se frottait les mains d'aise, cachant la tentative désespérée d'effacer les indices de la tragédie qui venait de se jouer…

               -Ach, encorre un plan rrondement mené Frrau München !!

     Son accent allemand était passablement mauvais mais faisait penser à un vieux méchant de James Bond… Elle continua à rigoler toute seule, évacuant étrangement le stress engrangé quelques instants plus tôt…
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MessageSujet: Re: Everybody hurts (PV Molly M.)   Everybody hurts (PV Molly M.) EmptySam 19 Oct - 4:05




Everybody cries
And everybody hurts sometimes  

Ou pensait avoir oublié } En fait, je n’avais plus l’habitude de ce genre de situation. J’avais beau avoir l’air de gérer la situation, je ne le sentais plus de la même manière. Longtemps, j’avais été en haut du jeu. J’avais pris habitude de donner certaines des ordres. Je m’étais surprise à agir aussi vite dans la situation. C’était peut-être comme le vélo. On n’oublie jamais à pédaler pour manger les kilomètres. On n’oublie jamais que l’on était médecin avant d’être toutes les autres étiquettes qu’un autre emploi après avoir été médecin nous donnait. J’étais oui maintenant une sergente au sein du Yard. Mais je m’étais définie par ce travail pendant tant d’année. Mon mari était médecin militaire et moi, j’étais médecin militaire. Sauf que lui ne m’avait pas survécu. Il avait eu l’armée de tatouer sur son cœur, raison de notre mariage si précoce. Le son des sirènes partant me troublait.

Non, je n’avais pas envie de voir des inspecteurs débarquer ici. Pas envie de courir la chance de rencontrer des gens avec qui je travaillais. J’avais envie d’être seule. Je m’en voulais de ne pas avoir pu me présenter à l’heure au rendez-vous. J’aurais peut-être même réussi des choses impossibles comme réussir à parler du mot de quatre lettres que je peinais à prononcer. De dire les mots mère et célibataire dans la même phrase. Ou je devais peut-être attendre. La petite fille que j’avais extraite de l’automobile… survivrait-elle? C’était toute une question quand même. Je devrais peut-être attendre le troisième mois pour parler.

Fragile, voilà ce que je réalisais que j’étais peu à peu. La perte de mon mari m’avait rendu fragile. Je craignais tant du monde. J’avais peur pour mon bébé, marque que trop de fausse-couche avait laissée dans mon esprit. J’avais peur pour mon frère qui était encore engagé dans l’armée. Peur pour ce pays que j’avais cru aveuglément pendant de si nombreuses années. J’avais pris pour acquis que je me battais pour ce qui était bien. Et je venais de perdre ce système de référence… si bien que présente devant ce champ de bataille qui n’avait rien à voir avec ceux que j’avais fréquenté lors de mon seul déploiement, je me trouvais à m’ouvrir en entier devant une inconnue que je ne connaissais pas et qui n’en avait rien à cirer des milles et une personnes présentes dans ma tête pour me dire que c’était bien ou mal.

Avec soulagement, devant mon étalage de sentiment, je vis qu’elle ne prit pas ses jambes à son cou pour s’enfuir à l’autre bout de l’univers plus vite que l’éclair. Je souris doucement alors qu’elle dit doucement. « Tout baigne. De toute façon j'avais rien prévu de spécial pour les trois prochaines heures… » J’avais envie d’éclater de rire. Trois heures, c’était si on était chanceuse et que l’on ne tombait pas sur des agents de mauvais poil. Trois heures, c’était un luxe. J’avais envie de dormir déjà… alors je ne m’imaginais même pas de quoi j’aurais l’air dans trois heures à rechigner comme un enfant que je voulais aller chez moi. Pitié, faite que Donovan ne soit pas le sergent qui nous soit envoyé. Pire, Mercury me tuerait. On avait déjà de la misère à s’entendre dans un bureau alors ça serait la troisième guerre mondiale qui se déclencherait dans la rue.

Nul ne se doute de comment une journée se déroule. Je ne savais que penser et quoi répliquer. Elle continuant en se tournant vers moi un peu. Je remarquais son bras. Plaie ouverte, coupée jusqu’au derme réticulaire… un coup d’œil me suffisait pour dire qu’il fallait cinq points de rapprochement. On pouvait bien sortir le doc de l’hôpital… mais pas le savoir du doc. Si mon Jesse n’était pas mort, je serais encore médecin à cette heure. « J'avoue que je me serai bien fait la malle là mais je suppose qu'il vaut mieux que je reste encore un peu, non? » J’éclatais d’un petit rire. Nous avions tous prévus autre chose… qui était simplement de faire n’importe quoi d’autre. Voyant qu’elle était en douleur, je pris mon courage à deux mains.

« Tu sais, si… tu veux, je peux t’arranger ton bras… J’étais médecin, je suis sûre que je peux m’arranger avec un des policiers pour qu’ils soudoient les ambulanciers. » Je ne voulais pas jouer celle qui se la pêtait… mais j’avais des contacts dans la police, bien que j’étais encore relativement nouvelle. Alors pourquoi ne pas essayer?

