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 And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson]

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MessageSujet: And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson]   And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] EmptyDim 28 Oct - 0:40

And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] Rain_by_twistedwinds
Il pleut. Depuis des jours, il pleut. Il pleut sans cesse. Au moins personne n'oublie qu'on est à Londres. Personnellement, la pluie de me dérange pas. Le seul petit souci est que je n'aurai bientôt plus un pull de sec. Ils sont tous à dégorger sur les radiateurs et chaises qui émaillent mon appartement. De même pour mes chats. Ils sont trempés, je veux dire, à aller se balader sur les gouttières, ces cons. Mes cheveux se transforment en paille humide dès que je sors de mon appartement chaud, et mes mains ne restent jamais très longtemps lisses. J'ai eu une journée plus ou moins plutôt mauvaise. Un mec s'est fait sauter la cervelle il y a au moins une semaine, et on n'a retrouvé son corps que hier. Et bien sûr, puisque je suis stagiaire, et qu'il faut me faire les pieds, c'est à moi qu'on a confié la tâche de l'autopsier histoire de vérifier que c'était bien un suicide. Et vu dans quel état était sa tête, je ne peux pas vraiment le dire. Il s'est apparemment tiré dans la bouche, mais je n'ai aucun moyen de savoir quelle était la main qui tenait le revolver. En tout cas, il est probablement mort sur le coup, car il ne restait presque pas de cervelle dans sa boite crânienne. L'arrière du crâne est complètement explosé et apparemment, sur place, ils ont dû ramasser des morceaux d'os sur la moquette à la pince à épiler. Ça a été un travail plutôt passionnant de l'autopsier, mais éprouvant.

Son ex femme est ensuite arrivée et a fait un malaise à peine j'avais enlevé le drap. Une bourgeoise à la bouche barbouillée de rouge. Elle a fini par reconnaître le corps. Enfin le visage. parce que les corps, après une semaine de trempette dans leur jus, et autopsie, ils se ressemblent tous. De toute façon, on ne montre pas le corps. C'est un peu tabou. et puis ça ne servirait à rien. J'ai refermé le sac mortuaire, et elle est repartie vacillante dans sa robe noire et sur ses Louboutins. Cette conne portait des lunettes de soleil. Sauf que quand elle les a enlevées, pas de trace de mascara qui aurait coulé. J'ai commencé à plaindre ce type qu'on avait mis une semaine à retrouver, et ai commencé à comprendre pourquoi on avait demandé une autopsie avancée. Avec une vie aussi merdique, on a tendance à tomber dans les embrouilles, probablement. Je suppose. Enfin bref. À 19h30, alors que je commençais à somnoler sur ma chaise, l'autopsie finie, Molly était arrivée devant moi, avec son air adorable, et m'avait dit d'aller m'habiller parce que c'était moi qui allait accompagner le corps chez l'embaumeur qu'avait désigné l'ex femme, et qui était apparemment indiqué dans le testament. Je n'ai pas de testament et même si j'en avais un, je ne crois pas que je penserais à indiquer un embaumeur. On m'exposera à cercueil fermé, et puis voilà.
Je me suis surprise à penser qu'embaumeur est vraiment un drôle de métier, un peu morbide, avant de me rappeler quel métier j'allais exercer. Dans tous les cas on touchait à la matière morte, et alors ? Il faut bien des gens pour faire ça, et mieux vaut qu'ils apprécient leur job. Après tout. Personnellement j'ai une certaine fascination pour la mort, et aussi une certaine curiosité qui me pousse à vouloir comprendre ce genre de choses. Deux inspecteurs sont passés et ont décidé de pousser l'enquête plus loin, grâce à mes observations. Voilà ce que j'aime dans mon futur métier.

Enfin bref. Une demie heure plus tard je suis douchée, ayant réalisé que du liquide de décomposition des acides gras avait coulé presque jusqu'à mon coude, à l'intérieur de ma blouse, et que j'avais une goutte de sang dans le sourcil droit. Va falloir que j'apprenne à faire ça plus proprement. J'enfile un jersey trop grand, un jean noir troué sous la poche avant gauche, des bottines noires à paillettes, et un pull oversize en laine à torsades gris clair. Je secoue mes cheveux encore humides et les frotte brutalement avec ma serviette de bain jusqu'à ce qu'ils semblent secs. De toute façon, ils vont être de nouveau trempés. J'y passe un coup de brosse et Molly me confie le badge de la morgue que je fourre dans ma poche, et me précise que je pourrai lui rendre demain. Ma persona intérieure saute de joie : pas la peine de revenir ici, je vais directement pouvoir aller m'enfiler deux ou trois cocktails ou bières avant de rentrer chez moi. Fort bien. Les mecs chargés de déplacer le corps arrivent, je les guide du mieux que je peux et ils l'entreposent dans le coffre de la camionette noire. À leurs regards gênés je suppose que je vais devoir voyager à l'arrière avec mon compagnon de la journée. Je leur ôte la gêne de me proposer en affirmant d'un ton monocorde que je vais monter à l'arrière. Ils ébauchent tous deux un sourire, leur air effaré, apparu en me voyant débarquer avec mes cheveux roses et mon look, toujours collé à leurs visages. J'ai un rictus en montant dans le véhicule, et somnole tout le long du trajet. Quand on arrive finalement, c'est le bruit des portes qu'on ouvre qui me tire de mon coma. Je descends du fourgon, fait signe aux deux hommes de m'attendre dehors, et me trempe la tronche en parcourant les trois mètres qui me séparent de la porte de la boutique. J'ouvre la porte, et lance sans regarder vraiment à l'intérieur :


"— C'est Scotland Yard, nous sommes ici pour le corps qu'on devait vous amener, nous le transportons jusque dans l'arrière boutique je suppose ?"

Sans attendre, je retourne dehors et dit très calmement qu'il faut transporter le corps à l'intérieur, avant d'aller ouvrir largement les portes battantes. Le cortège se déplace jusque dans l'arrière boutique, plutôt sombre, à l'image de la ville, à l'image de l'atmosphère, à l'image de cette pluie nocturne. La nuit tombe de plus en plus tôt, d'ailleurs. Enfin vu que nous nous approchons de l'hiver ça paraît normal. Trêve de foutaises, je secoue la tête, remercie les transporteurs, et leur dit que je vais me débrouiller. Ils ont l'air soulagés de pouvoir partir, et je me demande pourquoi ils font le métier qu'ils font si cela les met mal à l'aise. Une fois qu'ils sont partis, je me tourne vers l'embaumeur. Pourquoi travaille-t-il dans la pénombre ? Puis me vient à l'idée que peut être, à huit heures du soir, il ne travaille plus et a simplement dû attendre le corps. Je le vois mal mais je n'ai pas l'impression qu'il ait la tête à laquelle pensent les gens quand on parle d'embaumeur. Cela dit je ne ressemble pas vraiment au médecin légiste de la tête des gens. Il faut dire, l'intérieur de la tête des gens ne m'intéresse pas vraiment, sauf quand elle est explosée par un neuf millimètres.
Je tends mon badge au type par dessus le corps, et me plante, plus ou moins droite, près de la table. J'ai envie d'une cigarette.
Je n'ai pas envie que ça s'éternise et finis donc par lancer la première phrase qui me passe par la tête.


"— Le type qui a fait ça devait pas être maniaque de l'hygiène, il s'y est pris comme un sagouin. Va y'avoir du boulot. Je parle en connaissance de cause. D'autant que le mec s'est pris pour un millésime et s'est cru bon de fermenter quelques jours."

Le tout balancé sur le même ton monocorde que d'habitude. Mais je trouve que je parle beaucoup. Sans doute le fait d'être là pour le boulot, ça me rend bavarde. Je mets une main dans la poche de mon jean, et reporte le poids de mon corps sur la jambe opposée, attendant une réaction, un signe que je peux partir, en fait à peu près n'importe quoi.
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MessageSujet: Re: And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson]   And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] EmptyJeu 27 Déc - 23:25







    Joe avait eu une journée de merde.
    On l'avait appelé la veille au soir pour s'occuper d'un enfant mort dans la matinée. Pour commencer il ne s'était pas réveillé et était arrivé à la chambre funéraire vers 10h, alors qu'il était supposé venir à 8h. Après s'être fait engueuler par à peu près toutes les personnes qu'il avait croisé, il put enfin s'occuper du corps. Un mort c'est toujours bizarre, mais alors un enfant c'est plus difficile. Lui qui avait grandi dans une famille très nombreuse du côté de son père avait eu du mal les rares fois où il avait eu à embaumer un enfant. Il avait tendance à penser beaucoup trop à sa sœur, ses cousins, à son neveu... Autant dire qu'il n'y trouvait pu le plaisir habituel, le bonheur d'aider, de faire en sorte qu'une personne soit belle pour la dernière fois.
    Le gamin embaumé, la famille et les conseillers funéraires l'ayant fusillé du regard une dernière fois, il repartit pour le centre de Londres- en métro forcément comme il n'avait toujours pas son permis. Tout le long du trajet une femme d'environ 50 ans n'arrêta un instant de le fixer étrangement avec un air entre l'envie et la peur. Arrivé à la boutique et mourant de faim, il chercha de l'argent dans les poches de sa blouse restée à l'intérieur. Argent qu'il n'avait pas, il dut en demander à une bande d'ados qui sortaient du collège.
    Il n'eut ensuite plus rien à faire et passa l'après-midi à ranger la boutique, chose qu'il détestait faire. En début de soirée, exténué, il s’appétait à partir quand il reçut un coup de fil genre « oui alors on a un corps, on vous l'apporte dans une demie heure, salut. »

    Certes il n'y avait pas d'horaires pour ces métiers, certes il n'avait pas de vie familiale mais merde, il commençait sérieusement à être fatigué et voulait juste rentrer chez lui, faire une sieste et aller voir son dealer, pour une fois qu'il avait un peu d'argent. Mais non, fallait qu'il reste là, à rien foutre et à attendre qu'on lui apporte un corps dont il ne s'occupera pas ce soir de toutes façons. Il soupira, s'assit sur une chaise et attendit.

    Vingt heures passées, le bruit de la porte qui s'ouvre à la volée le réveille, on entre dans la boutique.

    C'est Scotland Yard, nous sommes ici pour le corps qu'on devait vous amener, nous le transportons jusque dans l'arrière boutique je suppose ?"

    Pas le temps de répondre, qu'il entend la porte se refermer. Ok, apparemment il est tombé sur quelqu'un qui avait eu une mauvaise journée aussi. Il entend des pas, la porte qui se réouvre, on lui apporte le corps ; les transporteurs le laissent là, dans un coin de la pièce. Joe les regarde faire et soupire. Franchement, on dirait qu'ils transportent un réacteur nucléaire. Il faut faire attention, d'accord, mais à ce point ça devient ridicule. Après tant de précautions, ils repartent. Le sourire aux lèvres, Joe s'approche du corps pour constater son état et évaluer le temps qu'il mettra à l'embaumer mais il tombe nez à nez avec une maigrichonne aux cheveux roses. Il a envie de lui dire de dégager mais elle se met à lui parler :

    "Le type qui a fait ça devait pas être maniaque de l'hygiène, il s'y est pris comme un sagouin. Va y'avoir du boulot. Je parle en connaissance de cause. D'autant que le mec s'est pris pour un millésime et s'est cru bon de fermenter quelques jours."

    Ça doit être la stagiaire dont on lui a parlé au téléphone. Bizarrement Joe imaginait les stagiaires autrement. Plutôt dans le genre pas très grandes, pas très grosses, brunes avec des lunettes et une queue de cheval mi-haute. Alors que, comment dire, celle qui se tient actuellement devant lui est... différente.
    Il lui adresse un sourire, pas un mot et ouvre finalement le sac mortuaire. Effectivement l'homme n'est pas en bon état. Il a un rictus et lâche dans un soupir :

    « Bordel, ça va me prendre des heures »

    L'homme a littéralement la tête explosée, Joe déduit qu'il s'est fait sauter le crâne. Avec quoi, il n'en sait rien et il s'en fout. C'est un peu la différence entre lui et les médecins légistes avec qui on le compare souvent. Eux veulent tout savoir, qui, pourquoi, comment, quand, avec quoi.. Joe se contente de faire son job, sans chercher à savoir la biographie de son mort dans les moindres détails.
    En quelques mouvements il range le corps, enlève sa blouse et attrape ses clefs et se retrouve de nouveau nez à nez avec la stagiaire.

    « Nan mais t'es encore là toi ? Je veux dire tu peux partir hein... si tu veux. »

    La pauvre attendait depuis bien 10 min, plantée là à le regarder sans rien dire et lui se contente de l'envoyer chier. En plus c'est une stagiaire. Réalisant son erreur il tente de se rattraper comme il peut :

    « À moins que... je sais pas, tu veux aller boire un verre ? Je t'invite. »

    Intérieurement, il prie tous les dieux pour qu'elle refuse, qu'elle dise qu'elle a quelque chose de super urgent à faire, un rendez-vous ou quoi que ce soit, déjà parce qu'il est extrêmement fatigué, ensuite parce qu'il a de l'argent, certes, mais peu ; extérieurement, il lui adresse son plus beau sourire comme pour qu'elle ne puisse pas refuser.


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MessageSujet: Re: And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson]   And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] EmptyLun 25 Mar - 15:05

And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] Jpeg10
Après avoir balancé ma phrase beaucoup trop longue par rapport à d'habitude, je reste là, à attendre un signe qui me dise quoi faire. Le mec ouvre le sac mortuaire, constate les dégâts, a une moue agacée et profère quelques plaintes que je n'écoute pas vraiment. je suis occupée à regarder autour de moi. je n'avais jamais vu l'intérieur de la boutique d'un embaumeur.
Je ne sais pas à quoi je m'attendais mais je suis surprise que ça ressemble autant à une morgue, propre et globalement bien rangée. Je crois que je m'étais imaginé un genre de cabinet de curiosités avec des yeux ou des cervelles dans le formol, des animaux empaillés, des dents et des crânes humains. Rien de tout ça. C'est austère, apparemment en béton, un peu sombre, et spacieux. Pas d'étagères en bois sur lesquelles s'empilent des bibelots et des plantes séchées. Qu'est-ce que tu croyais Lily ? Tu t'imaginais une cabane de sorcière ? Tu penses qu'on peut travailler, surtout si c'est en tant qu'embaumeur, dans une grotte bordélique pleine de pentacles ? C'est comme si on te demandait de travailler dans une cave pleine d'instruments de torture et de grimoires et de plantes séchées. Ridicule. Pourtant tu travailles aussi au contact des morts, tu devrais savoir que les gens ne collent pas aux stéréotypes habituels. Ça te plairait qu'on ait des préjugés comme ça sur toi ? Probablement pas, non. Bon. Alors.

Puis je reporte mon regard sur lui. Rien à voir avec ce que je m'étais imaginé. J'avais songé à un vieux type chauve, à lunettes, vêtu d'un costume noir sous sa blouse, nez crochu, mains non moins crochues, yeux perçants derrière ses verres, air glauque, ridé avec un long cou. Le croque mort de lucky luke, en bref. Avec une blouse.

Le mec qui se trouve en face de moi n'a rien à voir avec cette image. Grand, cheveux en bataille, tatouages, jeune, très jeune, sans doute aussi jeune que moi. L'allure un peu grunge. Et surtout, avec un charme certain, beaucoup trop certain pour un embaumeur, beaucoup trop certain pour que j'arrête de le regarder avec mon air creepy. Je me demande s'il bosse seul. Je me demande ce que ça peut faire de coucher avec lui. Comme souvent quand je rencontre quelqu'un pour la première fois. Quand on me présente quelqu'un, je m'imagine au lit avec. Premier réflexe. Je me demande si je n'ai pas des penchants nymphomanes. Les images afflues, je n'ai pas franchement envie de penser à ça. Pourtant je ne suis pas tant portée sur le sexe. Je veux dire, j'aime bien ça, comme tout le monde, je m'y adonne régulièrement, pas toujours avec des gens que je connais bien, et ce sans distinction de genre de couleur ou d'âge. Même si je reste dans la légalité et dans la limite des choses que font les gens sains d'esprit. Je ferme les yeux, fort, je secoue un peu la tête. C'est bon Lily. On arrête. Tu as eu une dure journée on sait. Tu aurais bien besoin d'un petit joint, au minimum, si ce n'est un rail ou un peu de DMT. C'est pas franchement le moment de t'imaginer à poil dans le lit d'un étranger. Je commence sérieusement à penser à me casser sans dire au revoir et en claquant la porte pour signifier comme ma journée a été mauvaise, quand il se décide à ouvrir la bouche de nouveau.


« Nan mais t'es encore là toi ? Je veux dire tu peux partir hein... si tu veux. »

Tu pouvais pas le dire plus tôt ? J'ai perdu mon temps là. putain. Après une telle journée. En même temps pourquoi je suis restée plantée là ? j'aurais pu tout simplement me barrer. Je me prépare à attraper mes cliques et mes claques et à me barrer m'imbiber d'alcool au pas de course, sans me retourner, et tant pis pour mon zèle professionnel et ma réputation, l'appelle du pub est bien plus important, quand on m'interrompt dans mon élan.

« À moins que... je sais pas, tu veux aller boire un verre ? Je t'invite. »

Je hausse un sourcil. Les choses prennent un tour inattendu mais qui ne me déplaît pas. J'hésite. Me confire dans l'alcool avec un mec que je ne connais pas ne me tente pas tellement. Mais en même temps ça serait pas la première fois. Je me retourne vers lui, une moue sceptique dessinée sur le visage, et son sourire joue en sa faveur. Je m'interroge : pourquoi voudrait il m'inviter ? Mais bon, finalement ça je décide que ça peut être cool. Je hausse donc les épaules.

« Pourquoi pas. S'tu veux. J'avais de toute façon prévu d'aller boire quelques verres. Alors ça change pas mes plans. »

Je me demande ce qui peut pousser un mec à inviter une inconnue à boire un verre. Je pense immédiatement au cul. Puis je redeviens lucide. Personne ne fait ça. Ça doit sûrement être pour tromper l'ennui. Oui tromper l'ennui, ça doit être ça. Ça me va. Je sors un paquet de clope de mon sac, en porte une à ma bouche, sors un briquet. Et attends qu'il bouge. Le devance vers la porte, sors sous la pluie qui s'est un peu calmée au point de s'être réduite à un fin crachin. Allume ma clope en attendant qu'il sorte et ferme la porte. Puis quand il me rejoint, fait de nouveau une moue et un haussement d'épaules en me mettant à marcher, laissant la pluie tremper mes cheveux et mon pull. Il va falloir boire pour oublier que je suis trempée le temps que ça sèche. Je me vois déjà, Jersey collé à la peau, dans un peu, à 6 grammes dans chaque bras. Il me tarde un peu. Et ensuit ramper jusqu'à mon lit et dormir douze bonnes heures avant de me réveiller caressée par mes chats et d'enfourner un petit déjeuner digne d'un sumo. Mais sumo anglais s'il en est.

« Alors on va où ? »


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MessageSujet: Re: And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson]   And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] EmptyJeu 4 Juil - 13:36









    « Pourquoi pas. S'tu veux. J'avais de toute façon prévu d'aller boire quelques verres. Alors ça change pas mes plans. »

    Et merde. Bon il faut qu'il pense positif, qu'il voit le bon côté des choses : elle n'a pas l'air coincée, ni stupide. Elle est sûrement sympa, et peut-être qu'elle a un peu de weed. Joe lui adresse un second grand sourire, elle le devance et sort dehors, il éteint les lumières, ferme tout à clefs et la rejoint sous la pluie.
    Elle le regarde, clope à la bouche, elle est trempée, vraiment pas mal, plus que baisable . Nouveau sourire.

    « Alors on va où ? 
    - Il y a un bar sympa pas loin. »

    Il s'allume une clope, passe son bras autour des épaules de la jeune fille et l'entraine d'un pas rapide en direction du bar.

    « Au fait, moi c'est Joe ! »

    Il lui sourit de nouveau, elle doit penser qu'il a un sérieux problème, il en a rien à foutre, pour une fois qu'il rencontre quelqu'un qui a l'air cool ! Ils arrivent devant le bar, il la pousse à l'intérieur. Au fond, un groupe de mécheux reprennent « We're not gonna take it » des Twisted Sister, trois gamines sont plantées devant la scène et se dandinent. Autour des tables, une bonne vingtaine de personnes. Joe traine Lily vers le bar, il pose un billet de 20, attrape une bouteille de Four Roses et un pack de bières. Une armoire à glace se plante devant lui et hurle à moitié pour couvrir le bruit ambiant.

    « T'es l'islandais. Tu me dois 100 livres espèce d'enculé »

    Joe se cache derrière la jeune fille et en profite pour lui attraper le bras et l'emmener à l'étage. Ils montent un escalier en colimaçon en bois couvert de bouteilles et verres cassés, et arrive sur la mezzanine, de gros fauteuils en cuir, des cendriers pleins sur chaque table et des toncs et des débris de verres qui jonchent le sol. Hormis le couple qui se roule des pelles et trois mecs qui planent dans un coin, Joe et Lily sont seuls. Il la fait assoir sur un fauteuil tout au fond, lui met une bière dans la main et saute sur le fauteuil en face d'elle. Énième sourire.

    « Désolé pour le type, j'aurais du faire gaffe mais on est partis trop vite pour lui, il viendra plus nous faire chier. Alors ? »



HJ:
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MessageSujet: Re: And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson]   And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] EmptyJeu 4 Juil - 23:08


And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] ?w=100&h=100&c=mog&im=%2Fbig.103959099
« Il y a un bar sympa pas loin. »

J'éprouve une drôle et désagréable sensation alors qu'il passe son bras autour de mes épaules. Je ne suis pas quelqu'un de particulièrement tactile avec les inconnus. En même temps j'ai un fond de sympathie pour ce type avec son allure aussi bizarre que la mienne. Il s'est allumé une clope aussi et nous marchons vite, ainsi, tels deux potes. A nous voir ainsi on ne pourrait pas deviner qu'on vient de se rencontrer. Je secoue doucement mes cheveux roses trempés par la pluie de Londres. Il faudra que je pense à refaire une teinture.

« Au fait, moi c'est Joe ! »


Je note l'information. Je n'arrive pas à savoir d'où pourrait être son accent. Je pince indistinctement les lèvres. Sors mon badge de mon sac et le lui tends sans piper mot, le laisse le lire avant de le re-ranger. Je tire une autre bouffée sur ma cigarette désormais humide. Souffle la fumée par le nez. Je le regarde du coin de l'oeil. On pourrait même considérer que je le dévisage avec insistance. Je hausse un sourcil. Il y a un truc dans son visage, mais quoi ? Je sens mon dernier tatouage me démanger, et je remonte une manche de mon pull oversize pour le gratter tout en tenant ma cigarette, exercice plutôt complexe quand quelqu'un nous tient l'épaule. Il s'agit de 7 lignes sur le poignet gauche. Celui de son côté. Cela me distrait de mon observation. Je me surprends même à lui sourire légèrement.

Finalement nous arrivons au pub. Je n'ai pas oublié qu'il m'a dit qu'il m'invitait. Je n'esquisse donc pas le moindre mouvement en direction du comptoir et le laisse diriger les opérations. Lorsqu'il m'a emmenée vers le bar, j'ai un peu résisté, pour la forme, pour montrer que je n'aime pas trop être dirigée. Je sens néanmoins mon corps se liquéfier lorsqu'un mec me dépassant de plus d'une tête (et pourtant je suis grande) se plante face à nous et fait entendre une voix tonitruante. Je lève mon visage vers lui et tente de protéger par télékinésie mes tympans du bruit qu'il fait et qui, ajouté au reste du fond sonore, a de quoi blesser sérieusement mon audition. Un jour j'ai autopsié un suicidé. Il s'était raté et avait dérapé. S'était tiré à travers une oreille au lieu de la tempe, endormi par les médicaments qu'il avait pris. Le tympan était explosé comme tout le reste du crâne. Ça m'avait un peu soulevé le coeur et pourtant j'ai l'estomac bien accroché. Je ne sais pas pourquoi je pense à ça.
Bref, de ce que je distingue de la parlance chav de l'individu, il en a après celui qui me tient compagnie, lequel me prend comme bouclier humain. J'esquisse un sourire cependant en comprenant qu'il est islandais. Voilà l'accent. Mais le sourire s'efface alors que Joe m'attrape fermement par le bras pour me faire monter un escalier glauque qui mène à un étage non moins glauque. Pile le genre d'endroit où j'aime à passer une soirée lorsque je veux être tranquille. Une vague odeur de weed, d'alcool et de tabac froid flotte dans l'air. Logique. Le couple qui se suce la langue dans un coin me donne légèrement envie de gerber. Get a room. Jesus. Personnellement je ne suce pas la langue de quelqu'un à moins d'être chez moi/chez cette personne/dans un lit/dans une porte cochère/dans un buisson. Quelques règles pour ne pas être dégoutée de moi même. Que j'oublie évidemment quand le taux d'alcool dans le sang et celui de THC dans le cerveau sont trop hauts mais bon. On ne peut pas être parfait tout le temps.
Finalement, mon compagnon d'infortune me pousse dans un fauteuil, où je m'écroule tout en jetant mon sac sur le sol dégueulasse.


« Désolé pour le type, j'aurais du faire gaffe mais on est partis trop vite pour lui, il viendra plus nous faire chier. Alors ? »

J'esquisse un rictus, bois une rasade de la bière qu'il m'a tendue, prends le temps de la savourer. Débarrasse mon visage d'une mèche qui le traverse depuis cinq bonnes minutes. Passe mes jambes par dessus l'accoudoir du fauteuil et déclare :

« T'as l'air de savoir te faire des amis, dis-donc. »

Nouvelle rasade de bière. Nouveau silence. Nouvelle torsion du coup. Mes yeux qui parcourent toute sa personne une nouvelle fois. Pas de sourire cette fois. Juste une vague rougeur sur mes joues. Involontaire. Je passe mon bras gauche sur le dossier du fauteuil. Décide finalement de m'allumer une nouvelle clope. Je pose ma bière sur la table encombrée. Sors mon paquet de mon sac, une cigarette, un briquet. Allume. Tire. Inhale. Range paquet et briquet, reprends ma bière. Gorgée. Bouffée. Rictus de plaisir. Je renverse un instant ma tête en arrière.

« Alors, Joe ? En passant, Joe, c'est pas très Islandais ça comme prénom. Et si tu veux savoir ce qu'Alors ? A toi de me dire.. »

Sans préciser dire quoi, exactement comme lui. Préciser quoi est trop mainstream. Et pas drôle du tout. Attendons de voir. Je le dévisage une fois de plus. Je n'arrive pas à dire si je suis mal à l'aise ou non. C'est très particulier. Je ne suis pas sûre d'aimer vraiment ça. Mais je ne suis pas sûre de ne pas aimer ça. Je n'en sais rien.
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MessageSujet: Re: And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson]   And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] EmptyMar 9 Juil - 19:42









    « T'as l'air de savoir te faire des amis, dis-donc. »

    Joe a soudainement envie d'éclater de rire, mais il reste silencieux, pour une fois que la fille semble vouloir communiquer. Il continue à lui sourire comme pour dire « vas-y, je vois que tu essayes de parler, continues » mais elle préfère s'allumer une autre cigarette. Damn. Joe n'est pas très bavard, mais après avoir passé 10h dans un endroit aseptisé dans le silence le plus total, il a besoin de parler à des gens après. Il continue de la fixer, peut-être qu'elle dira un truc si elle se sent gênée, qui sait ?

    « Alors, Joe ? En passant, Joe, c'est pas très Islandais ça comme prénom. Et si tu veux savoir ce qu'Alors ? A toi de me dire.. »

    Ah, enfin ! Nouveau sourire. Il attrape la bouteille de Four Roses et boit au goulot, puis s'essuie la bouche avant de répondre.

    « Jónbjörn Baldr Birgir Sigurðsson, mais je préfère Joe, ça au moins les anglais arrivent à le prononcer »

    Eclat de rire, Joe remarque que la jeune femme n'a toujours pas décliné son identité.

    « Je peux me permettre de te demander ton prénom ? J'ai du mal à les retenir, mais faudrait quand même que je puisse essayer »

    Joe éclate de rire à nouveau, ça ne lui ressemble pas, certainement la présence de la jeune femme. Cela faisait longtemps qu'il n'avait vu une fille à son goût. Ces derniers temps il n'avait couché qu'avec des hommes d'ailleurs. Mais la fille en face de lui semble avoir quelque chose que les autres filles n'ont pas, une espèce d'aura, de charisme. Mais il n'a pas l'impression d'éprouver l'envie – le besoin?- de coucher avec cette fille, il a juste envie de tout savoir sur elle. Son enfance, son métier, où elle habite, pourquoi elle a acheté ce jean et si elle aime les pâtes au pesto.
    Il a l'impression qu'il pourrait lui parler pendant des heures, il n'avait jamais entendu un timbre de voix pareil à celui de la jeune femme, dommage qu'elle soit si peu bavarde.

    « Alors, ce que je veux savoir... Pourquoi médecin légiste ? »

    Grande question, mais Joe a toujours eu une certitude : personne ne choisit un métier par hasard. Et certainement pas un métier au contact des morts. Personne ne peut se réveiller un matin et se dire « tiens ! Quand j'serais grand je disséquerais des suicidés et des assassinés ! »
    Joe attrape une bière, la décapsule avec son briquet – non sans une extrême fierté- , s'allume une cigarette et continue à fixer la jeune femme. Toujours avec le même sourire stupide.


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MessageSujet: Re: And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson]   And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] EmptyMar 9 Juil - 21:31


And this, boys and girls, is how you shoot yourself in the head. [Joe B. Sigurðsson] Tumblr_mpnfu9dBD81s93h13o1_500

« Jónbjörn Baldr Birgir Sigurðsson, mais je préfère Joe, ça au moins les anglais arrivent à le prononcer »

Je hausse un sourcil. Effectivement Joe c'est plus simple. Je crois que je n'ai pas tout compris quand il a dit son long et imprononçable nom. Je ne pense pas que je pourrais l'écrire. Mais peut être au bout de plusieurs écoutes. j'ai toujours eu un don pour les langues. Je souris cependant, amusée par ce qui est perçu par mon cerveau comme une boutade. Je ne réponds rien, cependant, persuadée qu'une suite va venir. Il a l'air si bien parti.

« Je peux me permettre de te demander ton prénom ? J'ai du mal à les retenir, mais faudrait quand même que je puisse essayer »

Il m'avait semblé que montrer mon badge indiquait assez mon identité. Apparemment pas. J'ai quelquefois des difficultés à communiquer mes intentions. Je décide donc cette fois d'y mettre un peu de bonne volonté. Je tire une fois de plus sur ma cigarette, bois une gorgée de bière.

« Tu peux te permettre, et c'est Lily-Gabrielle, et mon nom de famille, c'est Josephson. Tu devineras aisément que moi non plus, je ne suis pas seulement d'ici. »

Je lui souris, encore. Un sourire plus large que les précédents. Je pousse un petit bruit, mi jappement d'excitation, mi rire. Je m'énerve moi même. Calme tes hormones, Lily. D'ailleurs, non. Ce n'est pas vraiment sexuel. Enfin, il y a sans doute de ça, bien sûr. Mais pas seulement, loin de là. Une sorte de curiosité euphorisante, une volonté de découvrir des choses sur ce jeune homme atypique. Par exemple, pourquoi les tatouages ? Pourquoi l'Angleterre ? Pourquoi ce bar ? Pourquoi le type ? Et si tu me racontais ton enfance, tes rêves, tes espoirs, ta famille, et tout le reste ? Et si tu me mentais, si tu me racontais des choses que tu imagines ? On pourrait passer le temps comme ça puisqu'à nos âges il n'y a rien d'autre à faire. Mais il m'interrompt et me sort de mes pensées.

« Alors, ce que je veux savoir... Pourquoi médecin légiste ? »

On dirait que je ne suis pas la seule à avoir ce vilain défaut qu'est la curiosité. Je réalise que plus je regarde son visage et son allure, plus je me rends compte qu'il a quelque chose de piquant et de décalé qui me fait ressentir des choses curieuses. Je décide que je ne vais pas jouer la tombe plus longtemps. Pour une fois que je rencontre quelqu'un pour qui je n'ai pas immédiatement des pensées hostiles, ou que je n'imagine pas sur une table d'autopsie, ça serait trop bête de le laisser filer par manque de loquacité.

« Bonne question. Peut être déjà parce que la mort, c'est quelque chose de fascinant. Surtout quand elle survient de façon inopinée et brutale. Surtout quand ça implique d'ouvrir quelqu'un et de regarder l'intérieur de son corps. Par curiosité. Aussi pour faire quelque chose qui m'évitera d'un jour rentrer chez moi et raconter à mon mari comment s'est déroulée ma journée. Surtout pour éviter d'avoir un mari banal qui ne supporterait pas ce genre de récit. Peut être pour éviter d'avoir un mari tout court. Qui sait.Sans doute aussi parce qu'il y a quelques années, je me suis réveillée avec cette idée en tête »

Je fais une pause, presque essoufflée par la longue tirade qui vient de se frayer un chemin entre mes lèvres. Quand on est habitué à être économe de ses mots, une telle logorrhée a quelque chose d'un exercice sportif auquel on ne se serait pas préparé. Je tire une nouvelle taffe. Une deuxième. La bouffée s'envole, hors de ma bouche, et je repose ma bière, attrape la bouteille de Four Roses. Deux gorgées. Le regarde par en dessous :

« A moi maintenant... Pourquoi le mec au bar ? Dans quel genre de bouillon louche as tu la fâcheuse habitude de tremper ? »
[/i]
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