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 Love or Prison

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Ashley Wyatt
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MessageSujet: Love or Prison   Love or Prison EmptyDim 15 Déc - 17:31

Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis mon agression, et je rentre enfin chez moi. La première semaine, je me réapproprie petit à petit mon appartement, mon espace, ma vie. Enfin, la partie de ma vie qui se concentre entre ces quatre murs. Ranger, changer de petites choses, histoire de me dire qu’à nouveau, c’est ici chez moi. Il faut bien ça pour me remettre du dur constat que je suis incapable de sortir de chez moi. C’est venu brusquement, le lendemain de mon arrivée, quand j’ai voulu aller faire quelques courses. Impossible de mettre le pied dehors. Palpitations, oreilles qui bourdonnent, sueurs froides dès que j’avais tenté de faire quelques mètres. Et le calme seulement quand j’avais refermé la porte d’entrée de l’immeuble derrière moi.

Je tournai vite en rond, une fois que j’avais parlé à la police, aux médecins, et autres. Je me retrouvai seule avec moi-même, et même si j’aime bien mes moments toute seule, il fallait que je m’ouvre au monde si je ne voulais pas péter un plomb. Heureusement, j’avais mon pc. J’avais mes potes de fac, et mes potes d’internet. Je me fais un café, m’installe dans mon fauteuil, et commence à pianoter. De petits mails pour les gens dont j’étais proche avant, histoire de leur dire que je suis toujours là, que je ne les ai pas oubliés. Dont FromHell. Un hackeur débutant, qui m’a plusieurs fois demandé des conseils, et avec qui j’avais sympathisé. On a passé pas mal de soirées à parler d’informatique, de jeux vidéo, de musique ou de films…



_A___ babyshambles@gmail.com

_Objet___Back from the dead

Hello FromHell !

Désolée de ma longue absence, mais il m’est arrivé plusieurs trucs récemment, qui ont fait que j’ai dû me tenir éloignée des pc. Et crois-moi, c’était pas une partie de plaisir ! Heureusement, j’ai enfin retrouvé mon pc, et ma connexion internet, autant dire une vie normale !

Et toi alors, qu’est-ce que tu deviens ? T’as réglé ton problème d’algorythme pour générer des mots de passe aléatoires ? Si jamais tu veux que j’y jette un œil, aucun souci !

En attendant, j’espère que tout roule pour toi ! J’ai hâte d’avoir des news du monde extérieur !

Babyx, coincée dans sa tour d’ivoire




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Jarod Anderson
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyDim 15 Déc - 22:45

- Hey, Jarod, tu viens boire un thé avant de rentrer ?

La voix de David. Si mélodieuse et rauque. Mon oreille l'avait entendu. J'avais fini de remplir les tableaux de statistiques du nombre d'affaires traitées par notre cabinet et j'avoue, entendre un de mes "supérieurs" hiérarchiques me proposer de prendre un café me plut particulièrement. C'était un bon gars. Je fermais mon logiciel avant de lire mes mails et à m'envoyer des informations sur ma boîte mail.

- Ce serait avec plaisir, écoute !

J'avais parlé avec entrain. Enfin... Le ton que j'avais employé le faisait paraître. C'était un excellent moyen de ne pas compromettre ma couverture que j'avais tissé pendant des années. Règle numéro un : Ne jamais se faire prendre. David m'avait vu envoyer des dossiers sur ma clé USB et sourit.

- Ah, il semblerait que tu soies prit par le travail, je ne voudrais pas te ralentir dans tes heures supplémentaires que tu fais chez toi !
- Bah, c'est peu de choses, à part regarder un film sur le pc, j'ai rien à faire le soir, vu que ma vie sociale a toujours été au point mort, je me prend du travail !


Je retirais mon matériel avant de partir boire un thé avec l'avocat. Cinq heures de l'après midi, quoi de plus normal pour un anglais de prendre son tea break quand Big Ben sonne ses cinq coups ? Voilà qu'il brisa le silence alors que lui et moi buvions notre boisson chaude.

- Barnett... Quel chanceuse ordure...
- Hm ?


Il avait le don pour penser aux mêmes criminels que moi. En effet, c'était lui que j'allais pister, poursuivre, chasser... Et éliminer. Je pensais à lui. Cette envie de sang que j'ai en moi et qui a besoin d'être satisfaite allait certainement en avoir pour un temps à se manifester à nouveau une fois que j'aurai retrouvé et assassiné Barnett. Je finissais ma tasse de thé chaud avant de la poser sur sa soucoupe alors qu'il poursuivait.

- Il s'en est sorti juste parce que le témoin n'a pas su révéler à la cour que c'était lui qui l'avait violée. Pauvre gamine...
- Son avocat a surtout profité du syndrome post-traumatique de la victime pour s'engouffrer dans cette crevasse comme l'eau dans un contenant. J'avoue que je ne comprend pas comment le juge s'est laissé berner par une ruse aussi basique...

Mais en même temps, j'avouais que l'opportuniste avocat de la défense ne pouvait pas rêver d'une meilleure fin pour son client... Le Ripper avait sa nouvelle cible, tout m'arrangeait dans cette situation qui devrait en temps normal me contrarier autant que mes collègues...

"Je l'aurai, ce n'est qu'une question de temps, David, ne t'en fais pas, cet ordure ira bientôt rejoindre son créateur" pensais-je. Et j'allais tenir ma promesse. Le temps s'était écoulé alors que lui et moi bavardions. J'étais rentré chez moi.

- A nous deux, Joseph Barnett...

J'allumais mon ordinateur personnel, branchais mon périphérique avant d'analyser le moindre indice du dossier Barnett pour avoir jusqu'à la plus petite information sur lui. Il était encore aux mains de la police, il ne pourrait pas quitter la ville avant une bonne semaine selon le système judiciaire. Ca m'était largement suffisant pour l'executer, rendre le jugement qu'il mérite...

Je regardais mes courriels avant de tomber sur un pseudonyme que je connaissais bien... Babyx... Enfin tu refaisais surface... Je l'avais rencontrée sur internet, sur des forums de fans d'informatique, ce qui m'était assez utile pour hacker les ordinateurs de mes cibles. Sur la toile, tout le monde peut être quelqu'un d'extraordinaire. Moi, c'était l'inverse que je cherchais à obtenir... C'est alors que je lui répondis.




_A___babyshambles@gmail.com
_Objet___RE :Back from the dead




Coucou, Babyx !
Je suis content de voir que tu fais comme moi, à savoir revenir de l'enfer.
Sur cet humour relativement douteux, j'espère que tu vas bien, que tous tes problèmes sont réglés et que tu reprennes ta vie d'avant, toi que je voyais toujours en ligne.
Je me suis pas mal amélioré depuis la dernière fois, maintenant je peux te hacker ton mac en vingt minutes sans laisser aucune trace, je suis pas peu fier de mes progrès ! (Merci RedDeadHood !)
Rien de neuf de mon côté à part mon boulot qui me prend pas mal de temps et vu que ma vie sociale est peu intéressante, on a vite fait le tour des nouvelles que j'ai à te donner.
Et pour toi ? Tu deviens quoi ? Qu'est ce qui a fait que tu étais absente aussi longtemps ? Si tu veux me répondre bien sûr... Si je peux faire quoi que ce soit pour t'aider, tu le sais, il te suffit de demander, je peux rien refuser à ma première Mentor de Hacking ! =)
Bien à toi

FromHell, qui n'en est toujours pas revenu.


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Ashley Wyatt
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyLun 16 Déc - 18:45

La journée s’était passée plutôt rapidement, occupée en grande partie par le rattrapage de mes cours. Un mois, c’était une énorme somme de travail, et même si les professeurs et l’administration m’avaient assuré que je bénéficierai d’aménagements spéciaux, je ne voulais pas passer pour une favorisée. Et puis, plonger le nez dans mes bouquins et dans mes cours avait au moins le don de me faire penser à autre chose. Un chapitre passé sur surligneur fluo et deux fiches plus tard, je m’accorde une petite pause thé et je m’installe quelques minutes devant mon pc pour regarder deux ou trois bricoles. Je souris quand je vois que mon ancien pote du nez m’a répondu aussi vite. Je pose ma tasse encore fumante et lis son mail. Une ou deux vannes me font sourire, et je pose mes mains sur le clavier pour commencer sa réponse.



_A___FromHell@fmail.com

_Objet___Re:Back from the dead

Pièce jointe
Spoiler:

Hey hey !
Contente de voir que tu m’as pas oubliée ! Mais pour parler de pirater mon mac… rien qu’à cette phrase je vois que tu as encore beeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeaucoup de choses à apprendre ! Les macs c’est juste bon pour les hipsters qui veulent montrer à tout le monde à quel point ils ont de l’argent à jeter par les fenêtres. Un bon vieux pc monté soi-même, y’a que ça de vrai si tu veux jouer dans la cour des grands ! Je vais presque être jalouse de RedDeadHood, si ce petit con m’a volé mon apprenti !

Pour ce qui m’a éloignée du PC… un truc moche. Mais contre lequel j’ai rien pu faire. Je rentrais d’une virée au pub, et j’étais à deux rues de chez moi quand un type cagoulé a tenté de me… de s’en prendre à moi. Je me suis débattue, et comme j’ai pas cédé… il m’a plantée. Je suis passée à deux doigts… enfin, officiellement, je suis morte pendant trente-deux secondes… On a jamais retrouvé le type. Je suis restée un mois à l’hôpital et je suis rentrée dans mon appart seulement depuis quelques jours… Seulement… j’arrive plus à sortir. Je veux dire, je flippe totalement dès que je mets le pied dehors. J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure, les oreilles qui bourdonnent, envie de vomir, et je tremble comme une feuille… Une semaine que je suis cloîtrée chez moi. Heureusement, des copains m’apportent des courses et ce dont j’ai besoin… Dieu bénisse les services de livraison aussi… sans ça je serais morte de faim ! Donc tes services me seront inutiles, à moins que tu n’arrives à faire sauter le verrou qui se trouve dans ma tête… Je t’envoie une photo de mes cicatrices de guerre !

A bientôt en tout cas, c’est cool de pouvoir se reparler !
Babyx !



FICHE PAR SUANA


Je relève les mains de mon clavier, le souffle court. Et un peu soulagée. Tout avait commencé comme un mail normal, et pourtant les mots sont sortis tout seuls. Je suis surprise par la facilité avec laquelle j’ai pu parler de ça… Peut-être parce qu’on ne se connaît que via nos pseudos, et que la barrière qui règne entre lui et moi est propice aux confidences. J’en sais rien…
En parler un peu m’a fait du bien, mine de rien, même si j'ai essayé de dédramatiser les choses et de donner l'illusion que tout ça ne me touchait pas. Je clique sur le bouton « envoyer » et je retourne à mes cours.
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyMar 17 Déc - 17:12

Presque immédiatement après avoir envoyé mon message, voilà qu'elle avait déjà répondu. Il fallait que je me fasse à cette idée, Babyx était bien de retour. J'en souriais. C'était quelqu'un d'appréciable derrière mon écran avec qui j'aimais converser. Un des rares moments où j'avais l'air d'être un être humain normal faisant des choses normales avec des gens normaux. Les nuits où je lui disais "Attend, je vais aux toilettes" alors qu'en fait j'allais tuer un criminel... Elle a sans doute fini par supposer que j'avais un mauvais transit, ça me faisait sourire, d'ailleurs. Masquer un gros mensonge par un petit mensonge sur un sujet relativement gênant pour le commun des mortels. J'appréciais cette ironie, certains préfèreraient se faire accuser de criminels au lieu qu'on découvrent qu'ils souffrent de constipation. Je me mis à lire la réponse de ma chère amie avant d'apprendre qu'on avait tenté de lui faire du mal. Je finissais de lire le message avant d'ouvrir la pièce jointe. Une cicatrice faite grossièrement, certainement par un amateur ou par quelqu'un qui utilisait un mauvais couteau. Un amateur, pas de doute là dessus. Un amateur gaucher ou maladroit. Un amateur maladroit qui avait quand même presque réussi à l'envoyer dans l'au delà. Comment réagir à cette nouvelle ? Tentons de maintenir au mieux notre masque. Je commençais à taper ma réponse.




_A___babyshambles@gmail.com
_Objet___RE :Back from the dead


Ah je peux pas oublier mon Mentor de Hacking ! Je partage ton avis sur les macs, on s'attend à ce qu'ils fassent toutes les applications possibles et imaginables et c'est vrai, mais côté pare-feu, c'est un vrai gruyère. Un mac sait aussi faire rape à fromage, sauf que c'est au niveau de la sécurité que ça le fait... Je n'aime pas mac non plus, à ton avis, pourquoi ma bécane est un pc fabriqué sur mesure ? T'en fais pas, RDH est un piètre professeur à côté de toi, il n'était que mon mentor intérimaire. Il est certes bon hackeur, mais pour expliquer les choses, il a encore du chemin à faire.

Mon dieu, c'était toi alors la poignardée en première page du journal... J'espère que t'as pu bien récupérer, que tu vas mieux malgré le syndrome post-traumatique (car oui, je connais ça !) et que tu arriveras à sortir et voir du monde parce que là, c'est dur... J'ai une idée, tu veux pas que je vienne te voir ? T'as juste à m'envoyer ton adresse et dès que je la reçois, je prend la voiture pour venir te voir ! Je sais, c'est un peu prématuré vu ton récent retour, mais je préfère avoir un oeil sur toi vu que je sais pas encore hacker ton pc pour pouvoir voir à travers ta webcam...

Bien à toi,

FromHell




J'avais envoyé mon message et commençais à me préparer. Si elle habitait dans le fin fond d'Edimbourg, je n'étais pas arrivé... De toute évidence, elle n'allait pas refuser le soutien d'un confrère hackeur et ami depuis des lustres. Et pourtant je n'arrêtais pas de penser à son entaille au ventre. Moi, je ne l'aurais pas ratée s'il avait s'agit d'une criminelle à éliminer. Qu'on laisse le meurtre aux professionnels et que ces amateurs arrêtent de se prendre pour des assassins insaisissables !
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyMer 18 Déc - 19:00

Je m’étais remise à bosser mes cours, et je m’étais forcée à délaisser le pc pour la soirée. Je m’étais accordée deux épisodes de série avec un thé avant de filer sous la couette. La fatigue mentale a suffi pour que je m’endorme sans trop de problème. Pourtant, je me réveille au beau milieu de la nuit, en nage et le cœur qui bat à toute allure. Encore un cauchemar. Ils ne me quittent pas depuis cette nuit-là. Et à chaque fois c’est la même chose. La ruelle, ce type… il me poursuit, il fait nuit, il y a du brouillard… il me rattrape et me tue… Du sang goutte sur mon t-shirt, salit mes doigts, j’ai encore la sensation de la lame qui entre dans mon ventre aussi facilement que dans du beurre…

Et je me réveille au moment où je m’écroule sur le sol. Pendant quelques minutes je reste immobile, l’oreille aux aguets, recherchant le moindre bruit suspect avant de me rallonger, un peu rassurée. Un peu, parce que j’ai toujours mon couteau de cuisine sous l’oreiller, et une batte de baseball derrière la porte d’entrée, dans le pot à parapluies. Mon cœur se calme, ma respiration s’apaise, et je ne me réveille que plus tard, en début de matinée.
Après mon café réglementaire, je m’installe devant mon pc pour checker mes mails, et je vois que FromHell m’a répondu. Rien que de voir ça me fait sourire. Un petit contact avec le monde.




_A___FromHell@fmail.com


_Objet___Re:Re: Back from the dead



Déjà répondu ? On dirait que tu ne peux pas te passer de ma petite personne ? A moins que ce soit l’inverse, qui sait ! ;-) J’apprécie de pouvoir papoter, même virtuellement, avec quelqu’un ! Maintenant que c’est les vacances, beaucoup de mes potes de cours sont allés dans leurs familles, et je suis une des seules restée à Londres !

Encore heureux que tu critiques les Mac ! Sinon ça voudrait dire que j’ai été une mauvaise mentor, ou pire, que RDH a déteint sur toi ! (ma plus grande hantise ! Je suis sûre que ce mec prend son pied en matant Mon Petit Poney !).

Par rapport à mon coup d’éclat, ouais… c’était bien moi… J’avoue que j’aurais préféré faire les gros titres autrement mais bon, c’est comme ça. J’espère qu’un jour tout va se débloquer, que je pourrais retrouver une vie normale, mais pour l’instant les jours passent et la peur est toujours là… J’ai vraiment la trouille de ne plus jamais pouvoir mettre le pied dehors… Vivre et mourir dans une boîte…y’a mieux non ? Bon sang…

Ta proposition me touche. J’accepte avec plaisir ! Voir un visage (enfin, on se comprend) amical me fera du bien,j’espère ! Mais si t’habites trop loin de Londres, t’oblige pas à faire tout ce trajet hein ! Mais au cas où, j’habite au 15 Maple Street… La sonnette est au nom de Wyatt… Sois pas parano par contre, mais je devrai vérifier si c’est bien toi avant de t’ouvrir. Le prend pas mal…

J’espère te voir alors, il me reste des shortbread et je peux aussi faire des pancakes au golden syrup si le cœur t’en dit !