Ironique de voir comment elle semblait plus vivante que moi. J’étais encore en état de choc. Et voilà que l’inconnue riait en commentant notre apparence passablement ensanglantée. J’étais peut-être un peu trop loin pour pouvoir entrer dans son jeu. Le sang, je l’avais en horreur depuis que mon mari était décédé. Depuis que son corps avait été rapatrié puis enterré sans que je puisse faire un dernier adieu à son corps. « On dirait deux serial killeuses qui sont bien contentes de leur journée… Ach, encorre un plan rrondement mené Frrau München !! » J’éclatais d’un petit rire probablement plus nerveux qu’autre chose. Je passais une main derrière mes cheveux. Elle se frottait les mains comme pour se débarrasser des preuves incriminantes d’un crime.

Nostalgie fut remisée au placard. Je mordis dans l’occasion oubliant les souvenirs de guerre qui profitait du moment de faiblesse pour revenir s’installer dans ma tête. « Ach! Mais qué va donc fait des corps! » dis-je dans un accent encore plus terrible que le sien. J’éclatais d’un petit rire brisant toute ma crédibilité. « Tant qu’à avoir un moment à attendre ensemble. Je m’appelle Casey! » ajoutais-je en redevenant sérieuse.
.


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MessageSujet: Re: Everybody hurts (PV Molly M.)   Everybody hurts (PV Molly M.) EmptyDim 19 Jan - 0:35



     Tout le monde ne réagissait pas de la même façon face à l'adversité ou la tension. De son coté Molly avait la chance, si on pouvait dire cela ainsi, d'avoir eu une jeunesse suffisamment dure pour tenir le coup dans beaucoup de situations. Elle était loin de ces jeunes femmes qui s'effondraient en pleurs et cris hystériques à la moindre épreuve de la vie. Même si cela sous-entendait des situations comme celle qu'elles étaient en train de vivre. Ou subir plutôt. Pour autant quand l'irlandaise comprit qu'elle était bel et bien coincée ici, que des vies étaient en jeu et que son bras commençait à méchamment l'élancer, elle était plus que gréée d'avoir Casey à ses cotés.

     Si la rouquine semblait avoir eu un petit passage à vide, flirtant dangereusement avec l'état de choc, elle avait l'air de reprendre déjà un peu plus de poigne sur son état. Tout n'allait pas bien, mais elle avait l'air de tenir le coup et c'était le principal. Mieux encore elle semblait réagir plutôt bien à l'humour, relativement sordide et pas bien recherché de Molly. Inutile que ce simple point apporta un grand soulagement à la jeune femme qui se sentit immédiatement bien moins seule dans cette galère. Franchement, elle avait plus envie d'aller s'enfoncer dans son canapé défoncé, un pot de crème glacée en main, que de rester ici des heures à attendre de donner un témoignage. Surtout que son soudain excès de civisme pouvait lui coûter plus cher que quelques points de sutures...

     En entendant la proposition de Casey l'irlandaise pencha la tête un peu de coté, posant un nouveau regard sur sa compagne de galère. Elle était médecin? La demoiselle n'avait pas vraiment eu le temps de l'observer en pleine action... Difficile de dire si ses gestes étaient nés d'années d'expérience acquises au sein d'un hôpital ou ceux d'une citoyenne ayant prit ses cours de secourisme à coeur. Elle avait bien fait une allusion à la médecine lors de leurs premières paroles échangées mais elle n'avait pas clairement énoncée qu'elle était docteur. En tous cas elle n'en était pas vraiment au stade où elle était à même de suivre un résonnement complexe lui permettant de déduire que la docteur rousse était en fait un membre des forces de l'ordre, donc, de ce coté là, la jeune femme était encore dans ses petits papiers...


               -Vraiment? Franchement si tu peux faire ça t'auras ma gratitude éternelle !

     Et un accès à quelques services peu légaux si Casey en avait besoin. Mais elle n'allait certainement pas lui dire ainsi... En tout cas la future maman pouvait se la péter autant qu'elle le voulait, l'irlandaise n'y voyait pas le moindre inconvénient. Du moment qu'on faisait en sorte que son bras arrête de la lancer ainsi et que ses chances augmentent pour qu'elle puisse éviter les questions gênantes, elle n'allait pas faire la difficile ! A cheval donné on ne regarde pas les dents... Alors elle se contenta de poser un regard plein d'espoir sur la rousse, ne cherchant ni à juger si à tirer de quelconques conclusions.

     La serveuse était en train de batailler pour enlever sa veste et permettre un meilleur accès à son bras, le tout sans irriter la zone plus qu'elle ne l'était déjà. Le fait que la dite veste était probablement perdue pour le peuple fut soigneusement rangé dans un coin poussiéreux de son esprit, un problème à la fois, merci bien ! Par contre elle mit donc quelques instants avant de pouvoir répondre à Casey, se tortillant un peu comme un lombric vaguement saoul... Mais le soulagement d'être enfin débarrassée de sa veste valait bien le ridicule. Elle avait un poil froid mais il n'y avait plus rien pour frotter contre la plaie...


               -Et moi c'est Molly.

     Ayant regagner sa liberté de mouvement, et appréciant le fait que sa blessure ne soit pas de son coté maître, la jeune femme tendit sa main droite pour échanger une poignée de main avec sa sauveuse en devenir. Son regard alla à nouveau se poser sur le balais savamment organisé de secouristes et de policiers. Elle était bien plus inquiète par les derniers que par les premiers et un petit soupir résigné parvint à s'échapper d'entre ses lèvres...

               -Si seulement y'avait moyen de couper court aux questions des bobbies... Je sais pas pour toi mais moi je vais leur servir à rien...
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