Sujet: TimeLord & Queen-Be [PV : Billie Mackenzie Wilson] Jeu 1 Mai - 14:50
Hello Joshua Wyatt Underwood & Billie Mackenzie Wilson
Un cri, une alarme, un bruit de klaxon. Joshua fut vite tiré de sa torpeur. Une foule de monde se bousculait dans la rue et peinait à se maintenir sur les trottoirs, évitant de poser ne serait-ce qu'un pied sur la chaussée, tant les conducteurs étaient agressifs. Le jeune homme, irrité par ce réveil aussi brusque que prématuré —il était à peine midi— se précipita à la fenêtre et la ferma aussitôt. Il était en proie à un vil mal de crâne qui l'empêchait d'ouvrir les yeux convenablement, tant les rayons du soleil l'agressaient. Instinctivement, il se traîna vers la cuisine, avala un verre d'eau avec un cachet d'aspirine. Il se passa vigoureusement la main sur le visage.
Joshua avait passé une grande partie de la nuit plongé dans les codes, et dans l'univers immersif du MMORPG auquel il participait à l'administration. Et même s'il était un informaticien minutieux et expérimenté, les migraines jugeaient quelquefois bon de lui faire remarquer son activité importante. Le pauvre Web-master n'arrivait même pas à former de phrases cohérentes dans son esprit tant la fatigue restait ancrée en lui. Il était hors de question qu'il reste dans cet état toute la journée. Il ne pouvait pas se permettre de ressembler à un zombie. D'autant plus que son image était déjà suffisammet entachée à cause des sales réputations accordées aux Hardcore gamers.
Il prit une douche rapide et, comme à son habitude, alluma son ordinateur qu'il avait pris, pour une fois, la peine d'éteindre. Joshua avait déjà fait la sale expérience de laisser son plus fidèle compagnon allumé toute une semaine entière. Et il n'avait pas apprécié. En tant que gamer qui se respecte, il se devait de le démonter régulièrement, de passe la "soufflette" (débarrasser son unité centrale de toute poussière, au cas où ses ventilateurs, aussi puissants soient-ils, n'avaient pas fait le travail correctement), s'assurer que rien n'était arrivé aux branchements, que tout était parfaitement fixé, et qu'aucune matière clandestine ne s'y était introduite dans le but d'endommager la machine. Entre autre, d'être capable d'entretenir son matériel, et, par dessus tout, de posséder un engin suffisamment puissant.
Joshua lança en fond tous les logiciels qui allait lui servir durant la journée, et se connecta directement à son jeu de rôle massivement multijoueur favori. Il entra ses identifiants et, même s'il était relativement tôt pour ses collègues de jeu, quelques fidèles camarades quêtaient déjà et parcouraient cet univers virtuel. Il salua avant toute chose sa guilde, via le canal guilde, puis, étant donné qu'il s'était connecté avec un reroll, se mit en recherche de groupe pour instance, n'ayant pour seule envie que de rusher, histoire de pex rapidement. Cela lui rappellerait ses premiers pas sur le jeu, neuf ans auparavant. Nostalgie.
Durant le chargement d'une des capitales, où le personnage de Joshua se rendait —personnage appelé TimeLord, car oui, il était un grand Whovian—, il alla se chercher un verre de coca-cola, boisson par excellence de nôtre hacker. A son retour, il aperçut un tout nouveau pseudo dans sa liste d'amis. Signe que la personne venait de rejoindre le jeu. Il s'agissait de Queen-Bee, une fille fort sympathique avec qui Joshua jouait depuis un bon mois. Généralement, elle se connectait uniquement le week-end, à cause de ses obligations. Mais cela faisait trois jours qu'elle était continuellement en jeu. Et cela n'incluait aucun jour de week-end.
N'étant actuellement pas occupé, ni en recherche de donjon, ni sollicité pour participer à une quelconque instance, Joshua prit l'initiative de la saluer. A l'aide du canal /r, il lui chuchota :
« Hello, toi. Dis donc, ça se connecte souvent ces derniers jours C: »
Messages : 79 En service depuis le : 15/07/2013 Localisation : La tête dans les nuages, les pieds sur terre. Métier : étudiante en psychologie (6e année), stagiaire au Yard (profiler sans terrain) Age du perso : 21 ans
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Sujet: Re: TimeLord & Queen-Be [PV : Billie Mackenzie Wilson] Ven 2 Mai - 3:06
At first I was afraid, I was petrifed Can think that I could live without you by my side
Felt like crap}Il m’avait fallu tout juste vingt-quatre heures pour tomber d’un état relativement stable à un espèce de mort vivant qui existait à peine. Dimanche, je m’étais levée avec une légère fièvre. Je m’étais dit que c’était le fait d’être sortie qui m’avait fait me sentir mal. Je n’étais pas certaine que je ressemblais à quelqu’un qui était en forme. J’avais eu de la difficulté à manger et ma toux quand même habituelle était soudainement devenue profondément plus grasse. Mais je n’avais pas de problème… je n’avais absolument aucun problème qui était grave. J’avais été faire mon épicerie pour la semaine en faisant exactement comme si tout était normal. Sauf qu’en me couchant le dimanche soir, j’avais cette espèce de pressentiment que demain ne serait sans doute pas une aussi bonne journée. Dès que je m’étais glissée entre les draps, j’avais commencé à tousser. Je frissonnais dès que je me couvrais. Il devait être quatre heures du matin lorsque j’entendis quelqu’un qui cognait à la porte de mon appartement. Même avec mon oxygène, j’avais une respiration saccadé. Je me levais un peu. J’entendis le son d’une clé qui s’insérait. Mon père ou ma mère? Lequel des deux avait eu marre de m’entendre tousser et avait décidé de devenir assez protecteur pour venir me voir au beau milieu de la nuit? J’étais prête à mettre un dix sur ma mère. Elle s’était opposé à ce que je reprenne l’appartement. Elle n’avait pas été d’accord parce qu’elle n’était plus dans la même pièce que moi… il fallait dire qu’en occupant l’appartement du dessus vous savez… j’étais vraiment à l’autre bout du monde. Je fus donc assez surprise de voir mon père arrivé. Infirmier depuis des années, il n’était pas le genre à s’inquiéter outre mesure. Je me laissais retomber dans mes oreilles. Je vis dans ses yeux qu’il n’était sérieusement pas content que je n’aie pas pensé à l’appeler. Sa main alla doucement se poser sur mon front. Si ses yeux avaient été des couteaux… je serais morte. « Je vais la prendre pour la forme et ta saturation… mais les chances sont que je te porte jusqu’à l’hôpital sont dans le tapis. » dit-il en sortant de son sac un thermomètre et une petite machine que je connaissais trop bien et qui servait à prendre mes informations de base. Je n’eus même pas la force de dire quelque chose. Une quinte de toux puissante m’arracha un cracha. Du sang atterri dans le mouchoir. Bravo Billie! Tu venais officiellement de te gagner une belle visite dans une chambre d’isolement. Mon père me regarda : « Tu es correcte pour marcher? » demanda-t-il en regardant ma saturation. Vingt-quatre…. Vingt-cinq… et finalement le nombre se plaça à vingt-deux pourcent d’oxygène… c’était loin d’être bon. Face à mon quarante d’il y a une semaine chez le docteur Clark. Je fis non de la tête. Mon père retira la paille pour la changer pour un masque complet. Ses gestes étaient pleins d’assurance. Doucement, je fermais les yeux en me laissant tomber contre les oreillers avec le masque. Il me prit dans ses bras. J’avais l’impression d’avoir cinq ans encore. Il monta ma bombonne sur son épaule, m’enroula doucement dans un de mes draps et il me souleva d’une main pleine d’assurance. Ma tête alla se blottir dans le cou de mon père. « Je vais te porter à l’hôpital chérie et je reviens chercher tes choses d’accord? » me dit-il… confuse, j’hochais la tête. Il aurait pu me dire qu’une licorne violette était en train de voler dans le milieu du local que je n’aurais pas eu une réaction différente.
