Qu'est ce que l'on pourrait dire de moi en premier ? Naïf. Parce que, qui ne serait pas assez dupe que de suivre un pauvre inconnu à l'air plutôt sympathique jusqu'au bout du monde ? Beaucoup de personnes penseraient cela assez stupide et pourtant, j'y ai cru, oui. J'ai cru que l'on pouvait vivre un véritable conte de fée. Que je pourrais continuer ma vie de mannequin en plus d'être danseur et chanteur, en même temps. Que cette personne si agréable pouvait m'offrir ce rêve. Et quand même temps, peut être pouvait-elle aussi à m'extraire du manoir familial, mais je m'étais trompé... Attention, je ne dis pas que je suis un sot, ou un imbécile pour autant. Je suis même ce genre de personne qui se trouve être plutôt intelligent comme j'ai su pratiquement l'être toujours, et croyez-moi qu'il m'a fallut que j'utilise régulièrement ma cervelle pour sortir du pétrin dans lequel je m'étais fourré...

Ensuite, que dire de moi...? Oh vous savez, je ne suis pas vraiment quelqu'un de bien méchant au fond. Au contraire, je fais rapidement confiance à mon entourage bien que j'ai beaucoup moins de certitude en moi-même. Néanmoins, ne vous attendez pas à réussir à me duper une deuxième fois, car je ne pardonne que très rarement les fautes qui sont commises, surtout si elles s'avèrent être graves, que ce soit à mon égard ou celle de mes amis, car c'est comme ça ; si je ne t'aime pas, je ne serais pas tendre, mais alors pas du tout ! Mais dans le cas contraire, je me montrerais d'une fidélité sans borne, une vraie crème... ! On peut toujours compter sur moi, même dans les cas les plus extrêmes, les autres passent d'ailleurs avant moi, habituellement.

Bon, après il est vrai que tout le monde n'est pas parfait. Pour ma part, il m'arrive également d'être blessant, voir même méprisant ou plutôt chiant. Le problème ; c'est que j'ai tendance à me comporter comme un vrai gosse, taquinant simplement dans le but de s'amuser, n'écoutant que sa propre personne, persévérant à en devenir une vraie tête de mule, étant même capable de faire des crises... Voilà. En plus de cela, il est vrai que j'aime aussi me préoccuper de se qui ne me regarde pas, de nature curieuse et plutôt insouciant, peu importe les représailles, je fonce si je trouve cela intéressant. Comment je sors des pétrins ? Habituellement, soit je prends mon courage à deux mains, soit je joue aux lâches ou soit je me laisse tout simplement faire, m'écrasant devant les autres. N'est-ce pas comment je me comporte avec celui qui m'a ainsi enjôler ? Soit je montre les crocs, soit je l'évite, ou je courbe l'échine, acceptant mon pauvre et misérable sort, me lamentant presque de ce qui m'arrive, comme une malédiction s'abattant sur moi. Je ne dis pas que je suis le plus à plaindre, mais en grand sensible en plus d'être légèrement fleur bleue, je m'emporte pour trois fois rien - bien que de se faire ainsi traiter est quelque chose de plutôt inquiétant. -.

Au-delà de cela, il y a ce côté méprisable ; celui de l'être qui te snob parce qu'il a plus que toi. Qui se vante de sa richesse ou de son statut grâce à maman et papa. Qui se surestime et qui se croit le meilleur, quitte à relever les défis, le torse bombé pour prouver qui est le patron. A jouer les bad boy et à cracher sur l'autorité. A chercher à charmer par son côté charismatique s'il faut jouer au plus beau...

Une personnalité plutôt multiple qui fait qu'au fond je reste malgré ces - légers - défauts, une personne attachante. Bien que je ne vous est point parler de mes attraits vifs et extravagants, mais je pense que j'en ais dis déjà beaucoup sur moi et que l'on pourrait en arrêter là ?

Ma vie aurait pu être un véritable conte de fée comme elle a su toujours l'être au début de mon existence dans ce monde londonien où court les pires malfrats que l'Angleterre même, n'a jamais connu. Mais de tout cela, je n'en connaissais rien, moi pauvre petit garçon dormant bien tranquillement dans le manoir de mes parents. Ils étaient riches et je suis enfant unique, vous pensez donc bien qu'ils ont tout fait pour que je sois comblé, pour que je vive correctement et que je ne doute réellement des problèmes qui pouvaient bien nous entourer. Mais c'est un tord.

Tout petit j'avais tout ce que je désirais avoir. Si je voulais un poney rose qui pète des arc-en-ciel et qui vomit des papillons, mes parents étaient prêt à quêter l'animal comme de véritables grands dresseurs pokémon. Et moi, moi j'en faisais toujours qu'à m'a tête bien que moins capricieux que les autre enfants vivant dans les même conditions que la mienne, je songeais simplement que mes vieux étaient capable d'obtenir ce que je voulais, donc je pouvais bien en profiter. Mais tant pis si le poney dont j'avais fais la demande pouvait tout simplement ne pas exister. Et puis, ils faisaient également en sorte que je sois un véritable modèle vivant pour les autres mômes. Il fallait que je dise "bonjour", "s'il vous plaît", "merci" et "au revoir" à outrance. Il fallait que je me tienne droit, tienne la tasse de thé avec le petit doigt levé et tout le tralala. Je m'y tenu, bien évidemment ; mes parents me faisaient bien plaisir un maximum, alors je devais en faire autant.