PS : Tu penses sérieusement que tu pourrais hacker MA webcam ? de MON pc ? Je te rappelle que j’ai réussi à entrer dans le site du ministère de la défense et à en sortir sans me faire choper, alors c’est pas un petit hack de webcam qui va me faire peur ! Et pour être encore plus précise… j’ai même pas de webcam !

J’espère te voir bientôt alors !

Bye bye Hellkitchen !






Je ne sais pas trop pourquoi j’ai répondu ça. Et c’est seulement une fois le mail parti que je me rends compte de ce que je viens de faire. Je ne connais pas ce type ! Il pourrait être le dernier des psychos que j’en saurais strictement rien. J’ai aucune info à part ce qu’il a bien voulu me dire, et j’ai pas trop de moyens de vérifier qui il est… Enfin… si. C’est mal mais je dois en être sûre. J’utilise mes nouvelles ressources auprès du gouvernement pour me renseigner discrètement, en remontant via son profil d’inscription. Il s’appelle Jarod, il a 25 ans et il est secrétaire dans un cabinet juridique. Pas de casier, RAS. Bien, c’est déjà ça…
Un peu plus tard, il confirme sa présence pour la fin d’après-midi et me glisse une ou deux vannes au passage. Ca détend un peu l’atmosphère.

Tout la journée je tourne en rond, tentant de me mettre au travail mais flippant trop par rapport à ce qui va se passer dans quelques heures. L’horloge tourne avec une lenteur exaspérante, et je m’active pour m’occuper. Ménage à fond, lancer des machines, repassage, un peu de cuisine. L’appart est nickel, mais moi toujours aussi tendue. Il est bientôt l’heure, et je lance une série pour tenter de m’occuper. Pourtant, je guette le moindre bruit dans le couloir, m’immobilisant dès que j’entends quelqu’un s’approcher. Et fausse alerte à chaque fois. Sauf que la sonnette me fait faire un bond du canapé, et je file me planter derrière ma porte. En jetant un œil par le judas, je vois un type qui a l’air pas mal du tout. Mais rien ne me prouve que c’est bien lui. Je lance donc le test.

FromHell, c’est toi ? Si oui… tu penses quoi des Mac ?

Je reste derrière la porte, la batte de baseball à portée de main, l’oreille tendue.
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyJeu 19 Déc - 10:27

Babyx ne répondait pas. J'en profitais pour faire mes recherches sur Harnett. Il rentrait dans le Code, il était à éliminer. J'avais prit le dossier de cette ordure au bureau pour pouvoir avoir jusqu'au moindre petit truc qui me dirait où il se cache pour le traquer et le mettre à mort. Il était encore sous la surveillance de la police. Il ne pourrait pas se curer le nez sans que toutes les autorités de Londres soient au courant. L'approcher risquait de ne pas être facile. Mais je suis The Ripper. Et surtout je suis Moi. Il n'était pas près de redevenir un citoyen libre comme l'air. Si la police ne le mettait pas aux arrêts, c'était moi qui allais m'en occuper. Il arrive quelques fois que des agents des forces de l'ordre choisissent d'exécuter eux mêmes une ordure. J'allais attendre que les bleus laissent respirer ma victime pour qu'elle m'offre mieux son dernier souffle, celui qui libère l'âme du corps. J'allais dormir après une longue réflexion...

Le lendemain matin, après le thé, j'arrivais au cabinet. Je saluais David, toujours le premier à être arrivé, qui tenait un exemplaire de la gazette locale.

- Hey, Jarod ! Tu te souviens d'Edirts ?

Oh ? Je n'attendais plus que le journal publie mon oeuvre... L'avocat me passa le papier. Je lisais à haute voix en souriant intérieurement de faire moi même l'éloge de mon oeuvre...

- Crime sauvage à Whitechapel dans la nuit de mercredi à jeudi. Le présumé violeur pédophile et meurtrier Harry Edirts, bien connu des services de police, a été retrouvé mort poignardé sept fois dans une ruelle du quartier londonien...

Je me sentais vêxé. J'avais frappé neuf fois et non sept... Ces journalistes ou ces médecins légistes devaient vraiment être des idiots finis... A moins qu'il ne s'agisse d'une stratégie pour que le tueur se manifeste à la presse pour les faire corriger la faute ? Je continuais alors le macabre récit.

- ...L'homme a eu la gorge tranchée post mortem avant d'être éviscéré et castré. Les organes ont été retrouvé autour de lui à l'exception d'un rein. Un meurtre cruel et sauvage rappelant la série de meurtres du tristement connu Jack L'Eventreur ayant sévi entre août et novembre 1888. Le Ripper serait-il revenu de l'Enfer pour poursuivre ses crimes ?

L'orgasme. Intérieurement, je jubilais comme quelqu'un qui accomplit quelque chose de grandiose pour la première fois. J'étais fier. Un détail cependant m'avait choqué. Le rein disparu. Je n'avais rien emporté de cette ordure avec moi, je l'avais déjà poignardé avant de prendre mon trophée. Contre mon mode opératoire. Certainement quelqu'un qui allait le revendre au marché noir, et Dieu sait si ça se fait encore. Cependant cette personne pourrait être un témoin potentiel. Je devais être encore plus prudent. Mais David me tira de mes pensées avant de saluer Kim.

- Ah, Kim ! Comment vas-tu ?
- Bon jour à vous, comment est-ce que vous vous portez ? J'ai entendu Jarod parler de choses peu joyeuses en arrivant !
- En effet, Kim, je lisais la gazette. Edirts a été retrouvé mort à Whitechapel éventré.
- Bien fait pour lui...
- "Bien fait" ? Notre cabinet l'a défendu, quand même !
- Ca reste un meurtrier, non ?

Sur ces belles paroles, tout le monde regagnait son poste. J'allumais mon pc et accedais à ma boîte mail. Babyx avait répondu. Elle m'avait donné son adresse. Ma présence auprès d'elle que j'avais suggéré la veille était approuvée par ma mentor de hacking. Elle était prudente et me demanderait la preuve que je suis bien FromHell. Dans le fond, elle et moi avons le même Code. Ne pas se faire prendre, ne jamais nuire à des innocents, toujours être sur ses gardes. Nous étions deux prédateurs... Cette raison m'avait poussé à vouloir l'aider. Je souris quand elle avait déformé mon pseudonyme pour le faire concorder avec un restaurant de Gordon Ramsay, le cuisinier. Je répondis directement que je serai présent en sortant du travail, plaisantant sur le fait que de toute façon, je ne la raterait pas vu qu'elle ne bouge pas de chez elle, en rappelant que les pirates voyagent car un pirate est libre, faisant au passage référence à une chanson que beaucoup connaissaient. Elle vit au 15 Maple Street. Elle vit donc à Londres. Le monde est petit et Internet également... Bien plus petits qu'on veut le croire.

Après avoir traité la paperasse de la matinée et attaqué celle de l'après midi, Kim m'apporta une tasse de thé, étant partie s'en faire un.

- Dis, Jarod, tu fais quoi ce soir ?
- Eh bien je vais voir une vieille amie que je n'ai pas vu depuis des lustres, pourquoi ?
- Une vieille amie ? Toi qui ne parles que très peu de toi, tu as des "vieux amis" ? Petit cachôtier !
- Ha ha, tu ne sais pas tout sur moi, j'ai des secrets !

Elle était une bonne avocate et une bonne amie, malgré que je n'en sois pas si proche. Nous parlions ensemble du travail, des affaires traitées, à traiter, parfois des classées... Mais très peu de notre vie privée. Ce genre d'interaction sociale était une couverture idéale, j'étais insoupçonnable. Elle se jeta à l'eau pour enfin m'expliquer sa demande.

- Tu sais,la semaine prochaine, ça fera dix ans que David travaille dans ce cabinet, je pensais qu'on pourrait faire une réunion ce soir sans lui pour prévoir une fête.
- Dix ans, déjà ? Eh ben je le voyais plus jeune... Ecoute ce soir, je ne peux pas, mais on peut aussi envisager la visioconférence pendant un weekend, bien plus discret, sauf s'il a mis des micros chez chacun de nous !

Le rire s'invita à notre conversation. La plaisanterie était également un bon masque...

La journée s'était écoulé assez vite. Le temps de prendre mes affaires et de m'éclipser du cabinet, j'arrivais devant un restaurant chinois avant de me rappeler que durant nos conversations nocturnes par messagerie instantanée, Babyx mangeait du poulet aux cinq épices. J'entrais pour en commander deux à emporter. Une sorte de repas de retrouvailles, dirons-nous. Je marchais jusqu'à Maple Street, regardais tout autour de moi. Un parking, comme dans toutes les rues. Il y avait une ombre de tache sur le bitume. Certainement du sang, et probablement celui de Babyx... J'entrais dans l'immeuble et montais jusqu'à l'étage où se trouvait la sonnette qui portait le nom de "Wyatt". J'appuyais sur le bouton déclenchant une sonnerie chez elle. Une voix féminine me demanda ce que FromHell pensait des macs... Le mot de passe...

- Ca a plein d'applications, c'est hyper cher, et côté sécurité, c'est l'application râpe à gruyère qui s'en occupe. Autant dire de la merde. Do what you want 'cause a pirate is free, you are a pirate!

Deux mots de passe donnés vallaient mieux qu'un dans cette situation. Elle ouvrit la porte après l'avoir déverrouillé. Je vis alors le visage de ma mentor pour la première fois. Une petite brune, plutôt mignonne...Pas vieille aussi, je la voyais beaucoup plus âgée... Je lui tendis les bras pour l'inviter à une enlaçade en souriant. Essayons de passer pour quelqu'un de normal.

- Content de te rencontrer enfin... Ashley.

Après ce qu'on pourrait appeler un "free hug", je lui montrais le sachet sentant la gastronomie asiatique, ne prêtant qu'à moitié attention à l'arme de bois qu'elle tenait fermement quelques secondes auparavant. De toute évidence, elle n'allait pas s'en servir.

- Je suis passé à côté d'un restau chinois, j'ai pensé à toi !

Elle me fit entrer avant de fermer la porte... Je regardais l'appartement, ça sentait la javel, comme pour mes premiers meurtres en intérieur... Soit elle avait assassiné quelqu'un, ce que je doutais fortement... Soit...

- Tu as fait du ménage, toi ! Ne mens pas, ça sent la javel à des kilomètres... Il ne fallait pas t'embêter à faire tout ça en sachant que j'allais arriver, enfin !

Dans un sourire, je posais mon sachet sur la table avant de m'asseoir. Je sentais que cette soirée allait être bonne... Très bonne...
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyVen 20 Déc - 17:34

Je soupire de soulagement quand j’entends notre code, et je fais glisser la chaîne du verrou pour libérer la porte. Mon cœur bat encore un peu vite, et je suis toujours en train de me demander si j’ai pas fait une connerie monumentale en filant mon adresse à ce type. Putain Ashley, calme-toi un peu, tous les mecs que tu rencontres sont pas des psychopathes ! J’ouvre la porte pour le laisser rentrer, et je reste une ou deux secondes face à lui. Il est beau à tomber et il m’accorde un sourire à faire fondre un iceberg. Ca serait presque trop beau pour être vrai.
Lui par contre, est super détendu, et m’attire doucement contre lui pour un câlin amical. J’apprécie. C’est chaleureux sans être lourd ou envahissant, et après une seconde il se détache de moi et me regarde à nouveau avec son sourire à tuer.

Je suis aussi contente de te voir en vrai, Jarod ! Ca te fait pas bizarre qu’on s’appelle par nos vrais prénoms ? Entre je t’en prie, fais comme chez toi !

Il fait quelques pas et me montre un sachet qu’il tient dans une main. Un sourire intrigué naît sur les lèvres quand il m’explique s’être souvenu que j’aimais le chinois. J’ai dû lui en parler une fois ou deux, mais j’étais à mille lieues d’imaginer que c’est le genre d’info qu’il retiendrait.

C’est super gentil, merci ! T’as une bonne mémoire !

Beau comme c’est pas permis, et aussi prévenant, il devait forcément y avoir quelque chose qui clochait ! Je déposai le sachet sur la table basse, et tournai la tête en entendant son commentaire sur le ménage.

Disons que l’endroit avait besoin d’être briqué de fond en comble. Entre mon absence et les premiers jours où j’ai surtout bossé mes cours, je ne m’étais pas vraiment pris le temps de faire tout ça… Alors le fait que tu viennes, c’était un bon prétexte ! Installe-toi, mets-toi  à l’aise ! Je vais chercher des couverts. Tu veux boire quelque chose ? J’ai de la bière, ou du vin blanc… sinon je peux te faire un thé, ou un café !

Je reviens m’asseoir et pose devant lui ce qu’il a commandé, avant de lui tendre une fourchette et d’attraper ma boîte de nourriture. Je l’ouvre et salive rien qu’en sentant les épices.

Je sais même plus la dernière fois que j’en ai mangé… Tu me sauves ! C’est vraiment gentil d’avoir pris un peu de ton temps pour venir voir une pauvre agoraphobe !

Je plonge ma fourchette dans la boîte en carton et je lance la conversation.

Alors dis-moi, tu fais quoi dans la vie ? J’étudie l’informatique à UCL, histoire que mes compétences aient un vernis légal. Je me vois mal postuler pour un job «  A appris le hack en traînant sur d’obscurs forums de geeks », entre autres…

Je savoure le poulet tout en hochant la tête et l’écoutant avec attention. Ca fait du bien de refaire des trucs aussi cons, comme manger avec quelqu’un sur un canapé, parler de tout et de rien. De temps en temps je prends une gorgée de bière, ris à quelques-unes des vannes qu’il raconte, et en glisse deux ou trois moi aussi. Au fil des minutes je me détends, rassurée. Il est vraiment sympa, et je me sens bien, comme ça, juste à papoter comme deux commères. Mais à un moment donné, je veux attraper ma bière sauf que je me tiens mal, et m’agrippe à la table basse, une main sur ma cicatrice.

Je lève les yeux vers lui et vois qu’il est déjà penché vers moi pour m’aider. Je souris timidement, un peu gênée qu’il assiste à ce spectacle.

Je… ça va. Je suis toute rafistolée là-dedans, alors parfois quand je fais un faux mouvement… mais c’est bon, ça va aller… je t’assure…
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptySam 21 Déc - 19:16

Elle savait recevoir les invités malgré qu'elle vive cloîtrée chez elle comme une ermite. Elle m'avait invité à prendre mes aises, à m'asseoir, m'avait même proposé à boire. C'était à ça qu'on reconnaissait les bons hôtes. En m'asseyant sur le canapé, j'observais la demoiselle qui m'avait appelé également par mon prénom. Aucun doute là dessus, elle s'était au préalable renseigné sur moi. Si elle n'avait pas été agressé par le passé, j'aurai juré qu'elle était aussi organisée qu'une tueuse en série. Mais elle n'en avait pas la carrure. Elle se tenait aussi à son Code personnel...

- Une bière, s'il te plaît.

Elle me sert mon alcool avant de presque me vénérer de lui avoir apporté quelque chose qu'elle n'avait pas senti ni touché depuis bien longtemps. Comme si ce poulet aux épices était l'objet de sa délivrance, comme pour moi avec le meurtre... J'étais "gentil". Tout dépendait de qui on parlait. Si l'on parlait de Jarod, oui, j'étais gentil. Si par contre il était question du nouveau Jack the Ripper, plus d'un aurait contredit Ashley. Alors qu'elle commençait à manger, elle me demandait de mes nouvelles. Ce que je faisais dans la vie entre autres. Dans un sourire, après avoir bu une gorgée de bière et piqué ma fourchette dans mon poulet, j'envisageais de lui répondre.

- Eh bien Ashley, je pense que vu que tu connais mon nom sans que je te l'ai dit, tu as eu des informations me concernant. Tu as sans doute su que je travaillais comme secrétaire dans un cabinet d'avocats, n'est ce pas ? Mais je ne t'en veux pas. Après tout, j'aurai pu tout aussi bien être un de ces fous dangereux qui t'a planté pour t'envoyer aux urgences pendant une ribambelle de semaines...

Je mordais dans ma viande épicée, ne relâchant pas mon sourire. Elle avait comprit mon message subliminal, à savoir "Je sais que tu sais des choses sur moi". Je buvais une nouvelle gorgée de mon alcool avant de poser la bouteille sur la table basse. Elle pouvait tout aussi bien mal le prendre... Mais aucun risque qu'elle ne découvre un jour celui que je suis vraiment. Je lâchais un rire décontracté avant de poursuivre.

