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 Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette]

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Alexander Dawson
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MessageSujet: Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette]   Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette] EmptyDim 28 Avr - 18:33

« Quelle bande de crétins. »

Voilà la première chose qui vint à l’esprit d’Alexander Dawson tandis qu'il observait la foule de badauds pressés fourmillant devant lui, confortablement affalé sur un banc de la station de métro de Hyde Park Corner. Toute cette agitation lui donnait la migraine ; vraiment. Quel intérêt de se brusquer ? La vie et ses imprévus devaient être savourés pleinement. Ne pas prendre son temps et simplement se cantonner à une succession de déplacements et d’actions déterminées, réglées comme du papier à musique était un pur gâchis, un crime…
Mais les gens avaient peur de l’inattendu, préféraient le prévisible confort de la routine. Introduire une goutte d’anarchie, déranger l’ordre établi et tout devenait brutalement chaotique... Heureusement que lui était là pour apporter une touche de fraîcheur et d’anticonformisme dans cette société aux mœurs étranges et primitives ! Il paraîtrait même qu’ils avaient, pour des raisons obscures mais assurément perverses, créé une nouvelle forme de torture appelée « travail ». Car oui, il fallait être sacrément tordu pour fonder une communauté basée sur un effort, qu’il soit physique ou intellectuel.
Effort. Mon dieu que ce mot lui faisait froid dans le dos.  Jamais ô grand jamais il n’avait levé le petit doigt pour entreprendre quoi que ce soit, et ce n’était pas prêt d’arriver. Il aimait, voyez-vous, se laisser porter par les courants marins, plutôt que de tenter quelques mouvements désespérés de brasse –ce qui admettons-le était bien plus fatiguant et stupide-.

Une soudaine et capiteuse odeur de parfum - si on pouvait encore parler de parfum - le prit subitement à la gorge, lui arrachant une profonde grimace de dégoût. Foutue grand-mère en tailleur rose bonbon. L'Angleterre était tombée bien bas si elle laissait circuler librement les octogénaires en décomposition. Peut-être était-il temps de songer à changer d’air ; le pays avait bénéficié de sa géniale présence pendant près de seize ans et il était maintenant temps d’offrir cette chance inestimable à une autre contrée. Seulement, -et ça lui coûtait de le dire- les autres pays n’avaient pas Sherlock Holmes, sa principale source de revenus. Sans compter qu’il avait sa petite clientèle. Il semblerait que Londres devrait le supporter encore quelques temps.

S’étirant paresseusement sous le regard outré d’un agent de sécurité, il farfouilla dans les poches de sa parka rapiécée et en extirpa un paquet de cigarettes à peine entamé. Il en alluma une, ignorant superbement le panneau « No smoking » qui ornait le mur au dessus de lui, ainsi que les dizaines d’autres disséminés dans la station. Une première bouffée salvatrice le fit soupirer de bien-être. Rien ne valait la sensation de la nicotine s’instillant dans ses poumons, ou plutôt la sensation d’apaisement suivant le comblement du manque.  Il n’y eut aucune réaction de sa part quand l’agent s’avança vers lui, un air menaçant sur le visage. « Excusez-moi monsieur, vous n’êtes pas autorisé à fumer ici.», ce à quoi notre vagabond répondit en lui soufflant sa fumée à la figure.

Tout se passa ensuite très vite. Le vigile appela un de ses collègues et ils flanquèrent tout deux Alexander dehors, le laissant  perplexe sur le trottoir de la sortie de métro. A croire que sa vie se n’était qu’une vague suite de renvois, seul le lieu d’expulsion changeant. Mais ce matin il battait un nouveau record, deux en  à peine une heure. Le monde n’appréciait guère sa primeur et c’était bien dommage. C’est donc blasé qu’il se redressa, époussetant son manteau miteux, dans l’immédiat inquiet pour sa cigarette. Il constata à regret que celle-ci gisait à ses pieds, inutilisable. Foutus types en gilet fluo. Au moins Greg-chéri la lui laissait quand il le virait de Scotland Yard, comme ce matin d’ailleurs. Chouette type ce Greg. Et beau avec ça. Et il devait avoir un gros paquet… Un sourire en coin naquit sur ses lèvres à cette pensée tandis qu’il se mettait en route pour Son banc, situé au beau milieu d’Hyde Park. L’Angleterre pouvait bien tomber en miettes qu’il s’en fichait, tant que son banc et son Greg étaient là.
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Charlie Callaghan
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MessageSujet: Re: Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette]   Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette] EmptyJeu 11 Juil - 17:18