Les deux jours qui suivaient étaient un peu flous. J’avais été en salle d’isolement pour éviter les autres contaminations. On avait réussi à trouver des antibiotiques… Sauf que j’en avais probablement pour une semaine encore ici. Zoey n’avait pas eu la chance de venir me voir. Je n’étais pas certaine que je voulais qu’elle me voit dans cette état. Le bout de mes doigts était encore mauve, j’étais branchée de partout. Ma paille avait officiellement été troquée pour un masque… Je m’ennuyais de ma paille. Je me sentais maigrir à vue d’œil – le chef de l’hôpital ne s’améliorait définitivement pas. Il ne fallait surtout pas que je perde trop de poids. Le résultat, c’était que je tentais de convaincre ma mère de tenter de me rentrer des pâtisseries ou d’autres choses. Je n’avais pas faim pourtant. Les antibiotiques me donnaient une espèce de nausées perpétuelle. Je tapais mes oreillers et je m’assis. Je rapprochais la table sur laquelle se trouvait mon portable. Je l’ouvris. Je vérifiais mes courriels. J’avais passé déjà trois jours en salle du service de pneumo. Naturellement, mes collègues m’avaient envoyés des courriels de « prompt rétablissement ». Je n’étais pas encore assez en forme pour ouvrir le travail que l’on m’avait aussi envoyé. J’ouvris un jeu. J’espérais que la connexion de Saint-Bart ne me lâcherais pas en plein milieu d’un raid comme j’avais eu droit hier. J’avais à peine commencé à me connecter lorsqu’une personne s’adressa à moi. Timelord. Je souris en voyant son message. « Hello, toi. Dis donc, ça se connecte souvent ces derniers jours C : » Il fallait dire que j’avais précisé que je ne serais là que les week-ends. Arnaque. J’étais là en tout temps depuis deux jours… quand je ne dormais pas ou que je n’écrivais pas pour mon blog. J’hésitais un instant. J’aimais internet parce que mon état était invisible. Je savais que si j’écrivais ce qui se passait… ça changerait quelque chose. « Disons que je suis en quelque sorte en arrêt maladie… mais ça va aller. » si cette fièvre tombait, si je pouvais avoir une saturation qui retombait à un taux récent, si je pouvais arrêter d’être couverte de sueur, si je pouvais cesser de tousser, si mon angoisse revenait sous contrôle. « Tu vas bien? » rajoutais-je un tout petit moment après.
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Sujet: Re: TimeLord & Queen-Be [PV : Billie Mackenzie Wilson] Sam 3 Mai - 9:26
Are you okay? Joshua Wyatt Underwood & Billie Mackenzie Wilson
Joshua avait laissé tomber l’idée de rejoindre un groupe d’instance. Il serait trop pris par son rôle de heal pour pouvoir discuter avec Queen-Bee. De toute façon, il avait tellement farmé qu’il possédait désormais toutes les panoplies de stuff héritages. Simple pour lui de level up en quêtant. Il quitta la capitale et rejoignit le petit village en zone de départ. C’était tellement long à pied. Vivement une monture !
Il avait configuré ses touches de manière à laisser son personnage progresser tout en pouvant envoyer des messages à ses contacts.
« Disons que je suis en sorte d’arrêt maladie… Mais ça va aller ».
Joshua avait rencontré tellement de personnes sur ce jeu, sans parler des messages de la part des joueurs qui se plaignaient de problèmes, racontant des difficultés personnelles ayant empêché un accès au jeu et entraîné des complications in game. Il n’était donc pas étonné, et ne posa aucune question. Il avait appris au fil du temps que la curiosité n’était pas quelque chose de systématiquement positif. Il ignora les questionnements qui se bousculaient dans son crâne, et continua son chemin.
« Tu vas bien ? »
Tant le monde était surchargé de joueurs, les paroles fusaient, les messages d’alerte ainsi que les émotes empêchaient d’entretenir une conversation. C’est alors qu’il s’aperçut au bout de quelques minutes du message de Queen-Bee.
« Bah, tranquille, j’essaie d’ignorer les abrutis qui te suivent en te spammant de demande de duels. Sinon, je vais bien. Et j’espère que tu te rétabliras vite, même si c’est cool que tu sois connectée plus souvent ! »
Il appréciait sa compagnie. Ils avaient déjà participé à une même instance, et il fallait avouer que pour une fille, elle se débrouillait plutôt bien. D’ailleurs, peut-être pourrait-elle l’accompagner dans ses quêtes. Le jeu est toujours mieux à deux après tout. Mais étant donné qu’elle semblait être mal en point —et les trois petits points après sa phrase ne présageait rien de bon—, Joshua hésitait à lui proposer.
Il en avait plus qu’assez de devoir subir les petits nouveaux. Enfin. C’était son métier après tout. Renseigner, aider. Même si cela le mettait hors de lui, tant certaines interrogations étaient absurdes et dénuées de sens, il était forcé d’admettre que cela l’occupait bien. Entre quelques algorithmes, pages de code, hack/crack et virus à programmer, il n’était pas peu fier de son grade. Il faut dire qu’avec ses connaissances pointues en matière d’informatique et son nombre d’heures en jeu assez exubérant, cela aurait été étonnant qu’il ne puisse pas administrer un quelconque jeu.
Assez feignant en ce début de journée exténuant —il n’avait rien fait, et pourtant—, il finit par lui demander si elle accepterait de se joindre à lui.