- Mais tu sais à peu près tout sur moi, déjà, je ne peux pas te surprendre ! Je travaille dans un cabinet juridique, j'ai des collègues très sympas et je fais mon travail comme un employé modèle. Rien de bien intéressant, en somme... Ceci dit, pour toi, je comprend tout à fait que tu te fabriques une couverture pour passer pour une citoyenne normale... Ca me fait bizarre de parler de quelque chose de légal quand on s'est connu sur des forums où cent pour cent des utilisateurs ont des activités illégales dans leur vie...

Surtout moi. J'avais deux vies à gérer dans la mienne. Celle du Ripper et celle de Jarod. Non. Celle de Jarod et celle du Ripper. Je ne pouvais mieux la comprendre. Qui sait, peut être qu'un jour j'aurai à exécuter l'un de mes anciens "amis" de forums ? On continuait de bavarder, de rire. Je savais me mettre un masque pour cacher mon indifférence, ne pouvant décidément pas paraître crédible si je ne laissais entrevoir aucune réaction. Pour être un tueur, il faut savoir mentir même à ceux à qui on ne veut pas cacher la vérité. Elle s'abaissait pour attraper sa bouteille quand elle se crispa de douleur. Je me levais d'un coup, prêt à lui venir en aide. En bon ami. Sa cicatrice lui faisait encore mal. Ah, cette fichue cicatrice m'obsédait. Comment pouvait-on être aussi maladroit pour rater le point vital de près de cinq centimètres ?! Mais ce n'était pas du Ripper dont elle avait besoin. C'était de Jarod...

- Tu es sûre, tu ne veux pas d'aide ? Pas de discussion.

Je l'aidais à se redresser et l'allongeais sur le canapé après avoir déposé à côté du bras du meuble quelques coussins qui étaient disposés dessus. Allongée tout en étant légèrement redressée, c'était certainement la position dans laquelle sa blessure lui ferait le moins mal. Mais pourquoi faisais-je ça...? Je lui souris et me permis une plaisanterie habilement déguisée.

- Et tu ne fais pas de geste brusque, sinon, je t'achève ! Ha ha ha !

Seul un psychopathe parlerait de la mort comme ça, en plaisantant... J'en riais "de bon coeur" avant de lui rendre son plat. Pourtant c'était vrai... Pourquoi est ce que je ne l'achevais pas ? Pourquoi est ce que je ne m'autorisais pas un petit écart sur le Code ? Rien qu'un...? Rien qu'un seul...? Règle numéro deux : Jamais d'innocents... Règle numéro deux : Jamais d'innocents... Ashley était innocente... Règle numéro deux : Jamais d'innocents... Je lui souriais de façon bienveillante avant de boire une nouvelle gorgée de ma bière. L'alcool n'allait sûrement pas arranger mon envie de tuer... Non... Pas Ashley... Règle numéro deux : Jamais d'innocents... Règle numéro deux : Jamais d'innocents...
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyDim 22 Déc - 17:35

Pour la première fois depuis que j’étais rentrée de l’hôpital, je n’avais pas l’impression d’être « malade », d’être coincée, d’avoir quelque chose qui ne collait pas. C’était juste une soirée normale entre deux amis. Tellement normal et pourtant j’en avais perdu l’habitude. Une fois que la glace était rompue, la soirée était vraiment bien.

Visiblement, on a joué au même jeu du « Qui est qui ? » avant notre rencontre. J’avais eu vraiment peur qu’il prenne mal le fait que je me sois renseignée sur lui, mais il en rit. Je soupire, un peu soulagée qu’il se montre aussi compréhensif. Bon point pour lui.

C’est vrai que j’ai mené ma petite enquête. Je suis désolée… Comme tu l’as dit, ce qui m’a arrivé… m’a rendue un peu méfiante. C’est gentil… que tu ne m’en veuilles pas… Merci !

On papote tranquillement, les sujets de conversation s’enchaînent tous seuls et ça aurait pu continuer comme ça sauf que ma cicatrice a la très bonne idée de me relancer super fort. Je me plie en deux, et c’est alors que je vois Jarod qui se penche vers moi. Je n’ai pas d’autre choix que de le laisser prendre les choses en main. Il me fait m’allonger, après m’avoir installée confortablement. Je lui souris avec gratitude et pourtant je grimace à nouveau de douleur quand il me fait une blague idiote, me promettant de me tuer si je bougeais à nouveau. Je respire un peu plus librement, la douleur se calme et après quelques minutes je me redresse et m’assieds sur le canapé.

Ca va mieux ne t’inquiète pas. La douleur s’est calmée.

J’inspire profondément et je me tourne vers lui, un sourire aux lèvres.

Alors, maintenant qu’on a achevé le chinois, tu voudrais qu’on se regarde un film ? Ou alors il y aurait des techniques de hack que tu voudrais que je te montre ? J’ai eu le temps de bosser un peu plus sur certaines techniques. Entre autres le Montecarlo…

Pourtant, pendant quelques secondes, il y a quelque chose d’étrange dans son regard. Quelque chose de dur et de froid, comme si toute expression, tout sentiment, l’avait quitté. Un instant plus tard pourtant, il retrouve sa douceur et sa gentillesse, et répond à ma question.

Ne bouge pas.

Je me relève et vais attraper mon pc portable, avant de me rasseoir à côté de lui. On est épaule contre épaule, et je pose le pc sur son genou et sur le mien, et je commence à pianoter et à lui expliquer d’obscures lignes de codes.
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyMar 24 Déc - 13:36

Elle s'était excusé d'avoir enquêté sur moi. On avait eu le même réflexe, ce n'était sûrement pas moi qui allais lui reprocher ça. Elle m'avait remercié de ne pas lui en vouloir. Bien que je m'attendais à ce qu'elle se renseigne sur moi, j'avais fait de même. A commencer par son dossier médical. Somnifères et antidouleurs lui étaient prescrits. La pauvre. Elle ne pouvait pas dormir à moins qu'elle ne s'injecte ces immondes cachets... Elle se redressait après avoir reprit un souffle normal. Sa cicatrice avait fini de la déranger pour le moment.

- N'hésite surtout pas à t'allonger à nouveau si ça revient... Ca fait bizarre de dire ça à son hôte quand on est invité dans sa demeure...

On avait fini le repas qu'elle aimait tant. J'appréciais lui rendre ce petit plaisir auquel elle n'avait certainement pas eu droit dans sa chambre d'hôpital empestant le médicament pour réguler le transit intestinal, avec certainement pas plus de trois chaînes de télévision et un accès internet peu performant tout en étant installée pendant des heures interminables dans un lit dur comme du marbre. A peine avait-elle fini qu'elle suggéra une activité. J'optais pour les quelques façons de hacker sur lesquelles elle avait pu s'exercer. Là voilà qui allumait son ordinateur avant de me montrer ses talents de décodeuse, m'expliquant le moindre mot qui ne ressemblait pas à un mot dit "normal".

- Très intéressant, tout ça, tu hackes quels systèmes avec cette technique ?

Mentalement, je notais les lignes de codage d'Ashley. Elle n'était pas devenu ma mentor pour ses beaux yeux, surtout pas quand on connaît mes goûts dans le genre humain. Ses précieuses connaissances m'avaient déjà servi un certain nombre de fois dans ma vie du Ripper depuis maintenant plusieurs années. Quelque part c'était ma complice. Elle me donnait les codes pour pouvoir suivre le Code que ma tante m'a donné. Toujours être sûr de la culpabilité de quelqu'un avant de le punir, rejoignant la règle numéro deux, et de pouvoir effacer toute trace de mon passage sur internet ou dans mes téléchargements, rejoignant quant à elle la règle première. Si plus d'un serait friand de ces astuces pour effacer son historique après avoir visité un site pour adultes, comme David l'avait déjà fait par le passé, d'ailleurs, je m'en servais afin qu'on ne me retrouve pas. Dans un sourire je buvais les paroles d'explications d'Ashley. Simuler un sentiment était si facile que je pensais presque en devenir moi même humain. C'était dans la nature de l'homme de savoir mentir, changer ses sentiments et les cacher. Pourtant, moi, je cherchais à en simuler l'existence. C'était en somme relativement paradoxal, pour pouvoir me fondre dans la masse, pour faire croire que j'ai des sentiments, je devais les cacher ? Après une bonne heure et demie à suivre les explications d'Ashley et à être en même temps absorbé par mes pensées, je suggérais alors de changer d'activité. Après tout, pour la première fois que l'on se voyait, on n'allait pas faire ce que l'on faisait avant de se voir, non ?

- Ah, un film, ça te tenterait ? Ca pourrait être de faire une petite pause films...

J'aimais bien les films. Certains films d'horreur me faisaient bien rire de par leur irréalisme, un homme avec un masque traquant une blonde aux poumons énormes au point de pouvoir hurler pendant une heure et demie sur deux heures de film courant comme une imbécile de tous les côtés d'une maison qu'on peut même parfois qualifiée de "hantée" alors que ce serait tellement plus simple pour cette blonde, si elle n'était pas écervelée comme le voulait la société, de passer par la porte d'entrée au lieu de faire cinq fois le tour du lieu dans lequel elle est avec ce faux psychopathe aussi idiot qu'elle. J'appréciais aussi les films romantiques. Je savais que je saurais aussi bien jouer la comédie qu'eux, mais eux n'ont pas de pulsions, d'envies de meurtre et de sang qui leur traversent l'esprit parfois à des moments qui ne sont que peu appropriés. Etrangement, Ashley, de par le fait que d'une certaine façon, elle soit aussi déchirée que moi ne me donnait pas vraiment envie de tuer. Pas pour l'instant. Etait-ce ça, la compassion ?
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyMar 24 Déc - 16:44

La première demi-heure passée à aux côtés de Jarod avait été une sorte de test. Une parce que je ne le connaissais pas, et de deux, parce qu’après mon agression, c’était carrément pas aussi facile d’accorder ma confiance, et de ne pas se dire que derrière chaque visage pouvait se cacher un taré qui me voudrait du mal. Mais plus les minutes passent, plus je me retrouve comme avant, avec mon pote du net. Simple et facile. Ca fait du bien. On rit à nos blagues, on prend du plaisir en compagnie de l’autre, c’est tout.

Je débarrasse les restes de notre festin chinois et on retrouve nos bonnes vieilles habitudes de hackeurs. On se refait pas de toute façon. Pendant une petite heure, je lui montre quelques dernières techniques que j’ai bossées depuis mon retour, et que j’avais pas eu le temps de lui montrer. Comme d’habitude, c’est un élève dévoué et attentif. Il ne quittait pas l’écran des yeux, visiblement fasciné par les possibilités des nouvelles techniques que j’ai mises au point. Je pourrais être à poil que j’arriverais pas à détourner son attention.

En fait je me suis entraînée sur Windows8, mais ShadowWalker a réussi à pomper une version de travail de Windows 9, le truc qui théoriquement doit rester en interne et seuls les testeurs y ont accès. Il doit avoir quelqu’un dans la place pour être arrivé à choper cette pépite. Mais bon, si tout va bien je serais incollable sur ce système avant même qu’il ne soit sorti ! Et j’ai trouvé quelques grosses failles… regarde…

J’avoue que je suis super enthousiaste dès qu’on me lance dans mon domaine, et je pourrais en parler pendant des heures. A un moment pourtant, il m’interrompt d’une voix douce en me proposant de faire autre chose. Je relève le nez de l’écran pour lui sourire, avant de refermer le pc portable et le poser sur la table basse.

Ouais, super idée ! Désolée, tu me connais, dès que j’ai le nez dans mes codes… T’as une idée de ce que tu veux voir ? Je te laisse jeter un œil dans mon DDur, si un truc t’intéresse ! Pendant ce temps, je vais nous chercher des cookies. Faits maison cette aprem !

Je me lève et file dans la cuisine mettre les biscuits encore tiède sur une assiette, et de les ramener sur une main, avec une bouteille de lait sous le bras, et une théière d’Earl Grey de l’autre, avec les anses de deux tasses coincées entre les doigts. En me voyant comme ça il se précipite pour m’aider à tout poser devant nous.

Tu préférais peut être du café ? Je dors vraiment très mal ces derniers temps, alors si en plus je m’enfile du café avant de filer sous la couette, je suis bonne pour passer la nuit avec les yeux grands ouverts, en mode hibou. Mais t’es pas obligé de subir la même pénitence que moi !

Je regarde ce qu’il a choisi et fronce un peu les sourcils. Un film d’horreur. Pas vraiment le genre qui me met à l’aise, surtout depuis le fameux jour. Voir un psychopathe poursuivre les gens avec un couteau me rappelle de mauvais souvenirs. Mais bon, pour une fois je ne suis pas seule, et je ne veux pas passer pour une chochotte.

Ok, mais alors tu devras supporter mes couinements, et m’autoriser à me planquer sous la couverture pour les moments les plus flippants ! On est d’accord ?

J’attrape un cookie avant de m’asseoir à côté de lui, étalant un plaid moelleux sur mes genoux.

Si tu veux en profiter hésite pas hein ! Les gateaux sont bons ? Ca fait une éternité que j’ai pas fait la cuisine, je suis un peu rouillée…
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyMer 25 Déc - 17:10

De nombreuses failles étaient présentes dans la nouvelle version des PCs qui se préparait. Ashley avait sûrement déjà pensé aux réglages des problèmes que les développeurs de cette nouvelle bécane allaient faire. La connaissant, c'était certain. Mais voilà qu'elle me laissait seul avec son ordinateur pendant quelques minutes, le temps de faire du thé et de chercher je ne savais quoi. Je choisissais au hasard un film dans la ludothèque alors qu'elle revint avec une théière, des tasses et des cookies en mains. J'aurais juré qu'elle n'avait jamais été agressée... Elle arrivait aussi quelque part à masquer ses émotions, c'était bien. Elle était dans le fond comme moi... Ca devait certainement être pour ça que je voulais punir l'amateur qui a tenté de la tuer... Et cette cicatrice... Cette entaille si grossièrement faite... Une véritable insulte aux tueurs. J'étais une nouvelle fois perdu dans cette obsession de coupure mal faite, un coup censé être mortel qui s'est révélé être une grotesque attaque infructueuse... Bien qu'on avait fait bien pire que la tuer, on l'avait forcé à rester cloîtrée chez elle. Du pur génie si l'on était un sadique confirmé.

- Ne t'en fais pas, je suis un anglais, j'ai de l'earl grey qui coule dans mes veines, c'est comme les polonais qui ont la même chose avec de la vodka ! Ha ha ha !

Après une blague d'un mauvais goût relatif à l'instar de beaucoup de britanniques, j'entendais Ashley me prévenir qu'elle risquait de se cacher les yeux pour ne pas voir le film. La question que je me posais alors était "Pourquoi donc a-t-elle des films d'horreur sur son disque dur alors qu'elle n'aime pas ça ?" Cherchait-elle à prendre de l'assurance ? A vouloir que son cerveau sécrète moins de phéromones de peur ? A tenter de regarder l'infâme en face ? Je n'avais qu'à lui montrer comment je tue pour la vacciner ou au contraire la rendre folle au point de finir internée...

- Eh bien d'accord, pas de soucis, je ne vais pas te reprocher d'avoir peur !

Elle m'avait proposé de manger quelques cookies qu'elle avait apporté pour regarder le film. Alors que les premières minutes d'une oeuvre cinématographique dont la qualité était limitée s'écoulaient petit à petit, je portais mon attention sur la bande son, la luminosité. Pas compliqué, je ne me prétais pas au jeu du "film". Un homme avec un couteau qui court dans la forêt avec un couteau. Plus cliché que ça, on avait du mal à faire, même en essayant de faire exprès... Mon regard était impassible devant les premières images dites sanglantes. Elle commençait déjà à se cacher les yeux... J'allais jouer à l'être humain à passer mon bras derrière elle. Je m'autorisais un humour noir douteux...

- Attend, y a rien, là ! Comment on peut faire sortir autant de sang sans toucher une artère ? Il a mal poignardé, regarde, il a raté la veine ! Ha ha ha ! Ce film est clairement mal fait, on se croirait dans un Tarantino, à peine on s'entaille le doigt qu'on repeint tout l'appartement...

J'avais frappé fort, là. J'aimais mon humour, même le faux. Douteux certes, mais tellement drôle pour moi... L'homme du film continuait son massacre, il vivait son aventure... Très mauvais jeu d'acteur, qui plus est. L'avantage quand on est un tueur, c'est que l'on remarque très vite quand les acteurs sont mauvais pour incarner des assassins ou des psychopathes... Je devais faire attention. Ashley n'allait certainement pas me démasquer -après tout, qui pourrait faire tomber le masque au Ripper ?- mais ce n'était pas une raison pour que me repose sur mes lauriers... En prenant un cookie, je me devais de passer pour un humain normal.

- Très bons tes cookies !
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyMer 25 Déc - 18:06

Ca faisait presque depuis mon agression que je n’avais plus eu cette impression d’être « normale ». De ne pas être une victime, de ne pas être une blessée, ou une quelconque étiquette. Pour une fois, ce soir, je suis Ashley/Babyshambles, et j’ai invité un pote du net à passer la soirée à la maison. On parle de choses qu’on aime, je peux enfin être utile à quelque chose en lui expliquant différents trucs sur lesquels j’ai bossé pendant mes moments de pause entre mes cours. J’ai fait des cookies, on a bien mangé, tout va bien, et je me sens calme. Normale.
J’avais presque oublié ce que ça voulait dire, ce mot. Ou plus précisément, ce que ça représentait, dans ma tête, d’être normale. De ne pas sursauter au moindre bruit. De ne plus penser à ça. De ne plus en rêver la nuit. De ne plus ressentir ce sentiment horrible de savoir qu’on va mourir. De sentir qu’on est en train de mourir. De se battre pour sa vie. De hurler mais que personne ne réponde. Pour une fois, grâce à lui, mon esprit cassé, mon corps rafistolé me foutent la paix. Ils me laissent être moi, ou tout du moins un petit peu moi. Je me surprends à rire, à parler de conneries. Légère. Libre.

Pour continuer sa blague nulle, je réplique un petit « Partant de là, les américains ont du coca dans les veines et les canadiens du sirop d’érable ? T’en penses quoi ? » et je suis encore en train de rire pendant que j’installe le dessert et ce qui s’en suit. C’est alors que je vois qu’il a choisi un film d’horreur. Un truc que j’ai dû récupérer je sais plus où. J’en ai plus regardé depuis… et je suis pas super emballée, mais je veux pas passer pour une chochotte, et puis je suis pas seule. Je lui fais des yeux de chaton mouillé en espérant qu’il me prenne en pitié, et surtout, qu’il ne me trouve pas ridicule si jamais je me mets à flipper. Le début commence, sans trop savoir de quel type de film d’horreur il s’agit. Sauf que les héros sont aux prises avec un tueur. Un mec masqué avec un long couteau. Et tout commence à déraper.

Jarod passe gentiment son bras autour de mes épaules, comme un grand frère envers sa petite sœur. Les premières minutes, je prends sur moi. J’essaie de me résonner, de me dire que c’est seulement un film, du cinéma, des acteurs… de démystifier le truc. Sauf que le premier mort arrive. Mes mains se mettent à trembler, et mon cœur s’emballe. J’ai de plus en plus de mal à regarder l’écran, et la plupart du temps, j’ai le regard vissé sur mes genoux, sur mes mains. Mais chaque hurlement me fait sursauter, et ma respiration se fait de plus en plus rapide.

Sauf qu’il se met à parler. Je sais qu’il veut bien faire, qu’il essaie de me rassurer, de me montrer que c’est pas grand-chose. Sauf que c’est pire. Il me parle du sang, d’autant de sang qui peut sortir d’une artère, qu’il a raté une veine. Des flashs reviennent. Je me revois. Je me revois ce soir-là, je me revois, en train de me tenir le ventre, et de sentir ce liquide chaud et visqueux qui coule d’entre mes doigts. Je me retrouve la sensation de froid que j’ai ressentie alors que j’étais en train de partir. De mourir. J’ai survécu parce qu’il avait raté une artère, justement. Et je me retrouve à vivre mon cauchemar. Une demi-heure avant, j’étais encore tellement heureuse de me sentir libre pour la première fois, et là… là c’est pire. J’ai l’impression que je commence à manquer d’air. Je repousse la couverture et bredouille maladroitement une excuse.

Je… désolée. Je pensais que… j’y arriverai pas. Dé…désolée.

Je file vers la salle de bains, ne prenant même pas le temps de fermer la porte, et je me laisse retomber au sol, le front contre mes genoux, et des sanglots de plus en plus forts agitent mes épaules. Je lutte pour respirer, pour me calmer, me balançant doucement d’avant en arrière, les mains serrées contre mes tempes.
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyVen 27 Déc - 14:56

Elle était mal à l'aise. Je le sentais à son coeur qui battait beaucoup plus vite, à sa respiration presque râpée, un chien qui vient de sprinter sur cinq cent mètres avait la même fréquence de respiration et des battements de coeur. Le film était pourtant irréaliste, raté, le sang mal fait, les entailles non respectées... Intérieurement je soupirais. Un jour, il faudrait faire un film d'horreur où le tueur, l'équipe de tournage et les maquilleurs se sont tous renseigné sur les façons de tuer auprès des professionnels du crime. Voire même, tourner un film sans effets spéciaux, un vrai meurtrier, de vraies victimes... On aurait alors des films réalistes... J'imaginais déjà le caméraman filmer un vrai meurtre... Elle s'excusa rapidement avant de foncer vers la salle de bains. Je fermais le film, soupirant intérieurement de soulagement. A voir une telle aberration j'allais avoir envie de tuer pour montrer comment on tue... Elle ne s'était pas précipité dans la salle d'eau pour soulager sa vessie, son intestin ou pour rendre son poulet aux épices. Je l'entendais trembler. De froid ? De peur ? J'ignorais ce qu'était la peur... Elle sanglotait. Je me postais derrière la porte pour mieux l'entendre. J'entendais tout d'un coup un bruit métallique. Quelque chose qui était tombé sur le carrelage... Une brosse à dents ? Non. Un rasoir ? Non plus... Ce bruit là, je le connaissais. C'était un couteau. J'entrais doucement, sans faire grand bruit avec la clanche de la porte. Je me laissais fondre à ses côtés, la main dans ses cheveux. Je voulais ma voix rassurante, bienveillante, vive mon don de comédien... En même temps était-ce vraiment de la comédie ?

- Ashley... Ne t'en fais pas, il ne t'arrivera plus rien de mal, ça va passer, c'est une crise post-traumatique, ça arrive parfois aux victimes, c'est normal, ça ira...

Déformation professionnelle. Ce n'était pas vraiment le moment de penser à ça, comme ça... Je pourrais faire preuve d'humanité et saisir le couteau pour l'achever, comme un cheval ayant une patte brisée qu'on ne peut ressouder. D'abord, pourquoi avait elle un couteau dans sa salle de bains ? J'avais déjà constaté qu'une batte de base ball se trouvait près de la porte, je voyais un couteau dans une pièce qui d'ordinaire n'en requiert pas -je dis bien d'ordinaire car dans la mienne, j'ai régulièrement besoin de mes outils de "travail de nuit"-. Le Code devrait faire l'impasse pour les innocents qui veulent mourir au lieu d'être aussi cruel et de ne me laisser tuer que des criminels... En lui répétant inlassablement que rien ne lui arrivera, j'empoignais le couteau. Bonne prise en main, moyennement affûté, très bonne pointe... Ce n'était pas un couteau pour couper de la chair humaine. Une très bonne lame de cuisinier pour couper de la viande tendre déjà desossée. Il se rattrappait sur sa pointe pouvant bien poignarder... Elle s'était jeté dans mes bras pour me serrer contre elle. J'avais la pointe de l'instrument de mort à quelques centimètres de son dos... Une petite poussée et elle ne souffrirait plus... N'aurait plus peur... Jarod... Fais-le, pensais-je. Rend-lui service, épagne la ce supplice, poursuivais-je dans ma tête... Je reposais finalement la lame sur le carrelage, murmurant un clair et net

- Non... Tout se passera bien...

Je lui caressais les cheveux, toujours. Je la sentais trembler comme une feuille... Répétant toujours "C'est fini" à son oreille. Je lui murmurais que tout se passerait bien. Plus d'un aurait dit que je me répète. Mais je ne voyais pas quoi lui dire d'autre. Je n'allais pas lui promettre ouvertement de traquer son agresseur et l'executer de la manière la plus bestiale qui soit, à savoir la façon du Ripper... Je ne voulais pas qu'elle sache que son ami du net et élève de hacking est celui dont tout le monde parle dans Whitechapel comme l'Ombre qui tue les ombres, comme le Punisseur du crime de sang, comme l'incarnation de la peur et de la mort... Comme FromHell... Le Ripper... J'étais les ténèbres dans ce monde de lumière... Mais intérieurement je me jurais de faire mon enquête pour retrouver cette ordure qui avait fait bien plus que la tuer, à savoir la faire vivre dans la peur... Je serai sa lumière. Dans ses rêves les plus noirs. Je sentais qu'elle revenait peu à peu à elle, plus calme. Je lui offrais un baiser sur le crâne, en supposant que cette convention sociale relativement chronophage lui fasse du bien, la réconforte, la rassure... Elle me regardait dans les yeux et dans un sourire que je voulais vrai, je brisais le silence autour de nous.

- Tu veux que je soie près de toi ce soir, pour te rassurer ?

J'espérais qu'elle refuse. Je ne pouvais pas faire de recherches sur un inconnu avec son ordinateur, elle le verrait dès son réveil. Mais paradoxalement, je ne pouvais pas la laisser là, seule... Cruel dilemme... Être libre pour traquer ou être occupé pour assister ? C'était à elle de choisir. Nous restions sur le carrelage, à genoux tous les deux, dans la mesure où je ne souhaitais pas qu'elle se lève pour finir par s'écrouler à cause de ses jambes en coton, de ses sueurs froides qui pesaient sur son front... Je pris mon mouchoir de soie avant de le passer sur son visage. Je me doutais qu'elle n'allait pas me répondre tout de suite, bien que je la voyais essayer de bégayer quelque chose.

- Ne t'en fais pas, Ashley... Prend ton temps, je ne pars pas tout de suite. Tu as besoin de moi et je t'assisterai jusqu'au bout, tu as ma parole.

Jarod Anderson. Secrétaire juridique le jour. The New Ripper la nuit. Je n'étais ni l'un ni l'autre ce soir. J'avais un nouveau visage, une nouvelle identité. FromHell, l'ami de Babyshamble... L'ami d'Ashley Wyatt... Mais FromHell était bien proche de mes deux autres identités... J'étais l'intermédiaire entre les deux... Je reprenais une forte enlaçade rassurante alors qu'au fond de Jarod, du Ripper et de FromHell brûlait le même désir : Jarod voulait être bienveillant, FromHell voulait aider son amie et le Ripper voulait tuer... Veux-tu jouer, agresseur écervelé et inconscient que ta mort est proche ? Moi, oui. Nous oui. Je veux jouer. Nous voulons jouer. Et d'avance... Tu as déjà perdu...
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptySam 28 Déc - 15:00

Je déteste. Je déteste quand je n’ai plus le contrôle. Je déteste quand ma tête dit une chose, et mon corps une autre. Je déteste être faible et impuissante. Je me déteste, depuis cette putain de journée. Déteste ce que je suis devenue. Ce que je ne peux plus faire. Je déteste ne plus être normale. Je déteste être une victime. En quelques minutes, une poignée de secondes, ma vie a totalement basculé, et je ne gère plus rien. A part peut-être de décider d’en finir moi-même avec tout ça. Mes ongles s’agrippent aux coutures de mon jean, alors que je lutte pour aspirer chaque bouffée d’air. Je me revois, pétrifiée dans cette ruelle, luttant pour ma vie, la douleur, mes mains pleines de sang, la buée devant ma bouche, les flocons de neige qui tombaient doucement sur le trottoir avant que je ferme les yeux. Encore et encore, comme un cercle salement vicieux. Mais à un moment quelque chose me fait sursauter. Un contact. Quelqu’un passe sa main dans mes cheveux, et me parle doucement. Je reviens un petit peu à la réalité, me rappelle qu’il était là, avec moi, ce soir, et qu’il assiste à ce spectacle. J’ai honte, honte de réagir comme ça, honte de ne pas contrôler ça, honte qu’il me voie comme ça. C’est déjà un miracle qu’il se soit pas barré en courant…

Depuis son arrivée, depuis mon retour, j’avais toujours essayé de montrer une image de moi souriante, survivante. Pas faible et bonne à enfermer comme maintenant. Je ne voulais pas qu’on me plaigne, pas qu’on ait pitié de moi. Jarod se rapproche de moi, continuant à me caresser les cheveux, et murmurant encore et encore que ça va aller. Comme une chanson, avec sa voix douce. Chacune de ses phrases, chacune de ses caresses me ramènent un petit peu vers le monde réel. Ses paroles m’apaisent, et je peux à nouveau ouvrir mes mains, bouger la tête, respirer plus librement. Au début, mes mains se posent sur les siennes, que je serre, comme une ancre, comme un naufragé avec sa planche de bois. Et quand enfin je peux bouger, quand enfin ces images horribles arrêtent de tourner en boucle dans ma tête, mon premier réflexe est de me rapprocher de lui, de poser mon front contre son torse, et d’agripper son pull. Ses bras se referment autour de moi, et je le crois quand il me dit que rien ne se passera ce soir. J’ai l’impression d’être une noyée qu’on a repêchée du fond de l’eau, et qui reprend doucement ses esprits.

J’aurais… j’aurais préféré qu’il me tue… j’aurais préféré ne… ne pas être obligée de vivre tout ça… d’être…bloquée ici… Peut-être que je ne pourrais plus jamais sortir… Rester…là sans plus jamais voir le soleil ou sentir la pluie… plus jamais…

Et il me répond de façon catégorique « Non ». Je lève timidement mes yeux rougis de larmes vers lui, sans trop comprendre. On dirait qu’il a décidé que j’irais mieux, que je n’aurais plus peur, et je suis bluffée de voir que… ça marche. Je hoche doucement la tête et il se recule de quelques pas pour me faire face. Il sort un mouchoir de sa poche, et m’essuie doucement le visage. Bon sang je dois être horrible. Et pourtant il fait ça gentiment. Avec un sourire d’encouragement, une bonté touchante dans le regard. Le tissu est bizarrement fin, et doux. Je sais même pas en quelle matière c’est. Je ferme les yeux, je me laisse faire, et quand il a terminé, je me force à lui accorder un sourire timide. Mes mains sont toujours sur les siennes, comme pour me raccrocher à lui. Comme si j’avais peur de replonger si il rompait notre contact.

M… merci… je… suis désolée de t’…t’avoir imposé tout ça. Je… je suis vraiment con… flipper à cause d’un film de merde… J’ai pourri ta soirée… Alors je vais pas te pourrir ta nuit. T’as… t’as déjà fait beaucoup. Vraiment. Plus que beaucoup de gens que je connais. Mais je t’en voudrais pas si… si t’as eu ta dose de cas psychiatrique et que tu …veux tirer un trait.

Il reste encore quelques secondes près de moi, puis m’aide à me relever une fois que je me sens d’attaque. J’ai de nouveau envie de pleurer, mais de reconnaissance, cette fois. Je le vois pour la première fois, il ne me doit rien, et pourtant il est là, avec moi, depuis je sais pas combien de temps, à s’inquiéter pour moi et à me réconforter. Qu’un connard ose encore dire que les relations sur internet sont un truc illusoire. Ce type, en une soirée, a fait plus pour moi que la plupart des gens que je considérais comme mes amis… Et sans rien demander. Le retour du karma pour l’aide que j’ai donnée en hack, faut croire.

Je… merci. Je voulais… voulais vraiment qu’on passe une bonne soirée. Je suis désolée. Je peux t’emballer le reste des cookies si tu veux, histoire que t’aies pas tout perdu…

J’arrive à le persuader que je suis assez fatiguée pour arriver à dormir seule, et au pire, je prendrai un somnifère ou deux. Après s’être assuré que je vais bien, je le raccompagne à la porte. Et ça me fend un peu le cœur de le laisser partir. Ce qu’il a fait ce soir l’a rendu spécial à mes yeux, même si je me doute que de son côté, il a juste envie de se barrer de chez moi le plus loin possible.

Je pense pas que tu vas vouloir me revoir un jour mais… je voulais te dire merci. Avant mon… ptit pétage de plomb, c’était… la meilleure soirée que j’ai passée depuis… depuis. Pour la première fois j’avais l’impression d’être normale. Grâce à toi. Et ça a pas de prix donc…

Je le force à embarquer le reste des cookies, et profite du dernier calin qu’il me fait avant de disparaître dans l’obscurité du couloir. Je referme doucement la porte, et mets le verrou en soupirant. Mes nerfs m’ont lâchée et je suis épuisée. J’espère que ça me fera dormir ce soir. Il est même pas minuit quand je termine de ranger la vaisselle, et je vais me mettre en pyjama. En retournant dans la salle de bains, je vois mon couteau par terre. Celui que je garde en cas d’agression à la « Psychose ». Il a dû tomber pendant mon pétage de plomb. Je le range au-dessus du pommeau de douche, me brosse les dents et file au lit.

Pendant les jours qui suivent, je suis vraiment heureuse d’avoir de nouveau de ses nouvelles. On s’envoie des mails à la con, des vidéos avec des chatons qui tombent dans des baignoires, ou des iguanes qui pètent dans l’eau. Le genre classe, mais qui en même temps, fait du bien. Ce type est une perle, et c’est cool qu’il veuille continuer à garder contact. Le matin du cinquième jour, je reçois un coup de fil. Etrange, j’en reçois pas des masses. Je décroche, et après une conversation rapide, repose le combiné, avec un sourire comme j’en ai jamais eu depuis des mois. Jarod. Il faut que je le prévienne. Et tout de suite. Mon cœur bat à cent mille, au point d’avoir du mal à écrire mon texto. Il est celui avec qui je veux partager ça, même avant mes parents. Et tout en reprenant mon fixe pour prévenir ces derniers, je garde un œil sur l’écran du portable pour attendre sa réponse. Ce soir, on aura quelque chose à célébrer.


Babyshamble



C’est parce que t’as pas désactivé le protocole WAP, NOOB!

Tu devineras jamais ce que je viens d’apprendre ! Ils ont arrêté le type qui m’a agressée ! Si tu veux passer à l’appart, on va fêter ça ! Tu l'as bien mérité! ;-).


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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyLun 30 Déc - 17:14

Remerciements. Elle me remerciait alors que je ne faisais pourtant pas grand chose pour avoir sa gratitude. Elle ne voulait pas que je reste, prétextant qu'elle allait pourrir ma nuit. Foutaises. Ca ne me dérangeait pas de rester, la preuve était que je lui ai proposé sans qu'elle n'aie eu à penser à me faire cette requête. J'étais un psychopathe, mais j'avais mis une veste de psychologue pour ce soir, un peu en express. Elle était mal et je l'avais aidé. Volontairement, machinalement. Comme si je me sentais obligé de le faire... Non... Pas "obligé"... C'était quoi le mot...? Qu'importe. Ce mot me reviendrait. Elle m'avait suggéré de prendre le reste des cookies que l'on avait pas mangé, qu'on a pu manger parce qu'elle allait mal. Je n'étais pas convaincu du fait qu'elle cherche à me rassurer pour me congédier. Elle enveloppait les cookies dans un tupperware avant de me la donner. Trop aimable. Une fois à la porte, j'en profitais pour la prendre une dernière fois dans mes bras, sentant un coeur un peu plus rassurer battre... Si seulement le mien pouvait ressentir les mêmes émotions qui sortaient de son coeur... Elle ferma la porte avant de la verrouiller à double tour alors que je m'enfonçais dans le long couloir, descendant les escaliers lentement, assurément, lumière éteinte. Mes pas sonnaient dans la cage d'escalier jusqu'à ce que j'ouvre la porte avant de m'évanouir dans les ténèbres de la nuit.

Les cheveux dans le vent glacé, je me déplaçais jusqu'à chez moi. Qu'est ce qui m'était arrivé dans cet appartement ? J'étais passé voir une "amie" du net pour paraître bon, gentil, être un vrai ami, regarder un film avec elle, partager un repas et quelques cookies... L'assister dans une crise d'angoisse suite à son agression... Être en colère à cause de son agresseur d'un côté car il était un incompétent fini, de l'autre car il s'en était prit à ma mentor de hacking... Et je mis un temps avant d'accepter le fait que je voulais remplacer le terme mentor de hacking par amie... Je sentais les pans de mon long manteau noir flotter dans l'air et le vent frapper mon visage alors que mes pieds me portaient fièrement vers mon studio. En sortant les clés de ma poche et en ouvrant la porte, je ne cessais pas de penser à elle. Je me jurais de la venger, punissant son agresseur jusqu'en Enfer... Les yeux cernés, je me regardais dans le miroir. Un sourire en coin, je me mis à mon ordinateur, me retenant d'envoyer un mail à Ashley pour lui dire que j'étais bien rentré chez moi et préférant ouvrir le dossier de la plainte de mon amie sur le serveur de la police... Peu d'informations, je ne pouvais pour l'instant rien faire. Je mordais dans un cookie en analysant la moindre miette pouvant me mettre sur une piste. Un nom, une photo, un suspect, même un éventuel témoin... Les biscuits au chocolat me boostaient pour le retrouver. Une pâtisserie d'une infinie douceur préparée par une âme en mille morceaux déchirée, à l'instar de la mienne. Dans le fond, elle et moi, faisions tous les deux quelque chose de bien... Elle, elle cuisinait les cookies comme personne, les meilleurs que j'avais mangé en vingt cinq ans. Quant à moi, j'éradiquais les criminels. Nous faisions tous les deux du bien alors que notre innocence était souillée... Comme les notes d'une symphonie, mes recherches se suivaient les unes derrière les autres. Toujours rien de sûr. Un suspect qui aurait été apperçu par un témoin ivre mort et possiblement drogué. Avis peu crédible. Il aurait tout aussi pu bien voir un éléphant rose faisant du tricycle en plein milieu de Buckingham Palace. La description ne correspondait pas vraiment au physique du suspect. Mais ce n'était qu'une question de temps, Jarod... Tu allais le retrouver et l'éliminer... Pourquoi éliminer quelqu'un qui n'avait pas tué sa victime ? Je me le demandais. Rentrait-il dans le Code ? Anne ne m'avait jamais dit quoi faire dans cette situation. Je pense que comme moi, elle ne se doutait pas qu'un jour, je tuerais pour quelqu'un et non pour moi... Je ne comprenais plus rien, mais qu'importait. J'allais finalement dormir au bout de plusieurs heures de réflexion...

Le lendemain matin, première chose que je faisais en me levant était de regarder mes mails, les textos reçus pendant la nuit. Rien. J'envoyais un message à Ash', prenant de ses nouvelles. Convention sociale inutile et chronophage ? Je n'étais pas sûr, pour le coup... Vraiment pas. Ca avait son utilité, pour une fois... Elle allait vraissemblablement mieux. De ce qu'elle disait, du moins. On avait passé pas mal de temps à discuter par messages. Des conversations d'amis du net, comme d'habitude. Sauf que là, il y avait ce petit truc en plus qui faisait qu'on était un plus proches. S'être vu une fois. Et pourtant, je me sentais bien après ce moment. Relativement étrange pour quelqu'un comme moi... Une journée de plus en moins, sans tuer, sans traquer, aucun indice de plus...

Jour de travail. J'arrivais au cabinet. Nouveaux dossiers. Merveilleux ! Des affaires en phase d'être jugées... Avec de la chance, j'allais trouver le dossier qui m'intéressait, avec de la chance... Je devais avoir la chance de trouver le dossier de l'affaire Wyatt... Kim et David étaient au thé, ils discutaient fort. J'allais les voir plus tard. D'abord, observer mes nouveaux suspects... Bingo... Une qui allait être contente ! Le suspect semblait être le bon, il répondait au profil de l'agresseur. Rien n'était cependant sûr... Savait-on jamais... Brian Fowler...J'allais me renseigner plus tard. En attendant, faire la paperasse. J'allais rejoindre mes collègues, prendre un gateau, un thé, être disponible pour eux... C'est alors qu'un message sur mon téléphone m'enleva de ma conversation avec les deux avocats. Ashley. Elle avait apprit pour Fowler. Je souriais, elle m'avait invité.

- Chers amis, ce soir, je sors, donc pour les heures sup', on repassera !
- Ah, ça s'est bien passé ta soirée avec ton amie de longue date, Jarod ?
- Assez, oui, nous avons parlé du bon vieux temps, mangé, bu, regardé un film... Bref, voilà !

Je pris le soin de ne pas divulguer le nom de mon amie. Je serais vite suspendu si on savait que je fréquentais une victime. Fabrication de preuves, quand on est secrétaire juridique est d'une facilité aussi enfantine que faire un fond de veau pour un cuisinier ou tuer un homme dans un combat étyllique pour un tueur en série... La journée s'était bien passé. J'avais prit le temps d'aller acheter une boîte de Quality Street avant de mettre sur ma clé USB le dossier d'Ashley. J'allais pouvoir m'en servir chez moi pour le traquer... Et l'éliminer. Le Ripper allait une nouvelle fois frapper. Mais cette fois, c'était pour quelqu'un d'autre que lui, que moi. J'ignorais pourquoi exactement, mais j'en ressentais le besoin. Je répondais à son message avant de me mettre en route pour aller chez elle


FromHell



Hey !
Je suis content qu'on l'aie arrêté, ça pourra t'aider à sortir de chez toi.
Je suis en route pour arriver chez toi. Je frapperai trois fois et sonnerai une fois histoire que tu saches que c'est moi =)




Il était temps d'aller la voir. J'allais dans son quartier avant de monter. Une fois que l'escalier fut monté, je sonnais une fois avant de frapper trois fois avec pour virgule son nom prononcé de façon interrogative.

- Ashley ?

Je frappais à nouveau trois fois et rebelote. "Ashley ? " Une nouvelle fois, après mes trois coups, je l'appelais. Intérieurement je souriais, content de pouvoir opérer dans les plus brefs délais. Oh oui, je me sentais en joie. Etrange pour quelqu'un comme moi, mais qu'importe. Je voulais profiter de passer une nouvelle soirée en compagnie d'une amie, armé de ses chocolats préférés qu'elle avait l'habitude de manger quand on faisait nos soirées hacking... Elle finissait par ouvrir la porte. Avec un sourire je l'enlaçais et prenant presque mes aises, entrais dans son appartement. Elle avait fermé la porte et quand je m'assis sur le canapé, la question fut posée.

- Alors, heureuse de le voir en phase d'être condamné ? Oui, je suis au courant, j'ai reçu son dossier au bureau ce matin... Ha ha ha, je suis content pour toi !

Et pourtant, intérieurement je souhaitais qu'on le relâche afin que le Ripper frappe à nouveau... Oh non, messieurs les policiers, Fowler est à moi... Fowler est au Ripper... C'était à moi de le tuer... S'il était en effet le coupable, ce que j'allais vite savoir une fois que j'aurai accès à mon PC pour faire mes recherches sur ma proie...
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Ashley Wyatt
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyMar 31 Déc - 10:45

J’ai souvent repensé à Jarod pendant les jours qui ont suivi notre première rencontre. Putain, tu parles d’une première rencontre. Au lieu de me la jouer gentille, et de tout faire pour qu’on passe une bonne soirée, j’ai pété un plomb et je suis partie dans une crise d’angoisse monumentale. Et là où il m’a surprise, c’est qu’il est resté. Pas juste sur le canapé à continuer le film parce qu’il voulait connaître la fin, nan. Il est resté avec moi. C’était la première fois qu’on se voyait, et pourtant il a passé je sais pas combien de temps à genoux sur le carrelage, à côté de moi, à me caresser les cheveux, à me rassurer, à me calmer, à me dire que ça allait aller. Je ne m’attendais pas à ça. Il n’a rien demandé en retour, pas en reproche. Il a juste été…là. Et par ce geste, cet acte totalement désintéressé mais tellement précieux pour moi, il s’était automatiquement classé au rang des personnes les plus importantes pour moi. Enfin… j’avais aussi peur de ne plus avoir de nouvelles une fois qu’il aurait franchi le pas de ma porte. Qu’il ait été gentil sur le coup, mais qu’il n’ait pas envie de devoir jongler avec une nana fêlée de la cafetière… Je peux comprendre que ça en refroidirait plus d’un…

Le truc con, je l’avais forcé à prendre mon reste de cookies, histoire qu’il ne reparte pas avec le goût amer d’une soirée de merde dans la gorge, la sensation d’avoir perdu son temps. Mais j’avoue qu’un sourire pub dentifrice s’étale sur mon visage quand je vois qu’il m’a envoyé un sms pendant la nuit. Il n’a pas totalement coupé les ponts. Il ne me trouve pas totalement tarée. Je soupire de soulagement avant d’esquisser une danse de la victoire totalement ridicule. Je m’en fous, c’est pas mes figurines de Hulk ou Captain America qui iront cafter. Nos journées sont ponctuées de mails, de textos et de papotage via Skype ou sur nos forums habituels. Un partie de moi revit un peu, comme une plante desséchée qu’on aurait enfin arrosée. Et c’est lui le premier que je préviens de l’arrestation de mon agresseur. Nouvelle danse de la victoire, et je me retiens difficilement de pleurer de joie.

Je me dis que ça y est, maintenant que ma menace est derrière les barreaux, je peux enfin sortir. Je m’habille, passe mon manteau qui a pris la poussière et mes converse, et je descends dans le hall. Sauf qu’après deux mètres dehors, le même bourdonnement, le cœur qui s’emballe, les sueurs froides… C’était trop beau… ma délivrance sera pas pour aujourd’hui on dirait. Tant pis. Si tu peux pas aller à la fête, amène la fête à toi. Heureusement, les boulots confiés par Mycroft paient bien, et me laissent de quoi me faire livrer ma bouffe, et tout ce dont j’ai besoin par internet. Manquerait plus que je manque de faim. En parlant de faim, je veux faire quelque chose de spécial, en plus de ce que j’ai déjà prévu. Je remonte, appelle ma mère pour avoir la recette de sa tourte à la viande et à la bière, commande ce qu’il faut, et je skype avec elle pour qu’elle m’aide dans la préparation du dîner. Je bricole une petite salade pour l’accompagner, et après ça je file me préparer. La dernière fois, c’était mon appart qui était sur son 31, ce soir je veux que ce soit moi. J’ai envie d’être jolie pour lui, de montrer que je suis une vraie fille qui peut mettre autre chose que des jeans troués et des tshirt « Bazinga ! ». Je me rends présentable, passe une petite robe bleue simple avec des ballerines, et me maquille un tout petit peu. J’ai tout juste terminé quand on sonne à la porte. J’attends qu’il utilise notre code secret, avant de foncer pour ouvrir, après avoir jeté un œil au Judas. Je sens que j’ai les joues roses, et mon cœur s’est un peu emballé. Il entre, m’accorde un sourire à faire fondre un iceberg avant de me prendre quelques instants dans ses bras, et de s’installer sur mon canapé. Je souris de voir qu’il fait comme chez lui, qu’il est à l’aise chez moi.

Je le rejoins après avoir cherché deux bières, vraiment contente qu’il soit là. Avec moi. Pour partager cette nouvelle de dingue.

T’as pas idée… un salaud en moins dans les rues ! Ah ouais, c’est ton cabinet qui s’occupe de l’affaire ? Tu peux pas mettre un tampon « A perpétuité » sur le dossier ? Je suis soulagée t’imagines pas et en même temps… Mais tout est pas gagné. J’ai essayé de sortir, ce matin, sauf que j’ai pas pu… Je pensais que le savoir à l’ombre suffirait … Ca finira bien par se régler un jour ! Enfin, j’espère…

Je chasse ces pensées noires pour me reporter sur le cadeau qu’il m’a apporté. Des Quality Street. Encore une fois il s’est souvenu d’un de mes péchés mignons. Je ris doucement en posant mes yeux sur lui.

Oh c’est trop gentil ! Ca fait une éternité ! Eh dis-moi, tu fais quoi pour les trente prochaines années ? Nan parce que si tu continues à me gâter comme ça je vais plus te laisser partir ! En tout cas je crois que le dîner est prêt. Tu viens ?

J’ai voulu faire bien les choses, et que ce soit un vrai dîner. La bouffe chinoise à même la barquette, affalés sur le canapé était très sympa, mais ce soir on célèbre. Je nous ai installés à la petite table ronde qui est dans un coin du salon, près de la cuisine, et il y a tous les couverts, un bol de salade, une corbeille de pain, une bouteille de vin et même une bougie. Je ramène la tourte chaude du four, et lui demande de la couper, en lui avouant qu’il est sûrement plus doué que moi avec un couteau.

J’espère que t’aimeras, c’est une recette de ma mère, du Pays de Galles… Je viens de là-bas !

On papote un peu de tout et de rien jusqu’à ce que nos assiettes soient terminées, et après avoir débarrassé, je viens près de lui et lui tend un sachet de papier. Il me regarde sans trop comprendre, avant d’ouvrir le paquet enveloppé de papier cadeau à l’effigie des Avengers. Je retiens mon souffle, lisant son visage alors qu’il dévoile le roman graphique V pour Vendetta que je lui ai pris. Ses yeux glacier se posent sur moi, me demandant des explications.