Le monde n’avait plus de couleurs pour toi. Littéralement. Tout s’était fondu dans un amas de noirceur d’où tu discernais parfois des formes incertaines que tu attribuais à ton imagination ou aux rémanents visuels que ton cerveau offrait, par association d’idées, aux sons et aux odeurs que tu percevais avec acuité autour de toi. Tout, plutôt que de te bercer dans l’illusion qu’un jour tu retrouverais la vue. Tu étais partie dans la vie avec un tas de rêves, et elle te les avait tous volés, retirés, un à un, faisant de ton existence ce qui n’avait semblé être qu’une longue et pénible catabase contre laquelle tu luttais inutilement. Tu ne pouvais peut-être rien faire contre, mais tu pouvais t’y résigner avec dignité. Ce n’était peut-être pas le premier mot qui s’imposait à l’esprit lorsqu’on parlait d’une ancienne prostituée, fille des rues, criminelle malgré elle, mais c’était quelque chose que ni la vie, ni les coups que tu t’étais pris n’avaient réussis à te voler. Tu étais digne, et tu étais une survivante. Tu étais prête à faire ce qu’il s’imposait pour t’en sortir et aller de l’avant. On t’avait fait tomber, on t’avait fait avancer sur les genoux, on avait placé des obstacles sur ta route, mais tu t’étais toujours relevée. A présent, tu avançais à tâtons, dans la pénombre, mais cela ne t’empêchait pas de continuer. Malgré tout, les doutes, les craintes te rongeaient de l’intérieur, la peur de ne jamais t’en sortir, la peur de retomber dans ce merdier dont tu avais tant peiné à te sortir. Une peur qui s’était trouvée renforcée par l’appel que tu avais reçu son matin. Ce n’était pas une surprise, non, tu l’avais vu venir, ça n’avait été qu’une question de temps, et tu en avais eu plus que tu n’aurais osé l’espérer.

« Malgré votre efficacité et votre professionnalisme, les récents évènements nous obligent à reconsidérer votre place qui ne peut plus être assurée avec la même qualité qu’auparavant. » Le glas avait sonné. Les récents évènements. Tu avais eu envie de hurler, de pleurer, de crier et de frapper, mais tu t’étais contentée de hocher la tête en murmurant que tu comprenais. Ce que tu comprenais, c’était qu’on te fichait à la porte. Qu’on te retirait ce que tu avais mis tant d’années à construire. On t’avait donné trois mois de préavis et une coquette somme en guise d’indemnités. Heureusement, ton passé t’avait rendu quelque peu économe, et tu avais vécu simplement toutes ces années, sans jamais t’acheter plus que ce dont tu avais besoin, ce qui était déjà énorme après avoir passé la majorité de ta vie dans des piaules insalubres sans eau chaude. En somme, tu avais mis de côté et tu étais assuré d’être à l’abri du besoin pendant un certain temps. Mais, la véritable question qui te taraudait était : serait-ce suffisant ? Retrouver du travail dans ces conditions te semblait mission impossible, et même en colocation Londres était une ville chère mais tu ne te voyais pas vivre ailleurs. Alors, combien de temps avant que tu ne puisses plus vivre des maigres aides qui te seraient accordées ? Combien de temps avant de revenir frapper à la porte de William pour le supplier de te reprendre ? La pensée te mit les larmes aux yeux, et tu les refoulas bravement. Non, tu avais du temps, tu trouverais une solution, quoiqu’il en coûte.

D’un geste rageur, tu t’emparas de ta veste accrochée au porte-manteau, tâtonna brièvement le temps de trouver la poignée de la porte d’entrée, puis sortit, la claquant derrière toi avec force. Tu avais besoin de sortir, de respirer, de voir quelqu’un. Jane ne rentrerait pas de son travail avant un bon moment, et tu n’osais pas aller voir Jeremy que tu avais le sentiment de bien assez embêter comme ça. Le pauvre t’avait retrouvé au milieu d’une marre de sang, les veines tailladées, à l’époque où tu vivais encore seule, à l’époque où tu n’avais pas besoin de quelqu’un pour t’aider à retrouver des réflexes de la vie de tous les jours, des gestes simples, banals, qui n’auraient dû poser problème à personne mais qui étaient devenus pour toi de vrais obstacles. Tu avais beau adorer ta colocataire, une partie de toi l’associait à ton handicap et à la façon dont tu étais devenu dépendante d’elle, et détestait cette idée férocement. Il n’y avait qu’une seule autre personne encore extérieure à tout cela et dont tu te se sentais suffisamment proche pour aller lui parler : Alexander. Tu étais convaincue que lui au moins ne te prendrais pas en pitié. A l’époque où tu étais dans la rue, il avait été ton appui, ton soutien, tel le frère que tu n’avais jamais eu. Il était la seule personne à vivre assez bien le fait d’être clochard pour ne pas chercher à s’en sortir, pire que ça : il s’y plaisait. C’était avec cet état d’esprit, cet indécrottable relativisme face aux choses que tu avais réussi à t’en sortir tout ce temps. Tu lui devais beaucoup. C’était de cela dont tu avais besoin en cet instant. Et puis, il te manquait. Avec ton travail, puis ton accident, tu ne le voyais plus autant qu’avant, tant et si bien qu’il ne savait pas encore ce qui t’était arrivé. Il poserait probablement des questions, mais de sa part cela ne t’ennuyait pas. Tu avais simplement besoin de sa compagnie.

Tu avais ainsi pris la route, canne en main, comptant tes pas dans un réflexe qui t’étais désormais devenu familier, oreille tendue, en alerte, sensible aux moindres sons qui t’entouraient et te permettaient de visualiser ce qui se passait autour de toi. Heureusement, tu avais un excellent sens de l’orientation et une bonne mémoire, ce qui te facilitait quelque peu la tâche. Tu avançais avec précaution, balançant ta canne devant toi, consciente des regards lourds qui se posaient sur toi sans même les voir, mais tu les ignorais, concentrée sur ton but. Tu n’eus pas à aller bien loin, heureusement, tu savais où aller, et Hyde Park se trouvait à quelques pâtés de ton appartement. Tu pus bientôt sentir l’herbe sous tes pas, et fis travailler tes souvenirs pour retrouver le banc exact que tu cherchais. Par chance, tu avais tant de fois fait ce trajet, pensant souvent que tu le retrouverais les yeux fermés, que ta prédilection s’était vérifiée, et après t’être assurée que personne n’y était assis, tu pris place sur le banc que tu cherchais, le banc d’Alexander, celui où vous aviez passé des heures à rire et refaire le monde. Un petit sourire triste se dessina sur tes lèvres à ces pensées. Il n’était pas là, mais tu aimais cette place, cet endroit, l’herbe sous tes pieds et le vent frais dans les arbres, le rire des enfants au loin, les chiens qui couraient avec énergie, et même, un peu plus loin, le son d’une fontaine qui t’apaisait étrangement et que tu n’avais jamais pu entendre avant. Au moins tes autres sens avaient-ils compensés la perte de l’un des leurs. Patiente, tu décidas donc d’attendre en espérant qu’il viendrait, mais tu ne t’attendais pas à être si vite exaucée. Tu entendis des pas approcher, une démarche que tu connaissais, une présence que sans la voir, tu étais capable de deviner, comme une aura, quelque chose qui n’appartenait qu’à lui. A moins que ce ne fussent cette odeur de cigarettes et ce mélange indistinct de pluie et de pollution qui définissait si bien les rues de Londres et que tu n'avais jamais réussi à haïr. Tu penchas la tête en direction de ces bruits de pas, attendant qu’ils s’approchent, et demandas d’une voix malgré tout incertaine :
« Alex ? »
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MessageSujet: Re: Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette]   Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette] EmptyMer 24 Juil - 15:01

Les dons et les capacités étaient dans la vie, plus ou moins bienvenus, remarqués, selon le contexte et les personnes. Quelqu’un passant d’ordinaire sa vie derrière un bureau prêtait soudainement plus attention à ses talents de chasseur lorsqu’il se retrouvait projeté en pleine jungle, de même qu’une personne pressée et peu attentive à son environnement se cramponnait curieusement à ses quatre autres sens lorsqu’elle perdait subitement la vue. Alexander, lui, devait beaucoup à ses jambes –chose à laquelle il n’aurait pas pensé s’il avait été, disons, diplomate- qui lui permettaient d’oublier de payer son ticket de métro, d’échapper aux gendarmes quand ils s’intéressaient trop à lui ou tout simplement à s’abriter en cas de pluie, ce qui était, avouons-le, bien pratique.

Et entre Scotland Yard et Hyde Park, elles en avaient fait des kilomètres, ses jambes ; Londres n’avait plus aucun secret pour elles. Chaque borough, chaque city  avait son identité, sa saveur propre qu’il savait reconnaître, comme toute personne un tant soit peu habituée aux rues de Londres d’ailleurs. Notre clochard les avait toutes explorées lors de son arrivée au pays, et il avait ses chouchoutes, comme par exemple Victoria Street qui abritait les fameux locaux de Scotland Yard.
Mais de tous les merveilleux lieux de Londres, Hyde Park, square mondialement connu était de loin le plus important à ses yeux. C’est là que se trouvait son banc, son point d’attache. Bien que son allure ait changé maintes fois, se modernisant un peu plus chaque année, il restait son repère, sa maison, son identité. C’est donc naturellement qu’il s’y rendit, le cœur léger à l’idée de s’y reposer.

Seulement le destin –enfin destin, façon de parler, ce n’était qu’une idiotie de plus inventée par les humains pour justifier leurs actes- en avait décidé autrement. Il y avait quelqu’un sur son banc. Quelqu’un. Sur son banc. A lui. Il était rare qu’il lui faille déloger des intrus, les habitués du parc ayant bien compris qu’il s’agissait de son banc, son chez-lui rien qu’à LUI. Le vagabond –bon sang, « vagabond », « sans-abris », « nécessiteux »… Ils n’avaient pas inventé d’autres mots moins dégradants ? Parce que sa fierté en prenait un coup à chaque fois…- se ferait une joie de faire comprendre à l’importun qu’il empiétait sur son territoire, oh que oui. On n’importunait pas Alexander Dawson sans conséquences. Déjà qu’il n’embêtait pas le monde, si en plus on envahissait son seul bien… Ce que les gens étaient malpolis. Toutes ces valeurs qui se perdaient… Regrettable…

« Alex ? »

Il… Il devait se tromper. C’était impossible. Cette voix… Cette voix millénaire qui l’enveloppait comme les bras d’une mère protectrice, qui faisait rejaillir son instinct maternel et lui donnait envie de l’abriter. A la fois douce et paisible, hésitante et tourmentée. Voilà des années qu’il ne l’avait pas entendue.

Charlie ? Charlie Callaghan ?

La question était vraiment stupide (bien-sûr que c’était elle), mais il devait la poser ; plus pour lui que pour elle d’ailleurs. Charlie devait à priori savoir qui elle était ; enfin il espérait, il y avait de quoi s’inquiéter sinon. Il avait besoin de s’assurer que ce qu’il vivait était réel ; que ce n’était pas une illusion. Un court silence suivit ses paroles et Alexander ne put s’empêcher de remarquer qu’elle était tout simplement radieuse. Nul doute qu’il aurait craqué pour elle s’il n’y avait pas eu un certain Inspecteur. Ses longs cheveux roux et ses yeux bleus devaient faire tourner bien des têtes…

Bon sang ça fait un bail… Viens-là ma belle…

Enlacer une femme était une sensation étrange, surtout après onze ans à courir après un Inspecteur de police bien pourvu d’attributs masculins ; mais il était impossible de ressentir une quelconque gêne ou encore du dégoût lorsqu’il s’agissait de Charlie.  Tout se faisait naturellement, comme si ses bras n’avaient leur place qu’autour de la jeune femme. Le câlin dura quelque temps, les secondes semblant s’étirer outrageusement, suffisamment pour qu’Alexander ne remarque que ses cheveux sentaient divinement bon, suffisamment pour qu’il se demande ce qu’il faisait à aimer ce crétin de Lieutenant.
Lui qui était si sûr de lui et qui ne se remettait jamais en question –tout ce qu’il faisait était parfait, voyons-, se demandait s’il avait été réellement heureux jusqu’ici. Ce qu’il entendait par là était que si la sensation qu’il éprouvait à cet instant était le bonheur, il ne l’avait alors que rarement vécu.
Et comme toute bonne chose a une fin, bien que ce proverbe soit idiot, il relâcha enfin la jeune femme. Pas besoin de lui demander pourquoi ni comment elle était là, ce genre de chose se savait sans consultation et il se fichait pour tout dire de la réponse. Elle était là et c’est ce qui importait. Confortablement installé sur son banc, un bras contre le dossier, Alexander alluma une cigarette, les yeux perdus dans le lointain. Il était enfin entier.
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MessageSujet: Re: Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette]   Retrouvailles inattendues [PV Charlielounette] EmptySam 17 Aoû - 19:52


A l’instant même où tu entendis sa voix, tu sus que tu avais fait le bon choix et qu’il n’y avait nul autre endroit au monde où tu aurais préféré être en cet instant. Presque aussi incertain que toi, il avait murmuré ton nom avec hésitation, comme si tu étais ressurgie d’un vieux rêve dont il avait encore du mal à se tirer. Oui, cela faisait longtemps à vrai dire. Plus que tu ne l’aurais souhaité, mais la vie continuait son chemin sans se soucier de ce qu’elle laissait derrière elle. Et pourtant, tu avais l’impression que c’était hier encore que vous étiez assis sur ce banc à rire de tout et n’importe quoi, à inventer des histoires farfelues aux passants et à mettre au points des plans pour que le fameux inspecteur du Yard tombe dans les filets d’Alexander. Tu te demandais d’ailleurs s’il était encore et toujours sur ce dossier là. Mais ces moments là t’avaient toujours parus intemporels. Au final, peu importait le temps passé sans lui à tes côtés, parce que lorsque tu le retrouvais, c’était comme si vous ne vous étiez jamais quittés. Il était là, tel un repère, une constante dans ta vie, un soutien indéfectible.