Et je les aimais beaucoup, même si c'était la nounou qui était plus présente qu'ils ne l'étaient. Mais lorsqu'ils revenaient, c'était toujours avec le sourire aux lèvres, la joie de me retrouver à nouveau, avouant que je leur avais manqué, malgré que nous passions de nombreux appels téléphoniques pour se retrouver, juste le temps d'une discussion. Et si j'avais un lien plutôt assez fort avec mes parents, c'était tout le contraire avec mes amis à l'école. Préférant encore étudier que de perdre mon temps avec ces autres qui avaient des délires que je n'avais point moi-même. Et lire un bouquin de science, c'était mieux. J'étais de nature curieuse, je m'intéressais pour trois fois rien, alors bien sûr,  pour comprendre le sens de la vie, cela ne pouvait être que captivant !

Cependant, ce n'est pas la voie de la science que je pris, ou même ne désirais-je point de reprendre en main la grosse entreprise de mon père, bien que ce dernier voulu m'y forcer la main. Tout ce que je voulais être c'était mannequin, danseur ou chanteur. Le monde du spectacle, être sous le feu des projecteurs, tout ça... C'était la vie selon moi. Maman et papa acceptèrent au départ de payer des cours pour que je puisse ainsi m'épanouir, mais de là à ce que ça en devienne un boulot ? Jamais ! Ils décidèrent donc de tout annuler et c'est avec rage, que je pris mes clic et mes clac, pensant que j'y arriverait tout seul. De part moi même... Mais non, sans eux, j'étais rien.

J'ai cherché à survivre dans un petit appartement miteux et à me produire sur les petites scènes, là où l'on me voulait bien ; très souvent, les bars les plus mal fréquentés du pays. Et je pouvais également faire un trait sur ma carrière de mannequin alors que j'avais à peine peu d'argent pour porter des vêtements corrects, devant payer mon loyer et ma nourriture, bref, les besoins qui passaient avant tout les autres choses. Je pensais qu'au final, j'allais finir par crever dans un trou, finir sans abri et pauvre. Bien sûr, je pouvais toujours revoir mes parents pour aller les demander de m'aider, mais après ce que j'avais fais ? Dire ainsi que je voulais me tirer pour faire ce que j'ai toujours désiré ? Non. A moins que je ne revienne les voir et que j'accepte de reprendre l'entreprise de mon vieux, mais sinon, je pense que je pouvais me mettre le doigt dans l’œil. Et encore, peut être désireront-ils que je ne revienne plus du tout, afin de ne pas leur faire honte pour ce que j'étais devenu devant leurs amis ; un Sale Gosse.

Bientôt, j'avais l'apparence d'un zombie arpentant les rues de Londres, avant de rentrer le soir, complètement exténué. Mais un jour, après une prestation de danse dans l'un de ses maudits bars, une personne est venu à ma rencontre. Il m'avait avoué que j'avais du potentiel, que si je le désirais, il pourrait m'aider à me produire dans de grandes salles, qu'il ne serait plus question de survie, et que j'allais devenir une grande star... Au départ, j'hésitais. Après tout, je ne le connaissais absolument pas, et puis, qui ne me disait pas qu'il mentait ? Mais au vu de mes conditions, j'eus imaginé que je ne pouvais point tombé plus bas. Et puis, il suffit d'un seul mot pour que j'accepte sans hésité ; Broadway. Les Comédies musicales. Le Rêve Américain. La Clé de la Réussite...

Je l'ai finalement suivit bien sûr. Je croyais que nous dirigions vers un aéroport, comme il me l'avait promis, mais au lieu de cela, c'est dans sa maison close que notre chemin se termina. Je voulu m'échapper, mais c'était trop tard. Bientôt, mon quotidien se déroulait dans une chambre où rentrais et sortais des clients, tandis que l'on me shootait quotidiennement à la drogue en tout genre. Impossible pour moi de me défendre, de me débattre et de crier haut et fort l'injustice dont j'étais victime... Au fil des temps, j'avais l'impression d'être un objet molasse que l'on pouvait toucher comme bon on le voulait avant de repartir comme si de rien n'était. Au départ, j'avais énormément de mal à accepter mes fonctions de tapin, puis peu à peu, cela devenu une chose tout à fait banale. Plus d'espoir pour que les autorités ne me retrouvent et j'avais bien trop peur de m'enfuir, pensant que de toute façon, vu mon état, on finirait par me retrouver et me le faire payer. J'avais finalement laissé ma véritable identité pour finalement être ironiquement appelé “ Alice ”.

l'Alice de tout le monde... Jusqu'au jour où ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Mon envie de me rebeller une nouvelle fois me prit. J'avais tenté déjà des tonnes d'évasions avant que cela ne tourne en échec mais après sept ans de sexe et d'enfermement, j'avais finis par trouver les petits recoins où il était possible de s'échapper, j'ai alors élaboré un plan et... Je me suis mis à courir. Sans jamais m'arrêter.