Postman's Park - Groupe 5

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Event N°1: Open Garden Squares.
Goupe N°5: Participants: Théodore Hemingway, John H. Watson, Molly Malone

Open Garden Squares. Un évènement qui se renouvelle chaque année et qui fait la fierté des équipes de botaniste et d’horticulteurs de la ville. Des jardins pour la plupart fermés au public en temps normal et qui, pour deux jours, offrent leurs splendeurs à la vue de tous. Tous et toutes peuvent se promener, flâner et observer des jardins qui se sont préparés à cet évènement, découvrir des variétés de plantes pour certaines très connues, pour d’autres, bien moins connues. Des variétés que les horticulteurs à travers tout Londres ont créées pour en faire profiter les visiteurs spécialement pour cette occasion. Car bien plus qu’une ouverture exceptionnelles des jardins, c’est une exposition londonienne du talent des plus grands horticulteurs. Une façon de montrer de quoi chacun est capable. Amusant, n’est-ce pas ?

C’est aussi pour cela, pour cet esprit de représentation que M a choisi cet évènement pour mettre en action son plan de revanche envers ceux qui l’avaient pensé trop peu talentueux pour devenir un prestidigitateur de renom. Quoi, quand, personne ne le saurait avant qu’il ne mette en place son stratagème. Pas même la police. Ah : Le Fameux Scotland Yard ! Il les menait à la baguette avec cette histoire. Parce qu’il ne disait rien, ne faisait aucune allusion à ce qu’il avait l’intention de faire, hormis que ça serait une grande illusion. Non. La plus grande illusion que les gens aient pu voir. Tout ça pour atteindre le Premier Ministre… S’il pouvait faire hérisser quelques cheveux chez Scotland Yard au passage ça ne serait qu’un plus. Pourtant il n’a rien fait la veille, le jour d’ouverture de l’évènement. Pas par fainéantise cependant, mais bel et bien dans l’idée que la police commence à douter qu’il mette réellement en place tout son plan.

Pourtant c’est ce qu’il allait faire en ce dimanche 9 juin…C’était une belle journée, prompte à attirer les gens à faire une petite marche dans les jardins ouverts spécialement pour l’occasion. Ca promettait du beau spectacle ; tous ces gens si bien pris dans sa toile… Il pouvait les voir bien évidemment, que croyez-vous donc ? Il pourrait même les entendre s’il le souhaitait. Ou se faire entendre. Mais pas maintenant. Plus tard. Pour l’instant il profitait d’observer ses sujets, ses assistants non conscients de leurs rôles, se balader gaiement dans les jardins comme si de rien n’était…

Invité I'm on this case I know you

Ce matin-là, ce fut la lumière du soleil passant à travers les volets qui me réveilla. Je souris et m’étirai dans mon lit. Ça allait être une belle journée. Aujourd’hui c’était l’Open Garden Squares. Un évènement qui avait lieu tous les ans et ne semblait donc peut-être pas si extraordinaire en soi mais qui à mes yeux l’était. Après tout, avoir accès à des jardins pour la plupart fermés au public normalement était plutôt génial. J’y allais tous les ans, faisant à chaque fois deux ou trois parcs dans la journée, flânant, admirant le travail magnifique des horticulteurs londoniens. Cette année j’avais décidé de passer par Salters’ Gardens avant d’aller à Postman’s park puis au West Smithfield Garden. C’était un programme plutôt réjouissant et c’est donc avec un grand sourire que je me levai. J’enfilai mon costume marron à rayures avec mes converses rouges et prit ma sacoche avant de sortir.

Effectivement il faisait plus que beau. Le soleil brillait et une chaleur appréciable régnait dans Londres. Salter’s garden était aussi beau que prévu et ne voyant pas le temps passer, il était treize heure passée quand je sortis. Je décidai donc d’aller manger rapidement quelque chose dans une pizzéria et dégustai un plat de pâtes bien mérité après cette marche dans Salter’s garden. Puis je me rendis à Postman’s park. Là encore les fleurs étaient magnifiques et je commençai à flâner, ressassant ce que j’avais lu dessus. Formé des jardins des eglises St Leonard, Foster Lane et St Botolph, et du cimetière de Christ Church, le jardin, ouvert comme jardin public en 1880, tenait son nom de sa popularité comme jardin pour déjeuner le midi par les travailleurs de l’ancien bureau de poste situé à proximité. Et je pouvais les comprendre. C’était un cadre plus qu’agréable pour se détendre.

Je finis par arriver à une longue loggia de bois. Je m’approchai et observait le mur. Sur celui-ci était fixée une centaine de plaques commémoratives en céramique. Le memorial to heroic self sacrifice m’apprit une plaque… C’était un monument commémoratif aux personnes ordinaires mortes en sauvant la vie des autres et qui auraient pu être oubliées autrement. C’était assez poignant de lire tous ces noms sur ces plaques en se disant que toutes ces personnes avaient sacrifiée leur propre vie pour en sauver une autre. Je me sentis mal en voyant des plaques commémorant des enfants. 10 ans, 12 ans… C’était assez perturbant de se dire que ces enfants n’avaient pas hésités à sauter à l’eau pour sauver un ami, un camarade ou même un étranger et l’avaient payé de leur vie. Il y avait de quoi inspirer le respect quand on voyait le monde d’aujourd’hui. Je continuai de lire ces plaques, avec ces noms de gens ordinaires qui étaient maintenant des héros, en oubliant de plus en plus le monde autour de moi.

