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 Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné

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John H. Watson
John H. Watson

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MessageSujet: Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné   Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné EmptyMar 19 Juin - 15:44

Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné KZ2Tw
And you have proved to be
A real human being
And a real hero

    John n’avait jamais été Monsieur Téléphone. Il en gardait une utilisation ponctuelle et concise. Il n’envoyait jamais de textos, ou très rarement - avec Sherlock c’était souvent préférable, mais il mettait toujours un temps fou à tapoter sur ce minuscule clavier. Il trouvait ça irritant. Son modèle avait d’ailleurs déjà un certain âge, mais il s’en fichait. Il n’en changerait que lorsque celui-ci aurait rendu l’âme.
    Il n’était pas très porté sur la technologie en général. Les choses allaient beaucoup trop vite pour qu’il essaie de les suivre, il laissait ça à Sherlock. Et comme en plus il n’y avait pas tellement de numéros dans son répertoire, son téléphone sonnait en vérité très peu, habituellement. Mais les choses avaient changées depuis la mort de Sherlock. Il faisait soudainement l’objet d’une attention particulière, comme si tout le monde craignait que lui aussi ne saute du haut d’un immeuble. Non pas que l’idée ne lui eut pas traversé l’esprit. Mais traversé seulement. John n’était pas quelqu’un de suicidaire. Quand on a exercé en tant que médecin dans l’armée, on connaît trop la valeur de la vie pour prendre les choses de façon aussi désinvolte. En tout cas, il n’était pas rare de voir le numéro de Greg, Mike ou Molly s’afficher, suivi généralement d’une invitation à dîner/boire un verre/venir discuter (rayer la mention inutile). Parfois c’était même Harry, ou Bill, lorsque l’un des deux était de passage en ville. Et plus rarement, Mycroft.

    A début, il y avait eu aussi des journalistes qui avaient réussis à obtenir son numéro dieu seul sait comment, voire même des personnes pour lui jouer de mauvaises blagues. Mais très vite, ça s’était arrêté.
    John avait soupçonné Mycroft d’y être pour quelque chose.

    Le docteur avait refusé tous les interviews qu’on lui avait proposées. Il était resté dans l’ombre en attendant que ça passe. Ca n’avait pas été facile, au début. A chaque fois qu’il quittait le 221b, il était accueilli par une horde de journalistes qui voulaient voir sa réaction, en savoir plus sur le phénomène Sherlock Holmes, peut-être même être les heureux élus qui décrocheraient une photo de John, les larmes aux yeux. Il ne leur avait pas fait ce plaisir.

    Et puis, très vite, la situation s’était calmée. Peut-être encore un arrangement de Mycroft qui avait réussi à étouffer l’affaire. Mais la presse était versatile. Après la mort du détective et de « Richard Brook », il n’y avait plus grand-chose à dire. Après deux semaines, Sherlock ne faisait plus la une des journaux. Après trois, il était relégué aux petites cases situées juste avant la rubrique mortuaire. Au bout de cinq semaines, les londoniens étaient passés à autre chose.

    Pas John, bien entendu.

    Aussi avait-il été plutôt surpris quand, deux mois plus tard, une jeune journaliste en herbe l’avait contacté. Via son blog. En lui laissant un numéro.

    Il ne savait pas bien pourquoi il l’avait appelée. Peut-être à cause de la façon très polie dont elle s’était exprimée, pas du tout caractéristique des journalistes auxquels il avait eu affaire. Peut-être parce que deux mois s’étaient écoulés, ce qui signifiait à la fois qu’elle n’était pas en quête d’un scoop (une bonne chose) et aussi qu’il se sentait plus apte à en parler. Et il avait réalisé qu’il avait envie d’en parler. Excepté un message court sur son blog, John ne s’était pas exprimé publiquement, n’avait jamais donné son avis sur ce qu’il s’était passé. Mais il avait souvent surpris le regard de personnes le reconnaissant dans la rue, dans le Tube ou le Tesco du coin. Ce mélange incertain de pitié et de dégoût, partagé entre un « le pauvre, il s’est fait manipulé par cet imposteur » et « il était dans la combine, c’est évident, il mériterait d’être arrêté lui aussi ». Il avait envie de faire disparaître cette expression de leur visage à jamais. Il avait envie d’affirmer ses positions. Sa foi. Il croyait en Sherlock, n’avait pas douté de lui une seconde, pas même face à « Richard Brook ». Il ne savait pas ce qu’il s’était passé là-haut, sur ce toit, ni pourquoi Sherlock s’était suicidé. Mais il savait que tout cela était lié à Moriarty et que Sherlock était innocent. Il l’avait vu en œuvre, ne pouvait pas en douter.

    L’appel avait achevé de le convaincre. Il y avait beaucoup de douceur dans la voix de la jeune journaliste. D’hésitation. De respect. Autant de choses qui suggéraient qu’Alexis Buckley ne considérait pas John comme une machine à sous potentielle, mais comme un être humain. Ils avaient convenus d’un rendez-vous. John n’aurait pas été contre le fait de l’accueillir au 221b, mais considérant son jeune âge, et le sien, qui n’était plus si jeune, il avait cru bon de préférer la terrasse du Speedy’s, histoire de ne pas lui faire peur.

    Il avait eu raison. Le soleil était de sortie et il faisait bon mais pas étouffant, et le Speedy’s était assez étonnement désert, ce qui leur laisserait un minimum d’intimité. Il était arrivé quelques minutes avant l’heure convenue pour le rendez-vous (il fallait dire qu’il habitait juste au-dessus) et avait commandé un café en attendant la venue de la jeune journaliste. Il ne se sentait pas nerveux, mais avait hâte de mettre les choses au point. Même si ce n’était pas pour un journal prestigieux, il savait qu’il serait soulagé d’un grand poids une fois cela fait. Ensuite, il n’en parlerait plus, et passerait à autre chose.

    Essaierait, en tout cas.

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MessageSujet: Re: Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné   Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné EmptyJeu 21 Juin - 9:16

    Tu marchais dans les rues de Londres d'un pas qui se voulait à la fois détendu et assuré. Ton sac calé sous ton bras, tu te fondais dans la foule comme tu pouvais, évitant de heurter les passants qui se pressaient autour de toi. Tu ne leu adressais pas le moindre regard , préférant te dépêcher. Tu avais rendez-vous au Speedy's dans un peu moins de dix minutes – tu venais de jeter un coup d’œil à l'horloge de ton téléphone, il te restait environ sept minutes très exactement –. Tu retins une grimace : tu n'étais pas en retard mais presque. Et cela te dérangeait. Tu étais quelqu'un qui aimais faire bonne impression lors d'une première rencontre et ton manque de ponctualité potentiel ne serait peut-être pas au goût de ton interlocuteur. Tu pressas alors le pas, désireuse de ne pas perdre davantage de temps. Tu jouas un peu des coudes parmi la foule. Toi, la douce Alexis, tu commençais à être agacée par tout ce monde. À croire qu'ils avaient tous décidé de sortir aujourd'hui, désireux de profiter des quelques rayons de soleil qui réchauffaient Londres. D'habitude cela ne te dérangeait. Oui mais voilà, d'habitude tu n'avais pas besoin de te dépêcher, tu pouvais perdre ton temps. D'habitude tu n'avais pas de ''rendez-vous'' qui te tienne tant à cœur. En effet, aujourd'hui était un jour quelque peu différent des autres. Aujourd'hui tu rencontrais le docteur Watson, celui qui était devenu le compagnon de Sherlock Holmes lors de ses enquêtes et sans aucun doute ce qui se rapprochait le plus d'un ami pour lui. Enfin. Tu ne pouvais guère en dire plus sur cette affaire. Tu ne connaissais les deux hommes qu'à travers ce que les journaux avaient bien voulu dire d'eux, rien de plus. Tu ne pouvais donc te permettre d'émettre un quelconque jugement sur leur personne tant que tu n'aurais pas rencontré John Watson. Tu voulais en savoir plus, tu voulais savoir qui se cachait derrière ces quelques photos que tu avais pu voir.