« Ça te dirait de venir quêter avec moi ? J’ai cru comprendre que tu avais des rerolls dans la même tranche de levels ? Sinon, c’est pas grave, je prends mon main et je te rejoins ».
Étant donné qu’il ne comptait pas aller en donjon, autant partager son temps libre, pour une fois, avec quelqu’un de charmant. Même si il n’avait joué que peu de fois avec elle, au final, il aimait bien papoter avec Queen-Bee. Mais les autres joueurs ne semblaient pas aussi compréhensifs que lui. Il avait eu droit aux remarques désobligeantes vis-à-vis de la gente de sa partenaire. « Tu lui parles tout simplement parce-que c’est une fille. Tous les sales geeks comme toi sont en chien dès qu’ils aperçoivent une fille qui joue aux jeux vidéos ». Mais Joshua n’en avait que faire, il était gay. Mais ça, il n’en parlait pas souvent. Rares étaient les personnes sereines d’esprit qui acceptaient totalement son choix.
Il n’attendit pas la réponse de Queen-Bee, qui semblait AFK ou qui n’avait tout simplement pas vu sa question, tout comme lui auparavant, et s’enfonça dans les bois afin de récolter un peu d’XP. Si jamais elle acceptait, il rebrousserait chemin et la rejoindrait.
Bientôt, Joshua fut assailli par les demandes de ses camarades de guilde. Tant pis. Il s’excusa auprès d’eux. Il ne voulait pas laisser Queen-Bee toute seule. Elle était malade, selon ses dires, et c’est tout de suite plus agréable lorsqu’on est accompagné. Enfin, si elle voulait bien jouer quelques heures avec lui.
HRP:
Si y'a du vocabulaire que tu comprends pas, je peux t'expliquer. Désolée d'avance, je suis en manque de MMORPG haha xD J'ai adoré ta réponse
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But then I spent so many nights Thinking how you did me wrong
Felt like crap}Beaucoup de personne aiment l’anonymat que procure un écran d’ordinateur. On l’aime tous pour une différente raison, une qui est unique à chaque individu. Certains l’aimaient parce qu’il leur donnait la confiance qu’autrement il n’aurait jamais. Certains l’aimaient parce qu’il permettait de tromper les autres. Pour moi, l’écran et son anonymat permettait de faire disparaitre les traces et les souffrances de ma maladie. Quand j’étais savamment camouflée, on voyait cette jeune fille de vingt-et-un ans normale. La normalité n’avait jamais fait partie intégrante de ma vie. Derrière l’écran, on ne voyait pas mes cernes causées par une nuit trop courte – en raison d’une toux si forte que je n’arrivais qu’à peine à dormir. Personne ne me lançait de regard plein de tendresse en raison de ma paille. Personne n’estimait le temps qu’il me restait à vivre en fonction du débit de ma bombonne d’oxygène. Personne ne me voyait avalant la tonne de cachet que je me payais. Personne ne remarquait que j’avais des veines de junkie – cadeau de trop nombreuses semaines comme celle-ci. Personne ne remarquait que je devais m’injecter de l’insuline avant de manger. Derrière l’écran, personne ne voyait et je pouvais explorer ce que les autres exploraient. J’en parlais assez régulièrement sur mon blog. De plus en plus souvent. Ma maladie n’était pas visible jusqu’au jour où on ne voyait plus qu’elle. Bien sûr, il y avait toujours eu la toux. Une toux grasse et amère qui m’accompagnait à chaque jour de cette vie. C’était la raison pour laquelle je refusais de manière systématique toute conversation avec un micro. Même si j’écrivais au long. De cette façon, peu de gens savaient que j’étais vraiment malade. C’était ma décision pour une rare fois de le dire. Je n’avais pas le poids de cette étiquette. Elle était mienne. C’était probablement pour cette raison que plutôt de m’orienter vers la psychologie clinique, je m’étais orientée vers la psychologie criminelle. Je préférais vachement juger et comprendre autrui que de me faire juger. « Bah, tranquille, j’essaie d’ignorer les abrutis qui te suivent en te spammant de demande de duels. Sinon, je vais bien. Et j’espère que tu te rétabliras vite, même si c’est cool que tu sois connectée plus souvent ! » Je rigolais devant mon écran. J’avais recommencé à jouer à ce jeu quand j’avais eu le docteur Clark qui m’avait appris que j’étais pour me trimbaler partout avec une bombonne à oxygène et que je venais de gagner quelques places sur la longue liste d’attente de greffe. Un jour… un jour j’aurais mes poumons. J’avais recrée un nouveau compte. Mes deux hospitalisations en moins de deux mois – une pour la pose d’un nouveau cathéter pour l’administration des cures antibiotiques et celle-ci avait permis que je revienne à un niveau de jeu notable. J’étais encore un peu rouillée mais au moins je commençais à avoir un certain sens…. Et je n’avais pas les désavantages des gens qui me suivaient pour tenter de gagner de l’expérience. Je tapais alors comme réponse. « J’ai pas encore le droit à ça… Faut dire que je ne retrouvais pas mes identifiants de mon adolescence alors retour au début. A fake noob. » dis-je avec un petit sourire qui se transmit sur mon écran. Une infirmière arriva dans ma chambre. Grande, des cheveux blonds et une allure définitivement adulte, elle représentait l’enfer de mes jours ces temps-ci. Je savais très bien qu’elle ne faisait que son travail. Mais j’allais vraiment mieux que lors de mon admission. Je me doutais aussi très bien qu’elle devait sans aucun doute avoir mon père sur les talons – avec ses quinze ans d’ancienneté à l’hôpital, mon père n’était pas un infirmier qui était inconnu. Il était proche de mon médecin traitant – Clark avait été invité à plus d’une reprise à des rencontres de famille et il était infirmier chef de la section des soins intensifs – un boulot exigeant qui faisait de lui un homme qui savait exactement ce qu’il fallait pour sa petite fille. J’eus le temps de voir un nouveau message s’inscrire sur mon écran avant qu’elle ne me lance un regard ferme. « Ça te dirait de venir quêter avec moi ? J’ai cru comprendre que tu avais des rerolls dans la même tranche de levels ? Sinon, c’est pas grave, je prends mon main et je te rejoins ». Je n’eus pas le temps de répondre. Je toussais violemment. Elle me lança un regard glacial. Je poussais un peu la table de mon ordinateur. J’avais l’impression de n’être qu’un enfant – pourtant la dénommée Samantha n’avait pas plus de 4 ans que moi. Elle prit ma charte aux pieds de mon lit. Elle y nota ma mince saturation en oxygène – vingt-six… à pas de chat je remontais vers mon fidèle quarante. Elle rajouta ensuite les données de base, rythme cardiaque et pression. Elle me regardait avec ce regard plein de compassion. Je le détestais ce regard. Je déplaçais doucement une longue mèche de cheveux en me pliant à ses obligations. Elle vérifia ma perfusion, me chicana pour mon repas qui avait à peine été touché et prit ma température. Je n’eus pas déjà le choix de la regarder. J’avais descendu… mais lentement mais surement ma température était en train de remonter. Après lui avoir affirmé que j’étais pour me reposer, je rapprochais mon ordinateur de moi. Je cherchais… des tas de gens m’avait parlé. J’avais envie de jouer et pourtant, je n’avais pas vraiment le choix. Je savais très bien qu’elle pourrait être assez zélée pour passer deux ou trois fois la tête dans mon cadre de porte. Pour s’assurer que je me reposais pour de vrai. Je tapais. « Je suis désolée… Le réseau à Saint-Bart est pourri… et l’infirmière vient de passer me voir. Elle veut que je ferme mon ordi. Ma fièvre est remontée. Elle menace d’en parler à mon père et de me retourner en isolation… J’ai envie d’aucun des deux… » J’avais sérieusement hésité avant d’envoyer le message. J’espérais simplement qu’il ne me ferait pas une espèce de longue attaque de questions indiscrètes. Je me relevais et j’agrippais une autre couverture. J’avais froid. Je rajoutais avec une certaine assurance. « Je vais devoir quitter. Les infirmières peuvent sérieusement être zélées. » dis-je en souriant. Ma toux m’exaspérait. J’attendis toute fois un petit instant avant de fermer juste m’assurer qu’il ait bien vu et qu’il comprenne. J’avais pourtant tellement envie d’aller en quête. J’avais un autre personnage qui avait exactement le même niveau que le sien.