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L’Open Garden Squares. S’il fallait être tout à fait honnête, ce n’était pas un évènement qui attirait réellement John. Il avait lieu chaque année, et chaque année John se contentait d’en suivre le déroulement en zappant sur les infos de la BBC – dans le meilleur des cas. Il n’avait pas vraiment la main verte (il n’aurait pas su entretenir un cactus au péril de sa vie), et les plantes ne l’intéressaient pas plus que ça. Alors que faisait-il là, au beau milieu de Postman’s Park ? On aurait pu penser qu’il accompagnait Mary, mais non, même pas, il était en fait seul. Il n’avait pas prévu d’y aller, sans quoi il l’aurait bien évidemment invitée, mais elle était probablement partie très justement du principe que cela ne l’intéresserait pas (elle le connaissait bien) et avait préféré y aller de son côté. Mais la véritable question n’était peut-être pas : pourquoi était-il là, mais pourquoi n’était-il pas ailleurs ? Il ne travaillait pas, ce qui réduisait considérablement ses chances d’être ailleurs qu’en compagnie de Sherlock, à Baker Street ou à Scotland Yard, à enquêter sur une quelconque affaire. Et, précisément, s’il n’était ni à l’un ni à l’autre endroit, c’était qu’il avait la ferme intention d’éviter Sherlock, et que connaissant l’aversion de celui-ci pour les mondanités, l’Open Garden Squares était l’une de ses meilleure options afin de le fuir. Et il le fuyait autant pour son bien que celui de son colocataire. C’était souvent, avait-il constaté, la meilleure option lorsqu’il était furieux contre lui : sortir prendre l’air, aller voir ailleurs, et passer à autre chose. Parce qu’être furieux contre Sherlock ne servait à rien. C’était comme taper dans un mur : on risquait plus de se faire mal à soi-même qu’autre chose. Le détective ne comprendrait probablement pas pourquoi il était fâché, même si John le lui avait fait comprendre plus d’une fois – ce qui était la preuve même que cela lui passait au-dessus de la tête. Il avait, très franchement, mille raisons d’être furieux contre lui. Son comportement avec Mary était de plus en plus odieux, et son humeur aussi, mais ce jour-là, la goutte avait été de retrouver un de ses pulls décomposé à l’acide, sacrifié sur l’autel d’une quelconque expérience dont il ne voulait franchement même pas connaître le but. A ce rythme là, il n’aurait plus rien pour se vêtir une fois l’hiver venu. Ce n’était pas tant le manque de respect évident dont Sherlock faisait preuve envers ses affaires qui l’agaçait, mais le manque de respect évident dont Sherlock faisait preuve envers lui tout court, malgré ses nombreux rappels à l’ordre. Mais le pire dans tout ça ? Il était comme un enfant. Il n’avait pas conscience de l’impact de ses actes, et cela lui permettait de continuer en toute impunité. Fulminant, John avait préférer quitter l’appartement sans réfléchir. Une fois dehors, il avait pris une direction un peu au hasard, profitant du temps pour une fois clément de Londres et avait bien failli oublier quel week-end ils étaient s’il n’y avait pas eu des affiches un peu partout et un nombre effroyable de touristes. Il avait décidé de se fondre dans la foule sans réfléchir, ignorant les multiples appels de Sherlock sur son téléphone, et si au départ il avait eu du mal à se changer les idées, la visite s’était progressivement avérée plus intéressante qu’il ne l’aurait pensé. Comme l’avait fait remarquer Sherlock en parlant du ciel, ce n’était pas parce qu’on ne comprenait pas quelque chose qu’on ne pouvait être sensible à sa beauté.

Stoppé devant un monument commémoratif adressé aux héros anonymes du quotidien, John parcourut les différents noms des yeux, légèrement mal à l’aise devant ce témoignage silencieux de leurs prouesses. On avait souvent qualifié ce qu’il avait fait en Afghanistan comme quelque chose d’héroïque, mais ils étaient là, les vrais héros, ceux qui ne prenaient pas autant de vies qu’ils en sauvaient, ceux qui ne tiraient aucun plaisir à ressentir le frisson de l’adrénaline et du danger, ceux qui avaient donné leur vie pour ça, sans rechercher aucune gloire. Il n’était pas un héros. Sherlock, en revanche… pour insupportable qu’il était, aurait pu – aurait dû - avoir sa place ici, après la Chute. L’Angleterre ne l’aurait probablement pas perçu ainsi, pas après la déchéance que lui avait fait subir Moriarty, mais il avait sauvé des vies, lui aussi. Et même s’il le faisait plus pour le challenge intellectuel que cela représentait que pour les vies en jeu, il n’oubliait pas qu’il avait sauté d’un immeuble pour lui, pour Greg et Mrs Hudson, et cela devait bien compter pour quelque chose.

Se tournant sur le côté, il aperçu un homme en costume rayé qui semblait lui aussi perdu dans la contemplation du monument et soudainement, la réalisation le frappa qu’il le connaissait.
« Hé, je vous ai déjà vu quelque part, non ? »
Ce fut au moment où il prononça ces mots que cela lui revint. Dans les couloirs du Yard. Ils ne s’étaient pas vraiment parlé, non, cela s’était résumé à une collision, quelques excuses échangées rapidement et chacun avait repris son chemin, mais c’était bien lui, John avait une bonne mémoire des visages.
« Oui, ça me revient, c’était à Scotland Yard. »
Il lui adressa un sourire.
« C’est rassurant de voir qu’il vous arrive aussi parfois de vous poser », plaisanta-t-il, connaissant la manie que beaucoup d’employés du Yard avaient à multiplier les heures supp’ et à rentrer tard du bureau, même si en l’occurrence il ne savait pas grand-chose du personnage.
Mais bon sang, un peu de sociabilité quand on vivait avec Sherlock Holmes ne faisait jamais de mal.