    Resserrant ta prise sur ton sac, tu traversas la route après avoir vérifié qu'aucune voiture n'arrivait.

    Quelque part, tu t'estimais chanceuse de pouvoir le rencontrer aujourd'hui. Tu t'étais plutôt attendue à un refus pour être honnête. Tu ne devais pas être la première à lui demander une interview depuis l'incident. Tu savais qu'il n'était pas facile de parler de la mort d'un proche, que ce soit quelqu'un de la famille ou un ami. Perdre quelqu'un n'était jamais facile. Tu l'avais toi-même expérimenté, il y a des années certes, mais tu te souvenais très bien du désarroi que tu avais ressentis, de la peine dans laquelle tu avais été plongée à cet instant là. Cependant, ta situation ne pouvait être comparée à celle du docteur Watson. Tu ne savais pas ce qu'il pouvait bien ressentir, tu ne connaissais pas la face cachée des faits, tu n'avais pas tous les éléments en main pour pouvoir oser imaginer les sentiments qui pouvaient l'habiter. Mais tu voulais savoir. Tu voulais entendre cette histoire qu'il avait à raconter. Tu étais curieuse, oui. Mais pas que. Tu n'étais pas motivée uniquement par cette envie – ce besoin – même d'obtenir des informations sur cette sombre affaire. Tu ne savais pas pourquoi. Mais peut-être qu'avec le recul, le docteur Watson avait besoin de parlé, de vider un peu son sac. Tu ne savais pas. Tu avais voulu entendre sa version de l'histoire. C'était pour ça que tu l'avais contacté, quelques jours plus tôt. Tu avais longuement tergiversé, hésité avant de prendre contact avec lui. Il y avait des gens qui préféraient rester murés dans leur silence plutôt que de s'exprimer dans ce genre de situation. Peut-être que John Watson faisait partie de cette catégorie de personnes, même après que deux mois se soient écoulés... Et après t'être finalement dis que tu n'avais rien à perdre à essuyer un refus. Un message respectueux dans lequel tu expliquais ce que tes projets – à savoir l'interviewer sur ce qu'il avait pu vivre et sur la personne qu'avait été Sherlock Holmes dans le cadre d'un papier que tu devais rendre pour clore ton trimestre – et un coup de téléphone rapide plus tard, il avait été convenu que vous vous rencontreriez à la terrasse du Speedy's. Tu ne voulais pas faire un gros titre avec ce que tu avais l'intention d'écrire. Tu avais longuement erré sur son blog, relisant les articles qui y étaient postés. Tu voulais juste savoir ce qu'il s'était réellement passé... Et pour cela, rien de tel que d'interroger l'un des principaux protagonistes de cette histoire.
    Tu ne pus réprimer un léger soupir quand tu t'engageas dans la rue dans laquelle se trouvait le lieu où tu avais rendez-vous. Tu extirpas ton téléphone de ta poche, posant tes yeux sur l'écran. C'est bon, tu étais à l'heure. Tu rangeas l'engin et redressas la tête en ralentissant un peu le pas. Tu commençais à sentir le stress monter en toi : et si tu faisais une gaffe ? Si tu disais quelque chose qui ne fallait pas ? Tu n'avais guère envie de froisser ton interlocuteur, ni même de le heurter par mégarde. Et tu savais que, de temps à autres, il t'arrivait d'être quelque peu tête-en-l'air et de dire des choses comme ça, sans vraiment réfléchir... Passant machinalement une main parmi tes mèches blondes que tu avais pris le soin de dompter avant de partir, tu chassas ces idées de ton esprit. Non. Tout allait bien se passer, il n'y avait aucune raison pour que cela se passe mal.

    Tu replaças une mèche derrière ton oreille droite en arrivant devant le café. Tu t'arrêtas alors, détaillant la terrasse d'un simple regard. Elle était presque déserte... Tes yeux s'arrêtèrent sur une silhouette qui te semblait familière. Celle que tu avais entraperçus dans les journaux et parfois à la télévision. Celle du docteur Watson, assit à une table. Tu t'avanças alors vers lui, un léger sourire fixé sur tes lèvres. Tu te plantas en face de lui avec un air qui se voulait sympathique peint sur ton visage.

    « Hm... Docteur Watson ? Bonjour, je suis Alexis Buckley. »

    Tu avais employé un ton chaleureux et tendus une main fine et pâle dans sa direction. Ceci fait tu t'assis sur le siège inoccupé en face de l'ancien médecin militaire. Tu restas silencieuse quelques secondes, ne sachant pas vraiment pas où commencer. Alors, très poliment, tu repris la parole, choisissant tes mots.

    « Merci d'avoir accepté de m'accorder un peu de votre temps... Je me doute que ça ne doit pas être... Facile. »
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MessageSujet: Re: Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné   Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné EmptyVen 22 Juin - 1:59

    John n’attendit pas longtemps avant de voir la journaliste arriver. Non pas qu’il fut pressé : il avait la journée devant lui, il faisait beau, il était prêt à attendre, ce n’était pas vraiment comme s’il était lui-même un modèle de ponctualité, après tout. Il avait ajouté à son café un donut – ceux du Speedy’s étaient particulièrement bons – et l’avait dévoré en un rien de temps. En relevant la tête, devina rapidement que la jeune blonde qui venait de s’engouffrer dans la rue devait être la miss Buckley avec qui il avait rendez-vous. Baker Street n’était pas une rue très agitée malgré son emplacement stratégique dans la ville, ce n’était pas donc pas très difficile, mais à vrai dire ce n’était pas tant ça que son attitude qui l’avait mis sur la piste. John n’aurait pas su l’expliquer clairement, mais elle avait l’apparence qui se prêtait à la voix qu’il avait entendue au téléphone. Une petite moue nerveuse alors qu’elle jetait un coup d’œil rapide à son téléphone, probablement pour vérifier l’heure, une certaine douceur dans les traits, quelque chose de presque enfantin. Elle s’approcha avec une expression polie en le reconnaissant et lui tendit une main. Il l’accueillit avec un sourire qui chaleureux, espérant la mettre à l’aise.
    « Hm... Docteur Watson ? Bonjour, je suis Alexis Buckley. »
    Il hésita avant de l’inciter à l’appeler plutôt John, mais il parvint à se convaincre qu’il valait mieux conserver une distance professionnelle – il devait se rappeler que c’était une interview et il ne voulait pas dire n’importe quoi non plus, ce qui risquait d’arriver s’il était trop à l’aise. Sa langue n’était pas du genre à fourcher, mais John considérait bien souvent qu’il n’avait rien à cacher - cependant pas au point de dire quelque chose qui pourrait être imprimé noir sur blanc et lu par d’autres personnes que son interlocutrice. Il acquiesça donc et saisit sa petite main dans la sienne, plus rugueuse, dans une poignée ferme et brève, et attendit patiemment alors qu'elle s'asseyait en face de lui.
    « Merci d'avoir accepté de m'accorder un peu de votre temps... Je me doute que ça ne doit pas être... Facile. »
    Il devait avouer qu’il n’était pas habitué à ce genre de précautions. Le monde semblait avoir décidé pour lui qu’il se portait mieux sans Sherlock à ses côtés. Ceux qui ne le connaissaient pas, tout du moins. A commencer par les journalistes. Il fit un effort pour ne pas sourire d’un air triste. Deux mois, c’était suffisant pour en parler, mais pas assez pour ne pas grimacer involontairement lorsqu’il entendait le nom de Sherlock, ou avoir une ombre passant sur son visage lorsqu’on lui évoquait St Barts. Il hocha la tête d’un air décidé, balayant l’air de sa main.
    « Je vous en prie, j’ai bien trop de temps. A ne plus savoir qu’en faire. »
    Il sourit d’un air entendu. C’était bien vrai. Sans Sherlock, la vie était bien morne. Cadrée. Réglée. Il avait tenté de s’intéresser à certaines choses, mais sans succès.