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Sujet: Re: TimeLord & Queen-Be [PV : Billie Mackenzie Wilson] Mar 6 Mai - 10:21
Let's go outside Joshua Wyatt Underwood & Billie Mackenzie Wilson
Joshua s’empressa de rendre quelques quêtes assez simples qu’il venait de remplir. Des missions de chasse, rien de bien intéressant. Mais c’était une très bonne source d’expérience, contrairement aux quêtes d’exploration, car se cumulaient XP reçues des monstres abattus et XP obtenues en récompense. Et si un petit peu de stuff tombait, c’était le jackpot. Il s’équipait d’ailleurs assez vite. A peine était-il monté au niveau 23 que Joshua possédait déjà les deux bagues et le collier, et la panoplie totale de l’aventurier téméraire. Mis à part les bijoux. Mais cela n’était pas très important. Il était healer, et trouver des places en donjon était d’une simplicité outrageante. Sans prendre en compte qu’il n’y avait qu’un seul soigneur, et donc les loots pour sa classe lui revenaient systématiquement.
Il quitta son ordinateur, indiquant son statut AFK dans le canal de guilde. Il rejoignit la cuisine où étaient généralement posés son paquet de tabac et de filtre. Joshua se roula une cigarette rapidement et ouvrit chaque fenêtre de sa chambre pour fumer. Il mit le feu à l’extrémité de sa clope et tira. Il sentit la fumée parcourir sa trachée. Best way to play.
Il remonta l’historique de conversation pour voir si Queen-Bee lui avait répondu. Il s’était attendu à tout, un refus, une déconnexion subite. Mais pas à ça.
« Je suis désolée… Le réseau à St Bart est pourri…Et l’infirmière vient de passer me voir. Elle veut que je ferme mon ordi, ma fièvre est remontée. Elle menace d’en parler à mon père et de me remettre en isolation. J’ai envie d’aucun des deux… »
Ce n’était donc pas une simple maladie qui la contraignait à rester chez elle. Enfin, elle n’était même pas chez elle. Joshua n’avait jamais été hospitalisé, mais il compatissait. Et cela devait être d’une gravité inquiétante si elle devait être surveillée d’aussi près par les infirmières. Et surtout à St Bart.
Cela expliquait donc sa présence accrue ces derniers jours. Pour une raison qui lui échappait, cela attristait Joshua. Devoir rester cloîtrée dans une même pièce, ne pas même pouvoir jouer à l’ordinateur à cause d’une fièvre trop importante. Il espérait de tout cœur qu’elle recevait assez de visite. De quelques amis au moins, histoire d’égayer ses journées. Mais si sa maladie proscrivait les contacts extérieurs au personnel de l’hôpital… Ce serait une malchance pas possible.
« Je vais devoir quitter. Les infirmières peuvent être sérieusement zélées ».
Joshua ne savait pas quoi répondre. De toute manière, c’était fichu pour faire un groupe et pex à deux. Il lui envoya un bref message, signe qu’il avait vu le sien, puis en rédigea un second, où il y exprimait tous ses meilleurs souhaits pour Queen-Bee. Il voulait néanmoins rester courtois, calme, et ne pas laisser tout un tas de questionnement assaillir son chat. Cela pourrait l’indigner, la gêner. Et c’était bien la dernière chose qu’il désirait.
« Je suis désolé, je savais pas que tu étais à l’hôpital. J’veux pas t’embêter longtemps si tu as besoin de repos alors. Un jour je pourrai peut-être passer te voir, qui sait ? ;-) Repose toi bien ! »
Joshua avait essayé de formuler quelque chose d’assez simple et de sympathique, pour lui faire comprendre que ce n’était pas sa maladie qui lui importait, mais son état. Il avait d’ailleurs peut-être écrit quelque chose de trop bref ? Il ne savait pas, et il n’eut pas réellement de temps d’y songer : un champ de bataille réclamait son aide pour panser les plaies de ses camarades ! Lorsque le combat l’opposant à la Horde fut remporté —c’était d’ailleurs bien rare que son camp gagne—, Johsua ne put s’empêcher de jeter un coup d’œil à la liste des contacts. Queen-Been n’était pas revenue. Après tout, si les infirmières étaient aussi peu tolérantes et strictes, c’était peut-être mieux.
Il écrasa sa cigarette dans un cendrier plein à rebord sur un coin de son bureau, puis chassa la fumée. Il était désormais 14 heures. Joshua jeta un coup d’œil à l’extérieur. Un petit soleil, peu de nuages, mais une température agréable et, pour une fois, pas de pluie fracassante. Il fouilla ensuite ses placards, son frigidaire. Il était grand temps de se ravitailler. Et de se racheter quelques paquets de tabac à rouler.
Joshua attrapa son sac à dos —il était largement grand pour accueillir le peu de nourritures qu’il comptait acheter—, ses clefs et se déconnecta du jeu. Pas besoin de se laisser connecté sur l’ordinateur, les concepteurs du jeu avaient mis au point une application permettant d’accéder au chat et à tous les canaux de discussion, à l’hôtel des ventes, aux dernières nouvelles de la guilde et à l’armurerie. Si jamais quelqu’un voulait le contacter, il pourrait le faire par ce biais.
A peine eut-il passé le seuil de la porte d’entrée de l’immeuble qu’il fut agressé par le brouhaha incessant des passants, la puanteur du gasoil, les quelques rayons du soleil qui filtraient à travers les nuages et les bousculades. C’était un vrai monde à part. Joshua perdait tous ses repères lorsqu’il quittait son appartement, et il lui fallut bien une dizaine de minutes pour se faire à toutes ces nouvelles données.
Il rejoignit un petit centre commercial où il pourrait également passer dans un de ces magasins fabuleux où se vendaient goodies, bandes dessinées, figurines, jeux de rôles… Un petit paradis pour nôtre geek. Et même si Joshua semblait serein, il veillait aux moindres vibrements de son téléphone.
Messages : 79 En service depuis le : 15/07/2013 Localisation : La tête dans les nuages, les pieds sur terre. Métier : étudiante en psychologie (6e année), stagiaire au Yard (profiler sans terrain) Age du perso : 21 ans
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Sujet: Re: TimeLord & Queen-Be [PV : Billie Mackenzie Wilson] Mer 14 Mai - 20:10
And I grew strong And I learned how to get along
Felt like crap}L’humain est un animal particulier. Sa psychologie était tellement spéciale et passionnante. Non seulement le développement de l’être humain était l’un des développements les plus lents mais c’était aussi le développement le plus passionnant. Je ne pouvais pas m’empêcher de voir que nous étions une des espèces les plus orgueilleuses qu’il y avait. Nous avions tous les secrets que nous cachions dans nos placards. Pour certains, c’était un meurtre crapuleux. Pour d’autres, c’était leur homosexualité. Pour moi, c’était ma maladie. Je n’aimais pas en parler parce que je savais très bien que dès que les gens savaient, leur regard sur moi changeait. Je passais d’une jeune femme qui était en santé et qui ne cachait absolument rien à cette fille qui était en train de mourir.
Je me suis relaissée tombée sur les oreillers. J’avais beau tenté de me dire que j’allais mieux. J’étais loin d’être sur le bord de courir un marathon. C’était sur ma liste des choses à faire. Après avoir de nouveaux poumons. Quand j’aurais mes poumons, quand je serais capable de marcher sans avoir à me trimbaler avec mon poids en équipement médical – car après tout, j’avais jamais vraiment eu des formes. Pas étonnant que j’avais aussi mis sur ma liste de m’envoyer en l’air au moins une fois avant de mourir. L’infirmière avait peut-être raison. Je devais me reposer. J’allais fermé mon clapier d’ordinateur lorsque le message de TimeLord apparu sur mon ordinateur. « Je suis désolé, je ne savais pas que tu étais à l’hôpital. Je ne veux pas t’embêter longtemps si tu as besoin de repos alors. Un jour je pourrai peut-être passer te voir, qui sait ? ;-) Repose-toi bien ! ». C’était un message qui me faisait tellement bien. Il n’y avait pas de question indiscrète. Soudainement, j’étais claquée. J’ai fermé l’ordinateur. J’aurais aimé avoir la patience de répondre à TimeLord… mais je me suis laissé sombrer dans les oreillers.
J’avais froid et chaud en même temps. Je détestais être malade. Je détestais ce genre de journée. Une partie de moi se mourait d’envie de me reconnecter sur mon ordinateur pour demander à TimeLord de venir me rejoindre dans ma chambre d’hôpital. Mais je savais très bien que si je lui demandais de venir, j’étais sans doute pour lui dormir au visage. Je n’avais juste pas envie d’être seule comme je l’étais dans cette stupide chambre d’hôpital. J’ai enlevé la paille et j’ai mis le masque en voyant que ma respiration était simplement plus troublée par la position couchée dans laquelle j’étais lentement en train de sombrer. J’ai ramené un toutou contre moi.
Fatiguée, je me suis laissé sombrer dans le sommeil. C’était peut-être la seule chose à faire pour moi. Ça au moins, ça tuait le temps. C’était au moins quelque chose qui mourrait d’autres que moi. Je n’étais pas en train de mourir. Ce n’était pas mon genre. J’étais pour m’en sortir. Je le savais. J’avais déjà été dans des états qui étaient similaire. Peu avant de commencer mon stage, j’avais eu une autre phase de ce type. Ma capacité respiratoire avait atteint un minimum notable. C’était à ce moment que le docteur Clark n’avait rien trouvé de plus pertinent pour rajouter à ma chance de vie que de me donner une bombonne d’oxygène avec laquelle je vivais depuis plusieurs mois. Je n’avais plus nécessairement conscience de ce qui s’était passé autour de moi. Il pouvait se passer des minutes ou des heures sans que je ne le réalise. Je dormais beaucoup en étant hospitalisée. Les infirmières avaient un véritable talent pour ne pas se faire voir. Elles passaient dans ma chambre une fois par heure. Elles prenaient une tonne d’information. Je savais que j’obtenais un soin exceptionnel en raison de la place que mon père occupait dans l’hôpital et parce que l’on me connaissait dans le milieu.
J’ouvris les yeux après des heures nombreuses mais sur lesquelles je ne pouvais pas mettre de temps. Je me suis relevée dans mon lit. Mon cellulaire avait indiqué que Zoey avait tenté de m’appeler mais le fait qu’elle savait très bien que quand j’étais dans cet état-là, je répondais rarement. Ma voix était grave et râpeuse et à chaque fois que je parlais, je toussais plus qu’une vieille fumeuse de cigarette. J’ai texté à elle en premier comme quoi je voulais savoir si elle était pour passer me donner un signe de vie. C’était quand même fou, j’étais réveillé que depuis quelques heures. Le regard que je portais sur mon cellulaire me confirma qu’il était un peu plus de quatorze heures. J’avais envie d’une présence. Ma mère était sans doute en train de travailler. J’entendais la voix de mon père au loin. Avoir été un peu plus en forme, j’aurais pris mon oxygène et je me serais aventurée sur les autres étages avec elle. Mais j’étais loin d’être capable de faire une telle chose. Juste me lever pour aller aux toilettes me semblait être un véritable défi. Je devrais y aller bientôt. J’hésitais pendant un tout petit instant et je pris mon cellulaire. J’étais presque certaine que j’y avais noté le courriel de TimeLord. À un moment dans une de ses longues discussions, j’étais presque certaine que nous les avions échangés. Après mon ordinateur portatif et ma bombonne, mon smartphone était sans doute mon outil technologique le plus essentiel. Non… pas de signe de lui dans mes courriels. Mais il y avait cette application de chat qui était disponible et que je n’utilisais presque jamais. Une infirmière avait déplacé ma table sur laquelle reposais mon ordinateur. Je n’avais pas envie de marcher jusqu’à elle. J’aurais pu descendre jusqu’en pédiatrie mais j’étais certaine que le docteur qui me verrait dans le corridor était pour m’assassiner en me voyant poser un tel geste. Je me suis connectée. Sans surprise, il était en ligne. Il était toujours en ligne pensais-je en souriant. J’ai replacé doucement une longue mèche de cheveux derrière mon oreille avant de reprendre mon cellulaire. « Hey! » écrivis-je en un premier geste. J’hésitais à savoir si c’était la bonne chose à faire. Je retirais le masque plein pour remettre la paille, moins encombrante et qui me donnait l’impression d’être un peu moins à l’agonie. J’avais habitude de ce geste. « Je m’excuse… je ne voulais pas t’inquiéter… » rajoutais-je après un petit silence. J’allais bien malgré ce que laissait entendre mon dernier message. Enfin… bien selon mon état. Bien selon les limites de mon corps et mes propres handicaps. « Si ton offre tient toujours… je suis en pneumologie à Saint-Bart – chambre 342. » rajoutais-je. Je savais qu’on laisserait quelqu’un me visiter. La solitude n’était pas bonne pour moi. J’avais un peu peur qu’il ne me dise qu’il ne pouvait pas le faire. « Si tu peux… essaie de faire rentrer des bonbons – tu sais les feuilles à la menthe et aux sucres? Je vais te les repayer. » ai-je écrit une nouvelle fois. J’ai souri doucement en attendant. J’ai rongé le coin de mes ongles.