Spoiler:

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     L'Open Garden Square… Evénement renommé, attirant systématiquement une foule de personnes dans tous les lieux londoniens présentant un tant soit peu de verdure. Dire que Molly n'avait pas la main verte serait un doux euphémisme, son attrait pour tout ce qui touchait au jardinage se limitant au maniement de la pelle. Sous toutes ses formes. En dehors de cela, elle ne manquait jamais d'observer toutes ces plantes ornementales avec une certaine défiance, comprenant difficilement tout l'excitation qu'elles pouvaient provoquer à tout ce beau monde. Rencontrer un jardinier enthousiaste la plongeait systématiquement dans des abîmes de perplexité…

     Alors l'Open Garden Square… C'était un peu le moment de l'année où elle avait l'impression de voyager sur une autre planète. L'irlandaise ne reconnaissait plus la ville qu'elle avait plus ou moins adoptée, pour ne pas dire clairement squattée, et encore moins ses habitants. Ils semblaient tous pris d'une frénésie de verdure qu'elle avait définitivement du mal à concevoir. Encore que si tout ce vert était associé à un certain saint patron… Mais ce n'était même pas le cas. Irrémédiablement hermétique à cette forme de frénésie ambiante, la jeune femme se drapait donc de son plus difficile caractère, plus "cactus aride" que "pâquerette inoffensive".

     Et pourtant, malgré la logique qui voudrait qu'elle se soit enfermée chez elle, ou enchaînée à un comptoir, pour 24 heures, l'irlandaise était dehors. Pire. Elle se situait présentement dans un parc, Postman's Park pour être plus précis. Parc probablement intéressant pour tous ces gens qui semblaient n'attendre que ce seul jour pour faire leur sortie annuelle, mais dont elle se fichait comme de son premier portefeuille volé. Le seul intérêt qu'il représentait à ses yeux était en fait matérialisé devant elle. Le mémorial… Non pas qu'elle se sente touchée, émue ou sentimentale d'une quelconque manière par rapport à ce dernier, loin s'en fallait… En fait elle n'éprouvait qu'un vague détachement face à ces listes de noms. Probablement parce qu'elle n'avait que peu de foi en la nature humaine, en étant un parfait exemple, et qu'elle se sentait très peu concernée. Félicitations à cette poignée de courageux imbéciles plein d'abnégation, leurs actions ont clairement rendu le monde meilleur…

     Le réel intérêt du bâtiment était qu'il avait tous les atouts nécessaires pour remplir une bonne journée. Suffisamment d'affluence pour masquer la personne que vous attendiez tout en laissant à portée une quantité phénoménale de poches ne demandant qu'à être vidées. Le tout à l'ombre,, ou à l'abris de la pluie, ce qui restait l'avantage le plus important… Et c'était bien pourquoi l'irlandaise prenait sur elle, adossée à l'un des piliers avec un air oscillant entre la nonchalance et l'ennui. Pour l'instant elle gardait ses mains dans ses poches, plus intéressée par la foule passant devant elle que par ce qu'elle pouvait lui offrir. Elle faisait preuve de l'un de ses très rares élans de patience en attendant l'un de ses "amis"…

     A force de scanner la foule et de chercher signe de la personne qui lui permettrait de fuir toute cette verdure, son attention fut finalement attirée par deux personnes se trouvant techniquement parlant devant elle. Deux hommes. A la fois très disparates et donnant une vague impression identique. Difficile de dire pourquoi d'ailleurs. Peut-être parce qu'ils semblaient ne pas faire tâche dans le décors. Contrairement à elle avec sa dégaine d'écolière en uniforme défroquée vaguement punk… Le plus petit, toutes proportions gardées, était la cause de sa curiosité. Juste grâce à quelques mots qui étaient venus se perdre jusqu'à ses oreilles…

     Le Yard? Ca prenait des jours de congés ces bêtes-là? Qui l'aurait cru? Ces deux hommes étaient-ils des policiers? Si le blond avait un certain maintien qui trahissait une forme de discipline qui pouvait le laisser supposer, il n'en allait pas de même pour le second qui lui semblait bien plus "détendu". Alors, forcément, comme elle n'avait rien d'autre à faire qu'attendre, ces deux larrons se transformèrent en son nouveau centre d'intérêt. Certainement mieux que quelques fleurs et une poignée de noms, n'est-ce pas…?

Spoiler:

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IL avait des caméras dans chacun des jardins qu’il avait visés en ce jour. Il fallait bien qu’il puisse voir ce qu’il se passait pour ses petits oiseaux en cage. En revanche, il n’avait pas de micro. Il avait des haut-parleurs, très utiles pour la suite de son plan, mais pas de quoi entendre ce qu’il se passait dans la foule. Ce n’était peut-être pas plus mal. Le brouhaha aurait probablement amené un mal de tête des plus inconvénient à M. Si mal de tête il y avait eu, c’est toute l’intégrité de son plan qui était en péril. Il avait besoin d’avoir l’esprit clair pour le mettre à exécution. Sinon comment se rappeler quel levier tirer, pousser ou manœuvrer ? Car bien qu’elle semble d’une facilité déconcertante son illusion, le fait est qu’il y a beaucoup de technique derrière et ça a toujours été ce qui lui a fait défaut dans son apprentissage selon ses professeurs et son idole : il avait le sens du spectacle, de la mise en scène et des effets visuels, mais aucune technique professionnelles. Il pouvait faire ce qu’il voulait d’un jeu de carte mais dépassé ce stade, il restait un amateur. Qu’ils aillent tous pourrir en enfer ! Il était voué à devenir magicien, prestidigitateur même ! Ce ne sont pas un vieux crouton et ses acolytes qui allaient lui barrer la route et il allait leur prouver.