    Son regard se fit distant pendant quelques secondes avant de revenir se poser sur Alexis. Malgré la proximité du café, il n’avait pas mis les pieds au Speedy’s depuis un certain temps. A vrai dire, la dernière fois qu’il y avait mangé, c’était en compagnie de Mycroft, peu après l’affaire concernant Irene Adler. Mycroft lui avait alors appris que miss Adler était morte et lui avait fait comprendre que Sherlock n’avait pas besoin de le savoir. Pas forcément un bon souvenir. Il n’aimait pas mentir à son ami. Heureusement, Sherlock n’avait plus jamais abordé le sujet après ce jour et John n’avait rien eu à ajouter, reconnaissant de ce silence. Parfois il se disait que sûrement, Sherlock connaissait la vérité, qu’il savait qu’elle était morte, car Sherlock savait tout. Mais tout cela n’avait plus d’importance maintenant, n’est-ce pas ? Il sentit son cœur se serrer. Etait-il prêt à parler de tout ça ? Rien qu’y penser était douloureux. Il n’était pas nerveux, mais il se sentit légèrement pris de vertiges à l’idée de faire ressortir tout ça. Mais il avait hâte de commencer. Il se sentait prêt, même s’il ne savait pas vraiment à quoi s’attendre.
    « Non, vous avez raison, ce n’est pas facile. Moins facile que je ne le pensais, mais je suis prêt. »
    Il prit sa tasse de café d’un air songeur, et en bu quelques gorgées avant de la reposer et d’ajouter soudainement :
    « Mais avant, vous voulez boire quelque chose ? Je vous invite, je suis un habitué de la maison. »
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MessageSujet: Re: Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné   Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné EmptyJeu 28 Juin - 9:51

    Assise sur ta chaise, tu t'efforçais de chasser le sentiment de nervosité qui tentait de s'insinuer en toi. Tu n'étais pas sûre de toi pour le coup, le sujet que tu allais aborder ne ressemblait à aucun des autres que tu avais pus traiter jusqu'à maintenant. Tu n'avais pas l'habitude d'interroger sur ce genre de choses... La disparition de gens, demander à ton interlocuteur de ressasser un passé qu'il préférerait peut-être mettre entre parenthèses, ça n'avait jamais été ton truc. Tu t'étais toujours cantonné à des sujets plus neutres, qui oppressaient moins, comme la météo capricieuse qui sévissait à Londres. C'était des sujets moins délicats que celui que tu abordais aujourd'hui. Il y avait toujours cette part d'incertitude quand tu devais aborder le domaine des sentiments, tu devais bien avouer que tu n'étais guère à ton aise. Tu étais toujours inquiète de dire quelque chose qui en apparence ne semblait pas si terrible que ça, mais qui pour ton interlocuteur n'était pas si anodin que cela. Cela pouvait réveiller certains sentiments en lui, tu pouvais le blesser involontairement... Mais c'était un risque à prendre. Tu devais te montrer prudente, réfléchir avant de parler, de poser des questions. Ce n'était pas dans tes habitudes, certes, mais tu devais prendre des pincettes aujourd'hui, y aller prudemment, à pas mesurés. Et tout se passerait bien, il n'y avait pas de raisons que cela se passe autrement.
    Ton sourire chaleureux n'avait pas quitté tes lèvres une seule seconde. Tu t'efforçais d'avoir l'air le plus détendu et agréable possible, afin que votre entrevue se déroule au mieux. Tes longs cheveux blonds tombaient sagement jusqu'au creux de tes reins, seule une mèche un peu plus courte que les autres restait coincée derrière ton oreille, tombant parfois devant sur ton front et devant tes yeux. Tu avais déposé sur tes genoux, afin de n'avoir qu'à plonger la main à l'intérieur si jamais tu avais besoin de quoique ce soit, alors que tes mains étaient posées calmement sur la table, tes doigts entremêlés. Le seul signe qui trahissait la nervosité que tu contenais tant bien que mal était ta jambe droite : cachée sous la table, elle s'agitait. Tu n'y prêtais pas attention, bien sûr, cela n'avait rien de dérangeant en soi. Tu espérais juste que le Docteur Watson ne le remarquerait pas.

    « Je vous en prie, j'ai bien trop de temps. À ne plus savoir qu'en faire. »

    Ce fût la réponse que tu obtins quand tu le remercias de t'avoir accordé ce rendez-vous. Tu haussas un sourcil, laissant ton regard errer sur les traits du médecin. Sans rien dire, tu essayais de deviner ce qu'il pouvait ressentir en cet instant. Tristesse, mélancolie ? Ou alors de la résignation ? Tu n'arrivais pas à savoir ce qui se cachait derrière cette expression indescriptible, derrière ce regard qui semblait se perdre au loin.
    Tu aurais voulu dire quelque chose, trouver des mots pour essayer de le réconforter. Tu ne savais pas pourquoi. Tu avais envie de lui dire qu'il ne devait pas s'enfermer dans les souvenirs, qu'il y avait tant de choses plus belles à voir, au dehors. Tu aurais voulu lui dire qu'il devait repartir de zéro, commencer quelque chose de nouveau pour pouvoir passer à autre chose. Mais ce n'était pas à toi de dire ça, tu le savais. Tu n'étais que l'apprentie journaliste à qui il parlerait pendant un temps, avant de retourner chez lui et de finalement t'oublier. Rien de plus... Puis, tu te doutais que, quelque part, quelqu'un dans son entourage avait dut plus ou moins subtilement le lui suggérer.

    Alors tu ne dis rien, gardant tes lèvres closes. Ton sourire avait finalement disparu, cédant sa place à un air un peu moins enfantin, plus sérieux. Tu déposas ton menton au creux de tes mains, toujours aussi silencieuse. Tu te sentais ridicule à ne rien dire : tu étais sensée être une journaliste, hein, l'interroger, l'inciter à parler sans toutefois le brusquer. Si tu restais aussi silencieuse, il était clair que tu n'obtiendrais pas grand chose du docteur. Tu réprimas un soupir, te redressas finalement, la position dans laquelle tu t'étais installée n'étant finalement pas la plus confortable qui soit.

    « Non, vous avez raison, ce n'est pas facile. Moins facile que je ne le pensais, mais je suis prêt. »

    Tu lui adressas l'ombre d'un sourire encourageant, presque compatissant. Tu connaissais ce sentiment pour l'avoir ressentis aussi. Pendant longtemps, suite au décès de ton frère, tu avais refusé de parler de ces sentiments qui t'habitaient, des souvenirs qu'ils te restaient de lui, croyant que tu allais te faire submerger par tout ça. Mais tu avais finis par prendre du recul, par en parler. Un peu. Jamais de trop. Encore aujourd'hui, tu préférais passer ce sujet sous silence. Mais tu avais fais la part des choses, tu t'étais ouverte, petit à petit.
    Tu ne savais pas par où commencer, que dire sans risque de passer pour une de ces journalistes avides, stupides qui font n'importe quoi pour obtenir ce qu'ils veulent. Tu n'étais pas comme ça, toi tu avais des valeurs que tu t'efforçais de respecter.