[hj: je suis désolé pour l'attente]
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Sujet: Re: TimeLord & Queen-Be [PV : Billie Mackenzie Wilson] Jeu 29 Mai - 16:52
Joshua Wyatt Underwood & Billie Mackenzie Wilson
❝ I have cookies for you. ❞
Nôtre hacker était dépité. Bon nombre de magasins de vêtements, de cosmétiques, de bricolage. Et seulement un établissement digne de reconnaissance, mis de côté, au fin fond du centre commercial. Une enseigne peu engageante, du fait de la pauvre activité dont cette boutique disposait.
La population londonienne n’avait visiblement pas consciente des bonnes choses. A quoi bon emmagasiner des armoires entières de bout de tissus, de cuir, de laine, de coton, achetés une fortune, pour racheter des choses semblables, à un prix exorbitant. Joshua se précipita, il ne voulait pas être une victime involontaire d’une discussion entendue absolument par hasard. Il riait doucement intérieurement lorsque des prix dépassant la centaine de livres étaient affichés dans les vitrines. Pour une pauvre robe —affreuse soit dit en passant—, il fallait la plupart du temps compter en rajoutant quelques zéros au prix. Pour une telle somme, Joshua pouvait facilement se procurer une caisse de jeux rétro, des bandes dessinées. Des choses matérielles, utiles, enrichissantes. Pas pour combler un quelconque manque social, en quête de regards malicieux d’hommes mal intentionnés.
Joshua poussa la porte de cette caverne d’Ali Baba, le recueil des âmes perdues, l’endroit aux milles trésors. Il était d’ailleurs connu des propriétaires. Il n’y avait pas un mois sans qu’il ne rende visite, ne serait-ce que pour feuilleter les derniers albums parus, inspecter les arrivages de jeux vidéo dont les plateformes n’étaient plus en vente en grande surface. A son grand désespoir, il devait très souvent quitter ce lieu bredouille, en raison de ses revenus peu considérable. Mais il avait effectué énormément de concessions pour se permettre une petite folie, et n’attendait plus que de pouvoir ôter le blister des cartouches neuves, de découper soigneusement le plastique emprisonnant les figurines de ses séries cultes. Un sentiment de béatitude qui illuminait bien souvent ses journées. Il fit un petit signe de la main, suivi d’un sourire enjoué, avant de rejoindre le rayon destiné à l’une des œuvres de la BBC qu’il affectionnait tout particulièrement : Doctor Who —d’où son pseudonyme qui lui apportait bon nombre de remarques de quelques Whovians in game.
Chez lui trônaient toutes sortes de tournevis soniques, de fez, de posters, et même quelques cosplays du dixième doctor, son favori. Il scruta les recoins des étagères. Un objet attira particulièrement son attention : le tournevis du cinquième. Il l’attrapa aussitôt, et s’attela à inspecter le reste des étales. Il se sentait dans son élément, comme un enfant dans un magasin de jouets. Il fut bientôt rejoint par quelques collectionneurs chevronnés adeptes de ce même lieu, que Joshua avait pu observer plusieurs fois. Il s’attarda aux rayons des armes empruntées d’adaptations cinématographiques, telles que les épées elfiques tirées du Seigneur des Anneaux, ou de bijoux, comme l’anneau du pouvoir et bien d’autres accessoires minutieusement reconstitués. Joshua était ébahi devant un tel savoir-faire, respectueux et reconnaissant envers les fabricants.
Mais le jeune homme fut bien vite ramené à la réalité lorsqu’il ouvrit son portefeuille, visiblement peu pourvu de billets. Joshua leva les yeux, admirant moult posters et albums. Bien qu’ayant un sac rempli, il n’était toujours pas satisfait ; c’est donc à contre cœur qu’il se dirigea vers la caisse, et y passa ses articles. Il en profita pour glisser quelques mots au propriétaire, puis quitta la boutique. Il n’avait pas trop traîné pour une fois. Sentant son estomac crier famine, il se dirigea vers un supermarché, histoire de trouver de quoi se restaurer sur le chemin du retour, mais également de quoi survire une fois chez lui. Sortir lui demandait un extrême effort ; ainsi, pour ne pas s’y attarder et surtout ne pas avoir à côtoyer une nouvelle fois ces passants désagréables et malappris, Joshua accéléra l’allure.
Encore jeune, le panier du geek était rempli de gâteaux, bonbons en tous genres —mais également d’aliments sains, tout de même. Ceci fait, nôtre hacker s’empressa de quitter cette grande surface. Avant de retrouver l’air renfermé de son appartement, la poussière et la chaleur de tout son matériel technologique, Joshua eut la brillante idée de faire un détour dans un parc.
A peine assis sur un banc, instinctivement, il attrapa une cigarette roulée avant de partir de chez lui et la fuma, profitant du vent frais —pollué par sa propre fumée toutefois. Il dégaina son téléphone, enfoui au fond de l’un de ses poches. Une notification lui apprit que quelqu’un l’avait contacté sur la fameuse application en ligne avec le MMOPRG. Queen-Bee. Elle était finalement revenue ! Bien sûr, il fallait que ce flemmard de Joshua soit dehors et donc dans l’incapacité de jouer. Néanmoins, les messages reçus ne l’invitaient pas à la rejoindre en pleine partie, mais en vrai, réellement, IRL, comme il avait l’habitude de dire.