Les caméras étaient bien réparties. Il avait une vue imprenable sur le jardin qu’il voulait, quand il le voulait. Oh...Serait-ce...John Watson? Le célèbre blogueur et compagnon de Sherlock Holmes? Il semblerait bien. En fait, il ne voyait que lui, et deux ou trois autres personnes qu’il reconnaissait. La plupart des personnes présentes étaient de sinistres inconnus pour M et peu lui importait. Tout ce qu’il savait ? Que ça ferait encore plus de monde pour brouiller les pistes. Tant mieux.

Il observait le tout d’un air ennuyé, presque las de devoir attendre quand il se releva d’un coup sur son siège. Etait-ce bien…Oui ! Mais oui ! C’est bien lui ! Ahah, ce cher Prime a compris qu’il ne fallait pas blaguer avec les menaces vagues. Il voulait surtout garder une bonne image face au peuple britannique, mais il n’en n’est pas moins qu’il est venu. Cela voulait dire qu’il pouvait lancer son plan maintenant. Enfin ! Il a bien cru qu’il s’endormirait là, ce qui serait assez embêtant vu la situation, avouez…Observant une dernière fois les différents jardins qui avaient eu la chance d’être choisis par M pour être les stars de son illusion, il s’étira les mains et commença le processus. Il lança de la musique, un air de Glenn Miller connu et qu’il appréciait particulièrement. Ca camouflerait les bruits des machines…

Minute papillon…Quelles machines ? Celles installées par un ingénieur à moitié fou sur ordre de la reine victoria bien sûr ! Il avait découvert ce fait dans des livres en faisant quelques recherches au lycée…Il avait tout de suite été séduit par l’idée. Par la suite il a dû faire appel à un homme…Disons influent, pour exécuter son plan comme il le souhaitait.

Doucement, un peu trop au goût de M, des parois de métal oxydé et/ou rouillé s’élevaient du sol, emprisonnant ceux pas assez prompte à réagir et à sauter par-dessus les dites parois en élévation. Que le jeu commence…S’éclaircissant la gorge, M plaça le modulateur de voix sur son micro et pris la parole.

"Londonien, Londoniennes…Belle journée, n’est-ce pas ? Mais trêve de bavardage. Vous avez dû remarquer que..Eh bien que certains d’entre vous se retrouvent en cage en quelques sorte. Pourquoi ? Oh, un petit jeu. Mais si vous voulez vraiment des réponses…Demandez à votre cher Prime Minister. C’est LUI, la cause de tout cela…"

Et maintenant, que les humains montrent leurs plus vilaines faces.

Infos IRP:

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- Hé, je vous ai déjà vu quelque part, non ?

Je me retournais vers cette voix qui m’appelait moi visiblement et observait l’homme qui avait parlé. La quarantaine, blond, pas très grand… Son visage m’était familier. Je l’avais déjà vu quelque part. Mais où ?

- Oui, ça me revient, c’était à Scotland Yard, reprit heureusement l’homme

Ce fut là que tout me revint. C’était effectivement là que je l’avais croisé. Croisé était d’ailleurs bien le mot. Je lui était juste rentré dedans par accident, je m’étais excusé et l’affaire s’était arrêté là. Mais je l’avais déjà vu avant. Et c’est lorsqu’il parla du Yard que le lien se fit. Le Yard, la police, enquêtes… Sherlock Holmes… C’était John Watson. Son colocataire (même si les tabloïds adoraient apparemment l’idée qu’il y aurait plus) et gérant du blog narrant les diverses enquêtes du détective. Je l’avais visité une fois, par curiosité. Et je devais avouer que j’avais plutôt apprécié.

- C’est rassurant de voir qu’il vous arrive aussi parfois de vous poser , plaisanta-t-il, faisant sans doute allusion aux nombreuses heures sup’ du Yard.

Je lui souris

- Oui, je me souviens. Je n’avais d’ailleurs même pas pris le temps de me présenter. Théodore. Hemingway, dis-je en tendant ma main. Enchanté Docteur Watson.

Soudain, une musique se fit entendre, sortant des haut-parleurs. Je la reconnaissais. C’était un morceau de Glenn Miller. Puis une voix se fit entendre

- Londonien, Londoniennes…Belle journée, n’est-ce pas ? Mais trêve de bavardage. Vous avez dû remarquer que..Eh bien que certains d’entre vous se retrouvent en cage en quelques sorte. Pourquoi ? Oh, un petit jeu. Mais si vous voulez vraiment des réponses…Demandez à votre cher Prime Minister. C’est LUI, la cause de tout cela…

Une partie des personnes présentes se mirent à paniquer et à hurler tandis que d’autres continuèrent à se balader comme si tout cela n’était qu’une simple blague. Après tout, je ne savais pas où il y avait des « cages », mais pas ici en tout cas. Je regardai le Docteur Watson

- Qu’est-ce que c’est que cette histoire avec le Prime Minister ?? Pff encore une fois je vois que la sécurité est top…

N’avaient-ils rien retenu de ma leçon un an plus tôt ?? Je sortis mon iPhone et me mis sur internet pour essayer de voir si j’avais raté quelque chose dans l’actualité, concernant le Prime Minister mais rien. Et je n’avais rien pour localiser l’origine du signal, les haut-parleurs étant intraçable.