    « Tant que vous vous sentez prêt, c'est le plus important. »

    Tout simplement. Tu n'avais trouvé rien de mieux en guise d'encouragement. Enfin... Si toutefois tu pouvais appeler ça un encouragement. Les mots te fuyaient désespérément, te laissant seule face à ces idées, ces sentiments que tu ne parvenais pas à exprimer. Tu n'avais pas trouvé mieux... Honte à toi. Tu réprimas un soupir, calant une fois de plus cette mèche rebelle derrière ton oreille.

    « Mais avant, vous voulez boire quelque chose ? Je vous invite, je suis un habitué de la maison. »

    Tout d'abord un peu surprise par sa proposition – tu ne t'y attendais pas vraiment – tu ne dis rien. Puis tu lui adressas un sourire poli.

    « Un thé ne serait pas de refus... Je vous remercie. »

    Tu lanças un regard curieux autour de toi. Tu trouvais étrange qu'il y ai si peu de monde en terrasse alors que le temps était aussi clément. C'était une journée faite pour sortir, pas pour rester enfermé. Et la terrasse du Speedy's était parfaitement exposée, pas trop au soleil mais pas trop à l'ombre non plus. Honnêtement, quand le docteur Watson t'avait indiqué ce petit café comme lieux de rendez-vous, tu avais d'abord douté : après tout, il risquait d'y avoir du monde... Alors qu'en fait, non. Il n'y avait que vous en terrasse et quasiment personne à l'intérieur du Speedy's, à part un couple et une âme solitaire en quête d'un rafraîchissement.
    Tu te concentras de nouveau sur ton interlocuteur cependant. Un des serveurs venait de t'apporter ta commande. Tu levas la tête vers lui avant de lui sourire et de murmurer un petit « Merci », comment une enfant bien élevée qui avait peur de se faire reprendre par ses parents. Tu t'autorisas à boire une gorgée de ta boisson – un peu trop chaude soit dit en passant – avant de la délaisser sur un coin de la table. Tu t'éclaircis la gorge en farfouillant dans ton sac : tu ne devais pas oublier pourquoi tu étais là, tu avais un devoir à rendre. Tu en sortis un petit carnet et un stylo, tout simplement. Tu ouvris ton carnet à une page encore vierge avant de te redresser et de regarder le docteur Watson. Tu hésitais, tu ne savais pas par où commencer. Alors tu inspiras profondément, laissant place à ta nature de journaliste en herbe. Tu essayas d'adopter un ton à la fois poli et professionnel : tu devais te comporter comme une journaliste, te contenter de récolter les informations qui t'intéressaient, rien de plus, sans toutefois paraître pour une curieuse malsaine.

    « Pour commencer, accepteriez-vous de me parler de monsieur Holmes et de comment vous en êtes venus à... travailler avec lui ? »

Désolée pour cette réponse... J'en suis pas super fière, j'ai l'impression de me répéter beaucoup. J'espère que ça t'ira quand même. Au pire n'hésite pas à me MP, j'éditerai sans problème.
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MessageSujet: Re: Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné   Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné EmptySam 30 Juin - 16:35

    Si Sherlock avait été là, il aurait sûrement été capable de dire que la jeune femme était nerveuse d’un seul coup d’œil, parmi d’autres choses, comme ce qu’elle avait pris au petit déjeuner et combien de fois par semaine elle appelait ses parents et tout un tas de choses dont l’intérêt était parfois discutable. Mais il y avait fort à parier qu’il n’aurait pas essayé de la mettre plus à l’aise, voire même, qu’il ne serait pas privé de lui lancer une pique.
    John, lui, ne voyait pas ce genre de choses. Lorsqu’il s’agissait d’émotions, parfois, il les ressentait. Mais en l’occurrence il aurait été incapable de dire si la légère tension qui flottait autour d’eux était du fait de la journaliste, ou du sien. Mais s’il avait su que la jeune femme était inquiète, il se serait empressé de la rassurer d’une parole réconfortante.

    Quant à lui, il n’était pas réellement nerveux. Ou plutôt, il l’était, mais pas à cause de l’entrevue. Il anticipait simplement certains moments déplaisants à venir, certains souvenirs douloureux à revivre. En revanche, il avait vite compris que son interlocutrice ne serait pas du genre à appuyer de façon insistante là où ça faisait mal, et c’était quelque chose dont il était plutôt content. John n’hésiterait pas à la planter là si elle devait se montrer irrespectueuse ou simplement déplacée, mais tant qu’à faire, il préférait éviter une scène de ce genre.

    En somme, ce qu’il restait, c’était simplement la maladresse de deux êtres humains qui se rencontraient pour la première fois et tentaient de trouver la tonalité qui conviendrait à leur discussion. John n’était pas quelqu’un de timide. Il était au contraire plutôt à l’aise dans les relations sociales, abordait les gens facilement, et on ne lui avait pas donné le surnom "Three Continents" pour rien. Mais il ne débordait pas de confiance en lui non plus et pour peu que la personne qui lui faisait face ne soit pas d’un tempérament semblable, il était facile de démarrer une conversation sur les chapeaux de roues, d’autant qu’ici, leur différence d’âge n’était pas anodine. John avait oublié ce que c’était d’avoir vingt ans, et ne savait plus vraiment ce qu’on avait en tête à cet âge là, ce qu’on aimait entendre ou pas. Il n’était plus un jeune homme, il était à présent plus posé, plus humble, mais aussi, d’une certaine façon, plus distant. Dans un sens, la situation était amusante. Il aurait presque être pu son père (presque, se répéta-t-il avec insistance en réalisant le coup de vieux qu’il prenait soudainement), mais malgré tout, c’était elle qui avait en main les rennes de la conversation et lui qui la suivait.

    S’il ne savait plus à quoi exactement ressemblaient ses vingt ans à lui, il était en tout cas impressionné par l’étudiante qui semblait prendre ses études très sérieusement. Elle était jeune, jolie, et aurait pu en cette belle journée être n’importe où ailleurs à Londres en train de traîner avec des amis et de flirter insouciamment, et malgré tout, elle était là en compagnie d’un docteur qui savait soigner les gens mais pas se soigner lui-même. C’était quelque chose que le docteur pouvait respecter. Il avait le vague souvenir d’avoir vécu l’université de deux façons totalement opposées : d’un côté, il ne s’était jamais privé de s’amuser, de passer du temps avec ses camarades de l’équipe de rugby et même de flirter, mais de l’autre, il avait pris ses études de médecine à cœur et n’avait jamais hésité à s’enfermer une semaine pour travailler s’il en ressentait le besoin.
    Il eut un petit sourire nostalgique qu’il chassa bien vite. Ce n’était pas de ce genre de souvenirs là qu’ils allaient parler aujourd’hui.

    Il posa son regard sur la journaliste qui le regardait avec un intérêt muet, la main sous le menton, l’écoutant attentivement, sans l’interrompre. Il lui sembla qu’elle était une meilleure auditrice qu’elle n’était oratrice, mais bien sûr, il songea que c’était cela aussi, être journaliste : il fallait aimer écouter les autres parler. En tout cas, son attention semblait vraiment tournée sur lui et cela troubla John pendant un instant. Il n’était pas habitué à ça. Lui aussi connaissait mieux le rôle d’oreille attentive qui reçoit les complaintes en silence, acquiesçant gentiment, prêt à réconforter - être de l’autre côté, être la personne qui parle et non celle qui écoute, c’était nouveau pour lui. John n’était pas quelqu’un de singulièrement bavard. Il avait toujours peur d’ennuyer son interlocuteur en parlant de lui. De s’ennuyer lui-même. Il ne se dévoilait jamais à sa psy, même s’il avait recommencé à la voir tous les mois. Il n’aimait pas parler de lui. Ecrire sur son blog avait été un vrai défi pour lui et quand il s’y était enfin mis pour de bon, c’était pour parler de Sherlock, pas de lui. Pas directement, en tout cas.
    Et quand bien même parler eut été l’un de ses passe-temps favoris, John n’avait pas grand monde à qui se confier. Sherlock était de toute façon un très mauvais auditeur. Il n’écoutait que ce qu’il voulait bien, et c’était souvent pour mieux le supprimer de son ‘disque dur’ à la fin de la conversation. Parfois, il avait eu le sentiment de parler à un mur. A présent que Baker Street était vide, il voyait bien qu’il y avait tout de même une différence. Sherlock et lui communiquaient plus qu’il ne le pensait, mais ce n’était pas nécessairement par mots. Parfois, un regard suffisait. Parfois, ils n’avaient même pas besoin d’être dans la même pièce. Leurs deux vies croisées leur permettaient d’en savoir plus l’un sur l’autre que n’importe qui d’autre. Si Sherlock ne disait jamais rien, John savait qu’il y avait comme un accord tacite entre eux qui disait, sommairement : « ce n’est pas parce que je ne te parle pas que je t’ignore ». Encore que Sherlock savait aussi l’ignorer, mais John avait appris à décrypter les moments où le détective était réceptif à ce qui l’entourait et ceux où il était enfermé dans son palais mental et donc, inatteignable. Le silence qu’il échangeait aux côté de Sherlock n’était pas le même silence qu’il ressentait depuis la mort du détective. C’était pour ça qu’il avait au départ quitté l’endroit. Mais vivre chez sa sœur n’avait pas été une expérience particulièrement plaisante et John s’était empressé de revenir, réalisant qu’il lui était plus dur de ne pas vivre au 221B que d’y rester.

    Alexis lui offrit un sourire et une parole encourageante et John hocha la tête, comme pour confirmer qu’il se sentait prêt et l’autoriser à commencer. Elle accepta son invitation avec politesse. Elle avait très visiblement été bien éduquée et n’avait pas besoin de feindre la gratitude qu’elle éprouvait. John se dit qu’elle ne devait pas avoir beaucoup d’ennemis, il était difficile d’imaginer quelqu’un ne pas se prendre d’affection pour son joli minois et ses bonnes manières, mais bien évidemment, il ne pouvait pas prétendre la connaître, il ne savait rien d’elle, et le but de cet entretien n’était pas de le découvrir. C’était à lui de se dévoiler.

    Lorsqu’elle fut servie, elle sortit son stylo et son carnet et John sut que l’entretien pouvait commencer. Il était rassuré de voir qu’elle n’avait rien pour l’enregistrer. Il serait plus facile pour lui de s’exprimer et de lui demander de ne pas retenir sur le papier telle ou telle chose qu’il aurait pu dire sans réfléchir. Elle changea légèrement de comportement, prenant une attitude plus assurée, plus sérieuse aussi. Et posa sa première question.
    « Pour commencer, accepteriez-vous de me parler de monsieur Holmes et de comment vous en êtes venus à... travailler avec lui ? »
    Il s’éclaircit la gorge avant de se lancer, tout en prenant le temps de réfléchir. Cette question, au moins, était facile, et puisqu’il s’agissait de commencer, autant bien sûr commencer par le commencement. John esquissa un sourire en repensant à leur rencontre, à la journée improbable qui avait suivie et à la façon dont il avait emménagé à Baker Street. Elle avait sûrement lu son blog, nul doute qu’elle savait comment cela c’était passé, mais elle voulait probablement entendre sa version de l’histoire. Ou alors ce n’était qu’une mise en bouche pour le mettre à l’aise. Peu importait, cela lui convenait parfaitement.
    Il ne savait pas exactement dans quels détails répondre à la question, ce qui revenait à trop en dire et pas assez, mais fit confiance à la journaliste pour le diriger. Il se jeta à l’eau de la manière la plus simple du monde : sans se poser de questions, comme il aurait répondu à un ami. Avec franchise..
    « C’était du pur hasard, pour être honnête. J’étais fraichement revenu d’Afghanistan et je cherchais un endroit où loger, mais comme vous le savez sûrement, vivre à Londres a un prix, et ma pension militaire ne me permettait pas vraiment de trouver quelque chose de décent. Et puis, j’ai retrouvé un ancien camarade à moi, qui enseigne aujourd’hui à St Bart’s, Mike. Il m’a présenté à une autre personne qui, comme moi, cherchait un colocataire. Sherlock Holmes. Cette rencontre… (il esquissa un sourire franc) …je m’en souviendrais toujours. Je n’avais encore jamais vu cet homme, il n’avait jamais entendu parler de moi, et la première question qu’il m’a posé ce fut 'Afghanistan ou Irak ?' En quelques secondes et sans me parler, il en savait autant sur moi que Mike, avec qui j’avais étudié à l’université. C’était… dément. Et j’ai tout de suite compris que c’était un personnage. Hors normes, vous savez ? Brillant, mais complètement en marge de la société. Aucune notion de bienséance. Pas le genre à se faire beaucoup d’amis. Toujours est-il qu’on s’est retrouvés le jour suivant, ici même (il désigna la porte du 221B qui était derrière son dos) pour visiter l’appartement. Enfin, pour que je le visite, lui, il s’était déjà installé. A l’époque, il y avait cette histoire de suicides en série, je ne sais pas si vous vous en souvenez. C’est comme ça que j’ai découvert que Sherlock était détective consultant, qu’il aidait la police. Un inspecteur est entré chez nous, a annoncé qu’il y avait eu une nouvelle victime en demandant à Sherlock de venir. Et Sherlock m’a proposé de l’accompagner. »
    Il fit une pause rêveuse avant de reprendre :
    « En y repensant, je ne sais toujours pas pourquoi il a fait ça. Il voulait que je lui donne mon avis en tant que médecin, mais pour être honnête, je crois qu’il pouvait tout à fait s’en passer. Enfin… il m’a expliqué par la suite que je remplaçais plus ou moins son crâne. Parce qu’il parlait à un crâne, voyez-vous. Il avait besoin de réfléchir à haute voix. Enfin bref. Toujours est-il que sur la scène du crime, il ne lui a pas fallu plus de cinq minutes pour dresser un portrait de la victime, expliquer les circonstances de sa mort et disparaître comme une tornade en criant le mot 'rose'. C’était incroyable. Il a résolu l’affaire dans la journée, à cause de cet indice. Rose. Je ne pourrais même pas vous expliquer comment il a fait ça. Mais il n’a pas fait que ça. J’étais revenu d’Afghanistan avec une canne, pour ma jambe. (il désigna cette fois la dite canne, posée contre le mur à ses côtés, qui avait fait son retour à ses côtés tout récemment) La douleur était psychosomatique, voyez-vous. Elle l’est toujours. Mais Sherlock l’avait compris. Il l’a fait disparaître ce jour là... Il est... Il était vraiment brillant. »
    Son ton s’était radouci et il conclut :
    « C’est comme ça que tout a commencé. Sherlock et moi avons emménagé ensemble et je l’ai suivi sur chacune de ses enquêtes, après ça. »
    Il s’interrompit, réalisant qu’il avait parlé beaucoup et avec une facilité déconcertante. D’une certaine façon, cette conversation lui paraissait déjà bien plus thérapeutique qu’une séance chez sa psy. Il but une gorgée de son café silencieusement avant d’ajouter :
    « N’hésitez pas à me le dire si je réponds de travers. Je n’ai encore jamais fait ça. »


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MessageSujet: Re: Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné   Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné EmptyVen 20 Juil - 13:13

    Tu bus une gorgée de ton thé qui avait eu le temps de refroidir un peu. Tu ne t'étais pas aventurée en terrain trop sensible pour l'instant. Tu voulais juste savoir comment le Docteur Watson, un homme ordinaire, avait-il pu rencontrer une personne telle que Sherlock Holmes. Il te semblait, d'après ce que tu avais pu voir et entendre, qu'ils n'avaient pourtant rien en commun... Cependant, tu savais qu'il ne fallait pas se fier aux apparences. Alors tu attendais, presque impatiemment, l'histoire que le Docteur Watson avait à te raconter.

    « C’était du pur hasard, pour être honnête. J’étais fraichement revenu d’Afghanistan et je cherchais un endroit où loger, mais comme vous le savez sûrement, vivre à Londres a un prix, et ma pension militaire ne me permettait pas vraiment de trouver quelque chose de décent. Et puis, j’ai retrouvé un ancien camarade à moi, qui enseigne aujourd’hui à St Bart’s, Mike. Il m’a présenté à une autre personne qui, comme moi, cherchait un colocataire. Sherlock Holmes. Cette rencontre…je m’en souviendrais toujours. Je n’avais encore jamais vu cet homme, il n’avait jamais entendu parler de moi, et la première question qu’il m’a posé ce fut 'Afghanistan ou Irak ?' En quelques secondes et sans me parler, il en savait autant sur moi que Mike, avec qui j’avais étudié à l’université. C’était… dément. Et j’ai tout de suite compris que c’était un personnage. Hors normes, vous savez ? Brillant, mais complètement en marge de la société. Aucune notion de bienséance. Pas le genre à se faire beaucoup d’amis. Toujours est-il qu’on s’est retrouvés le jour suivant, ici même pour visiter l’appartement. Enfin, pour que je le visite, lui, il s’était déjà installé. A l’époque, il y avait cette histoire de suicides en série, je ne sais pas si vous vous en souvenez. C’est comme ça que j’ai découvert que Sherlock était détective consultant, qu’il aidait la police. Un inspecteur est entré chez nous, a annoncé qu’il y avait eu une nouvelle victime en demandant à Sherlock de venir. Et Sherlock m’a proposé de l’accompagner. »

    Tu le regardais, au fond de tes yeux noirs brillait un intérêt que tu ne cherchais pas à dissimuler. Tu étais comme une enfant à qui on racontait une histoire. Tu avais des milliers de questions en tête, mais tu n'osais pas les poser, sachant pertinemment que tu aurais la réponse au fur et à mesure que le récit avancerait. Pourtant elles te brûlaient les lèvres, ces questions, elles voulaient être formulées. Et toi tu t'en empêchais. Tu voulais faire preuve de tact et de délicatesse, tu ne voulais pas brusquer ton interlocuteur. Alors tu restais silencieuse, ce qui était fort peu habituel pour toi vu la bavarde que tu étais. Tu notas dans un coin de ta tête le sourire qui avait étiré ses traits, le trouvant tout de suite plus agréable, plus chaleureux. Jusqu'à présent, bien qu'il ai été vraiment agréable, très poli, tu avais trouvé qu'il manquait quelque chose à cet homme. Un sourire. Tout simplement. Il lui manquait un sourire. Il semblait reprendre un peu de contenance, comme si évoquer les souvenirs de son ami disparu le réchauffait....

    « En y repensant, je ne sais toujours pas pourquoi il a fait ça. Il voulait que je lui donne mon avis en tant que médecin, mais pour être honnête, je crois qu’il pouvait tout à fait s’en passer. Enfin… il m’a expliqué par la suite que je remplaçais plus ou moins son crâne. Parce qu’il parlait à un crâne, voyez-vous. Il avait besoin de réfléchir à haute voix. Enfin bref. Toujours est-il que sur la scène du crime, il ne lui a pas fallu plus de cinq minutes pour dresser un portrait de la victime, expliquer les circonstances de sa mort et disparaître comme une tornade en criant le mot 'rose'. C’était incroyable. Il a résolu l’affaire dans la journée, à cause de cet indice. Rose. Je ne pourrais même pas vous expliquer comment il a fait ça. Mais il n’a pas fait que ça. J’étais revenu d’Afghanistan avec une canne, pour ma jambe. La douleur était psychosomatique, voyez-vous. Elle l’est toujours. Mais Sherlock l’avait compris. Il l’a fait disparaître ce jour là... Il est... Il était vraiment brillant.  »

    Tu le regardas toujours aussi silencieuse, notant rapidement sur le bout de papier que tu avais sous la main toutes les informations que venait de te fournir le Docteur Watson.

    « C’est comme ça que tout a commencé. Sherlock et moi avons emménagé ensemble et je l’ai suivi sur chacune de ses enquêtes, après ça.  »

    Tu lui souris franchement, une fois de plus. Tu étais satisfaite de ce que tu venais d'entendre, tu aimais bien ce début ''d'histoire'', tu avais apprécié l'être humain que l'ancien médecin militaire venait de dépeindre. Tous les médias, après le suicide du détective, s'étaient tous ligués pour défaire le peu de réputation qui lui restait encore, lui cassant toujours un peu plus de sucre sur le dos. Ils ne parlaient pas de lui comme un être humain, mais plutôt comme une sorte de monstre à l'esprit tordu qui n'avait pas sa place parmi la population londonienne. Et le fait que le Docteur Watson en parle comme … un humain qui sortait de l'ordinaire, mais un humain ni plus ni moins, te rassurait quelque peu. Ça démystifiait un peu le personnage, mais ça te rassurait.

    Tu pris une gorgée de ta tasse de thé.

    « N’hésitez pas à me le dire si je réponds de travers. Je n’ai encore jamais fait ça. »

    Reposant ta tasse, tu secouas la tête distraitement, attrapant ton stylo et jouant distraitement avec.

    « Non non ! C'est parfait, ne vous en faîtes pas ! »

    C'était vraiment parfait. Tu ne pouvais pas rêver mieux. Le Docteur Watson avait parfaitement répondu à ta question, avait même ajouté quelques détails par-ci par-là, pour ton plus grand plaisir. Ta curiosité était à la fois rassasiée par tout ce qu'il venait de te dire et en même temps, tu voulais en savoir toujours plus.
    Tu avais toujours été ainsi, tu te posais toujours des tonnes de questions, tu t'abrutissais toi-même parfois. Tu avais tellement de questions en tête que tu ne savais pas vraiment où donner de la tête. Tu avais tant de points d'interrogation, mais aucune affirmation sûre. Tu ne pouvais qu'imaginer des hypothèses, tu ne pouvais que visualiser comment les choses pouvaient être, sans être certaine que tes pensées soient plus ou moins proches de la réalité. Ça t'avait longuement frustré quand tu étais enfant, quand tu demandais ''Pourquoi?'' et qu'on te répondait ''Tu comprendras quand tu seras plus grande''. Tu ne comptais plus les fois où tu avais tapé du pied, terriblement frustrée que l'on ne te dise rien. Ça faisait partie de te nature, de toujours vouloir être sûre, d'avoir des réponses à tes questions.

    « Vous savez, c'est un peu...bizarre. Enfin, je trouve ça bizarre moi, que le Sherlock Holmes dont vous me parlez là me semble plus humain que ce que j'ai pu voir dans les médias. Je veux dire, la radio, les journaux, la télé... Tout ça, c'est censé véhiculer la vérité, c'est censé être objectif. Et là... J'ai juste l'impression qu'un journaliste mal luné s'est amusé à casser du sucre sur le dos de votre ami. Je veux dire... C'est vraiment pas sympa... Votre ami, il devait juste être différent des autres, et ça ne leur a pas plut... Et c'est vraiment dommage, je pense. Enfin, je dis ça, mais on vient tout juste de commencer, mais c'est mon impression et...  »

    Ta voix mourut au creux de ta gorge. Tu regardas le Docteur Watson quelques instants, toute trace de tes sourires précédents ayant déserté tes traits. Tu te mis à mordiller nerveusement, détournant distraitement le regard : tu avais trop parlé. Ton rôle aujourd'hui était d'écouter, et non de parler comme tu venais de le faire. Personne ne se souciait de ton avis, tu te devais juste de retranscrire ce que tu avais entendu, rien de plus. Tu devais écouter et te taire. Pour la bavarde que tu étais habituellement, ce n'était pas une tâche aisée. Néanmoins, bien qu'il t'arrivait de trop parler – comme maintenant – tu faisais de ton mieux pour tenir ta langue.
    Tu passas machinalement une main dans tes longs cheveux un peu en désordre. Ces derniers, qui reposaient jusqu'à maintenant sur ton épaule droite, retombèrent finalement dans ton dos, descendant en cascade jusqu'à tes hanches. Tes doigts arrêtèrent de torturer ton stylo, qui s'échoua non loin de ton carnet, alors que tu t'emparas de ta tasse de thé, la finissant d'une seule traite. Tu reposas ta tasse, relisant en diagonale ce que tu venais d'écrire. Tu n'avais déjà pas une très jolie écriture – tu avais remarqué que les gauchers en général n'écrivaient pas très bien, et tu n'échappais pas à cette règle – mais là, tu avais écris à la hâte, des mots illisibles s'étalaient sur cette page qui fut un temps vierge. En italique, tirées, les lettres n'avaient pas vraiment de forme. Tu peinais toi-même à te relire... Tu tournas donc la page, désespérée par ton écriture, en découvrant une nouvelle, encore blanche pour l'instant. Tu relevas ensuite la tête, posant ton regard sur la silhouette de ton interlocuteur, et tu entrepris d'apporter une explication à ta brusque interruption de tout à l'heure.

    « Je suis désolée, je n'aurais pas dû dire ça... J'ai tendance à trop parler, bien souvent sans réfléchir. Oubliez donc ce que je viens de dire à propos de votre ami. »

    Tu marquas une pause, cherchant une question à poser. Mais tu en avais tellement, tu avais des questions qui te brûlaient les lèvres, cependant tu ne pouvais les formuler : elles étaient bien trop indélicates – Pourquoi Sherlock Holmes a-t-il sauté du toit de St Bart's ? S'il était si malin que ça, n'aurait-il pas été plus simple pour lui de prouver que ces ''miracles'' dont tout le monde parlait étaient réels ?, des questions de ce genre, qui étaient pourtant dénuées de toute arrière-pensée, de toute amertume. Tu n'avais aucun ressentiment à l'égard du défunt détective, tu voulais juste des explications concrètes. Toutefois, dans ce genre de situation, tu savais qu'il te serait difficile d'y parvenir.
    Soupirant, tu te frottas le front, tendue, nerveuse. Tu regrettas un instant de ne plus avoir de thé.

    « Hm... Je suis désolée – encore une fois – mais je ne sais pas trop comment... formuler mes questions sans paraître... blessante. Sachez que je n'ai aucun à priori vis-à-vis de vous ou de Sherlock Holmes, je veux juste... savoir qui il était vraiment, la vérité. C'est pas de la curiosité mal-placée... Enfin si peut-être, mais je ne veux pas vous heurter ou quoique ce soit. Je sais que ce genre de sujet est souvent délicat et que même quand on pense qu'on est prêt, même quand on est vraiment prêt, ça fait toujours un peu mal. Alors si j'ai des paroles déplacées, ou qui ne vous plaisent pas, il ne faudra pas hésiter à me le dire surtout ! Et... voilà. Je suis vraiment désolée, je n'ai pas l'habitude de traiter ce genre de sujet... »

    Tu avais dis tout ça d'une traite, assez mal à l'aise. Tu ne savais pas ce qu'il t'avait pris. Tu avais juste dis ce que tu pensais – encore une fois – sans réfléchir. La prochaine fois, tu tourneras sept fois ta langue dans ta bouche avant de l'ouvrir. Les joues rougies de gêne, tu n'osais plus regarder le Docteur Watson en face : tu avais voulus te montrer chaleureuse et rassurante, mais tu avais dus passer pour une idiote, rien de plus. L'étudiante que tu étais encore venait de perdre toute son assurance... Alors tes lèvres se fermèrent un moment, alors que ton esprit travaillait à cent à l'heure, à la recherche de quelque chose à dire.


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MessageSujet: Re: Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné   Hear Me Out [PV Alexis] - Abandonné EmptyVen 3 Aoû - 17:46

Les mains entourant sa tasse de café à présent presque vide, John posa son regard sur la feuille de notes de la jeune femme. Ce n’était pas par indiscrétion, mais presque plus par habitude, au grand dam de sa psy qui le surprenait régulièrement en train de déchiffrer ses notes à l’envers. Il n’y apprenait généralement pas grand-chose sur lui-même. Quelques formulations convenues pour évoquer ses difficultés à faire le deuil de son meilleur ami. Beaucoup d’hypothèses hasardeuses qui montraient combien elle était loin de comprendre ce qui se passait dans sa tête. Il avait un jour perçu du coin de l'œil son hésitation alors qu'il sortait de son bureau, deux semaines après le suicide de Sherlock. Sa main qui s’était posée sur le combiné du téléphone fixe, l’indécision dans son geste. En cas de comportement suicidaire, elle avait le pouvoir de demander l’internement d’un patient - non, c’était à vrai dire son devoir de s’assurer qu’il ne représentait pas un danger pour lui-même. John s’était tourné, avait murmuré d’un ton bas mais ferme : « A la semaine prochaine », et sa main avait lâché le combiné pour glisser à ses côtés. La semaine suivante, il avait été là. Et celle d'après aussi.

Lui attribuer des idées suicidaires n’était qu’un exemple parmi d’autres qui soulignait l’incompétence de sa psy – avec lui, en tout cas. Il refusait de parler, et face à son silence, elle lui attribuait des pensées qui n’étaient pas les siennes. Elle ne comprenait pas, elle n’avait pas idée. Elle compatissait. John se fichait de sa compassion comme de sa dernière paire de chaussettes. Elle n’avait pas connu Sherlock, n’avait pas su ce que c’était, de vivre à ses côtés. Alors forcément, elle faisait les mauvais raisonnements. Elle avait noté « sentiments refoulés ». Elle ne savait pas. Et qui pourrait l’en blâmer ? Elle n’était pas la première et certainement pas la dernière à faire cette erreur. Oui, John aimait Sherlock, il ne pouvait pas le nier. Mais pas comme ça. Il s’agissait de Sherlock, de toute façon, le brillant détective, sociopathe autoproclamé. Mais comment pourraient-ils comprendre ? John ne pouvait leur en vouloir. Sherlock était quelqu’un à part et ce qu’ils avaient, ce qui les liait, était indéfinissable. Il ne prenait aucun plaisir à adopter l’attitude de l’éternel incompris, il ne faisait que constater. Et Ella commençait elle aussi à voir que tous deux n’arrivaient à rien. Elle s’entêtait bêtement, refusait d’abandonner, culpabilisant probablement à l’idée de livrer John à lui-même, même si elle avait depuis compris que se suicider n’était pas dans ses intentions. Mais pour le docteur, ce n’était qu’une perte de temps et s’il continuait à se rendre aux rendez-vous, c’était uniquement parce que, comme il l’avait annoncé à Alexis, du temps, il en avait à ne plus savoir qu’en faire.

Il ne parvint cependant pas à déchiffrer l’écriture serrée et hâtive qui parcourait la feuille blanche, et en reportant son regard sur sa tasse, il décida que c’était peut-être pour le mieux. S’il avait accepté de s’exprimer, il n’avait pas nécessairement envie de savoir ce qui serait retenu de ses propos et la façon dont ils seraient reformulés. Tant que ses mots n’étaient pas déformés, il ne demandait rien de plus, et il espérait pouvoir faire confiance à la jeune femme sur ce point. Celle-ci, jouant avec son stylo, s’empressa de le rassurer quant à sa réponse :
« Non non ! C'est parfait, ne vous en faîtes pas ! »
Il eut un petit hochement de la tête pour dire "tant mieux" tout en portant à nouveau la tasse à ses lèvres, attendant la suite.
« Vous savez, c'est un peu... bizarre. Enfin, je trouve ça bizarre moi, que le Sherlock Holmes dont vous me parlez là me semble plus humain que ce que j'ai pu voir dans les médias. Je veux dire, la radio, les journaux, la télé... Tout ça, c'est censé véhiculer la vérité, c'est censé être objectif. Et là... J'ai juste l'impression qu'un journaliste mal luné s'est amusé à casser du sucre sur le dos de votre ami. Je veux dire... C'est vraiment pas sympa... Votre ami, il devait juste être différent des autres, et ça ne leur a pas plu... Et c'est vraiment dommage, je pense. Enfin, je dis ça, mais on vient tout juste de commencer, mais c'est mon impression et... »
John fut cette fois franchement surpris. Que la jeune femme se montre respectueuse et polie, c’était déjà assez rare dans le milieu pour être apprécié, mais qu’elle sorte de son rôle d’auditrice pour exprimer son avis comme l’aurait fait une amie à laquelle il aurait choisi de se confier, c’était plus qu’inattendu, mais il aurait menti en disant qu’il n’appréciait pas son ouverture d’esprit. Après tout, elle exprimait son incompréhension vis-à-vis de sa (future) profession, de ses (futurs) collègues, tout en prenant clairement des précautions pour ne pas le froisser.

Il aurait pu être tenté de croire qu’elle ne disait cela que pour l’amadouer, mais il ne le pensait pas, surtout à la façon dont elle mordillait sa lèvre inférieure nerveusement, et à son regard fuyant (Sherlock aurait été fier de constater que tous ces mois passés à ses côtés n’avaient pas été complètement vains et que son sens de l’observation, sinon son esprit de déduction, s’était accru). Et confirmant son intuition, elle ajouta peu après, tournant une page de son bloc notes :
« Je suis désolée, je n'aurais pas dû dire ça... J'ai tendance à trop parler, bien souvent sans réfléchir. Oubliez donc ce que je viens de dire à propos de votre ami. »
Il esquissa donc un faible sourire, un sourire un peu las et usé. Elle avait une certaine candeur qu’il lui enviait, elle avait encore cette fraicheur et cet optimisme propre à la jeunesse et John ne pouvait qu’espérer qu’elle ne perdrait pas ces atouts en grandissant et qu’elle ne se laisserait pas elle aussi corrompre, troquant la quête de vérité pour celle de l’argent.
« Ne vous excusez pas de donner votre avis. J’ai un peu moins l’impression d’être le seul à parler, comme ça, et croyez-moi ce n’est pas quelque chose que j’apprécie tellement. »
Il était sincère ; la conversation ainsi prenait des allures plus normales et lui faisait un peu oublier que tout cela n’était qu’une interview. En outre il n’allait certainement pas lui en vouloir de donner son avis. Evidemment le fait qu’elle soit de son côté était un plus, mais d’une façon ou d’une autre il ne pouvait pas l’empêcher de penser ce qu’elle voulait, alors qu’elle lui fasse part de ses pensées, quelles qu’elles soient, et tant qu’elle ne se montrait pas agressive ou irrespectueuse, lui était bien égal. Il ne lui en tiendrait pas rigueur pour si peu, au contraire, il préférait largement cette approche, plus humaine, à celle, froide et distante, des journalistes qu’il avait pu rencontrer.
« Mais ce n’est pas si bizarre, en vérité, vous savez. Dès le moment où nous avons commencé à nous faire connaître, je me suis inquiété de l'image que les médias pourraient donner de lui. Sherlock aussi avait compris que les choses pourraient se retourner contre lui, même s’il s’en moquait. Son intelligence et son talent extraordinaire nous renvoyait tous à notre propre normalité. Et personne n’aime se sentir inférieur ou lésé. Il avait beaucoup d’ennemis, et la plupart étaient en fait des personnes qu’il avait ridiculisées à un moment ou à un autre. Surtout au Yard. Vous n’imaginez pas combien il leur était difficile de voir quelqu’un qui n’était pas du métier faire leur travail mieux qu’eux-mêmes. Ils ne pensaient pas aux vies sauvées, mais à leur fierté bafouée. Et il n’y a pas plus rancunier qu’une personne humiliée. Il faut dire aussi que Sherlock n’a jamais été quelqu’un de très à cheval sur les convenances. Il disait ce qu’il pensait comme il le pensait, il ne cherchait pas à plaire, ce qui n’a pas dû arranger les choses. Sans oublier qu’il n’était pas franchement très modeste non plus. »
Autant de choses, qui au fond, étaient toutes à son honneur. Sherlock était quelqu’un de franc et de direct, il n’y avait pas de faux-semblants avec lui. Il ne s’embarrassait pas de conventions sociales. Décence ? Limites ? Quelles limites ? Il faisait ce qu’il voulait, si ça ne plaisait pas, c’était tant pis pour les autres. Oui, John avait plus d’une fois pesté sur son manque de diplomatie, la façon dont il s’attendait à ce que tout le monde fasse toujours ce qu’il demandait, ou encore ses maudites expériences et ses sales manies de ne rien respecter. Mais il ne le jugeait pas pour ça. A bien des égards, Sherlock était quelqu’un de plus humain qu’Anderson ou Donovan ne le seraient jamais. Mais pour cela, il fallait bien sûr voir au-delà de l'image publique du personnage.

John nota la nervosité de la journaliste qui se frottait le front, avec visiblement des milliers de questions muettes au bord des lèvres. Il prit la liberté de se commander un autre café ainsi que de lui reprendre un thé.
« Hm... Je suis désolée – encore une fois – mais je ne sais pas trop comment... formuler mes questions sans paraître... blessante. Sachez que je n'ai aucun à priori vis-à-vis de vous ou de Sherlock Holmes, je veux juste... savoir qui il était vraiment, la vérité. C'est pas de la curiosité mal-placée... Enfin si peut-être, mais je ne veux pas vous heurter ou quoique ce soit. Je sais que ce genre de sujet est souvent délicat et que même quand on pense qu'on est prêt, même quand on est vraiment prêt, ça fait toujours un peu mal. Alors si j'ai des paroles déplacées, ou qui ne vous plaisent pas, il ne faudra pas hésiter à me le dire surtout ! Et... voilà. Je suis vraiment désolée, je n'ai pas l'habitude de traiter ce genre de sujet... »
John hocha la tête, esquissant un petit geste de la main dans l’air pour signifier qu’elle ne devait pas s’en faire autant.
« Vous êtes là pour ça, et j’ai accepté de vous recevoir, donc si jamais je dois m’en prendre à quelqu’un, ce ne sera donc pas à vous, mais bien à moi. Ne vous en faites donc pas ; posez vos questions, je répondrai du mieux que je pourrai », répondit-il d’une voix chaleureuse qui se voulait rassurante, remerciant d’un petit signe de la tête la serveuse qui venait de leur déposer deux nouvelles tasses bien chaudes.

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