Ce n'était définitivement pas une journée comme les autres. Cela fait trois jours exactement que Lazslo est en Europe de l'est, peu de détails suffisent pour cette mission, l'ordre de retrouver un certain Ivan dit « black teeth » règne dans l'esprit de l'agent. C'est un peu comme chercher l'homme invisible, deux jours qu'il n'a toujours pas dormis, tous les soirs, il est en mouvement, il suit ses indications à la lettres et découvre de jour en jour des données sur son trafic d'armes, le MI6 raffole de ces informations, mais ce qu'ils veulent, c'est la tête d'Ivan et si possible, le reste du corps qui va avec en vie. C'est dans la matinée que Lazslo fit la découverte la plus importante de ces jours jours, en discutant avec un sans-domicile, il a apprit qu'Ivan devait arriver dans la matinée pour récupérer des cartons, ce trafic passe pour un échange de camions, de la nourriture, c'est ce que lui explique le jeune blond. Lazlo confie rapidement l'information à ses chefs, rapidement, des autres anglais arrivent, des hommes en costume accompagnés de la police locale qui collabore sans broncher, ne pas avoir d'histoires, c'est tout ce qu'ils demandent, avec le dossier que le MI6 a contre Ivan, ce n'est pas eux qui vont avoir à payer quelque chose, ils n'ont pas à s'inquiéter. En quelques minutes, des coup de feux donnés, des cadavres, Lazslo se retrouve en face d'Ivan, son arme pointée sur son crâne. Mission réussie. Une heure plus tard, ils sont dans un jet direction la capitale anglaise. Lazslo a eu le temps d'offrir à son indic de quoi manger pendant un certain temps, pareil pour se loger. Rares sont les affaires qui finissent aussi bien, un élément inattendu qui permet de tout résoudre, c'est un peu comme un rêve qui se termine bien pour Lazslo, c'est à dire quelque chose qui n'arrive que très peu souvent. « Black teeth » va devoir répondre de ses actes devant les autres agents qui vont s'occuper de l'interrogatoire que Lazslo a gentiment refuser, ne voulant pas crouler sous encore plus de paperasse, déjà qu'il doit faire un rapport de ces trois jours passés à sa recherche, il a bien d'autres chose à faire que ça.

C'est vers vingt-deux heures que Lazslo arrive enfin à sa chambre d’hôtel, après avoir écrit le rapport sur sa première journée, les autres se feront dans la journée prochaine, ou dans la semaine, étant donné qu'il n'aura pas d'affaires en plus. Il a fait son cota et d'autres agents se feront une joie de le remplacer. Un peu de repos après tout ça ne peut que lui faire du bien, surtout qu'il n'a pas donné de ses nouvelles à Dorian. C'est un membre du gouvernement aussi, ça a été une très bonne chose d'apprendre qu'il y travaillait aussi, ils savent tous les deux le travail qu'ils ont, ils savent les risques etc et ils se comprennent pour le travail. Ils se sont rencontrés en boite de nuit et ça a très bien collé entre eux. Ils se voient, s'envoient des messages, discutent par e-mail, enfin, ça c'est surtout quand la collègue de Lazslo veut bien l'aider avec cette technologie dont Lazslo essaie de s'éloigner. Il doit être un des dernier à écrire ses rapports à la main dans tout le département. Il songe à user d'une machine à écrire pour le faire une prochaine fois, au moins, on ne critiquera pas sa façon d'écrire qui est semblable a celle à laquelle on pense en imaginant un médecin écrire. Enfin, Lazslo sort de la douche, serviette sur les épaules, il s'habille assez rapidement et décide d'aller faire une surprise à Dorian, celui-ci lui a laissé le double de ces clés pour une raison dont il est incapable de se remémorer. De toute façon, même sans ses clés, il aurait pu accéder à son appartement, il aurait simplement montré son badge au concierge. Un sac avec quelques affaires et de quoi cuisiner sur le dos, il traverse Londres pour se rendre chez ce qu'il appelle son amant. Il entre dans le bâtiment et se rend dans son appartement, heureusement, Dorian n'est pas là, la surprise sera donc parfaite. L'agent du MI6 pose son sac sur le canapé et tire les quelques affaires pour cuisiner qu'il dépose dans la cuisine, il allume les lampes, nettoie le cendrier du salon et décide de se mettre aux fourneaux, après avoir regardé dans les placard à la recherche de quelque chose à ajouter à sa recette. Son bonheur est rapidement trouvé. Espérons que son compagnon ne soit pas en colère de le retrouver chez lui comme ça, à l'improviste. Connaissant un minimum Dorian, Lazslo se doute qu'il a du sauter plus d'un repas aujourd’hui, alors il va le faire manger et quelque chose de bon. Le regard figé sur son livre de recette, lazslo manque de sursauter lorsqu'il entend la porte s'ouvrir, il est presque une heure du matin. L'agent se redresse et se met dans l'embrasure de la porte, un sourire sur le visage. « Dans l'après-midi, la mission s'est terminée plus rapidement que prévu. » Dit-il en gardant son sourire et en l'observant avec son air fatigué. Un rire s'échappe même de ses lèvres, il secoue la tête de gauche à droite avant de s'approcher de Dorian et de poser ses mains sur ses épaules. « Je suis bel et bien réel. Je ne suis pas une hallucination. Tiens, je vais te le prouver. » Il approche son visage du sien pour l'embrasser tendrement avant de le serrer dans ses ses bas un instant. Il en profite pour lui parler à l'oreille. « J'espère que tu ne m'en veux pas d'être rentré comme ça... » Il l'embrasse une nouvelle fois sur la joue et se recule. « Je te propose que tu ailles prendre une douche pendant que je termine le repas et après, je m'occuperai de toi. » Un air taquin sur le visage, il attend sagement sa réponse, les bras croisés sur son torse.