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Il y avait quelque chose d’appréciable dans le fait d’être face à quelqu’un qui devait fouiller dans ses souvenirs pour retrouver son visage. Un sentiment d’anonymat et de normalité réconfortants, bienvenus même, pour le docteur. Mais bien sûr, se fut de courte durée, car si celui qui se nommait apparemment Theodore sembla en effet se souvenir de leur rencontre accidentelle dans les couloirs du Yard, le « docteur Watson » sur lequel il ponctua sa réplique avant que John ne puisse lui-même se présenter lui fit réaliser qu’il ne s’était probablement pas souvenu que de ça.
Il était sur le point de sceller ces présentations en serrant la main tendue de Theodore dans la sienne pour échanger une poignée de mains cordiale quand se mit à résonner une musique connue, un air de Glenn Miller aux sonorités enjouées et délicieusement rétros qui semblaient étrangement déplacées dans l’ambiance tranquille du parc, et immédiatement, tous les sens de John se mirent en alerte. Quelque chose clochait, quelque chose clochait terriblement et il n’aurait su dire quoi. La réponse ne tarda cependant pas à venir, lorsque les hauts parleurs grésillèrent pour laisser place à une voix étrange, probablement modifiée qui annonça alors :
« Londonien, Londoniennes… Belle journée, n’est-ce pas ? Mais trêve de bavardage. Vous avez dû remarquer que… Eh bien que certains d’entre vous se retrouvent en cage en quelque sorte. Pourquoi ? Oh, un petit jeu. Mais si vous voulez vraiment des réponses… Demandez à votre cher Prime Minister. C’est LUI, la cause de tout cela… »
John fronça les sourcils, regardant autour de lui. Personne ne semblait être en cage. Mais peut-être n’étaient-ils pas les seuls concernés – il y’avait d’autres jardins ouverts au public, après tout. Le doute, l’incompréhension et l’inquiétude se peignaient peu à peu sur le visage des gens qui ne savaient comment réagir à cette annonce : mauvaise blague, ou réel danger ? Le docteur avait peut-être fréquenté trop de psychopathes fous, aliénés et autres excentriques avec un certain goût pour la mise en scène (difficile de ne pas penser à Moriarty), mais il avait tendance à prendre au sérieux ce genre d’annonces. Il nota la présence d’une jeune femme qui s’était approchée d’eux quelques minutes plus tôt et ne sembla pas vouloir suivre la foule qui se dispersait hâtivement. Tandis que dans le doute un certain nombre de visiteurs quittaient le parc, Theodore se pencha sur son téléphone, un de ces trucs dernier cri auxquels John ne comprenait pas grand-chose tout en pestant :
« Qu’est-ce que c’est que cette histoire avec le Prime Minister ? Pff encore une fois je vois que la sécurité est top… »
John ne savait pas vraiment ce que cela pouvait bien vouloir dire, et préféra ne pas demander, ayant l’intuition qu’il n’aimerait pas la réponse (non pas qu’il se fit réellement d’illusions concernant la sécurité du pays : il avait vu Moriarty à l’œuvre, et la mystérieuse voix qui venait de se faire entendre était la preuve même que perturber ce genre d’évènements n’était pas aussi difficile qu’on aurait pu le penser). Il était plus concerné pour les « participants » involontaires de ce petit jeu tordu qui étaient, à en croire ce qui en était probablement l’organisateur, enfermés, mais il voyait difficilement quoi faire pour le moment. Quant au Prime Minister… très franchement, il ne voyait pas vraiment le rapport. Et quand bien même, quel genre de taré punissait de simples londoniens pour s’en prendre à un chef d’état ? En quoi était-il la cause de quoique ce soit ? Il regretta pour la première fois de la journée ne pas être en compagnie de Sherlock. Celui-ci aurait probablement déjà pu déterminer tout un tas de choses qui auraient pu leur être utiles. La sécurité quant à elle avait probablement déjà été prévenue, même si John avait appris à ne pas s’appuyer sur elle. Il désigna du regard le téléphone de Theodore :
« Des infos ? Est-ce qu’ils en parlent ? »
Peut-être que sur dieu sait quel réseau social (John ne s’y connaissait pas vraiment dans le domaine) ils avaient commencé en parler – il aurait suffit qu’une des personnes piégées en parle pour qu’ils puissent répondre à la question « info ou intox ? ». Ils n’avaient pas vraiment d’autres moyens d’être fixés pour le moment. John eut une pensée pour Mary, espérant qu’elle n’était pas dehors quelque part, prisonnière malgré elle. Au moins, Sherlock était-il probablement en sécurité à Baker Street, à malmener le mur par ennui…

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     Pour l'instant si les deux hommes avaient remarqué l'intérêt particulier qu'une certaine jeune femme leur portait, ils n'en montèrent rien. De toute façon, au milieu de cette foule, il y avait bien toujours un errant pour focaliser son attention sur un pauvre badaud passant près de lui. Car pour l'instant, appartenance au Yard mise à part, c'est tout ce qu'ils étaient à ses yeux. Des badauds parmi tant d'autres. L'un des deux noms lui sembla bien vaguement familier mais elle ne se fatigua pas à se creuser la cervelle en cherchant à exhumer des souvenirs en rapport avec une actualité vieille de plus de deux jours… Ce n'était pas comme si Molly agissait comme un quelconque prédateur guettant sa prochaine proie. Elle se comportait plus comme une spectatrice passant par hasard devant une prestation gratuite. Et qui passait le temps…

     Non parce que ça allait bien cinq minutes mais elle n'allait pas non plus attendre pendant des heures. L'irlandaise n'était pas spécialement renommée pour sa sainte patience, plutôt le contraire, même si cela lui avait causé quelques ennuis par le passé. Son "ami" savait pertinemment que la jeune femme n'aimait pas attendre indéfiniment, tout comme il savait qu'il risquait de se faire méchamment secouer les puces s'il lui posait un lapin. Installée plus ou moins confortablement contre l'un des piliers, elle ne cessait de jeter de rapides coups d'œil à son portable, tant pour vérifier l'heure que dans l'attente d'un éventuel texto pour l'informer d'un quelconque empêchement.