« Hey ! Je m’excuse, je ne voulais pas t’inquiéter. Si ton offre tient toujours, je suis en pneumologie à Saint-Bart — chambre 342. Si tu peux… Essaie de faire rentrer des bonbons —tu sais, les feuilles à la menthe et au sucre ? Je vais te les repayer ».
Trop tard. Heureusement que la gourmandise de Joshua lui faisait défaut ; ce qu’il avait acheté devrait convenir à Queen-Bee. Saint-Bart… Ce n’était pas si loin, il pourrait aisément rejoindre l’établissement à pied sans prendre trop de temps. Il termina sa cigarette, la jeta au sol puis l’écrasa et partit.
Au pas de course, Joshua traversa les quelques ruelles qui le séparaient de l’hôpital. Il ne pouvait s’empêcher de se demander ce qu’avait sa camarade de jeu pour se retrouver dans ce bâtiment, et dans un tel service. Était-ce grave ? A priori oui, pour que le personnel soignant soit autant attentif à elle. Malgré sa profession peu honorable, voir des gens souffrir était bien quelque chose de difficilement surmontable à long terme. Il parvint finalement aux portes de Saint-Bart. Il n’avait pas prêté attention au fait qu’il n’avait aucun lien avec la fille qu’il s’apprêtait à rencontrer, ne connaissant ni même son nom et son apparence. Trouver un ascenseur et un étage ne devrait pas trop être compliqué. Joshua n’osait pas imaginer la façon dont il saluerait Queen-Bee, ou encore de quoi ils pourraient bien parler. Il se contenta de chercher un plan et de rejoindre la chambre indiquée. Il jetait quelquefois de rapides coups d’œil à son téléphone, au cas où un nouveau message apparaîtrait.
La machine sonna, forçant Joshua à sortir de ses pensées. Il traversa le couloir, évitant de croiser le regard des infirmières et des médecins, conscient qu’il était un parfait inconnu aux yeux de tous. Puis il distingua le nombre 342 au dessus d’une porte. On ne pouvait pas voir qui l’occupait ; un store blanc cachait la fenêtre intérieure. Peut-être avait-elle besoin de repos ? Peut-être dormait-elle ? Tant pis, il était trop tard pour partir, et il s’excusa mentalement si sa venue se révélait incongrue.
Joshua toqua trois fois respectueusement, puis poussa la porte ; il passa sa main par son entrebâillement, un paquet de sucreries pendant. Puis il dévoila son visage, orné d’un large sourire qui résumait très bien l’état dans lequel le mettait cette rencontre. Et là, il découvrit une jeune femme à la chevelure rousse, lui tombant à mi-hauteur, un ordinateur portable posé sur une sorte de plateau roulant, un téléphone en main. Il entra silencieusement et referma la porte derrière lui puis rejoignit Queen-Bee sagement assise sur son lit. Joshua tira une chaise vers lui, et s’y affala ; il déposa son sac au sol, puis lui présenta les cochonneries qu’il avait achetées.
« J’espère que ça te convient, j’étais déjà parti lorsque j’ai vu tes messages. Au fait, moi c’est Joshua, mais Josh’ suffira si tu veux ».
Messages : 79 En service depuis le : 15/07/2013 Localisation : La tête dans les nuages, les pieds sur terre. Métier : étudiante en psychologie (6e année), stagiaire au Yard (profiler sans terrain) Age du perso : 21 ans
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Sujet: Re: TimeLord & Queen-Be [PV : Billie Mackenzie Wilson] Sam 14 Juin - 22:33
Les limitations de ma maladie, j'avais appris à composer avec elle. Le plus grand avantage de ma maladie, c'était qu'elle ne se voyait pas. Je pouvais juste prétendre avoir une espèce de rhume perpétuel pour expliquer la toux. Et dire que j'étais diabétique pour une partie des symptômes digestifs. Je ne mentais pas vraiment. Je faisais juste maquiller un peu la réalité. Déguiser un symptôme pour un autre. Prétendre que ce que j'avais n'était pas aussi grave était une manière de ne pas inquiéter autrui. Je ne voulais pas des regards de pitié que l'on avait envers les "braves" petits soldats comme moi. C'était pour cette raison que je gardais Zoey aussi proche de moi. Combien de fois avais-je du lui rappeler que son plan foireux (Dieu seul savait combien de plan foireux contenait son cerveau) n'était sérieusement pas adapter à ma condition. L'avantage que je chérissais le plus de ma maladie était aussi de loin son plus grand désavantage. Beaucoup de personne ne comprenaient simplement pas que je ne pouvais pas manger quand je le voulais, que j'avais depuis longtemps arrêter de courir et qu'à vingt-deux ans, j'avais commencé à rédiger une très longue liste de ce que je voulais faire avant de donner un coup de pied dans le fameux seau et à rayer des choses sur cette longue liste (qui contenait pas moins de cinq cent éléments). Il fallait alors expliquer longuement. Que le temps nous manquait quand on avait ma maladie. Que si on était chanceuse, on verrait nos vingt-sept ans.