Le fait d'avoir pu fouiller -c'est un bien grand mot d'ailleurs, simplement regarder plutôt dirons-nous- dans les placards de la cuisine de son... Compagnon, Lazslo a pu se rendre compte que dans cette cuisine, bien qu'elle soit vraiment parfaite, on y trouve que très peu de choses pour faire un bon repas. La dernière fois qu'il est passé, il n'a pas eu l'occasion de regarder ce qu'il y avait dans les placards, ils avaient des choses bien plus intéressantes à faire que de se plonger au prochain repas à cuisiner. Le choix n'a pas été facile même si il a prit des choses avec lui. Ce soir, ça sera des pâtes, du citron et du saumon. Une improvisation parce que Lazslo n'a jamais fais un truc comme ça, enfin si, mais certainement pas de la même façon que ce soir. Après cette légère pensée culinaire, Lazslo retourne tous ses esprits sur Dorian qui comme lui tire une belle tête d’enterrement due à la fatigue, les deux hommes sont sur le même piédestal. Ils n'ont certainement pas eu les mêmes missions, mais elles ont toutes les deux été difficiles à vivre. Lazslo sait que Dorian n'a guère l'habitude de dormir correctement, c'est un peu la même chose pour ses repas, alors ce soir, il va faire un double coup, il va le faire manger et dormir. Certes, d'autres activités sont plus entraînantes à faire dans un lit, ou autre part -cf la douche- mais ce soir, il n'en est pas question, ce soir, ils doivent impérativement se reposer, dormir de longues heures jusqu'à ce qu'ils soient entièrement remis de leurs émotions. « Bien, on s'occupera tous les deux alors. La zombie-walk pour un autre jour... » Dit-il avec un haussement de sourcils, répondant à Dorian qui met un point d'honneur sur leurs conditions similaires. Lazslo ne sait pas ce qu'est la zombie-walk, enfin, il imagine exactement ce que cela peut-être, mais si c'est une référence à quelque chose en particulier, il ne sait absolument pas ce que c'est. Longtemps éloigné de la télévision, des séries etc... Il n'y connaît rien du tout. Ses références sont au point mort à ce niveau là. Monsieur n'a pas été habitué à regarder la télévision, ni à jouer à la console et encore moins à user d'un ordinateur. Il pourrait en casser un directement en essayant de faire des manipulations avec. Rien ne vaut le format papier, un stylo et des feuilles pour faire passer des messages et lire des nouvelles.

N'attendant guère plus comme réponse de Dorian, Lazslo s’éclipse dans la cuisine dès que celui-ci va prendre une douche. Certes, l'envie de le rejoindre sous celle-ci est omniprésent, mais ils doivent se reposer, ils auront largement le temps de penser à ça plus tard. Il l'observe s'en aller avec un sourire malicieux. De retour dans la cuisine, il se remet au fourneau, découpant des bouts de saumons et mettant l'eau des pâtes à bouillir. Le regard intrigué sur sa recette qui semble très simple, il se demande si ce n'est pas un piège. Plissant les yeux et relisant la recette, il n'entend pas le jet d'eau s'arrêter de couler et des portes bouger, Dorian est de retour. Sa douche a été du rapide, il prend ça pour quelque chose de bien. S'imaginant Dorian vouloir terminer au plus vite pour le rejoindre. « Rapide la douche... » Dit-il sans se retourner. Il sent la bouche de Dorian se coller dans son cou et des bras l'entourer. De son côté, il glisse sa main droite derrière le dos de son compagnon pour le caresser quelques secondes avant que celui-ci ne se recule. « Tu verras bien... C'est la première fois que je fais ça, j'ai l'impression que ça va être sympa. Mais au lieu de faire le curieux... » Pas le temps de dire autre chose, Dorian se recule doucement et va s'allumer une cigarette. Celui-ci fume certainement plus que Lazslo qui évite dans les appartements, sauf après avoir fais certaines choses, il secoue légèrement la tête surveillant l'eau d'un air distrait par son compagnon vêtu d'un simple t-shirt et d'un pantalon de pyjama. L'agent du MI6 sourit en coin et s'approche de lui pour lui voler sa cigarette et tirer dessus avant de la lui rendre, soufflant la fumée par ses narines, réfléchissant préalablement à la réponse à formuler après sa dernière question. « La mission ?... » Dit-il en pinçant cette fois les lèvres. « Plus rapide que prévue, comme tu peux le constater. » Sa présence le prouve. « Je pensais rester longtemps là-haut et je cherchais encore un plan quand un élément extérieur et intervenu a tout décanté, en gros, on a bouclé l'homme qu'on cherchait ce matin en l'espace de quelques heures et nous sommes rentrés ici. Du coup, la mission étant un succès, je suis en quelque sorte... En vacances, si on retire le dossier que je dois rédiger bien entendu... » Il croise ses bras sur son torse, observant Dorian, la tête légèrement penchée sur le côté « Et toi ? Est-ce une réunion qui est la cause de ton arrivée à cette heure si tardive ? » La réponse est certainement déjà dans la question, mais quand bien même, il a lui aussi envie de savoir comment ça s'est passé.