     Le crachouilli musical, qu'elle n'identifia pas vraiment puisqui'elle n'y prêtait qu'une vague oreille discrète, eut au moins le mérite de l'arracher à son observation indolente. Abandonnant son portable et la foule ambiante, elle chercha des yeux les haut-parleurs qui venaient de se réveiller. Les organisateurs avaient prévu de la musique finalement? Personnellement elle n'aurait pas tapé dans le jazz mais, au moins, ce n'était pas non plus complètement insipide. Ni désagréable à entendre. Du moins jusqu'à ce qu'une voix ne vienne remplacer le trombone, trompette?, bref l'instrument à vent… Fronçant légèrement les sourcils, elle ne put s'empêcher d'avoir un petit frisson inquiet. Le message semblait n'avoir ni queue ni tête, comme quelqu'un se trompant de ligne.

     Si l'irlandaise fut relativement interloquée, d'autres personnes réagirent un peu moins bien. Quelques visiteurs se mirent à paniquer, sans raison apparente à ses yeux, et elle se retrouva bientôt bousculée par une montagne de muscles, le téléphone collé à une oreille, et qui cherchait à se frayer un chemin vers la sortie du parc. Le mouvement l'envoya presque dans les bras de Théodore qu'elle parvint à n'esquiver qu'au prix d'une légère collision au niveau de l'épaule…

               -Désolée…

     L'occasion aurait été parfaite si elle avait voulu lu faire les poches mais le cœur n'y était pas. Il y avait un peu trop de gens paniqués autour d'eux et elle n'aimait pas vraiment ça. Visiblement, ils n'y avaient aucune cage pour les restreindre mais le public du parc semblait ne pas le comprendre. La panique, cette vilaine bête, semblait naître de certaines personnes et se propageait doucettement mais un peu trop sûrement. La voix du Docteur Watson lui parvint alors qu'elle regardait autour d'eux, et sans que la question ne lui soit adressée personnellement, elle vérifia son portable. Comme tout un chacun elle possédait son propre petit "réseau d'informations" entre twitter, les textos et autres réseaux sociaux. Son froncement de sourcils s'accentua encore un peu…

               -Ha ben merde…

     Elle n'était pas prête de voir son contact finalement… A moins qu'elle ne grimpe sur le premier destrier blanc venu peut-être?

               -Ouais, ils en parlent. J'ai un pote à Marlborough House à St Jame's Park* qui se demande ce que c'est comme spectacle…

     Pour l'instant elle observait un twitt de son "ami" qui ne semblait pas plus paniqué que cela. Il avait prit en photo une des parois, même si le rendu faisait penser à un Picasso durant sa période la plus déstructurée, et se demandait si la ville de Londres n'avait pas enfin eu l'idée de dépoussiérer un peu cette vieille tradition en ajoutant des animations surprises. Il devait être tellement défoncé qu'il ne devait même pas réaliser que d'autres étaient en train de paniquer autour de lui… Probablement… En tous cas, restant proche des deux hommes pour ne pas être entraînée par la foule, elle tourna l'écran vers le blond en haussant un sourcil dubitatif principalement adressé à Théodore. Genre "t'es du Yard mon gars, tu dois bien savoir ce qui se trame non?"…

* [HRP: Prend la liste des parcs piégés dans l'ordre des groupes
*lance 1D3*
roule roule roule (n°34276)
Pouf, 3
Tadam]

**Messages** :

M était assis sur un fauteuil en cuir et grignotait des chips en observant sur ses multiples écrans ce qu'il se passait dans les divers jardins ouverts spécialement pour l'occasion. Après l'enclenchement du mécanisme et son message, un vent de panique prit les londoniens, et certains se mirent à fuir, d'autres à crier.
Malheureusement trop de personnes à son goût restaient stoïques dans les jardins non-piégés. Il y avait d'ailleurs un monde entre les jardins piégés et ceux qui ne l'étaient pas. C'était l'apocalypse pour les piégés et une blague pour les non-piégés.
M en tous cas se délectait de ce spectacle et l'expression « rira bien qui rira le dernier » lui semblait tout à fait appropriée à cet instant. Trop d'années il avait subi les moqueries, les bizutages, les « non jeune homme vous n'avez pas les talents requis », et maintenant il y était parvenu. Il avait mis en place une machination et avait réussi à piéger le fameux Sherlock Holmes.
Que demander de plus ?

Infos:

+:

Invité I'm on this case I know you

Le Docteur Watson désigna mon téléphone:

- Des infos ? Est-ce qu’ils en parlent ?

La recherche d’un lien avec le premier ministre étant infructueuse, je me branchais sur les réseaux sociaux pour voir ce que les gens disaient sur ce qui était en train d’arriver (après tout c’étaient les réseaux sociaux, les gens allaient forcement en parler).

- Ha ben merde… Ouais, ils en parlent. J'ai un pote à Marlborough House à St Jame's Park qui se demande ce que c'est comme spectacle…, dis une fille à côté de nous.

C’était une fille qui, dans la panique de certains à sortir du parc m’était rentré dedans deux minutes plus tôt. Je doutais que le Docteur Watson lui parlait à elle mais continuai à regarder mon portable et ne put que confirmer ses dire. Je les regardai tous les deux et hochai la tête.

- Oui, apparemment Stanley Crescent Garden, Ballast Quay Garden et Eccleston Square sont aussi piégés. Mais qu’est-ce qu’il veut ? Quel rapport avec le Prime Minister ?

Je vis la jeune femme tourner son téléphone vers moi en haussant un sourcil dubitatif. Je pris doucement son téléphone et regardai l’image dessus. On aurait dit une paroi métallique même si l’image était….plutôt mal cadrée. Même plus que mal cadrée. Je l’observais avant de lui rendre le téléphone.

- Ok bon alors il y a vraiment un fou qui a décidé, pour une raison obscure en rapport avec le Prime, de piéger certains jardins et londoniens par la même occasion… Mais d’où sortent ces parois ?