Ce que t’as fait l’autre soir… c’était juste génial. Personne s’était donné autant de mal pour… me calmer. Faire que j’aille un peu mieux. Tu me fais du bien, et… je voulais te remercier. Vu ton pseudo je me suis dit que tu connaissais le roman d’Alan Moore, mais je savais pas si tu connaissais celui-là. C’est juste une tuerie, ça devrait te plaire. C’est une édition dédicacée…

J’attends de voir comment il va réagir face à mon cadeau, et qu’il ne trouve pas ça trop nul…
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptySam 4 Jan - 9:21

Installé sur le canapé, puis rejoint par Ashley qui tenait deux bières, je lui adressais un sourire amical. J'ouvrai ma boisson pour y boire une gorgée quand elle avait commencé à parler. En effet, elle était heureuse de savoir que Fowler, son présumé agresseur, avait été arrêté. Le procès n'aurait pas lieu avant un temps, le système juridique était tellement long et imparfait, qu'heureusement qu'il y a des gens comme moi pour que l'on gagne du temps... Plus le temps passait, plus à l'intérieur de moi, je voulais qu'il échappe à ce système. Il était ma proie et non celle de la police. Je mettais un point d'honneur à le punir moi même... Je poussais un rire quand elle me demanda si je pouvais le condamner à perpétuité... Oh ma chère Ashley, si tu savais... J'allais être bien plus gentil... Ma pauvre Ashley, même ton agresseur neutralisé, tu es toujours prisonnière chez toi... Je suis désolé que tu ne rentres pas dans le Code, je veux t'épargner toute cette peur, ce mal être... Elle était optimiste, elle savait que tout rentrera un jour dans l'ordre... Je ne pus que sourire à son discours plein d'espoir.

- Ah, malheureusement, je suis secrétaire, pas avocat, ni juré, ni juge -ni bourreau, pensais-je-, si j'avais eu la possibilité de choisir sa condamnation, j'aurai choisi réclusion à perpétuité aussi... Ne t'en fais pas, tu finiras par sortir un jour ! Il faudra que tu ailles au procès après tout...

Après une petite plaisanterie de sa part, elle m'avait invité à passer à table, à prendre un bon repas en sa compagnie. On allait fêter sa presque renaissance. Elle m'avait demandé de couper une tourte, prétextant que je suis certainement un meilleur utilisateur du couteau qu'elle, dixit celle qui a une lame dans la salle de bains et certainement aussi sous son oreiller et dans presque tous les tiroirs. Equipée de l'arme et non du savoir de la manier, quelle ironie... Elle ne savait pas à quel point elle avait raison ! J'ai vu s'éteindre un sacré nombre d'âmes depuis près de dix ans que j'ai revêtu le manteau du Ripper, je n'allais pas être arrêté par une tourte à la viande ! Je pris un couteau et d'un coup sec, l'enfonçais dans la surface du plat. Quand je poignarde quelqu'un en général, à ce moment là, je frappe près de l'estomac... Je coupais la tourte proprement, lentement... Le poumon droit... Le délicat fumet de la viande à l'intérieur de la tourte me mit l'eau à la bouche. Elle était scindée en deux... L'estomac... Je devais me calmer, la façon que j'avais de couper une banale tourte était digne d'un boucher coupant sa viande minutieusement. Par chance, je savais cuisiner, j'avais une excuse prête au cas où... Le repas fut servi. Sa recette venait du Pays de Galles en me disant qu'elle était Galloise. C'était bon à savoir pour contacter sa famille pour le procès... Le premier morceau en bouche, je ne pus empêcher quelques petits applaudissements, complimentant son oeuvre.

- Un vrai régal, tu fais quoi les trente prochaines années ?

Faisant suite à sa blague passée, je me mis à rire en continuant mon repas. Notre conversation était intéressante, entre blagues, sourires et regards qui se croisent, le repas se passait très bien... Elle s'était mise à débarrasser la table après notre repas. En bon invité, je l'assistais, rangeant dans le frigo le restant de salade et les couverts dans l'évier. Elle s'éclipsa un temps. Je m'assis alors sur le canapé à nouveau... Ah, Fowler... Je pensais à lui longuement, voulant au plus vite le mettre à mort... Il hantait mes pensées, le bougre, j'espérais de tout mon coeur qu'on le relâche...

Elle revint avec un paquet cadeau représentant les Avengers de la Côte Est... C'était un paquet bien fait, sans faux plis, un vrai travail chirurgical... Je découvris alors un exemplaire du comics d'Alan Moore V pour Vendetta... Ah, dommage, Ashley, des rares romans graphiques d'Alan Moore que je possède, V pour Vendetta en fait partie... J'ouvrais le livre avant de constater finalement qu'il a été gribouillé... Dédicacé... Je posais mon regard sur le sien, lui demandant alors une explication à ce cadeau rarissime... Un cadeau de remerciement pour ce que j'avais fait pour elle. Je n'attendais pourtant rien...

- Ah en effet, je possède un exemplaire de V pour Vendetta, mais la mienne n'est pas dédicacée ! Je te remercie beaucoup, vraiment... Mais t'as pas honte ? Mettre dans un emballage des Avengers qui sont de Marvel un comics de DC ? Ha ha ha !

En effet, tout amateur de comics qui se respecte sait ne pas faire la bourde qu'on ne met jamais du DC et du Marvel dans le même sac. J'ai déjà vu par le passé un fan qui cherchait dans un rayon des albums de Green Lantern et qui est tombé sur un des numéros de Spiderman, j'ai cru qu'il allait faire une crise cardiaque, le pauvre... Mais j'imagine que les mordus de comics ne sont pas tous comme ça. Je plaisantais et elle riait de bon coeur. Elle en avait sûrement besoin...

- Ca me donne une idée, tiens...

Oui. J'avais une idée pour quelqu'un. Pour soigner quelqu'un... La pluie qui frappait Londres depuis quelques minutes m'avait suggéré alors quelque chose... J'attrapais par la main Ashley avant de la tirer dehors, dans le couloir. Sauf qu'au lieu de descendre vers la sortie, je montais vers le toit... Elle ignorait sûrement ce que je voulais faire, mais après tout, si c'était un moyen de lui faire vaincre sa peur du dehors, il fallait l'essayer. Le sourire aux lèvres, je voyais Ashley qui semblait s'inquiéter...

- Ca va aller !

J'arrivais alors à la porte menant au toit... Je l'ouvrais en grand avant de la bloquer avec mon pied. Le vent soufflait, la pluie tombait, il faisait légèrement froid... Elle savait ce que je voulais lui faire faire... Avec un sourire et une voix que je voulais chaleureuses, je lui adressais la parole calmement en lui tendant la main.

- Tu te rappelles quand Evey sort de sa fausse captivité faite par V ? On va faire pareil !

Je lui faisais se souvenir de sa culture personnelle, en effet, j'étais sûr qu'elle avait lu le livre... Je la vis avancer timidement sur le sol du toit avant de regarder avec moi le ciel noir en proie à un climat tout ce qu'il y a de plus "romantique"... Je levais les bras avec elle. C'était un bon début pour sa guérison. Elle commençait à retrouver sa liberté... Et le comble dans tout ça, c'était que ce soit moi qui l'aide à faire ça, moi, un psychopathe ayant tué plusieurs fois, quelqu'un qui n'a pas d'émotions, quelqu'un... Qu'au fond je n'étais pas entièrement... Je me surpris à aller vers elle et, en l'enlaçant par derrière, murmurais à son oreille d'une chaude voix bienveillante

- Tu as fait un grand pas en faisant ça, Ashley... Tu peux être fière de toi.

Je la libérais de mon étreinte en me demandant encore ce qui m'a prit de la prendre dans mes bras et la regarde dans les yeux, la nuit et la pluie pour seuls témoins et décors...
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Ashley Wyatt
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyDim 5 Jan - 18:48

Comme la première fois, tout se passe bien. Et en plus, avec l’angoisse de la découverte, de la première rencontre, les choses sont plus faciles. J’ai l’impression qu’on a fait ça des dizaines de fois, le fait qu’il vienne dîner ici, qu’on papote comme si on se connaissait depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Je ne suis pas un grand cordon bleu, mais il a l’air d’apprécier la recette de ma mère (merci Skype pour le cours de cuisine en ligne), et éclate de rire quand il me demande ce que je fais pendant les trente prochaines années. Même si une toute petite partie de moi, pendant un instant, se dit qu’elle aimerait bien les passer auprès de lui, ces trente prochaines années. Parce qu’il me fait du bien, il me fait rire, il me calme… il me fait me sentir normale, ou presque. Et il est beau à en avoir mal aux yeux. Mais je chasse vite cette idée à la con. Qu’est-ce qu’un mec comme lui, qui peut avoir qui il veut, irait s’emmerder avec une tarée comme moi, qui ait un pet au casque. Alors j’utilise l’humour, comme d’habitude.

Bah à ton avis ! Toujours ici, tellement obèse qu’on pourra plus me sortir par la porte, et que mes fesses auront fusionné avec le cuir du canapé !

Puis le repas s’achève, il m’aide à débarrasser, et je lui ordonne de s’asseoir le temps que je cherche son paquet. Après ce qu’il avait fait, je devais marquer le coup, montrer à quel point ce qu’il avait fait m’avait touchée, aidée… Et une idée en amenant une autre… Heureusement qu’à Londres on trouve de tout… Je suis près de lui, comme une gamine qui attend un compliment de son maître d’école. J’espère que ça lui plaira… Je trouve qu’il y a rien de pire qu’un cadeau raté. Voir la personne en face se forcer à sourire, à dire qu’il aime… Le papier se déchire, son regard analyse l’objet qu’il a entre les mains, il l’ouvre, le feuillette, sans rien dire. Merde. Mais remarque l’autographe sur la première page, l’effleure du bout des doigts en fronçant les sourcils, avant qu’un de ses sourires magnifiques éclaire son visage et qu’il pose les yeux sur moi. Mon cœur bat un petit peu plus vite, et surtout, je me sens plus légère. Soulagée. Et j’éclate de rire quand il fait une blague de puriste sur l’emballage.

Eh, tu vas pas commencer à chipoter hein ! Et puis « Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse », comme dirait je sais plus quel poète français ! Mais oui, t’as raison, c’est un vrai sacrilège. Sauf que je l’ai reçu déjà emballé et que j’avais pas le temps de refaire un nouvel emballage… En tout cas je suis contente que ça te plaise. C’est une légende urbaine de croire que tous les geeks aiment la même chose !

Je le vois qui pose l’album sur la table, lève le nez vers moi et me dit qu’il a une idée. Je fronce les sourcils, sans trop comprendre ce qui m’attend. Il se lève, m’attrape par la main, et se dirige vers la porte d’entrée. Mais il veut faire quoi ? Je me laisse guider, ayant juste le temps d’attraper mes clefs au passage avant de claquer la porte, et je le suis dans le couloir. Il sait très bien que je peux pas sortir de l’immeuble, alors ? Il inspecte les portes, en pousse une, mais je ne vois pas laquelle, tout est dans le noir. Des marches. On monte ? Pourquoi est-ce qu’il veut monter ? On grimpe encore et encore. Troisième, quatrième, cinquième étage. J’ai du mal à le suivre, j’ai perdu l’habitude de faire de l’exercice, à part l’heure de wii sport que je m’oblige à faire tous les matins. Je lui demande encore une fois où il m’emmène, ce qu’on va faire, mais je n’ai droit qu’à un sourire mystérieux, et à sa main qui serre plus fort la mienne, comme pour m’encourager. On arrive ensuite devant ce qui semble être un cul de sac, une porte verrouillée. Le toit. Alors c’est là qu’il veut m’emmener ? Mais y’a rien là-haut ! Il donne un violent coup d’épaule et la porte cède. Une violente bourrasque mélangée à de la pluie me fouette le visage avec la violence d’une gifle, et me fait reculer d’un pas. C’est alors que j’entends Jarod m’expliquer son plan. Il est fou ! Le seul truc qui lui passe par la tête c’est de rejouer une scène de bouquin ? Nan mais sérieusement ? En plus il fait moche et froid. Je reste sur le pas de la porte, sans trop savoir quoi faire, et il m’attire vers lui, vers l’extérieur. Oui on est sur le toit, et alors ? C’est alors que mes yeux se posent sur la ville autour de moi. Je l’avais presque oubliée. J’avais presque oubliée que mon univers ne se limitait pas aux autres murs, et à ce que je voyais de mes fenêtres. Tout scintille, comme une rivière de diamants de différentes couleurs, posée au sol. L’air froid me réveille, me rappelle que j’ai un corps, tout comme la pluie. La vie, la vraie vie se rappelle à moi, me rappelle que je suis humaine, que je sens, que je peux éprouver des choses. Je me sens si petite, et en même temps j’ai l’impression de redécouvrir un nouvel univers. Un pas, puis un autre. Je réapprends à marcher comme je réapprends à sentir. La pluie, le vent, la vie autour de moi, je l’avais oublié… Je sens mes poumons se remplir d’un air glacé, la pluie rouler sur ma peau. Ma respiration se fait plus rapide, et je sens que des larmes perlent au coin de mes yeux, et je ne fais rien pour les retenir. Je n’avais plus eu l’impression de me sentir aussi vivante depuis… depuis que ces quatre murs me servent de prison. Je lève le visage vers le ciel, en fermant les yeux. Je me fous de mon maquillage qui coule, là, maintenant, c’est comme si on avait repoussé ces murs, si on les avait explosés. Pendant un temps, avec le tonnerre qui gronde et le vent qui hurle, j’ai l’impression d’être libre. De pouvoir enfin faire ce que je veux, aller ou je veux. De ne plus être prisonnière de mon cerveau qui déconne et de ma peur qui bloque tout. Mes sanglots s'intensifient alors que je suis de plus en plus trempée. Et je m'en fous.

C'est comme si je venais de naître à nouveau, de respirer pour la première fois. La sensation de l'eau sur ma peau, l'eau de pluie. Le vent si froid... tout ça je l'avais oublié, protégée dans mon cocon. Chaque roulement de tonnerre est comme un putain de coup de défibrilateur qui me ramène là où j'avais oublié d'être, un choc d'adrénaline. J'étais comme en hibernation et il m'a réveillée. Lui, ce type rencontré sur internet, qui a débarqué l'autre soir, m'aidant à vaincre une crise d'angoisse, et maintenant il me libère, au moins symboliquement. Et dire que j'ai vécu ici depuis deux mois sans savoir que je pouvais me réapproprier un peu de liberté, un peu de monde extérieur, en montant quelques marches. Lui l'a su. Lui l'a fait. Je ne sais pas pourquoi il fait ça, et ce qu'il cherche en le faisant. Il m'a juste sauvée. Il m'a juste montrée une porte là où je ne voyais que des murs lisses. Un premier pas dehors. Et mes lèvres s'entrouvent pour laisser passer un gémissement d'abord, puis un cri, un cri qui se répercute, court sur les toits mouillés, un cri de rage et un cri de victoire, une façon de dire au monde que je suis là. Et que je compte bien ne pas me faire oublier dans mon trou. Je vide mes poumons, les mains agrippées à la rembarde rugueuse.

Je sursaute alors que je sens des mains qui se posent sur moi, des bras qui m'enserrent. Et sa voix, sa voix douce qui murmure à mon oreille. Mon coeur s'emballe, et je ris et je pleure en même temps. Il y a un million de sentiments contradictoires qui se bousculent dans ma tête, mais j'ai surtout un sentiment de paix qui me gagne. De fierté. Une victoire. Une victoire sur moi, sur ce qui déconne, une victoire sur celui qui m'a agressée, sur celui qui pensait me tuer, et qui l'a fait un peu, en quelque sorte. Il a perdu, j'ai gagné. j'ai respiré l'air frais, j'ai revu le monde. Je n'y suis pas encore retournée, mais je sais que je le ferai. Et pas toute seule. Pourquoi cette idée? Ce truc de dingue? Je doutais de moi-même, alors que lui était sûr de lui, et encore plus, sûr de moi, sûr que je le ferai, sûr que ça m'aiderait. Je hoche doucement la tête, mes cheveux trempés collant à mon visage souriant. Je dois avoir une tête affreuse, avec mon maquillage qui a coulé, mais je vois plutôt ça comme des marques de guerre. Je me suis battue, contre moi. Et j'ai gagné. Il me relache et je me tourne face à lui. Je ne sais pas ce qui me pousse à faire ça, mais j'ai l'impression d'exploser, de ne plus rien contrôler, alors je pose mes mains sur sa chemise, aussi trempée que ma robe, et je pose mes lèvres sur les siennes.
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyDim 12 Jan - 8:40

Après une boutade que j'ai fait et le rire qui en résultait, Ashley cherchait à manifester sa gratitude à mon égard. Pourquoi, exactement ? Après tout je n'avais pas fait grand chose. Il fallait avouer que la moindre petite attention peut être vue comme un grand geste pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude d'en recevoir. S'en suit alors une citation de la part d'Ashley. Un poète français... J'avais moi même un doute sur l'identité de ce dernier et tentais alors de donner les noms qui me venaient en tête.

