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 When you know [Ft John H. Watson]

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MessageSujet: When you know [Ft John H. Watson]   When you know [Ft John H. Watson] EmptyMer 19 Déc - 20:56

Qui a dit que je n’étais pas du genre joueur et taquin ? C’est totalement faux ; je préfère juste aller droit au but plutôt que de tourner autour du pot avec des jeux dénués d’intérêt profond pour la plupart. Pourtant ce soir je m’adonnais à un jeu que j’appréciais tout particulièrement : rencontrer ce cher John Watson. En quoi cela était un jeu ? Oui…C’est vrai que ça peut sembler illogique voir ingrat de ma part de considérer nos rencontre comme un jeu alors qu’il a toujours été honnête avec moi. Mais c’est un peu ça. Un jeu car cela doit rester secret de Sherlock Holmes. S’il ne m’avait pas sauvé la vie, je pense que je me serais fait un plaisir de mettre une touche d’enfer dans ce petit paradis pas si parfait. Seulement, si je suis encore là aujourd’hui c’est en grande partie grâce à lui, alors je respectais son souhait de garder ces petits rendez-vous secrets du grand détective consultant.

Pourtant, je m’amusais cette fois. Vraiment. Le rendez-vous était dans un bar de Soho. Un bar gay. Sauf que ce léger détail, John ne le savait pas. J’avais envie de jouer avec lui, avec cette réputation de tombeur de femmes des trois continents. Ce n’était qu’une boutade de toute façon. Pour ma part ? Non, je ne penchais pas spécialement de ce côté-là. Je ne penchais pas spécialement tout court. A vrai dire je répondais aux besoins de mon corps et après…Sans complications, sans chichis. Si je m’inquiétais de ce que j’allais rencontrer en entrant dans ce bar ? Absolument pas. On me remarquait quand j’entrais quelque part mais si je le souhaitais, on me fichait la paix d’un seul regard. L’aura du chasseur. Probablement. Bon, il y aurait des rebelles, des irréductibles et des fous, mais avec les bons mots et les bonnes intonations, les gens comprendraient très vite que non, je n’étais pas disponible. Et puis, quand bien même, ça pouvait être drôle de donner de faux espoirs à ces gens. Peu sympathique et probablement très lâche, mais amusant néanmoins.

Ca ne rata pas ; j’entrai dans le bar et m’installai dans un fauteuil un peu à l’écart. Le bar était calme mais cosy et à part les quelques couples unisexe qui dansaient un peu plus loin sur la piste de danse, rien ne laissait penser que ce bar était un bar gay. Oh oui, j’allais bien rire ce soir. Je commandai un cocktail sans alcool et attendit que John arrive. Je repoussai plusieurs avances, fis semblant d’un accepter une, pour le laisser partir quelques minutes plus tard avec un regard furieux au visage. Ce que ça pouvait être drôle des fois…
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MessageSujet: Re: When you know [Ft John H. Watson]   When you know [Ft John H. Watson] EmptyJeu 10 Jan - 21:22

John n’avait jamais été un homme à secrets et il devait reconnaître qu’il avait tendance à s’en méfier, voire à les fuir. Il avait, comme tout un chacun, son jardin, des détails qu’il préférait passer sous silence parce que trop intimes, des mensonges inoffensifs parés à préserver un pan de dignité bafoué, autant de choses que l’on appelait en vérité « vie privée ». Pas de lourds secrets qui auraient pu changer des vies, à commencer par la sienne, s’ils venaient à être révélés.
Du moins, pas avant sa rencontre avec Sherlock.