Je me souvenais avoir entendu dire que certaines équipes du Yard avaient été mises sur le coup et avaient surveillées tous les jardins au cas où. C’était impossible qu’il soit venu installer ces cages sans se faire repérer. Je pianotai sur mon portable et cherchai sur twitter si quelqu’un avait trouvé une réponse à cette question ou avait au moins trouvé une faille pour en sortir, lorsqu’un tweet attira soudain mon attention.

"Rira bien qui rira le dernier #opensquaresgarden"

- J’ai peut-être trouvé quelque chose…, dis-je en cliquant sur le profil de ce mystérieux twitteur : @tlas. Nom… M ? Et en info… : Prestidigitateur de renom, que vous le vouliez ou non

Je relevai les yeux vers Le Docteur Watson et la fille dont je ne connaissais même pas le nom

- Ok je crois qu’on vient de trouver le fou en question. Mais c’est quoi ce nom ? M ? Ce n’est pas un nom… La photo, ce n’est clairement pas lui…. Et prestidigitateur de renom…effectivement je crois qu’on en a eu une preuve flagrante. Même si j’ai comme l’impression qu’il ne va pas en rester là et que d’une manière ou d’une autre il va se passer quelque chose ici aussi si on en croit son tweet…

**Messages** :

Même si cela lui donnait un méchant coup de vieux, John ne pouvait s’empêcher de penser avec un mélange de perplexité et de surprise combien les choses avaient changées avec l’ère du virtuel. Internet, téléphones portables, réseaux sociaux, autant de choses dont il s’était bien passé pendant des années, et aujourd’hui, plus personne ne pouvait vivre sans. Il n’était pas un de ces réac grabataires et conservateurs, il était en fait assez ouvert aux nouvelles technologies même si c’était tout un monde auquel il ne comprenait pas grand-chose – quand il parvenait sans encombres à se connecter sur son blog, c’était déjà beaucoup, et Sherlock pestait bien assez contre la lenteur avec laquelle il tapait sur un clavier -, mais en observant tout autour de lui, le constat restait aussi intéressant que surprenant : le premier réflexe de beaucoup était de se tourner vers leur téléphone, que ce soit pour appeler des proches ou consulter les réseaux sociaux. Un peu par automatisme, il jeta un coup d’œil au sien, mais excepté quelques appels manqués de Sherlock un peu plus tôt que le docteur avait un peu volontairement ignoré, il n’y avait rien et il aurait été bien en peine de naviguer avec. Il tenta tout de même d’appeler Mary, mais sans réponse. Ne sachant s’il devait être soulagé ou au contraire plus inquiet, il rangea le téléphone dans sa poche. A leurs côtés, la jeune femme aux cheveux sombres qu’il avait repérée un peu plus tôt et avait manqué atterrir dans les bras de Theodore après une violente bousculade avait eu le même réflexe que ce dernier.
« Ha ben merde… Ouais, ils en parlent. J'ai un pote à Marlborough House à St Jame's Park qui se demande ce que c'est comme spectacle… »
Ce n’était donc pas une plaisanterie, constata le docteur, tout en notant que si la personne en question considérait que c’était un spectacle, rien d’alarmant n’avait encore dû se produire. Elle tourna l’écran dans sa direction et John s’y pencha pour déceler ce qui semblait en effet être une paroi métallique entourant l’espace vert avant de laisser Theodore le consulter à son tour. Les dites parois étaient rouillées et ne semblait pas récentes ; l’installation ne datait clairement pas de la veille. De plus en plus sceptique, John se tourna vers le jeune homme qui avait à son tour prit la parole :
« Oui, apparemment Stanley Crescent Garden, Ballast Quay Garden et Eccleston Square sont aussi piégés. Mais qu’est-ce qu’il veut ? Quel rapport avec le Prime Minister ? Ok bon alors il y a vraiment un fou qui a décidé, pour une raison obscure en rapport avec le Prime, de piéger certains jardins et londoniens par la même occasion… Mais d’où sortent ces parois ? »
Une nouvelle confirmation. Ainsi trois jardins avaient été touchés. Mais pourquoi alors en faire l’annonce ici également ? Avait-il prévu quelque chose pour ceux qui avaient été épargnés ? Quant aux parois… à en juger l’état et selon toute logique, John aurait dit : du sol. Mais cela n’expliquait pas comment un tel système avait pu se mettre en place à l’insu de tous. Tout ce qu’il pouvait en déduire, c’était que leur « animateur » avait soit les moyens, soit l’appui de quelqu’un d’important, et plus probablement les deux.
Tout en pensant à voie haute, Theodore continuait à consulter son téléphone, et à son expression, John devina qu’il venait de voir autre chose. Cette histoire commençait franchement à lui déplaire.
« J’ai peut-être trouvé quelque chose… @tlas. Nom… M ? Et en info… : Prestidigitateur de renom, que vous le vouliez ou non. Ok je crois qu’on vient de trouver le fou en question. Mais c’est quoi ce nom ? M ? Ce n’est pas un nom… La photo, ce n’est clairement pas lui…. Et prestidigitateur de renom…effectivement je crois qu’on en a eu une preuve flagrante. Même si j’ai comme l’impression qu’il ne va pas en rester là et que d’une manière ou d’une autre il va se passer quelque chose ici aussi si on en croit son tweet… »
John s’approcha pour consulter l’écran à son tour, intrigué et sceptique. M ? Oui, cela lui rappelait quelque chose. Mais ça ne pouvait pas être lui, il était mort. Alors, qui ? Un coup de Moran qui tentait de reprendre le flambeau ? Etrangement, John en doutait : Moran, contrairement à Moriarty, n’avait jamais vraiment donné dans le spectaculaire. Et puis, pourquoi s’en prendrait-il au Premier Ministre ? Bien sûr, cela ne voulait rien dire : qu’il ne put penser à une motivation derrière tout cela ne signifiait pas qu’il n’en eût pas. Mais il avait tout de même du mal à vraiment considérer cette option. Il laissa échapper la référence au « tweet » qu’il ne saisit pas vraiment, se concentrant sur le profil du personnage avant de répondre :
« C’est peut-être quelqu’un simplement quelqu’un qui tente de s’attirer les feux des projecteurs, je ne suis pas sûr qu’on puisse s’appuyer sur ça pour affirmer qu’il s’agit de notre homme. »
Ou femme, d’ailleurs. Et quand bien même, si effectivement c’était lui, où est-ce que cela les mènerait ? Il n’était probablement pas traçable, de toute manière. Quant au message « Rira bien qui rira le dernier »… oui, il s’agissait probablement de l’œuvre de quelqu’un d’un peu dérangé, mais cela ne les avançait toujours pas. S’agissait-il d’une affaire de vengeance ? Une vendetta personnelle contre le Premier Ministre ? Mais alors pourquoi en faire payer le prix à des londoniens lambdas ? Autre chose qui l’intriguait : où diable étaient les policiers ? Il se demanda si Sherlock avait été averti de ce qu’il se passait. Il était tenté de se diriger vers le jardin prisonnier le plus proche, tout en sachant qu’il ne pourrait probablement rien faire. Toujours tourné vers Theodore et la jeune femme, il ajouta :
« Rien d’autre pour le moment ? Juste des parois de métal sorties de nulle-part ? »
Il avait, comme Theodore, dans l’idée que tout ceci n’était que le début d’une vaste mise en scène… et la suite ne le réjouissait pas vraiment.