- Baudelaire... A moins qu'il ne s'agisse de Musset..? Aaah, j'oublie toujours lequel des deux a dit ça... Mais tu as raison de me le dire, celui qui a fait le paquet devait être un mauvais stagiaire qui n'y connait rien à l'univers des comics ! Ha ha !

Ce n'était pas très drôle de taper sur l'ignorant, mais une convention sociale stipule que relever les erreurs d'un individu est intéressant et un sujet de conversation amusant. Ce n'était pas mon cas, je ne savais pas rire du malheur des gens pour avoir moi même eu un passé des plus sombres. N'allez pas croire que je cherche la pitié des gens, non...

On montait les escaliers menant au toit... Un paysage digne d'un film, la pluie qui martelait son visage, le vent qui faisait virvolter ses cheveux bruns... Elle levait les bras avant de rire, crier, hurler, comme un cri de victoire... Elle avait réussi à faire le premier pas pour être totalement libre. Je savais qu'elle n'allait pas sortir faire ses courses demain, mais elle avait déjà remporté une belle victoire. Peut être même la plus belle victoire qu'elle n'a jamais eu jusqu'à maintenant... J'affichais un sourire. Je savais qu'elle sortirait victorieuse de ses démons et de ses tourments incessants... Son maquillage avait coulé. Mais qu'importe, qui pour la juger sur son image actuelle ? Je la trouvais belle. Elle avait le visage d'une gagnante, une victorieuse... Trempée également. Ses blessures de guerre lui donnaient encore plus de force, de courage... Elle saisissait ma chemise avant d'approcher son visage du mien... Je compris...

Ses lèvres froides et mouillées effleurèrent les miennes avant de s'y presser tendrement. Comme quand on pose ses lèvres sur un esquimau la première fois, je sentais de la douceur, de la fraicheur. Ce n'était pas désagréable. Froid mais pourtant chaud de par son souffle qui passe par sa bouche pour se loger dans la mienne. Comme si elle venait de m'envoyer son âme, je me sentais rempli de nombreux picotements. Dans tout mon corps, d'une... Indescriptible sensation à la fois de puissance et de faiblesse. L'Amour ? Non, ce n'était pas possible. Elle ne pouvait pas être tombée amoureuse de moi. Je refusais de le croire. Physiquement, ce n'était pas possible. On ne s'était pas suffisament vu pour ça. De la gratitude. Ca ne pouvait être que ça. Oui... Juste de la gratitude et un excès de joie... Ca ne pouvait pas être autre chose. Et pourtant je sentais son coeur battre comme celui de l'adolescente fleur bleue qui lit un roman d'amour impossible...

Je me sentais à la fois bien comme quand ma lame avait à sa pointe l'âme de quelqu'un que je venais de tuer, mais je me sentais aussi... Faible, comme si je sombrais dans des eaux troubles et noires. Mais au fond de moi dans cette image métaphorique se posait une question. "Avais-je envie d'apprendre à nager ?" Pourquoi cette question ? Ca n'avait aucun sens. Mais après tout, le baiser représente l'amour... L'Amour est-il logique ? Moi, Jarod Anderson, alias le nouveau Jack the Ripper, me sentais comme poignardé, éventré par ce que je ne connaissais que des livres, des films ou des dires de mes collègues... Ca n'avait vraiment aucun sens... Et en plus, tout ça était de l'ironie la plus ironique que l'on aie pu imaginer. En voulant faire exprès, personne n'aurait fait mieux... Mes mains réagirent pour se poser sur ses épaules. Elle semblait si bien... Et en même temps, quelque chose au fond de moi me disait "Mais pourquoi te poses-tu des questions quand une femme t'embrasse de la sorte ?" Et... C'est vrai ça... Pourquoi ?

Moi qui avais jusqu'à ce moment les yeux ouverts, je finissais par les clore. Comme si d'une certaine façon, c'était un calmant à ma folie meurtrière... Un calmant légal... Qui comme si tout d'un coup dans la nuit au fond de moi arrivait l'aube au moyen d'un coup de tonnerre... Oui... Le Tonnerre de l'Aube... Je prenais une profonde et calme respiration avant de lui rendre son baiser... Lèvres contre lèvres, sous une pluie torrentielle, bousculés par un vent déchaîné, sous le ciel de la nuit... Comme si l'on était en fait en dehors du temps.

La lune ronde et belle qui avait l'habitude de me voir la nourrir de sang me regardait. Mais qu'importait, ce soir je n'étais pas FromHell, je n'étais pas le Neo Ripper... J'étais Jarod. La meilleure couverture consistait à être le plus infaillible possible... Et même si à la base, cette idée qui me venait d'Anne était de loin celle qui m'enchantait le moins, cette nuit, j'étais heureux. Oui, heureux. Heureux de me dire qu'en fait qu'un psychopathe tel que moi pouvait être aimé par quelqu'un... J'avais l'impression que cette lune qui m'avait vu grandir et devenir celui que je suis aujourd'hui avait laissé place à la lumière éclatante du soleil... Je n'avais jamais vraiment ressenti la lumière du soleil sur mon visage, mais le sien... Ces yeux au maquillage coulant, au sourire un peu crispé, mouillé par la pluie et les larmes... C'était en quelque sorte lui, mon soleil...

Mais ce baiser... Ce baiser là... Qu'impliquait-il exactement, pour les personnes comme Ashley, qui pouvaient comprendre le sens de cet acte pourtant qui paraissait si... Simple, si bête, si facile... Mais en même temps si compliqué pour moi... En dehors du plaisir que me procurait ce toucher de lèvres, il y avait quelque chose à faire, à respecter, comme si ce contact relativement intime était la signature ou le coup de tampon sur un contrat passé entre deux personnes... La seule chose que je pouvais lui promettre -malgré que je ne lui dirait pas afin de ne pas la choquer- était que je punirai son agresseur par l'eviscération... Une belle promesse, non ? C'était ce que j'avais de mieux à lui offrir de toute façon. Je n'avais pas de sentiments. Enfin, c'est de la sorte que je me suis toujours vu, c'était donc ainsi ma façon de penser... Mais en fin de compte, peut être que je faisais fausse route ?

Je mettais au bout d'un long moment fin à notre baiser, les mains toujours sur ses épaules, mes lèvres se détachèrent des siennes, malgré elles, malgré moi. avant que je la regarde dans les yeux... Je lui adressais un large sourire...

- Excès de joie, cette conduite était... Tout à fait normale venant de quelqu'un qui sort d'une phase de syndrome post traumatique...

Et malgré ce moment qui semblait si parfait, si bon, je lui parlais encore de la sorte... Peut être était-ce parce que je voulais le croire ? Etait-ce un masque de plus à me mettre sur le visage afin que je reste seul ? Même moi, j'ignorais ce que je pensais, pourquoi je lui avais dit quelque chose d'aussi bateau, d'aussi... Je n'avais pas de mot pour décrire à quel point tout ça était grotesque. Ma conduite, les sentiments censés être inexistants chez moi qui finalement existent mais qui existent possiblement de façon superficielle... A des moments, être un psychopathe sans émotions, ça avait la possibilité de servir... Mais là, non. Je devais me ressaisir. Je poursuivais ma phrase.

- Tu as fait un très grand pas sur le chemin de ta guérison. Bravo, Ashley, tu as réussi là où beaucoup d'autres auraient échoué. Je suis fier de toi et tu peux l'être aussi !
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Ashley Wyatt
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyLun 13 Jan - 17:29

Ce soir je renais, ou tout du moins un peu. J’ai gagné une victoire sur moi, sur mes démons, sur ce qui merde dans ma tête. Sur lui, qui m’a empêchée de vivre normalement depuis plus d’un mois. Un mois coincée entre quatre murs. Une prison avec du papier peint à fleurs et des figurines Avengers. Avec cette escapade, avec cette sortie, il m’a redonné une chose : de l’espoir. L’idée de croire que je pourrais vraiment sortir. Que je pourrais mettre les pieds dans mon quartier, de boire un café dans le parc, avec un bouquin. De flâner le long de la Tamise. Et plus important, de retourner en cours, croiser des gens, faire des choses tellement banales qu’on ne réalise à quel point elles sont géniales qu’une fois qu’on les a perdues. Revoir les paysages du pays de Galles, retourner dans la maison de mes parents, retourner au stade avec mon père… tout ce que ne pensais plus pouvoir faire. Jamais.

Je ne retiens ni mes larmes et mes cris, car c’est comme si j’avais hiberné tout ce temps. Je m’étais contentée de survivre au lieu de vivre, et maintenant j’ai un espoir. Grâce à lui. Ce mec à qui je dois tout et qui ne me demande tout. Cette rencontre, fruit du hasard qui a changé ma vie. Le fait que je sois amoureuse de lui au point de vouloir me faire jolie quand il vient me voir, d’essayer de lui faire plaisir… Il m’a sauvée. Sauvée des autres, sauvée de moi, de tout. Et sans réfléchir, je l’embrasse.

Pendant une seconde il ne fait rien, et cette attente, ce rien, est juste une torture. J’ai peur qu’il ne m’envoie bouler, qu’il me trouve ridicule, et, pire que tout, qu’il ne veuille plus jamais me parler, et encore moins me voir. Il n’imagine pas à quel point ses visites ont été des bouffées d’oxygène, alors qu’il veuille tout arrêter à cause d’un baiser, ça me tuerait. Pourtant… pourtant il réagit. Ses lèvres répondent aux miennes, lentement d’abord, et tout ça se change en vrai baiser alors qu’il me prend dans ses bras. Tout est raccord avec la violence de ce que je ressens. Amour, fierté, liberté, victoire, entre le tonnerre qui gronde, les éclairs qui illuminent la ville, et la pluie qui nous glace. En même temps ça a un côté magique, un baiser de cinéma. Il était mon prince charmant, qui m’avait pas encore fait sortir de ma tour, mais qui essayait foutrement fort de le faire.

Il se détache de moi, on se regarde, on se sourit bêtement, moi des paillettes dans les yeux. Sauf que je déchante à la seconde où il ouvre la bouche. En gros, il ne m’a pas envoyée bouler parce qu’il est trop gentil pour ça, mais il me dit que ce baiser est une connerie, et qu’il vaut mieux pas y penser. Ne pas lui accorder de l’importance, comme aux conneries qu’on peut dire quand on est bourré. Aille. Mon cœur, qui une seconde avant était gonflé au point d’exploser dans ma poitrine, est maintenant écrasé par la poigne de fer de la déception. Plus dure sera la chute. Je me pince les lèvres et lui tourne le dos pour faire semblant de regarder la ville, mais c’est surtout pour qu’il ne voie pas mes larmes redoubler. Pas de joie cette fois, mais de déception. Je me suis tellement plantée, et rendue ridicule… Mais le pire, c’est juste qu’il ne partage pas mes sentiments. Bien joué… J’essaie au maximum de calmer les sanglots qui me reprennent en passant mes mains sur mes bras croisés, et je me dirige à petits pas vers la sortie, vers mon appartement. Fier de moi… on dirait un prof qui récompense un élève qui a bien travaillé… Alors que pour moi, c’était tellement plus ! Je bredouille timidement.

Je… je suis glacée… Je crois qu’il vaut mieux que je redescende…

Je retourne dans mon appartement et file dans la salle de bains. J’ôte mes fringues trempées, les laissant traîner par terre, et je croise mon reflet. J’ai une mine affreuse, et je ressemble à un panda. Pas étonnant qu’il n’ait pas voulu de toi ma fille… Pathétique. Je me glisse sous la douche pour cinq minutes d’eau brûlante, et j’enfile un bas de jogging et un pull large avant de revenir au salon, m’essuyant les cheveux avec une serviette.

Tu peux prendre une douche si tu veux… Mon frère a laissé quelques fringues ici quand il est venu, elles devraient t’aller. Tu vas pas rentrer trempé comme ça… Je te ramène ça et je vais nous faire un thé…Ok ?

Il entre dans la salle de bains et je lui tends un jean propre et un pull avant que la porte se referme. Mon cœur bat comme un fou alors que je me repasse encore et encore le film de ce qui s’est passé, la vidéo de mon échec cuisant. T’es même capable de faire fuir le seul qui veuille bien t’aider… Je sursaute en entendant le « bip » du micro-ondes et ramène les deux tasses fumantes sur la table basse, avec une assiette de cookies, comme il m’a dit qu’il les avait aimés, luttant au maximum pour ne pas me remettre à pleurer.
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyVen 24 Jan - 8:27

Elle s'était tourné vers la ville après ma phrase. Je craignais qu'elle aie mal interprété mes paroles... Je sentais une étrange aura de malheur, de tristesse sur ce toit glacé, dans la nuit froide et la pluie qui prenait une saveur plus de mélancolie que de purification... Je sentais qu'elle allait mal et indirectement par ma faute. Amoureuse ? Je sentais ce qu'elle pouvait ressentir... La pluie glacée qui martelait mon visage me la faisait voir de façon floue, le froid eut raison de son courage, la faisant alors redescendre dans son appartement. Le tonnerre grondait, la pluie criait, le vent hurlait tout autour de moi, comme si j'étais dans le chaos depuis qu'elle était partie... Je levais la tête vers le ciel noir, les gouttes de pluie me frappant le visage et au passage, m'arrachant une larme. Une larme. Une banale goutte d'eau produite par le corps suite à une... Emotion ? Je ne pouvais pas les ressentir. Du moins... Depuis que mon innocence fut perdue, jamais je n'ai pu en éprouver... Mais ce soir, seul dans la nuit, dans la pluie, dans le vent, avec la lune pour témoin, j'ai atteint un état que jamais je n'avais ressenti et encore moins exprimé. Mes talons frappaient le béton du toit, me portant jusqu'à l'antre de la brune...

Ashley m'avait proposé de prendre une douche. Comment refuser ? Il suffisait de lui dire un clair et calme "non merci" mais après ça, je ne voulais pas lui dire non. A dire vrai, je ne voulais clairement pas lui dire non... Je me retrouvais dans la salle de bains, torse nu, mon corps que le commun des humains pouvait qualifier de bien bâti, bien musclé, sans cicatrices -heureusement d'ailleurs, dans la mesure où j'avais une couverture infaillible- . Je me regardais dans le miroir. Qui voyais-je ? Moi ? Ou le Ripper ?

Une douche chaude, de l'eau brûlante qui coulait avec force sur ma peau nue et pâle réchauffait mon corps rafraîchi par le vent nocturne. J'étais pris dans une longue, voire même interminable réflexion... Ce sentiment que j'avais cru percevoir chez Ashley... La première fois de ma vie que je pensais ressentir quelque chose. Le micro ondes de la cuisine avait bipé. Le thé était prêt. Je sortais de la douche, me séchant rapidement et mettant le pantalon et le pull du frère d'Ashley, de sorte à ne pas me montrer nu devant elle.

Silencieux comme une ombre, je sortais de la salle de bains, arrivant dans le salon, puis sur le canapé. Ashley évitait de croiser mon regard, je le sentais. Et moi alors ? Moi aussi, malgré moi, je fuyais ses yeux noisette dont je m'en voulais d'en avoir éteind les étoiles qui quelques minutes plus tôt, brillaient de mille feux ardents comme la lame d'un couteau effilé à la lumière d'un lampadaire. Moi qui d'ordinaire me sentais comme libéré après avoir éteind la lumière dans les yeux de quelqu'un, me retrouvais à éprouver de profonds regrets. Je n'avais pas tué Ashley, j'avais détruit ce qui semblait être un de ses... Rêves ?

Prenant un cookie et ma tasse de thé, je constatais que l'ambiance était au point mort. Le hurlement du silence me mettait mal à l'aise, et sans doute qu'elle aussi était gênée... Je sentais qu'elle allait mal, par ma faute. Je tentais de rompre la glace, avec une tactique vieille comme le monde : Se confier.

- Tu sais, le problème ne venait pas de toi, mais de moi... Enfin quand je dis que le problème ne vient pas de moi c'est que je sors d'une rupture assez difficile, donc j'ai encore un peu de mal avec les démonstrations de sentiments... Enfin bref... Tes cookies sont toujours aussi bons, vraiment !

Mais dans quoi je me lançais ? Je lui mentais pour ne pas lui faire mal, ne pas la froisser... J'étais un bon menteur, un bon bluffeur, certes, mais étant donnée qu'elle a par le passé été victime d'agression, elle peut souffrir de paranoïa, bonne ni pour elle, ni pour moi... L'excuse d'une récente rupture n'était pas mauvaise et pouvait être plausible mais j'espérais qu'elle ne découvre pas le poteau rose. Et si elle découvrait qui j'étais ? Que dirait-elle ? Je ne voulais pas m'y risquer... Pas avant d'avoir exécuté Fowler si la justice ne fait pas son travail... Non. Fowler est à moi... Je posais ma main sur son épaule, me voulant rassurant auprès d'elle. Mais au fond, la rassurer de quoi ?