Puis, le premier jour, il avait tué un homme, et leur premier secret était né. Mais il ne regrettait rien. Il n’avait pas longtemps hésité et n’avait pas craint les conséquences non plus, car John avait eu la conviction d’agir de manière juste, et ce secret là avait peut-être sauvé le détective fou qui allait alors devenir son meilleur ami. Les secrets sont souvent des fardeaux solitaires que l’on porte malgré nous, un mal nécessaire qui nous tient parfois éveillés dans les heures les plus sombres de la nuit. Celui-là n’empêcha pas le docteur de dormir sur ses deux oreilles le soir même. Mais évidemment, ce n’était que le premier d’une longue liste. Car pour le détective, la fin justifiait les moyens, et John ne comptait plus le nombre de fois où ils avaient dérobés des preuves importantes à Scotland Yard, pénétré une enceinte privée par effraction, menti à des agents de police, et utilisé frauduleusement certains des accès de Mycroft pour ouvrir des portes verrouillées. Autant de choses qu’il « oubliait » consciencieusement de raconter dans son blog. Plus que des secrets, c’étaient des mensonges par omission. Ce qu’on ne sait pas ne peut pas nous faire de mal, n’est-ce pas ?

Et puis il y avait eu Hayden, et cette nuit où il l’avait vue dans une ruelle, un couteau à la main, la peau légèrement maculée de sang, et où pour la première fois, il n’avait pu partager son secret avec Sherlock, à cause des lourds enjeux qui reposaient sur son silence. Cacher quelque chose à son colocataire et ami était aussi fou que stupide considérant que l’homme était un véritable détecteur de mensonges, et John en avait conscience, d’autant plus qu’il n’avait jamais su mentir (et pour être tout à fait honnête, s’il avait été à la place de Sherlock, probable qu’il ne se serait pas mis dans la confidence non plus, avant de sauter du toit de cet hôpital : John était un très mauvais acteur, et son visage était un livre ouvert qui le trahissait fréquemment). Alors pourquoi même essayer ? Peut-être justement parce que personne ne soupçonnerait le bon docteur d’aider une jeune criminelle à établir sa propre justice lorsque celle des hommes se montrait défaillante. Et à sa grande surprise, s’il était évident que Sherlock se posait des questions quant à ses allées et venues nocturnes, ou bien il ne chercha pas à en savoir plus, ou bien il en conclut comme John l’avait espéré qu’il ne faisait que se rendre chez sa conquête du moment, car jamais le détective ne lui posa de questions, même s’il lui arrivait parfois de surprendre son regard inquisiteur.
Ou peut-être savait-il depuis le départ. John n’en aurait pas été étonné dans les deux cas. Le détective était vif d’esprit, mais parfois, ce sont les choses qui sont juste sous notre nez qui nous échappent. Et dans le domaine des sentiments, Sherlock n’avait de toute façon jamais été très perspicace. Probable qu’hors de ce secret, il ne comprendrait pas le lien qui unissait John et Hayden. Ce qui était certain, c’était qu’après leur voyage en Europe de l’est, la probabilité que Sherlock sache était devenue une quasi-certitude, même si le détective ne l’avait pas encore confronté à ce sujet. En un week-end, il avait eu tout le loisir de déduire tout ce qu’il y avait à déduire de la jeune femme. Et si c’était le cas, et bien… John n’avait plus qu’à espérer que la confiance qu’il portait à Sherlock quant à sa propre sécurité s’étendait à celle de son amie. Il était dans tous les cas prêt à lui faire face pour s’assurer qu’Hayden ne serait pas compromise. Mais il n’était pas réellement inquiet. Sherlock avait un sens des valeurs bien propre, et là où il n’y avait pour lui pas de défi ou de challenge intellectuel, il n’y avait pas non plus d’intérêt. John se disait parfois que le détective aurait laissé s’échapper un voleur s’il l’avait vu faire devant lui. Il craignait presque plus son jugement, ou simplement que son regard sur lui change, parce qu’il s’agissait en quelque sorte d’une trahison, non pas par rapport à Sherlock – c’était le secret d’Hayden, pas le sien, après tout – mais par rapport à l’image qu’il avait toujours donné. Non pas que son partenaire y aie jamais réellement cru, après tout. Il ne lui avait pas fallu plus de quelques heures pour lui proposer d’investiguer une scène de crime, évidemment qu’il avait vu le soldat derrière le visage affable et bonhomme du docteur. Mais pour autant, s’il ne pouvait rien dire, c’était que ce n’était pas lui qu’il essayait de protéger ainsi, mais Hayden.

Mais ce n’était pas le plus lourd ni le plus terrible de ses secrets qu’il devait protéger de l’esprit affuté de Sherlock. Le second, il le devait au colonel Moran. Parce que parfois, le monde est très petit, trop petit, et que le destin aime se jouer de nous. Il aimait certainement se jouer de John. C’était ironique, pour ne pas dire cruel, que l’homme dont il avait sauvé la vie quelques années auparavant sur le champ de bataille était à présent celui chargé de retirer la sienne. Mais Moran était un homme de parole. Et pour sa défense, John n’avait pas su immédiatement de qui il s’agissait. C’était Sherlock qui le lui avait révélé après son retour, sans se douter un seul instant que l’homme qu’il avait traqué tous ces mois avait été pendant ce temps occupé à boire des pintes avec le médecin, en bavardant de tout et de rien. Pour John, Moran était devenu un ami qui semblait trop bien le comprendre. La guerre, la blessure, le retour à Londres et ce sentiment de vide, puis la rencontre d’une personne qui nous fait revivre, et qui nous est enlevée pour nous laisser seul et désemparé à nouveau. Si John avait su à l’époque qu’il s’agissait de Moriarty… et pourtant, même là, il ne parvenait pas à détester Moran comme il haïssait Moriarty. Parce qu’au fond, ils n’étaient pas très différents. Ils étaient même assez semblables. Et quelques fois, dans ses jours les plus sombres, il n’avait aucun mal à imaginer une existence parallèle, ou les choses étaient différentes, inversées, et où il se serait retrouvé au service de Moriarty à la place de Moran. Il n’aurait jamais approuvé sa folie, mais il savait bien où pouvaient conduire l’ennui et la vanité qui avaient empli sa vie avant de le rencontrer, et la réponse était : très loin. Alors oui, peut-être que d’une certaine façon, il considérait Moran comme son alter ego, celui de l’autre côté du miroir, son némésis, un peu trop pareil et un peu trop différent à la fois. Et il avait continué à le voir, sans que Sherlock le sache. Il ne se sentait pas menacé en sa présence, même s’il aurait probablement dû. Moran souhaitait se venger et si John n’était pas dans son viseur, Sherlock, lui, s’y trouvait, et l’idée lui était intolérable. Il était prêt à négocier la dette que Moran avait envers lui pour que Sherlock aie la vie sauve, même si ça signifiait s’exposer, mais bien entendu, le colonel ne l’entendait pas de cette oreille. Il se contentait de prolonger ce jeu de chat et de la souris cruellement. Parce qu’il s’ennuyait. Parce qu’il avait perdu son Sherlock Holmes à lui. Parce que cela donnait un but à sa vie. Et John… John dansait. Il n’avait pas vraiment le choix. Il était incapable de tuer Moran, mais résolu à ce que Sherlock ne meure pas une seconde fois et prêt à tout pour éviter cela. Il était dans une impasse.
Et ce secret là le rongeait. Il aurait aimé tout dire à Sherlock, mais c’était tout, sauf une bonne idée. Sherlock avait fait sa part des choses, il avait éliminé Moriarty. Moran était son ennemi à lui. Son problème à résoudre. Il ne savait simplement pas encore comment, mais il trouverait une solution. En attendant, la meilleure chose à faire était de tenir Sherlock éloigné de tout cela et oui, cela signifiait lui mentir, garder ce secret pour lui, mais c’était un faible prix à payer s’il pouvait s’assurer que tout cela ne finisse pas en carnage.

Le mensonge avait été d’autant plus facile à tenir qu’ils ne s’étaient que peu vus, après le retour de Sherlock, et John était incapable de dire si tout ce temps, Moran avait su que son meilleur ami était en vie et l’avait calmement regardé se consumer, le voyant éprouver la même peine, la même rage, le même sentiment de vide que lui-même ressentait alors, comme un compagnon inconscient de sa douleur, ou s’il l’avait découvert en même temps que le reste du monde. Il pouvait aisément imaginer les deux cas de figure. Alors qu’il regardait Londres défiler par la fenêtre du taxi sans la voir, il se dit qu’il aurait l’occasion de lui poser la question dans quelques instants, puisque le colonel lui avait donné rendez-vous le soir même dans un obscur bar du quartier de Soho.

John ne fut qu’à demi surpris en sortant du taxi qui l’avait conduit aux portes du bar. Soho avait une certaine réputation, et il avait reniflé le coup fourré lorsque Moran lui avait communiqué l’adresse du bar. Mais il tomba tout de même de haut. A quoi jouait Moran, à l’inviter dans un bar gay ? Le docteur se renfrogna légèrement, fourrant ses mains dans la poche de sa veste. Il allait faire tâche dans le décor, aussi bien parce qu’il allait soudainement faire grimper la moyenne d’âge de fréquentation du bar, que parce que son look ne se prêtait pas vraiment à ce genre d’endroits branchés. Sans oublier que… et bien, il n’était pas gay. C’était assurément de la provocation – une de plus concernant sa sexualité, il n’était plus vraiment à ça près – une sorte de défi pour Moran qui connaissait comme tout le monde l’entêtement du docteur à défendre son hétérosexualité. Il soupira en se demandant ce que penserait Mary si elle le voyait entrer là-dedans, puis en prenant sur lui pour ignorer les regards qui se dirigèrent dans sa direction dès son entrée comme pour juger la marchandise, il repéra rapidement la table de Moran et s’en approcha d’un pas raide qui pour un œil observateur, criait clairement qu’il n’était pas à l’aise. Bien évidemment, on ne pouvait pas en dire autant de Sebastian qui semblait être dans son élément, sourire charmeur, allure décontractée… oui, il prenait clairement plaisir à ce petit jeu. John se força à ne pas oublier que la meilleure façon de lui rendre la réplique était de ne pas montrer son désarroi et de rentrer dans le jeu à son tour. Il inclina légèrement la tête, et lança en guise de bonjour :
« Si tu voulais te frotter sensuellement contre moi sur la piste de danse, il fallait me le dire, tu sais. »

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MessageSujet: Re: When you know [Ft John H. Watson]   When you know [Ft John H. Watson] EmptySam 19 Jan - 14:17

Je ne remarquai pas tout de suite l’arrivée de John. Malgré mon attention de tous les instants sur cette salle, le fait que la foule soit là et que je sois assis, la visibilité était moyenne. En revanche j’entendis parfaitement sa remarque et elle me tira un petit rire. Au moins il ne perdait pas son humour ; c’était quelque chose que j’avais toujours apprécié chez lui. Cet humour qui, même s’il attaquait parfois durement, était toujours présent. Comme ce jour, à la piscine, après que Sherlock l’ait débarrassé des charges explosives. Oui, j’avais été là. Chargé de veiller à la sécurité de Jim, de veiller à ce que Sherlock n’en sorte pas vivant à moins que Jim ne m’en donne l’ordre. Si j’avais su, je l’aurais éliminé sur place ce parasite. Oui, le grand Sherlock Holmes était un parasite de mon point de vue. J’étais malheureusement moi aussi infecté par ce parasite qui vous rongeait le cerveau tant que vous ne l’aviez pas exterminé ou que vous n’aviez pas cassé votre pipe avant. Je n’avais pas encore cassé ma pipe et je comptais bien lui casser la sienne avant que je ne rende les armes. Tournant la tête vers John, j’indiquais le fauteuil en face de moi.

"Moi non, désolé de te décevoir mais si tu tiens à ta réputation de John « Three continents » Watson, t’asseoir serait une bonne idée."


Car si moi je n’avais pas ce genres de pensées ou d’envies, on ne pouvait pas en dire autant des autres clients seuls du bar. Or, voir John repousser des gens, parfois insistants, était quelque chose qui allait très vite devenir agaçant. Alors autant qu’il s’assoit ; que les autres sachent qu’il n’était même pas la peine de tenter quoi que ce soit avec lui. Ils étaient là pour discuter et passer un bon moment ; pas chasser perpétuellement les potentiels don juan gays du coin. Ça avait son côté amusant, mais plus tard, peut-être, le temps que j’aille me chercher une autre boisson, histoire de voir John galérer un peu dans son coin avant de voler à son secours. Enfin bref. Je le laissai s’installer avant d’ouvrir la conversation. Certains diraient les hostilités car il était certain que l’on allait encore parler du sujet Sherlock Holmes. Sujet qui avait tendance à me mettre sur la défensive. Il avait beau savoir que je ne reviendrais pas sur ma décision de tuer Sherlock, il continuait à tenter de me faire changer d’avis. Que croyait-il au juste ? Que parce qu’il m’avait sauvé la vie je devais lui obéir au doigt et à l’œil ? Qu’il rêve. C’est SA vie que j’épargnerais, toujours, voir sauverais si le besoin était, mais cela ne s’étendait pas à son colocataire.

"Alors, qu’as-tu de beau à me raconter John ? De nouvelles enquêtes brillamment résolues par ce cher détective Consultant ?"


Oui, j’admets, je donnais un peu le bâton pour me faire battre. Sans compter le dégoût que l’on sentait dans ma voix quand je prononçai le nom du détective. Il allait probablement soupirer et lever les yeux au ciel, mais peu importait. Je ne pouvais pas m’en empêcher. Cette haine envers Sherlock, cette jalousie, si bien cachée, envers John pour avoir, lui, retrouver son génie. La vie avait quand même une drôle de façon de faire.
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MessageSujet: Re: When you know [Ft John H. Watson]   When you know [Ft John H. Watson] EmptyLun 18 Fév - 3:28

Il savait qu'il aurait dû décliner. Refuser de s'asseoir, refuser même de venir, ou alors seulement pour sortir son fidèle Sig Sauer et lui planter une balle entre les deux yeux et en finir avec toute cette histoire. Si seulement. Au lieu de ça, John prit place en face de lui sans cérémonie. Désarmé, et pire que cela encore, sans aucune intention de se salir les mains ce soir. Il avait tué un chauffeur de taxi moins dangereux que Moran pour sauver Sherlock. Si cela devait en venir à cette extrémité, il savait que le choix était vite fait entre les deux hommes - au-delà même de ce qui le liait respectivement à l'un et l'autre, il y avait la vérité, dans toute son objectivité, froide et impartiale : Sherlock était quelqu'un de fondamentalement bon, quoiqu'il en dise. Il était du bon côté. Pas Moran. Mais il avait encore malgré tout cet espoir fou - une lubie de médecin, probablement - que personne ne se retrouve six pieds sous terre. Que tout cela cesse en évitant que plus de sang ne soit versé. Une illusion, une chimère, à laquelle il ne devrait pas s'accrocher. S'il avait eu le génie de Sherlock, peut-être aurait-il trouvé une solution. Mais il ne l'avait pas, et Sherlock semblait quant à lui aussi décidé à éliminer Moran pour son bien (quelle ironie, alors que des deux, John était celui qui avait le moins à craindre du colonel) que ce dernier à tuer le détective par esprit de vengeance, et d'équité. Moriarty était mort, Sherlock aurait dû tenir sa promesse et tomber aussi. Au lieu de quoi, il s'était relevé. Mais pas Moriarty. John ne pouvait que comprendre le sentiment d'injustice qui devait peser sur Moran. Nul doute que si les situations avaient été inversées, il aurait tout fait pour s'assurer que Moriarty était bien mort aussi, il l'aurait traqué sans répit, il y aurait sacrifié tout, à commencer par sa vie, pour se venger. Et peut-être aussi pour donner un but à son existence. Si tous ces mois où il avait cru Sherlock mort, il avait été occupé à nourrir sa vengeance, il ne se serait peut-être pas laissé aller à cette morne routine rythmée de gestes automatiques, où rien n'avait de sens, mais où il devait continuer malgré tout à vivre, à aller de l'avant, aussi absurde l'idée puisse-t-elle paraître, parce que, comme aurait dit Freddie Mercury, le spectacle devait continuer. Parce qu'un soldat se relevait toujours, jusqu'à la dernière balle.

Et la suite lui avait donné raison. Sherlock n'était pas mort. Ces mois dont il n'avait quasiment aucun souvenir, sinon celui d'un fantôme errant d'un lieu à l'autre, un sentiment de vide, des bribes d'images douloureuses comme les restes d'un cauchemar avant qu'il ne s'efface totalement au réveil, tout cela avait eu un sens.
Son problème n’était donc pas de ne pas comprendre Sebastian : au contraire, c’était qu’il ne le comprenait que trop bien. Que n’aurait-il pas donné pour revenir à ces mois d’ignorance bénie où le colonel n’était rien d’autre qu’un ami, une vieille connaissance avec laquelle boire des bières au comptoir d’un pub en parlant de la pluie du beau temps. Mais il y avait un prix à payer pour tout, et à l’époque, il n’ignorait pas seulement la réelle identité de Moran, mais aussi que Sherlock était en vie. D’une manière ou d’une autre, le problème était insolvable. La vérité, c’était que dans cette version complètement tordue d’un triangle amoureux, il y avait une personne en trop. Trois n’était pas un bon chiffre, et l’un deux devait sortir. Tirer sa révérence. John se sentait comme le témoin impuissant d’un duel où Sherlock et Moran pointaient l’un vers l’autre le canon d’une arme, prêts à tirer. Mais peut-être que la vérité, c’était que c’était à lui de partir. D’une façon ou d’une autre, la situation ne pouvait pas durer ainsi éternellement. Il fallait faire quelque chose, et vite, ou toutes ces tentatives de tempérer l’un et l’autre n’auraient servies à rien sinon gagner du temps sur une conclusion pourtant inéluctable.

Il fit signe au serveur de s’approcher pour prendre sa commande puis reporta son attention sur Moran.
« "Three continents" signifie que mon pouvoir de séduction ne connaît pas de limites géographiques, nullement que je suis un homme à femmes. »
Il ne savait pas bien pourquoi il avait dit ça. Pour jouer le jeu et rendre la réplique à Moran, par pur esprit de contradiction, ou parce qu’au fond, c’était vrai ? Il n’aurait su le dire, mais il regretta ses mots presque aussitôt qu’il les avait prononcés. Passer autant de temps à réaffirmer son hétérosexualité pour la balayer d’un revers de main à la première occasion donnée n’avait pas été son idée la plus brillante jusque là. Enfin, au point où il en était…

Mais l’ambiance, jusque là légère et relativement détendue, changea du tout au tout lorsque le colonel décida d’ouvrir les hostilités :
« Alors, qu’as-tu de beau à me raconter John ? De nouvelles enquêtes brillamment résolues par ce cher détective Consultant ? »
John se crispa imperceptiblement. Il connaissait ce ton, vaguement méprisant, cette façon d’aborder le sujet bille en tête qui ne signifiait généralement rien de bon. Il connaissait cette conversation, il pouvait déjà l’entendre se jouer dans sa tête. Mais il n’en laissa rien paraître. Au lieu de ça, il eut un petit haussement d’épaules qui se voulait nonchalant.
« Effectivement, mais je ne t’apprends rien, je suis sûr que tu es capable par toi-même de lire les journaux. »
Sans oublier que John tenait toujours et encore son blog à jour (en s’assurant cependant de ne jamais rien révéler qui aurait pu servir à Moran), et connaissant le réseau que Moriarty avait laissé derrière lui, il avait comme dans l’idée qu’il avait lui aussi ses sources d’informations. Il se cala un peu plus confortement dans son siège.
« Cela dit, la plupart font l’impasse sur le fait que son colocataire se rend dans des bars gays pour boire des verres avec l’homme qui veut le tuer, ce qui m’étonne assez parce qu’à mon avis, c’est le genre d’anecdotes croustillantes à souhait qui ferait vendre, mais bon, il me semble que tu as une place de choix dans l’histoire, donc tu n’as pas vraiment à t’en faire. »
Cette fois, le sarcasme dans sa voix était évident mais il n’essayait pas particulièrement de le cacher. Après tout, la situation était délicieusement ironique, il fallait bien l’admettre, et à tout point de vue.

John accueillit sa bière fraîche avec plaisir et leva le verre vers Moran comme pour dire "A la tienne !" avant d'en boire une longue gorgée.
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