Tu hochais doucement la tête lorsqu’il fit remarquer que cela faisait longtemps – trop – et presque qu’aussitôt, tu sentis deux bras masculins t’entourer et se resserrer autour de ta frêle taille, t’attirant contre un torse sur lequel tu avais déjà séché bien des larmes. Tu te laissas aller sans résistance à cette étreinte, enlaçant à ton tour ton ami de tes bras avec un sentiment de sécurité et de confort que tu aurais presque oublié. Lorsqu’Alexander te disait que tout irait bien, tu avais toujours envie de le croire. C’était comme si rien de mal ne pouvait t’arriver à ses côtés. Tu t’agrippais à lui avec peut-être plus de forces que nécessaire, avec la crainte absurde de le voir s’éloigner, t’échapper, tout en sachant qu’il ne te laisserait pas tomber ainsi. Tu sentis les larmes monter aux yeux sans en passer la barrière, mais cette fois, c’était de soulagement, de nostalgie, de tout un tas d’émotions différentes qui t’assaillaient la poitrine et te firent exhaler un léger soupir, à peine audible.
« Tu m’as manqué », murmurais-tu du bout des lèvres alors qu’il te relâchait enfin pour s’asseoir à tes côtés.
D’Alexander, nulle futilité, nulle question vaine, tout comme toi, il savourait l’instant, la joie des retrouvailles, sans se demander le pourquoi du comment, et c’était en partie pour cela que tu l’aimais tant – parmi tant d’autres choses. Tu savais qu’avec lui, tu n’avais pas besoin de prétendre. Pas de comptes à rendre. Il ne t’avait jamais traitée comme une moins que rien, ne t’avait jamais fait te sentir insignifiante ou inutile. Il était la famille que tu n’avais pas eu, le confident, le protecteur, et bien d’autres choses encore dont tu ne pouvais plus te passer. Tu te demandais s’il savait tout ça, si tu lui avais déjà dit expressément… non, pas à ton souvenir, mais… il comprenait, pas vrai ? Ces choses là n’avaient pas besoin d’être énoncées, pas entre vous, c’était du domaine de l’instinctif, de ces non-dits presque palpables qui rendent les mots désuets. Ou tout du moins le ressentais-tu ainsi. Un jour, peut-être, tu lui dirais.

Tu l’entendis allumer une cigarette dont tu reconnus rapidement l’odeur si caractéristique qui avait quelque chose de familier et de rassurant, comme lorsqu’on rentre à la maison après un long voyage. Oui, c’était un peu ça en vérité. Tu revenais de loin. T’appuyant légèrement contre son épaule, la tête penchée dans sa direction, un léger sourire flottant aux lèvres, tu restas ainsi silencieuse un moment, ne ressentant pas le besoin de parler avant de finalement céder aux banalités, ne serait-ce que pour entendre le son de sa voix et avoir de ses nouvelles :
« Alors, dis-moi, qu’est-ce que tu deviens ? L’inspecteur Lestrade a-t-il finalement cédé à ton charme ravageur et ton sourire irrésistible ? »
Sourire taquin aux lèvres, les yeux fermés – quelle différence ça faisait, à présent ? – tu passais un bras sous le sien, t’appuyant un peu plus contre lui et appréciant la chaleur qui émanait de son corps, juste à côté de toi, ainsi que le battement de son cœur reposant, rassurant, que grâce à ton ouïe développée tu pouvais entendre, à défaut de pouvoir te tourner étudier son profil et redécouvrir ses traits. Qu’importait, tu t’en souvenais parfaitement et il n’avait probablement pas changé tant que ça. Tu avais toujours eu la mémoire des visages. Une chance pour toi, songeas-tu avec une ironie quelque peu amère, replaçant une mèche rousse derrière ton oreille, chassant rapidement les pensées sombres de ton esprit. Tu n’avais pas envie de t’appesantir de ton malheur, Alexander était à tes côtés, et c’était tout ce qui comptait… pour le moment.
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