**Messages** :

     La situation était vraiment étrange... Initialement Molly n'était là que pour profiter de la masse de fans d’horticultures pour pouvoir rencontrer l'un de ses "amis" en toute tranquillité. La panique générale, les parcs piégés et les messages sibyllins n'étaient résolument pas inclus au programme. Initialement... Sachant pertinemment que quelqu'un d'associé au Yard n'allait pas partir en courant avec son portable, la jeune femme n'opposa aucune résistance lorsque Théodore s'empara de l'engin pour mieux observer l'écran. Mine de rien les deux hommes semblaient bien plus calme, c'était peu dire, que les gens autour d'eux et, si c'était possible, un peu plus au fait de la situation. Même s'ils en étaient tous encore au stade des spéculations, ils avaient au moins l'air de savoir quoi faire des quelques informations qu'ils glanaient ça et là. L'habitude de faire des enquêtes peut-être?

     Rempochant son portable avec un mouvement du chef en guise de remerciement, elle essaya de grappiller quelques informations en plus mais personne d'autres dans ses contacts ne semblait confronté au problème. D'un autre coté ses amis n'avaient la main verte que dans un domaine très précis... Hormis ce que venait de trouver Théodore, l'irlandaise faisait plutôt chou blanc. Et dans très peu de temps le phénomène risquait de gagner en puissance sur les réseaux sociaux, noyant le peu d'informations véritablement pertinentes ou intéressantes. Tout le monde allait aller de sa petite théorie et, au final, ils perdraient peut-être les quelques rares remarques qu'il fallait lire...

               --M pour M le Maudit?

     Ou pas... La jeune femme eut un léger rictus amusé. Elle était, contrairement à d'autres, plutôt ignorante de la phase "Moriarty et consorts", c'était donc la seule rare référence qui lui venait immédiatement à l'esprit. Du coup elle se demandait de qui pouvait bien parler le Docteur Watson... Par contre, si elle était capable de se souvenir d'un vieux titre de film, elle ne connaissait pas grand chose au sujet de Londres, pas comme certains fanatiques de l'histoire de leur ville. Et sur le coup, l'irlandaise le regretta un peu...

               --Au fait pourquoi ces parcs là au juste? Y'a un truc dans leur histoire? Leur location? Des gens particuliers qui devaient y venir...?

     Parce que si le fameux M avaient les moyens techniques de piéger plusieurs centaines, milliers?, de visiteurs dans des parcs, son choix de cibles devait bien suivre une logique quelconque. Non? Au moins parce que chercher une logique derrière tout cela lui permettait de passer le temps. Et de se sentir un poil moins passive... Molly avait envie de s'investir dans cette histoire, pas par altruisme, plus par curiosité mal placée. Et aussi parce que son instinct lui soufflé que quelque chose d'important était en train de se jouer et elle avait furieusement envie de ne pas rester à coté de la plaque pour une fois.

     Faisant confiance à Théodore pour surveiller les prochaines activités "virtuelles" du dénommé M, la jeune femme lança une recherche google en essayant de recouper l'initiale et le terme de prestidigitateur... Il faudrait aussi voir un peu ce que disaient les parcs, il y avait peut-être un truc avec ceux qui étaient piégés? Genre un élément historique commun et significatif qui en ferait en des symboles quelconque? Bref, c'était hasardeux mais toujours mieux que de rester dans l'expectative.

               --Dites? Si c'était juste entre le Prime et lui, pourquoi il vient de crier ce qu'il a fait sur tous les toits? Vous croyez qu'il attend quelque chose de bien particulier? Hormis l'éternelle pression du public ?

Spoiler:

I'm on this case I know you

» Eccleston Square - Groupe 1
» Marlborough House - St Jame's - Groupe 4
» Ballast Quay Garden - Groupe 3
» Stanley Crescent Garden - Notting Hill - Groupe 2

Postman's Park - Groupe 5

Postman's Park - Groupe 5

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