- Allez... Vois le bon côté des choses, tu es sortie, ce soir, tu as fait un grand pas en avant. Et ce n'est que le début, je compte bien te faire sortir de chez toi pour que comme avant tu puisses sortir à ta guise !
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyJeu 30 Jan - 19:14

C’est marrant comme parfois on peut vite se faire des illusions sur les choses et les gens. De vrais films, le genre de truc qui après coup, te fait penser ‘’Nan mais sérieusement ma fille, tu pensais vraiment qu’il allait te sauter dessus et te déclarer sa flamme ?’’ Ben ouais… ce baiser, je ne l’avais pas prémédité, pas prévu, mais je ne dis pas que j’en ai pas eu envie, et que je ne l’ai pas imaginé depuis plusieurs semaines. Il avait fait tellement pour moi, m’offrant son temps et sa présence, des choses qui pour moi, depuis mon agression, étaient mille fois plus précieuses que n’importe quel comic rare et hors de prix. Il m’avait un peu réconciliée avec moi-même, il m’avait fait prendre conscience que ma vie n’était pas terminée… Il m’apporte des cadeaux, me fait rire et me fait pleurer… Avec tout ça, comment ne pas succomber ? J’étais tombée en plein dedans… un beau béguin d’adolescente, qui aurait dû connaître son apogée là-haut, sur le toit. Le moment était parfait, nous deux seuls au milieu du monde, la pluie et l’orage, ma délivrance… et ce baiser. Me sentir dans ses bras, mes lèvres contre les siennes… quelques secondes parfaites avant que tout ne se casse comme un verre qui se brise. Deux phrases, quelques mots, une coupure dans mon cœur. Des illusions brisées. J’ai été tellement stupide. Comment un mec comme lui pourrait s’intéresser à une fille comme moi, si banale, si cassée… J’aurais jamais dû espérer quoi que ce soit, c’était couru d’avance… Je me réfugie sur le canapé alors qu’il est là, nu sous ma douche, à quelques mètres de moi. Je m’imaginais pas, en commençant cette soirée, passer par de telles montagnes russes émotionnelles.

Je bois une gorgée de thé, et lève les yeux en souriant doucement alors qu’il vient me rejoindre. C’est drôle de le voir comme ça, en pull et jean large, lui qui est toujours en chemise et pantalon noir d’habitude. Mais ça lui va pas mal. Enfin, il est tellement beau qu’il pourrait mettre un sac poubelle, ça serait la même chose. Il s’assied à côté de moi, prend sa tasse délicatement en s’installant en tailleur. Et j’ai cette horrible sensation que quelque chose s’est cassé. La complicité a fait place à la gêne, et c’est ce que je craignais le plus. On ne dit rien pendant plusieurs minutes, le silence seulement rompu par le tictac de mon horloge Captain America, au point que je sursaute quand je l’entends prendre la parole, et m’annoncer d’une voix douce le pourquoi du moment. Comme une fenêtre ouverte seulement quelques minutes, durant lesquelles il se révèle un peu, lui d’habitude si discret sur sa vie privée. Je le regarde, pinçant un peu les lèvres, hochant doucement la tête. Je me sens un peu mieux, parce qu’il y a une raison. Ce n’est pas un non franc et massif, plutôt un ‘’pas maintenant’’ qui me redonne un peu d’espoir. Mais pas trop, je n’ai pas envie d’éprouver ce que j’éprouve ce soir. Et je me retiens même de rire quand il passe du coq à l’âne et me parle de mes cookies. Putain, ce mec…

Je me penche pour reprendre ma tasse, et à ce moment je sens sa main sur mon épaule. J’ai l’impression d’être parcourue de petites décharges électriques, alors que je plonge mon regard dans ses yeux bleus. Mais là ce qu’il dit n’est pas aussi charmant. Je sens dans ses paroles un petit goût de « Bah fais pas ta chieuse, je t’ai envoyée bouler mais t’es quand même sortie hein, faut pas déconner » dans les grandes lignes. Heureusement que la suite est plus optimiste. Il se pose encore une fois comme mon chevalier servant, pourfendeur de mon agoraphobie. Pourquoi est-ce qu’il doit être aussi parfait ? Enfin… je murmure un léger « Merci Jarod… mais rien ne t’oblige à faire tout ça pour moi tu sais… »

Si seulement je savais ce qui lui passe dans la tête… Je termine ma tasse de thé, en échangeant quelques banalités. Il y a quand même quelque chose dont je dois lui parler, lui demander. J’inspire et murmure à peine, levant les yeux vers lui comme un chaton mouillé.

Jarod tu… tu pourrais venir avec moi au procès ?

On m’ôte un poids des épaules quand il accepte. Mes parents et mon frère sont loin, et c’est pas sûr du tout qu’ils puissent être là, avec moi, ce jour-là, et je ne supporterai pas d’être seule. D’ailleurs, il faut espérer que je puisse y aller, à ce putain de procès, que mes emmerdes se seront débloquées d’ici-là…

Merci… ça compte beaucoup. Je… toute seule, je pourrais pas. C’est… gentil merci.

On discute encore quelques minutes de tout et de rien, mais je sens que l’ambiance est plombée pour ce soir. J’étouffe un bâillement, et me redresse.

Je suis vraiment fatiguée, je pense que je vais aller me coucher… Merci d’être venu… pour tout…

Il termine son thé, enfile son manteau et rassemble ses affaires, avant de me prendre doucement dans ses bras dans le couloir. Je ferme doucement ma porte, m’y adosse, et plaque une main sur ma bouche pour étouffer les sanglots qui viennent agiter mes épaules avec violence.
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyVen 31 Jan - 23:04

Le silence. La situation passée avait jeté un froid glacial dans l'appartement d'Ashley. On buvait nos thés sans se regarder. Un malaise qui me mit pour le coup mal à l'aise. Comme si l'on était en dehors du temps, de l'espace, comme si l'on se trouvait dans l'antimatière... Après avoir brisé cette absence de bruit par la parole, c'était à elle de me répondre. D'un simple merci. Je n'avais pas à faire tout ça pour elle, je ne devais pas m'obliger. Mais qui lui parlait d'obligation ? J'agissais de mon plein gré...

- Tu sais, Ashley, Je n'agis pas par contrainte, j'agis parce que je le veux, parce que je... Enfin, parce que c'est ce que j'ai décidé de faire, tu es mon amie et tu as besoin d'aide...

Après cette déclaration de ma part, l'ambiance était légèrement moins tendue et on put converser à nouveau comme les amis que nous étions... Avant qu'elle ouvre la bouche pour formuler une requête à peine audible... Aller au procès avec elle... Le procès de Fowler, bien sûr que j'allais y aller ! Mon premier échange avec une de mes futures victimes... Je m'égarais dans mon esprit, me voyant la lame à la main, le sourire large greffé sur les lèvres, le couteau profondément planté dans son estomac... Oh j'aimais cette vision... Pas parce que cette dernière calmait mes pulsions, mais parce que j'avais l'impression de faire quelque chose non pas pour un, mais pour deux, ce que je n'aurai jamais pensé à faire quelques années auparavant... Sans le savoir, je changeais de façon de penser.

- Cette question n'a même pas à être posée, bien sûr que je serai là. Il est hors de question que je te laisse y aller seule. Et ne me remercie pas, c'est naturel. Même si m'avais demandé de ne pas y aller, je serais venu quand même... -Il faut bien que je voie l'accusé avant de le mettre à mort, pensais-je-Je suis secrétaire, donc je prend des notes du procès pour en faire un compte rendu à la fin -que je connais déjà, par la mort de l'accusé dans une ruelle, poignardé neuf fois et éventré, pensais-je à nouveau-

Notre conversation plus chronophage qu'intéressante se solda par un bâillement d'Ashley. Elle semblait en effet tourner de l'oeil depuis plusieurs minutes. Elle devait être vraiment fatiguée après avoir grandement sollicité son énergie mentale. Elle avait beaucoup avancé dans son chemin vers la guérison et j'avais l'espoir qu'elle aille mieux avant le procès. Je n'étais pas son psychologue, mais je savais m'y prendre avec elle... Du moins, c'est ce que je croyais, en tout cas. Elle m'avait remercié alors que je rassemblais le cadeau qu'elle m'avait fait ainsi que mes vêtements avant d'arriver sur le pas de la porte.

- C'était un plaisir d'être là pour toi, Ashley, vraiment. Et je le suis toujours, sois sûre que je t'aiderai autant qu'il m'est possible de le faire.

Puis dans une enlaçade, je l'embrassais sur sa joue. Elle ferma la porte alors que je lui souriais avec bienveillance. Je restais collé contre la porte, dans le noir, je n'avais pas allumé la lumière. Seul dans les ténèbres. La lumière derrière la porte contre laquelle j'étais. Je me tournais vers cette planche de bois avant d'y poser la paume de ma main. Elle était derrière... Je le sentais... Je la sentais surtout envahie d'un malaise... Mais que faire..? Partir ? Ou rentrer ? Que voulais-je faire ? Que ferait FromHell ? Que ferait Jarod ? Il rentrerait pour réconforter son amie...

Je posais la main sur la poignée de la porte. Le métal froid sur ma paume me rappellait celui de la lame de son couteau dans la salle de bains... Mais pourquoi penser à ça ? Rentrer, ou ne pas rentrer ? Bien sûr je voulais l'aider... Mais qu'est ce que je pouvais faire ? A ce moment là, j'étais pris alors dans un sentiment de culpabilité. La laisser comme ça, sans pouvoir rien n'y faire... Mais ce n'était pas ce qui me choquait le plus. C'était le fait d'éprouver des émotions depuis que je la vois. Cette fille pouvait changer ma façon de penser, et ça, ce n'était pas rien, surtout pour un psychopathe comme moi... Le poing serré sur la poignée, je décidais finalement de l'ouvrir, la sentir mal une seconde de plus était pour moi exclue. Je lâchais mes affaires dans le couloir avant de l'enlacer à nouveau. Elle était accroupie, mais qu'importait.

- Ne le prend pas mal, Ashley... Mais je n'ai aucune envie de te laisser seule dans ton état.


Elle avait son coeur qui battait fort, vite. Mais une chose était sûr, je n'étais pas près de partir... Il en était hors de question. Une amie qui a besoin de nous, jamais il ne faut laisser. Et je ne comptais pas lui laisser le choix. J'allais rester jusqu'à ce qu'elle aille mieux... Et qu'importe si ça devait prendre un jour ou deux, même une semaine... Elle tremblait comme une feuille dans mes bras alors que je la portais pour l'emmener dans sa chambre. Je marchais lentement, mais sûrement. Je la posais sur son lit avec douceur. Je lui tenais la main et je la regardais dans les yeux.

- N'essaie même pas de me dire de partir, tu vas tomber sur plus borné que toi...

Sur le ton de la plaisanterie, je posais ma main sur sa joue. Une main rassurante, un regard bienveillant, une épaule près d'elle pour qu'elle s'y appuie. Elle m'était précieuse. Je ne l'expliquais pas. Mais Carpe Diem...
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MessageSujet: Re: Love or Prison   Love or Prison EmptyJeu 6 Fév - 17:32

Je viens juste de me ridiculiser, et mes rêves de midinettes viennent d’exploser sur le sol comme un joli verre en cristal, aux débris scintillants et coupants. Mon cœur est entouré de barbelés qu’une main invisible s’amuse à serrer de façon sadique, alors qu’il est encore à côté de moi, à m’écouter et à me sourire. Je n’avais pas prévu qu’il me repousse, je n’avais rien prévu du tout. Enfin… si, dans ma tête, dans mes rêves, avec un baiser qui se serait fait dans un parc, ou au cinéma, enfin, le genre de situations normales que vivent les gens normaux. Mais je suis hors norme, isolée du monde et des gens depuis plusieurs semaines, presque deux mois, et ce type est une de mes seules fenêtres ouvertes sur le monde. S’il me repousse, s’il tire un trait sur moi, je signe mon arrêt de mort. Parce que seule, mon esprit fêlé, mon agresseur toujours dans la nature… c’est trop. Trop à gérer sans une épaule compatissante, et si cette épaule se barre… impossible, impensable. Je respire un peu plus librement quand il me confirme qu’il viendra avec moi au procès, qu’il m’aidera à affronter tout ça. Je sentirais presque un poids s’ôter de mes épaules s’il n’y avait pas le goût amer de la scène qui a eu lieu une heure plus tôt coincé au fond de ma gorge. Tout était si parfait, et il ne s’en est fallu que d’une seconde, d’un rien… Pourquoi j’ai fait ça ? Pourquoi je ne l’ai pas simplement pris dans mes bras, et je ne me serais pas retrouvée dans cet état…

Merci… merci beaucoup. Je ne connais pas grand monde à Londres, et certaines personnes que je pensais mes amis ont brusquement disparu de la face de la terre dès que j’ai eu besoin d’eux… Tu es un des seuls sur qui j’ai vraiment pu compter. Ca… ça compte beaucoup. Pour moi. Je sais pas ce que je ferais… si maintenant j’étais toute seule à affronter ça…

Le silence s’installe à nouveau, lourd, pesant, et je sens que je me mets à trembler de fatigue et de froid, malgré ma douche brûlante. D’une voix timide, je sonne le repli stratégique, parce que je n’ai pas envie que la situation s’envenime, ou ne devienne encore plus gênante. En parfait gentlemen il se relève, me serre doucement dans ses bras et dépose un baiser sur ma joue. Je ferme les yeux, et je profite de la seconde de chaleur de sa peau contre la mienne, de son parfum… Il se détache de moi, et la porte se referme en un soupir, comme si elle partageait ma peine. Ce que j’avais réussi à contenir tant bien que mal ressort à nouveau. Le passage d’un raz-de-marée d’espoir au trente sixième dessous ne s’efface pas en une seconde. Je m’en veux d’avoir fait ça, je m’en veux de l’avoir embrassé, alors que lui, visiblement n’est pas intéressé. Comme d’habitude… je ne suis pas le genre de fille qui rameute les foules. Et pourtant, pourtant… il est beau, il me fait rire, il m’écoute, m’aide et me réconforte. Il est mon grand frère, et c’est tout… je vais devoir me faire à l’idée que personne ne voudra de moi, j’ai l’habitude. Je lâche les rênes de mes sanglots, peut-être que de me fatiguer à pleurer me fera du bien…

Dans mon dos, je sens la porte qui s’ouvre, et je pivote sur moi-même pour qu’elle puisse s’ouvrir. Avant que je comprenne ce qui se passe, je le sens près de moi, je sens ses bras autour de moi. J’enfouis mon visage dans le pull moelleux que je lui ai prêté pendant quelques secondes, avant de sentir qu’il glisse ses bras sous mes jambes. J’ai à peine le temps de nouer mes bras autour de son cou qu’il s’est redressé et me porte doucement, comme une mariée. Sauf que je suis juste en larmes, laide à faire peur, et on est loin du plus beau jour de ma vie.

Jarod qu’est-ce que… ?

Ses pas vont jusqu’à ma chambre, et il me dépose doucement sur mon lit. Il s’assieds à côté de moi, le seul contact qu’on gardait était ma main dans la sienne. Je lève mes yeux baignés de larmes vers lui, sans comprendre. Et il me parle. Je ris entre mes sanglots, et pose ma tête sur ses genoux. Pourquoi… pourquoi est-ce que je ne pourrais pas lui plaire ? Tout serait si simple… Non, il est juste parfait, il n’est juste pas pour moi…

T’es fou… T’en as beaucoup des cas de nana complètement folle qui te séquestre jusqu’à pas d’heure ?

Ma voix n’est qu’un murmure enroué, amusée et émue en même temps de ce qu’il fait pour moi. Il me regarde avec un sourire à faire fondre un iceberg, sa main douce sur ma joue. Je pose ma main sur la sienne, souriant légèrement. Son contact me fait tellement de bien… comme si, à chaque fois, il me sortait de mon hibernation.

Tu peux… tu peux rester dormir tu sais… Pas… enfin… sur le canapé, si tu veux… ou avec moi. Le lit est assez grand… et promis, je ne tenterai pas d’abuser de ton corps…

Je préfère encore tirer un trait sur mes sentiments, mais le garder auprès de moi, plutôt que de le perdre de façon définitive. Il rit doucement, et j’entends ses chaussures qui tombent sur le parquet, avant qu’il ne se tourne pour glisser ses jambes sous mon épaisse couette. Il s’allonge derrière moi, son bras autour de ma taille, et je pose mes deux petites mains sur son bras. Je suis bien. Pour la première fois depuis que je suis là, je n’ai pas peur. Cette nuit, il est là, cette nuit, rien ne pourra m’arriver.

Bonne nuit Jarod…
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