Je n'acceptais pas pour autant les limites de ma maladie. La preuve, c'était que j'avais déjà à plusieures reprises finis soit dans le bureau du docteur Clark à expliquer comment je m'étais foulé une cheville aventurière ou un poignet innocent parce que j'avais coché avec succès un truc de ma liste. Et je ne regrettais rien. La vie était trop courte pour avoir des regrets. Beaucoup trop courte. Je n'avais pas le temps de regretter quoi que ce soit. Je pouvais juste m'attacher à la vie. Même clouée dans un lit, reliée par mille et un fils, je ne me permettais pas de perdre l'espoir que ma bataille ne s'arrêtait pas la. Sauf que par moment, j'aurais aimé avoir un peu moins d'orgueil et être capable d'admettre que j'étais complètement tétanisée. J'ai redeposé mon cellulaire sur mes jambes. Ma main a doucement frôlé le bouton pour appeler une infirmière. Je serais mieux de m'appuyer sur quelqu'un pour aller aux toilettes. C'était peut-être qu'une trentaine de pas, mais je doutais d'être capable de le faire. Ce fut mon père qui arriva. D'un geste doux, il repoussa mes cheveux: "Tu vas mieux... Est-ce que tu veux que je t'amene ton dîner?"" fidèle à ses habitudes, mon père tentait de ne faire transparaître son inquiétude. Il se battait constamment pour que j'aille de l'indépendance avec ma mère qui si elle le pouvait me nourrirais encore à la cuillère. Remarquez que je comprendrais, j'étais leur seule fille. Sauf que... Bref! J'ai fait non de la tête. "Je veux des bonbons pas mon repas." j'ai vu mon père roulé les yeux. Depuis que j'avais trois ans, il avait ce débat avec moi à chaque hospitalisation. Quelque soit l'état dans lequel je me trouvais, je pouvais encore goûté et trois repas en carton de l'hôpital par jour, c'était trop. Surtout que j'avais le droit à la version hyper calorique du menu du jour... Quand même ton lait frappé goûte le carton, c'est qu'il y a un problème majeure dans la cafétéria de l'établissement ou tu te trouves. J'ai respire un peu avant de dire: "J'ai besoin d'aide pour aller à la toilette.". J'ai souri doucement à mon père qui n'a rien dit après m'avoir tendu son bras. Je m'y suis accroché. Une main sur la pôle des médocs, l'autre sur mon père qui tenait ma bombonne. C'était vraiment un tout petit trajet mais ça me sembla tellement long. À mi-chemin, je fis même une pause pour reprendre mon souffle. Je tenais de peine et de misère. Ma petite besogne terminée je retournais dans mon lit. Mon père retapa nerveusement mes oreillers et après me confirmer qu'il ne me ferait pas livrer de bonbons mais que mon plat serait de retour dans ma chambre, il retourna s'occuper d'autres patients que moi. Après l'aventure qu'avait constitué mon simple passage aux toilettes, je ne jugeais pas pertinent de m'essayer pour la table qui avait m'on ordi. Quand j'aurais l'infâme plateau de bouffe, on me redonnerait ma table. Mais mon père avait pris la peine d'ouvrir les lumières de la chambre. Je contemplais la peau de mes bras. J'étais blême. On voyait mes veines sur les bras... Tiens... Une infirmière m'avait raté à mon admission... Ou la veine avait éclatée par magie. Je ne comprenais pas pourquoi elle n'avait pas directement piquer dans mon port à cathéter mais visiblement, elle devait avoir ses raisons. Peut-être que c'était pour prendre du sang et pas m'injecter un quelconque cocktail de médicaments dans les veines. Je ne sais pas trop. Les moments qui avaient suivi mon admission étaient dans un rassurant brouillard. Utilisant mon smart phone comme un mirroir, je me regardais. C'était comme si un camion à dix-huit roues m'était passé dessus. J'avais vachement l'air malade. Et je devais déjà avoir perdu un ou deux kilos dont j'avais vachement besoin. Finalement, je préférais que Zoey ne me voit pas dans cet état. Je ne rirais pas de son tronche de cadavre cette semaine. J'avais l'air miteuse. Dans un effort de coquetterie, je pris une brosse que je passais dans ma tignasse. Je demanderais pour une douche ce soir. Pour que l'on m'aide à marcher encore jusqu'à la salle de bain. Je me débrouillerais une fois rendue là. On toqua trois fois à la porte de ma chambre. Pas une infirmière. Les infirmières entraient sans aucun avertissement. C'était ce que l'on apprenait quand on vivait dans une chambre d'hôpital pendant un certain temps. Je jettais un coup d'œil rapide sur mon cellulaire. Timelord ne m'avait pas répondu. Est-ce que ça pouvait quand même être lui? Après tout, je savais bien que Zoey ne toquait jamais à une porte. Elle aurait pu faire polie en faisant un geste du genre et on ne pouvait pas se le permettre, non? Je souris, elle me manquait et n'avait toujours pas répondu à mon message texte. J'étais pour la lapider. Inutile meilleure amie.
Un paquet de sucrerie fut passé à travers la porte. Je tapais des mains comme une gamine de trois ans. De la compagnie qui s'amenait avec des sucreries, ça ne pouvait que bien aller. J'étais en manque tant de compagnie que de sucrerie. Il faudrait que quelqu'un explique que c'est pas en mangeant du Brocoli que l'on prend du poids. Quelqu'un dans la cafétéria ne l'avait pas compris parce que systématiquement je retrouvais le fameux légume vert sur mon cabaret. Et le paquet de friandises fut suivi par un visage. C'était un garçon vieille vingtaine, jeune trentaine. Il avait des beaux cheveux châtain clair qui tendait vers le blond. Plutôt mignon. Surtout que ça allait de pair avec des beaux yeux bleus pales. Je n'étais pas pour autant pour me transformer en croqueuse d'homme. Il fallait voir à quel point Zoey tentait de me décoincer. Non, mais... S'il existe plusieurs niveaux à la complexité de l'activité de courtiser quelqu'un, il y a débutant, intermédiaire, expert et mucotte. Avez-vous idée de combien c'est difficile de trouver quelqu'un qui veut d'une bombonne à oxygène incluse avec sa copine? Mission impossible serait plus appliquer. Je me contentais d'avoir des amis. Pleins d'amis. Et j'en avais probablement un de plus dans la vie réelle. J'eus un grand sourire. Il tira une chaise vers mon lit et s'y laissa retomber. Il posa son sac sur mon lit. C'était plein de bonbons. « J’espère que ça te convient, j’étais déjà parti lorsque j’ai vu tes messages. Au fait, moi c’est Joshua, mais Josh’ suffira si tu veux ». Dit-il. J'étais contente qu'il ne commence pas par rentrer dans le vif du sujet. L'évidence même que l'on me posait à une première rencontre dans un hôpital: putain, t'as quoi pour être brancher de partout comme ça?!? Je repliais mes jambes et je me retrouvais assise en indien sur le lit. "Enchantée de faire ta connaissance Josh..." dis-je. Je tendis ma main vers la boîte de mouchoir. Je toussais longuement et je finis par cracher. Pour la classe, on repassera, hein? Me dis-je amère. "Pardon pour ça... Je suis pas contagieuse... Enfin... Sauf si tu es immunosupprimé ou que tu as la même saloperie que j'ai mais t'as pas vraiment la tronche pour l'avoir..." rajoutais-je quand je fus capable de parler encore. Je lançais le mouchoir vers la corbeille. J'eus un petit sourire. Et avec énergie et sur le même ton qu'Olaf dans la reine des neiges, je rajoutais: "Je m'appelle Billie, et j'aime les câlins!" et Zoey m'aurait dit que ça c'était la raison pour laquelle je n'avais toujours pas été embrassée. Mes mains fouillierent vers la pile de friandises et avec un autre sourire je rajoutais: "Tu peux m'appeller Bee ou Mac. Tu m'excuseras... J'ai pas vu d'être humain qui était pas mes parents, un doc ou une infirmière depuis une semaine. D'ailleurs... Mon père va te tuer s'il voit toute les friandises que t'as amener dans ma chambre." dis-je d'une voix sérieuse en ouvrant un des sacs de bonbons. Tu vas le faire fuir.... Complètement si tu continues. J'en reniflais l'odeur... Faudrait prendre des cachets et mon sucre avant d'y toucher.