Lui piquer sa cigarette était un geste purement affectif, montrant quelque chose entre les deux hommes, comme quoi, ils sont capables de partager, même ses choses là, parce qu'il faut avouer que Dorian est possessif, surtout avec ses cigarettes, il a besoin d'en fumer et ça tout le temps, le pire qu'on puisse lui faire c'est de lui dire non, lorsqu'il en a envie. Il a tout de même de la chance d'avoir un amant qui fume tout autant, si ce n'est plus que lui. Lazslo a toujours eu besoin d'une certaine dose de nicotine dans le sang, si ce n'est pas ça qui le tue, ça sera une de ces missions, quoi que comme il l'a dit précédemment, il est en vacances. C'est une façon de parler d'un repos presque forcé, mais c'est un peu comme des vacances, il va vaquer dans les coins sans trop savoir quoi faire. Le cuisiner d'un soir hausse un sourcil, manifestement, il s'est clairement loupé sur ses prévisions du retard de son amant. Il lui piquer sa cigarette dans le cendrier, jette un coup d’œil à la cuisson et finit par reposer son regard dans le sien et de lui répondre. « Je vois. J'avais oublié que le gouvernement exploitait ses hommes. » Il lâche un rire léger, il est évident qu'il ne peut pas oublier une chose pareille parce que lui-même est exploité pour ce système là. « Plus sérieusement, je comprends... Je hais particulièrement les dossiers et je suis admiratif de t'entendre parler de ces trois jours avec ce nombre de dossiers si impressionnant... » Il cherche un peu ses mots et pince ses lèvres, ça sonne parfaitement clair dans sa tête, enfin. « Je ne supporterai pas vivre ce que tu vis. » Finit-il par dire avant que Dorian ne reprenne la parole et c'est là que ça devient intéressant. Dorian lui propose clairement de venir ici pendant ses vacances, même si il ne sera pas toujours là pour lui tenir compagnie. Lazslo n'en a que faire, Dorian fait un pas en avant vers la cohabitation et Dieu seul c'est que c'est un pas de géant et qu'il ne faut surtout pas le brusquer dans sa démarche, mais pourtant, l'envie de se jette dessus et de l'embrasser à pleine bouche pour le remercier est omniprésente, à la place. « J'en serai ravi, tu verras, je ne me ferai pas remarquer. » Il dit cela en mettant sa main sur le cœur, d'un air joueur. Lazslo a beau être un agent très réputé pour son calme, son autorité etc, c'est aussi quelqu'un qui aime s'amuser et qui a un certain humour, pas très évolué, certes, mais c'est tout de même cela. D'autant plus que taquiner Dorian a quelque chose de vraiment agréable et chaque occasion pour le faire et inratable. « J'arrête, c'est vraiment gentil de ta part. » Il s'approche de lui après avoir retiré la cigarette de ses lèvres pour l'embrasser très chastement. Il dépose ensuite la cigarette dans le cendrier et reprend sa cuisine d'un air détaché, alors qu'au fond, il jubile littéralement de savoir qu'il va rester ici. N'effrayons pas Dorian. « J'espère que ce que je fais va te plaire en tout cas... » Il glisse une spatule dans la poêle avant de baisser le feu et de s'occuper des pâtes. Une petite minute plus tard, il se retourne vers la moitié avec un sourire en coin. « On a dix minutes à tuer avant que le repas soit prêt. Tu as une idée pour nous occuper ? » Demande-t-il d'un air joueur, il le taquine bien entendu, il n'est pas question qu'ils aient des relations physiques, déjà qu'ils sont crevés tous les deux et dix minutes ce n'est vraiment pas assez pour quoi que ce soir. Lazslo aime le goût des choses bien faites et il adore prendre son temps, pour faire tout et rien. L'agent du MI6 reprend la cigarette du cendrier et termine celle-ci en quelques lattes rapides, il l'écrase et reposer son regard dans celui de son compagnon. Il s'approche doucement et passe sa main sur sa joue. « Tu m'as manqué. » Dit-il finalement. Rares sont les fois ou il s'autorise à le lui dire comme ça, mais à chaque mission, on ne sait jamais clairement ce qu'il peut se passer, alors, il peut bien le lui dire une fois de temps en temps.

Spoiler: