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 [Terminé] Never let him see the damage. (John)

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Sherlock Holmes
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MessageSujet: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyMer 3 Oct - 15:32

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Assit sur le rebord du bureau de Lestrade, Sherlock attend que celui-ci termine son coup de téléphone afin de récupérer des informations pour l'affaire en cours. Une nouvelle fois, il est seul à s présenter, mais John avait quelque chose de prévu. Le détective dans sa grande bonté ne lui a pas demandé ce qu'il devait faire, mais l'envie ne manquait pas. Depuis cette fameuse soirée, les choses ont changé entre eux. Les langues se sont déliées & Sherlock évite toute discussion sérieuse au sujet d'eux depuis. Pour le moment, il semblerait que John ne lui en tienne pas rigueur, mais un jour ou l’autre, ils vont devoir reparler de ça, de la panique de Sherlock, de ce qu'ils se sont dis parce que ce n'était pas anodin. Sherlock a encore le coup de la canne au fond de sa gorge, il a mal et ne peut plus la regarder, sous peine de vouloir la détruire, parce qu'elle, elle est toujours avec John et lui, il a faillit à sa mission qui était de le protéger. La culpabilité, jamais Sherlock ne connaissait et il se portait tellement bien sans ce sentiment qui le bouffe. Là, devant Lestrade, il a toujours son masque, impassible, personne ne sait ce qu'il pense réellement, mais au fond, il se fait du soucis, pour John, comme toujours. Il n'y a personne d'autre qui l'inquiète de la sorte, tout le monde sait que John est unique aux yeux de Sherlock, comme son travail. Il essaye d'allier les deux comme il le peut et en ce moment, du moins surtout avant cela pouvait causer des problèmes. Maintenant, depuis leur discussion, la bonne de la soirée ou il était ivre. John revient sur les affaires lorsqu'il est libre, ce soir ce n'est pas le cas. Sherlock roule des yeux en entendant la conversation que Lestrade durer en longueur. L'envie de lui arracher le combiné des mains fais surface dans son esprit, mais il résiste. Il a besoin de savoir ce que Lestrade va lui dire puisque c'est des informations à la résolution de cette affaire. Dès qu'il aura tout ce qu'il voudra, Sherlock rentrera à l'appartement pour méditer toute la nuit à la résolution de cette affaire qui traîne depuis exactement trois jours et quatorze heures. Lestrade dépose le téléphone et passe sa main gauche sur son front avant de récapituler les informations à Sherlock d'une façon claire et extrêmement précise afin de ne pas avoir les questions de Sherlock à ce sujet. Celui-ci hoche la tête et garde tout ce qu'il pourra l'aider dans son cerveau. Un vague merci plus tard, il est déjà dans le couloir, sa longue veste en train de bouger derrière son dos. Il disparaît comme il est arrivé, dans un coup de vent. Quittant Scotland Yard. Sherlock se pose devant l'entrée du bâtiment et ose sortir une petit paquet de sa poche, des cigarettes.

Si John le voyait, Sherlock aurait certainement le droit à des remontrances, ou alors pire que tout, un silence et un regard qui en dit long. Il a toujours eu l'habitude de faire tourner l'attention sur sa propre personne, volontairement ou bien involontairement, Sherlock est comme ça et ne changera jamais, alors lorsqu'il fait une quelconque chose, ne pas attirer l'attention lui fait quelque chose. Il a parfois l'impression que John commence à s'en rendre compte alors dans des moments pareils, il s'en va, comme là. Ne prenant pas le moindre risque, il allume le petit tube au bord de ses lèvres, ne se doutant plus/pas au loin qu'une caméra transmet les images de sa personne en train de fumer à son frère. Sherlock ne comprend pas cette inquiétude constante à ce qu'il replonge dans les drogues, personne ne pouvait comprendre pourquoi il en prenait, sauf lui. Il en avait besoin, pour ses capacités intellectuelles, il se boostait tout le temps et parfois, perdait le contrôle, mais personne n'est parfait. C'était sur le moment, l'attention n'était pas la meilleure et il dosait trop, souvent. Lestrade l'a sorti de toute cette histoire, Sherlock l'a remercié, une seule et unique fois avant de retourner se morfondre et oublier cette histoire. On lui a retiré son jouet favori et désormais, on le surveille, on essaye de le protéger, mais les personnes devraient songer au démon le pire pour Sherlock. Ils devraient méditer sur la question parce que tous les artifices autour ne sont rien, rien comparé à lui-même. Sherlock souffle la fumée par ses narines restant debout, droit comme un I en regardant le ciel, un peu trop lumineux, signe qu'il va certainement neiger, c'est normal après tout c'est l'hiver. Un soupir s'échappe de ses lèvres pendant qu'il remet ses gants en cuir, gardant sa cigarette dans sa bouche tout en se mettant à marcher pour rentrer à l'appartement. Il a envie de prendre un peu l'air pour ce soir, une semaine qu'il ne dort pas, et qu'il ne mange pas, John n'est pas au courant, mais pour ne pas qu'il s'inquiète, Sherlock vide des boites de nourritures, faisant croire que oui, il se nourrit, mais la nourriture l'empêche de réfléchir, la digestion de celle-ci du moins. Il a besoin de tout son intellect pour élucider des affaires comme celle qui dure depuis trois jours et quatorze heures.

Ses pas sont plutôt lourd sur le sol, il traînerait presque sur le chemin mettant de l'ordre dans ses pensées et sur l'affaire. Il va trouver une solution, il semblerait que celle-ci lui pende de la bouche. Sherlock ne se loupe jamais, ou presque. John a eu la bonne idée de mettre sur son blog des affaires non-résolues soit disant pour rappeler aux gens qu'il est humain. Perte de temps. D'ailleurs, ce blog, Sherlock n'est pas retourné dessus depuis son retour à Baker Street. Il y allait lorsqu'il vivait dans la rue, dans des cafés avec des ordinateurs libre-services il se rendait sur le blog de John et lisait ses commentaires sur leurs affaires. Ça l’occupait et ça l'apaisait, un peu du moins. Sherlock termine sa cigarette tout en marchant, il s'arrête et lève un bras vers le ciel, appelant un taxi. Il est loin de Baker Street et n'a pas l'intention de marcher toute la nuit pour rentrer, il ne veut pas marcher sous la neige ni se faire avoir par une mini tempête. De plus, il a besoin de l'avis de John sur le cadavre de la victime. Une bonne dizaines de minutes plus tard, le taxi l'arrête devant l'immeuble. Sherlock paye avec de l'argent emprunté à Mycroft, c'est la dernière fois qu'il est passé, Sherlock s'est servit dans son porte-feuilles, il ne va cependant pas expliqué comment il a fait, mais John l'a aidé dans un certain sens. Enfonçant sa clé dans la serrure, Sherlock se frotte les mains et gravit les escaliers deux marches par deux marches afin d'arriver rapidement en haut. Il pousse la porte sans un mot, il ne s'annonce même plus lorsqu'il rentre, il va directement dans le vif du sujet. « John, j'ai besoin de toi pour l'affaire. » Il dépose sa veste sur le porte-manteau, laissant ses cigarettes dans une poche secrète de sa veste. « Dans l'affaire que Lestrade m'a confié, il y quelque chose que je n'arrive pas à déterminer au sujet de la mort et je ne voulais pas aller voir cet abruti. » Anderson, c'est même pire qu'un abruti en fait. « Alors je veux te demander à toi, j'ai apporté des photos du corps afin que tu vois un peu de quoi je parle et je compte sur toi demain pou... » Il ne termine pas sa phrase. Arrivé dans le salon, il regarde l'écran de la télévision bouger. Il n'avait pas de télévision avant, mais John a insisté pour en avoir un et il est devant, sur le sofa, obnubilé par ce qui semble être une série. Inutile songe Sherlock avant de défaire son écharpe et de s'approcher devant la boite à images. Cette série semble pire que ses émissions que John regarde avec Mrs Hudson les débuts et fins d'après-midi. Sherlock fait des efforts pour le remettre avec lui sur les affaires et John travaille, bon ce n'est pas de sa faute, c'est l'autre qui choisit ses horaires, les autres fois, c'est l'autre numéro deux qui le lui prend afin de passer du temps avec. Sherlock ne comprend pas l'attrait qu'il a pour cette femme plus que banale, ça l’horripile. Et ce soir, c'est une série télé qui lui prend son compagnon, certes il a une nouvelle fois travaillé et vient certainement de rentrer il y a de cela une heure, mais Sherlock ne peu s'empêcher de penser que la télé elle aussi s'y met. Alors que lui aurait pu directement lui envoyer un message, mais non. C'est mieux quand c'est les autres les fautifs. Sherlock pince ses lèvres, croise ses bras sur son torse et serait presque du genre à taper du pieds sur le parquet, mais quelque chose à l'écran attire son attention. Les personnes sont manifestement en train de... Non, il étend ses bras, merde. Ils sautent, tous les deux. Pour Sherlock, l'image de la chute ne fait guère le lien, juste pour le mouvement des bras du jeune garçon, mais rien de plus. Il ne pense pas à lui, il n'imagine pas John. Il veut son affaire, c'est tout. Le plus tôt possible aussi. Pas le temps de discutailler. Allez John. Éteins cette foutue télévision.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyVen 5 Oct - 17:41

John songeait de plus en plus à rendre sa démission à St Barts. A présent que Sherlock le reprenait enfin sur ses enquêtes, c’était son travail qui l’en privait, et même s’il n’hésitait jamais à se porter malade ou à arriver en retard pour rester plus longuement aux côtés du détective, cela commençait à jouer contre lui et il commençait à se dire qu’il fallait peut-être anticiper, et aller au-devant de la catastrophe. L’idée d’être assis sur une chaise toute la journée alors qu’il aurait pu se rendre réellement utile aux côtés de Sherlock, à enquêter pour innocenter une personne accusée injustement ou au contraire pour mettre derrière les barreaux un criminel en liberté le révoltait. Il était temps qu’il repense l’ordre de ses priorités.

Ce n’était pas la première fois qu’il se le disait, mais il ne s’y était pas encore résolu pour des raisons qu’il ne s’expliquait pas vraiment.
Peut-être parce qu’une part de lui avait encore cette crainte irrationnelle que Sherlock ne redisparaisse de sa vie, voire même, qu’il n’était jamais revenu, qu’il était tout bonnement devenu fou, et que Sherlock n’était qu’un pan de son imagination (le détective lui aurait sûrement fait remarquer qu’il n’était pas assez intelligent pour donner vie à son génie, et John n’aurait pu qu’acquiescer intérieurement tout en lançant un regard qui aurait signifié à son ami qu’insulter ses capacités intellectuelles, même si ce n’était pas la première et ne serait certainement pas la dernière fois et qu’il savait ne pas s’en formaliser, était « a bit not good »). Et la seule façon de lutter contre le désespoir qui s’emparait de lui à cette pensée absurde mais lancinante et tenace était d’apprendre à ne pas faire tourner toute son existence autour de celle du détective comme la Terre tournait autour du soleil, à ne pas dépendre que de lui, à s’accrocher à d’autres choses.

Ou bien peut-être était-ce par fierté mal placée, ou peut-être encore parce qu’on lui avait appris la valeur du travail et de l’argent, qui devait être gagné à la sueur de son front, et que faire de leurs enquêtes leur unique source de revenus consistait à vivre de quelque chose qui était pour lui plus qu’une nécessité : un plaisir. Il n’avait jamais été riche, et ne refusait donc jamais les extras que les clients les plus généreux pouvaient leur donner, contrairement à Sherlock qui ne s’intéressait jamais qu’à l’affaire qu’ils avaient à lui proposer et au défi intellectuel qu’elle représentait (ce qui expliquait facilement que c’était la raison pour laquelle c’était John qui gérait cet aspect de leurs affaires), mais il avait toujours la sensation déstabilisante d’être payé pour quelque chose qui tenait plus pour lui du loisir que du travail et en ressentait une pointe de culpabilité dont il ne pouvait se défaire. Ce qui au fond était idiot : personne n’avait dit qu’un travail devait nécessairement être fastidieux et fatiguant, mais presque tout le monde le comprenait plus ou moins comme une définition universelle. John le comprenait ainsi, en tout cas. Nul doute que les Holmes n’avaient pas connus les mêmes difficultés financières. Mais en contrepartie, il devait admettre qu’il s’exposait beaucoup, et que c’était seulement le fait de régulièrement mettre sa vie en danger qui l’aidait à encaisser les gros chèques sans trop culpabiliser. Et même là, il se faisait cependant toujours un devoir de s’en servir uniquement pour des achats utiles.

Il aurait pourtant d’autant plus pu démissionner sans regrets qu’il avait été contacté par une maison édition quelques jours plus tôt et qui, en constatant le succès de son blog et souhaitant surfer sur le phénomène « Sherlock Holmes », l’avait approché pour lui proposer de faire de ses enquêtes avec Sherlock des romans. John avait poliment décliné, mais avait gardé le numéro quelque part, au cas où. Après tout, il avait appris à aimer écrire, et c’était grâce à cela qu’ils s’étaient fait connaître - encore que John avait observé leur célébrité naissante avec un regard méfiant (et la tournure des choses lui avait donné raison). Il voulait rendre les exploits de Sherlock accessibles à tous et pour le moment, son blog lui convenait parfaitement pour ce faire, mais il n’était pas totalement contre l’idée de faire des récits plus développés de leurs enquêtes, d’immortaliser le détective sur le papier. Il était encore une fois simplement réticent à la perspective d’amener un nouvel aspect de sa vie à dépendre de son ami. Il avait appris à ces dépends combien cette stratégie était négligente et dangereuse. Il avait déjà pu constater combien son monde, qu’il croyait si solide, s’était effondré comme un château de cartes soufflé par un coup de vent en même temps que Sherlock avait sauté, et s’il était trop tard pour faire marche arrière sur certaines choses, il tentait tout au moins de ne pas en agrandir la liste. Il ne voulait pas qu’une telle chose se reproduise. Il refusait qu’une telle chose se reproduise.
Mais il avait conscience qu’il ne faisait que se débattre dans des sables mouvants. Sa vie entière était happée par Sherlock, il était inexorablement attiré par lui comme si l’homme possédait son propre champ de gravité, d’un magnétisme presque aussi fort que celui qui le maintenait au sol. C’était terrifiant, et excitant, et John savait que c’était tout ou rien avec lui. Il y laisserait son dernier souffle, ou serait laissé de côté avant, mais il n’y avait pas d’entre-deux, pas de compromis possible.

Au fond, toute résistance était inutile et le soldat qui était en lui savait que lutter dans ces cas là tenait plus de la sottise que du courage. John décida qu’il irait dès le lendemain faire part de sa décision au DRH de l’hôpital – mieux valait agir vite, car il se doutait que la durée du préavis serait de plusieurs semaines et à présent que son choix était fait, il lui tardait de quitter cet endroit. D’autant que plus il passerait de temps aux côtés de Sherlock à enquêter, et moins il aurait à utiliser sa canne, ce qui était un argument non négligeable considérant la réaction que le détective avait eu en comprenant qu’il ne pourrait cette fois pas le soigner ainsi, d’un simple claquement de doigts. Si Sherlock n’avait pas ramené le sujet sur le tapis et se montrait aussi indifférent que possible, le docteur ne ratait jamais le regard haineux qu’il lançait au bâton d’aluminium comme ci celui-ci l’avait insulté personnellement de par sa seule existence. John prenait donc garde à utiliser le moins possible sa canne devant lui, quitte parfois à faire de son mieux pour ne pas boiter, cachant au détective son visage déformé par la douleur du mieux qu’il le pouvait. C’était tout ce qu’il pouvait faire pour alléger son fardeau. Ça, et être présent sur leurs enquêtes. Sherlock avait fait un effort pour le reprendre, il était hors de question que ce soit à son tour de le laisser tomber. Il allait changer cela.
C’était hélas trop tard pour ce soir, où il avait dû laisser Sherlock partir seul après l’avoir suivi plusieurs jours durant sur une affaire importante du Yard pour terminer son service. Heureusement, Sherlock avait déjà résolu une bonne partie de l’enquête et nul doute que les quelques questions qui planaient encore trouveraient elle aussi rapidement une réponse. C’était peut-être même déjà le cas à l’heure qu’il était, songea-t-il tandis qu’il s’installait dans le canapé de leur living-room, fraîchement revenu de l’hôpital, une tasse de thé à la main, la télécommande de la télé dans l’autre.

Il prit place confortablement et zappa sans grande conviction d’une chaîne à l’autre, avant de s’arrêter sur BBC1, constatant que le dernier épisode de Doctor Who était en cours de diffusion et qu’il n’avait encore raté que quelques minutes. John avait toujours aimé cette série – il avait grandi avec les vieux épisodes étant petit, et Tom Baker, son premier Docteur, restait également son préféré. Mais il lui arrivait régulièrement de regarder les nouveaux épisodes – il l’avait beaucoup fait pendant l’absence de Sherlock, souvent en compagnie d’Hayden, d’ailleurs – et s’il ne suivait pas avec autant d’assiduité qu’auparavant, il en savait suffisamment pour reconnaître tous les personnages à l’écran. Il avait tenté d’initier le détective à l’univers Whovien, mais ce fut sans grand succès : la série fut rapidement cataloguée comme « absurde et insensée » et l’expérience en resta là, même s’il arrivait parfois, dans ses moments de profond ennui, qu’il se joigne néanmoins à lui sur le canapé et se mette à commenter en critiquant tout ce qui se passait à l’écran, du genre : « John, je ne sais pas comment tu fais pour regarder ça, c’est ridicule. Comment peuvent-ils s’entendre parler, il n’y a pas de son dans l’espace ! », et John souriait dans son coin sans répondre, les yeux rivés sur la télé en sachant que Sherlock guettait sa réaction. Il aurait peut-être dû lui demander d’aller voir ailleurs, de le laisser regarder son épisode en paix, et de ne pas gâcher son plaisir, mais la vérité était qu’il appréciait trop ces moments pour repousser son ami et il se surprenait à penser que peut-être il n’était pas le seul à savourer ces instants rares et banals mais tellement chaleureux de leur quotidien.

Il entra donc bien vite dans l’épisode, captivé (les Weeping Angels étaient en plus ses créatures préférées), au point d’en oublier son thé qui refroidissait sur la table basse. Peut-être que s’il avait vu les premières minutes, s’il avait vu le plan sur cette tombe dans le cimetière, il n’aurait pas regardé l’épisode. Il ne suivait pas l’actualité de la série d’assez près pour savoir par exemple que ce devait être là le dernier épisode des Ponds. Lorsqu’il vit le vieux Rory s’éteindre dans son lit, il fut attendri, mais tout autant amusé, connaissant le running gag qui consistait à faire mourir ce dernier le plus souvent possible, même si ce n’était jamais que très temporaire. Il n’avait aucun doute sur le fait que tout finirait par s’arranger. Parce que ce n’était pas la vie, cruelle et injuste, c’était Doctor Who, une série où les gentils ne mourraient pas et les méchants ne gagnaient jamais, et parce que le Docteur sauvait toujours ses compagnons. Il les emmenait dans des endroits dangereux, leur faisait affronter mille situations périlleuses, mais au bout du compte, il parvenait toujours à les en tirer, quoiqu’il arrive. Un peu comme Sherlock le traînait sur des scènes de crime mais était prêt à sauter pour lui sauver la vie.

Ce n’était apparemment pas le seul. Les choses commencèrent à prendre une mauvaise tournure lorsque Rory se mit debout sur la petite rambarde qui entourait le toit du building et John n’eut pas conscience que son propre rythme cardiaque s’était soudain élevé. Pendant un bref instant, il ne vit plus Rory, bras écartés, prêt à mourir pour ne pas imposer à Amy une vie de fugitif, mais Sherlock, sur le point de sauter. On disait que le suicide était un acte égoïste et John l’avait longuement pensé, mais Sherlock, qui aimait ne jamais faire les choses comme les autres, lui avait prouvé que cela pouvait au contraire être l’acte le moins égoïste qui soit. C’était certainement l’acte le moins égoïste qu’il ait fait de sa vie.

Plongé dans la scène, il n’avait plus conscience de ce qui l’entourait, si bien qu’il n’entendit pas la porte d’entrée s’ouvrir, ni les pas dans l’escalier. Il ne sentit pas l’odeur de tabac froid qu’il aurait sans nul doute remarqué autrement (et l’aurait passablement déçu), et ne nota pas même la présence du détective en chair et en os à ses côtés, lui parlant de son enquête, lui demandant son aide. Amy venait de rejoindre Rory sur la rambarde. John songea amèrement qu’il n’avait pas eu cette occasion, lui. Il était resté en bas, il n’avait rien pu faire que regarder. Sherlock était mort seul. Sauf que Sherlock n’était pas mort, mais pris dans l’instant, son esprit ne crut pas bon de le lui rappeler.
« Together or not at all. »
Il crut jusqu’au bout qu’ils ne sauteraient pas. Mais la suite lui donna tort et il assista, confus, aux évènements. Le Docteur et River, qui courraient vers eux, Rory et Amy qui sautaient dans le vide, accrochés l’un à l’autre… qui sautaient. Il eut un haut-le-cœur violent en les voyant tomber dans les bras l’un de l’autre sous le regard impuissant du Docteur. C’était le sort des docteurs, non ? Tenter de sauver des vies, et parfois, admettre qu’ils ne pouvaient rien faire pour venir en aide à d’autres, et les regarder mourir en sachant qu’ils étaient impuissants, inutiles. Il s’était senti inutile ce jour là.
Une musique intense et tragique s’éleva tandis que la caméra suivait le plongeon des amoureux, mais il ne l’entendit pas, il revivait une toute autre scène qui se rejouait avec un ralenti cruel dans sa tête comme à l’écran. Une silhouette sombre qui tombait, le monde qui se mettait soudain à tourner, gris, nauséeux, insensé, un sentiment d’irréalité le pénétrant avec force.
Peut-être avait-il crié le nom de Sherlock en même temps que le Docteur avait crié celui d’Amy. Il ne savait pas. Il s’était levé. Quand s’était-il levé ? A ses pieds, la télécommande était tombée, et la pièce qui retenait les piles se détacha sous le choc.

John revit toute la scène, claire comme de l’eau de roche dans son esprit. Goodbye, John. Il entendait la voix dans sa tête aussi nettement que si Sherlock venait de lui murmurer ces mots à l’oreille. Il revoyait ses gestes. Le téléphone lancé sur le côté, les bras étendus, le pas dans le vide, la chute… la chute. Longue. Interminable. Fatale. Il se rappelait les pans volants du manteau et la silhouette qui se débattait en tombant dans un dernier et vain élan, le corps luttant par instinct de survie malgré la force de la gravité qui l’attirait toujours plus bas, jusqu’à l’impact inexorable. Un impact qu’il n’avait pas vu, caché par le camion stationné devant lui, mais qu’il avait tant imaginé qu’il avait parfois l’impression que son imagination lui jouait des tours et qu’il avait en fait été témoin du moment où le corps avait percuté le sol dans un bruit mat, tandis qu’un sombre filet de sang coulant de son crâne dessinait peu à peu des rainures sinistres sur son visage pâle, et que ses yeux ouverts regardaient une dernière fois le ciel sans le voir, froids, sans vie… Il se rappelait de ses propres membres engourdis qui refusaient d’obéir, son cerveau qui était incapable d’analyser ce qu’il venait de se passer, il se rappelait combien chaque pas avait été pénible, tel un effort arraché à sa volonté, comme s’il avançait au ralenti, et puis ce cycliste qu’il n’avait pas vu et l’avait percuté de plein fouet tandis que son corps était tombé sans résistance, comme un domino que l’on renverse sans effort. Il se souvenait de la peine latente qu’il devinait plus qu’il ne sentait, comme un fourmillement dans sa jambe, et de son mal de tête tandis que le monde n’avait plus aucun sens et n’était plus qu’une succession confuse de sons bourdonnants et d’images floues et grisâtres. Il ignorait comment il avait trouvé la force de se relever, de s’approcher de la silhouette étendue à terre, mais il savait que dans un état second, il avait supplié les gens de le laisser passer, de le laisser s’approcher de son ami. L’avait-il réellement fait ? Ou l’avait-il imaginé ? Peut-être. Les deux ne l’auraient pas étonné. Il ne se souvenait plus. Mais il se souvenait en revanche de ce poignet froid et sans pouls, il se souvenait de la nausée et des vertiges, de la faiblesse dans ses jambes qui avaient refusées de le supporter plus longtemps, des mains inconnues qui l’avaient éloigné de Sherlock et maintenu debout, et puis le reste n’était plus qu’un mélange confus d’images insensées, parce que rien n’avait de sens, rien ne pouvait en avoir, Sherlock s’était suicidé et ça n’avait absolument pas de sens, le monde n’avait pas de sens, Sherlock était mort et plus rien n’en avait.

Il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu’il était en train d’avoir une crise de panique, là, au beau milieu de leur salon. Il savait, pour y avoir eu quelques fois affaire en Afghanistan (auprès de camarades, c’était en revanche une première pour lui), que le plus dangereux dans ces moments là était de s’affoler et de se mettre à hyperventiler, car cela ne faisait que renforcer les symptômes qui s’aggravaient mutuellement. Il se força à respirer lentement et son regard se releva, croisant celui de Sherlock dont il réalisa enfin la présence à ses côtés. Le voir le calma instantanément et après quelques secondes, il sentir son cœur se calmer et son vertige cessa. A l’écran, Amy faisait ses adieux au Docteur. Sur la tombe dans le cimetière, ce n’était pas le nom de Sherlock Holmes qui était gravé, mais bien celui de Rory Arthur Williams. John détourna le regard, la gorge soudain sèche, honteux de s’être ainsi laissé emporter, surtout devant son ami. Voilà qui n’arrangerait pas les choses après l’histoire de la canne. Après un moment qui lui parut être une éternité, il se pencha pour ramasser la télécommande et éteindre la télé, mais elle ne répondait plus, sûrement une conséquence du choc qu’elle avait subie en tombant. Il réalisa que ses mains tremblaient légèrement et les laissa retomber à ses côtés sans un mot après avoir reposé la télécommande sur la table basse. Il aurait voulu dire quelque chose, mais sa voix était étranglée dans sa gorge. Il se sentait ridicule. Il reprit peu à peu contenance comme il le pouvait, se tenant droit, et stabilisant ses mains autant que possible, avant de prendre enfin la parole et de murmurer d’une voix brisée et légèrement tremblante à l’intention du détective :
« Je ne t’avais pas entendu rentrer. »
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Sherlock Holmes
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyVen 5 Oct - 19:07

Ce n'est rien. Ce n'est qu'une série, de plus Sherlock ne l'aime pas. Avec curiosité il a essayé de regarder avec John, mais jamais il n'a trouvé d’intérêt à regarder cette choses complètement insensé. Cependant, il est resté de nombreuses fois pour John, il est resté devant l'écran à observer le moindre détail et à commenter tout et n'importe quoi pour descendre cette série dans son estime. John semble bien attaché à celle-ci, plus qu'avant certainement. Il a du faire une cure durant son absence à regarder la télévision et à ne rien faire. Sherlock essaye encore de s'imaginer avec précision ce que John a fait durant son absence, pour le moment il n'a que des bribes parce qu'il n'était pas tout le temps là et parce que les gens qui devaient surveiller John ne pouvaient pas tout faire, y comprit rentrer dans l'appartement et vérifier qu'il est toujours là. C'était toujours Sherlock qui se rendait au cimetière à chaque fois qu'il pouvait et que John y était. Toujours derrière le même arbre, à regarder ses lèvres bouger sans un mot, juste respirer et le regarder, ne surtout pas se faire voir. Sherlock a pu voir de son côté la déchéance de John, mais celui-ci n'a pas eu le plaisir de voir la sienne. La sienne personne n'en parle et tout le monde l'a oublié. C'est comme ça, Sherlock ne cherche pas à se faire plaindre, il a encore mal parfois dans son dos, il a des migraines et il continue à faire des cauchemars, plus ou moins forts. En ce moment la période semble plutôt calme, alors il se laisse parfois à fermer les yeux et à dormir. Jamais avant, il ne cherchait le sommeil, mais il sait qu'il en a besoin, que continuer à se rythme là va le ralentir et le détruire jusqu'au bout. Bien évidemment que personne ne le voit, il est Sherlock Holmes et cache tout, tout ce qu'il peut. Son visage impassible ne laisse que très rarement filtrer une expression d'une émotion, c'est John le plus chanceux avec ça puisqu'il a pu clairement constater que Sherlock a malheureusement des failles, plus béantes qu'on ne peut le croire. Il a fait ses preuves lorsqu'ils étaient dans l’escalier, lorsqu'il a crié sa haine en s'exprimant sur son non-savoir sur le sujet. La défaite contre la canne, ça l'a touché, plus qu'on ne peut le croire. Il la regarde encore de ses yeux noirs, essayant de tuer ce bout d'aluminium d'un regard, même si ce n'est pas possible, parce qu'il aimerait qu'elle en soit plus de ce monde. Elle est de trop entre lui & John. D'ailleurs, Sherlock n'a pas loupé l'effort de John de cacher celle-ci, d'éviter de la prendre pour ne pas avoir à le voir avec ce regard, cependant ce n'est pas une bonne idée. John n'a pas à faire ça juste pour Sherlock. Égoïstement, Sherlock est heureux de ne pas la voir, mais d'un autre côté, il sait que John a particulièrement mal en s’appuyant sur sa jambe endolorie à cause de ce manque de soutien et Sherlock ne sera pas toujours là pour l'aider à marcher, de plus John refuserait certainement de se laisser faire, il le connaît. C'est de nouveau une situation compliquée, Sherlock ne sait absolument pas si il va réussir à lui dire de garder cet objet, cela voudrait dire qu'il sait, que malgré les efforts il a remarqué. La situation mérite encore quelques temps de réflexion du côté de Sherlock afin de trouver la solution parfaite pour les deux. Elle existe déjà du côté de Sherlock, mais elle est irréalisable. Il trouvera, il trouve toujours.

Son impatience se fait sentir, il n'obtient pas une seule réponse de la part de John, manifestement obnubilé par cette série. Il hésite fortement à taper du pied par terre afin de le sortir de sa torpeur, mais ce n'est pas une bonne solution, inutile d'énerver John pour la suite vu qu'il va en avoir besoin. L'agacement de Sherlock se met à croître en lui, il est sur le point de s'énerver lorsque son regard se pose bien sur cet écran. Il comprend. Enfin. Cette chute qui lui a semblé interminable. Son sacrifice factice pour la bonne cause. John était dans l'ignorance, il a souffert, une nouvelle fois Sherlock se rend compte que les sentiments et autres émotions ont pris une bien trop grosses place dans sa vie depuis son retour. Il a malheureusement trop changé à son goût parce qu'il éprouve de la douleur à imaginer John en train de revivre cette chute, parce qu'il avait bien joué son rôle, tout était réglé à la perfection. Même si oui, il avait été un peu pris au dépourvu, il avait eu mal, il était triste et Molly l'avait remarqué, elle avait sur que les choses allaient mal et elle était là lorsqu'il lui a proposé son plan, elle a accepté, malgré quelques réticences vis à vis des autres, sa peur de mentir, de faire plus de mal que de bien. Sherlock a su être convaincant, elle ne devait pas refuser, tout était entre ses mains. C'était une des premières fois qu'il donnait sa vie à quelqu'un de certaine manière. Sa vie, il la risque tout le temps, rien ne lui fait peur, il lutte contre tout et s'en sort toujours, même cette fois. Sherlock fronce les sourcils et fait un pas en avant pour s'éviter de se tordre le cou en voulant regarder cet écran. Il s'avance donc mais s'immobilise aussitôt. John vient de se lever, comme perdu dans son monde, Il est droit comme un I, ses yeux fixes sur cet écran et la télécommande vient de tomber dans un bruit sourd. La mélodie qui émane du téléviseur est tout sauf joyeuse. Il se demande comment des gens peuvent regarder des choses pareilles avec des musiques pareilles sans avoir durant un instant mal pour les personnages. Les scénaristes sont tous des joueurs, des manipulateurs même. Dans le sens ou avec n'importe quoi, ils peuvent nous faire ressentir un mal-être, même du bonheur, ils ont le contrôle de nos émotions et c'est rageant. Enfin, pour le moment personne n'a le contrôle des émotions de Sherlock et c'est mal partit pour. Le détective à l'esprit que le corps de John est dans le salon, mais que le reste n'y est pas, il est certain que passer sa main devant ses yeux n'aurait pas déclenché de réaction de sa part. Sherlock se pince l'arrête du nez avant de remarquer une odeur bizarre, il ne fait guère attention à celle-ci. L'important c'est John et le fait qu'il ne semble pas être dans son assiette après avoir fait le lien entre la chute de ses deux personnages et la chute de Sherlock. D'ailleurs, heureusement qu'il était seul lui à sa chute, parce qu'il n'avait pas de solution pour John, si il aurait été en haut, il serait mort. Le fait d'être simple spectateur lui a sauvé la vie de deux manières, déjà d'une balle dans la tête et d'une chute dans le vide qui n'aurait mené à rien, il est temps que John se mette cette chose dans la tête. Il n'avait pas le meilleur rôle dans ce spectacle, mais il était le mieux protégé, il n'a pas à risquer sa vie pour Sherlock. Ce duel était entre Moriarty et Sherlock, il n'y avait de place pour personne d'autre. Tous n'étaient que des sortes de pions dans les jeux qu'avaient les deux protagonistes. Jeu que Sherlock a presque gagné. Il ne reste qu'un seul pion, Sebastian Moran, il le trouvera et s'occupera de lui afin de mettre un terme à toute cette histoire, il serait temps, même si jamais il ne pourra certainement trouver mieux que celle-ci, il est temps que ça s'arrête, manifestement Sherlock a déjà fait assez de mal comme ça. Il garde dans un coin de sa tête la douleur que John a ressenti et ressent encore à cause de tout cela, alors c'est en partie -même infime- pour lui que Sherlock désire tout arrêter rapidement. Ça reste en pour Sherlock lui-même de gagner et de prouver que c'est lui et lui seul le meilleur, que personne ne peut le duper et le vaincre. Peut-être qu'après ça, il se retirera quelque part, tranquille, il n'en sait rien, mais il a l'impression que rien n'est joué pour le moment, même si il semble être en tête, il n'a pas gagné, Moran semble malheureusement bien plus malin que prévu. Il était censé être l'homme de main, le tuer simplement, pas un cerveau redoutable. C'est un nouvel obstacle, mais Sherlock va le passer, comme les autres, avec ou sans peine.

Perdu dans ses pensées, Sherlock continue de fixer John qui commence à reprendre ses esprits. Sherlock ne sait absolument pas comment se comporter face à John qui manifestement ne va pas aussi bien qu'on ne peut le croire. Le Sherlock d'avant lui aurait simplement secoué les épaules pour le réveiller n'en ayant que faire de son malaise pour reprendre ses affaires tout de suite. Mais il n'est plus là ce Sherlock, il a changé. Là, il n'a pas l'intention de le se secouer, mais il ne va pas non plus le prendre dans ses bras, il doit simplement trouver le juste milieu. « John ? » Demande-t-il doucement avant que celui-ci ne revienne à lui-même, Sherlock soupire de contentement, il n'aura pas besoin de trouver quoi faire, cependant il ressent dans sa voix que ce n'est toujours pas ça. Sherlock se pince les lèvres un peu plus et espère que ça va aller, qu'il va tout de même pouvoir répondre pour l'affaire, parce que plutôt il résolu celle-ci, mieux ça sera. Non pas qu'il en amarre, mais il en veut une nouvelle et cela rapidement. Il a tout le mécanisme de celle-ci, désormais il manque que des détails pour coffrer la personne que le détective soupçonne, ce n'est qu'une question de temps. « J'ai bien vu cela. » Dit-il en haussant les sourcils n'ayant pas loupé ses mains tremblantes. « Tu devrais éteindre cette télévision. Je dis ça pour toi. » lance-t-il de façon nonchalante avant d’aller s'enfoncer dans son fauteuil, interpellé une nouvelle fois par l'odeur bizarre qui commence à réellement s’installer dans le salon. Fronçant les sourcils, Sherlock se demande ce qu'il peut se passer et ne songe même pas un seul instant à l’expérience qu'il a laissé dans sa chambre avant de partir ce matin, une expérience avec de l'acide. Glissant ses mains sous son menton et croisant ses jambes, le regard de Sherlock reste posé sur John, espérant que celui-ci revienne bien rapidement à lui afin de parler boulot. « Je ne comprends toujours pas ton attachement à cette série. » Il ne peut pas s'empêcher de lancer cette réplique pour le chercher un peu sur le sujet. Tout est dans la provocation, celle-ci n'est bien évidement pas méchante. « Plus sérieusement John, je disais que j'avais besoin de toi pour l'affaire. » Reprend-t-il avec un ton plus posé et beaucoup plus sérieux. Son regard l'est aussi, moins inquiet envers John. Il faut qu'il évite de poser ce regard sur celui-ci. Le coin des lèvres de Sherlock se plient avant que celui-ci ne se redresse subitement. « Seigneur John ! Qu'as-tu donc fait cuire pour que cette odeur s'installe dans l'appartement ?! » Il lance cette phrase avec dédain. Sherlock change du tout au tout, rapidement. D'un côté, il essaye d'embrouiller John sur un peu tout. Notamment l'odeur de la cigarette, même si John en semble pas en état de le sentir on ne sait jamais, enfin il est vrai qu'avec cette odeur il ne pourra pas réellement sentir le tabac froid. Sherlock n'est pas encore au point de se laver les mains avant de rentrer pour effacer cette odeur de cigarette.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyMar 9 Oct - 12:37

John était, au contraire de Sherlock, quelqu’un dont les actions étaient souvent motivées par son instinct plutôt que par sa raison. Il versait dans l’émotion plus que dans la froide logique. Encore une de ces choses qui faisaient qu’ils se complétaient : grossièrement, on aurait pu dire que des deux, Sherlock était le cerveau et lui, le cœur. Il n’était pas extrêmement impulsif – être docteur et soldat impliquait aussi une certaine patience et stabilité d’esprit –, mais il lui arrivait par exemple, occasionnellement, de se laisser emporter par la colère. Il possédait une certaine empathie, mais ne se serait lui-même pas défini comme quelqu’un d’émotif. La seule fois qu’il se souvenait avoir pleuré dans sa vie d’adulte, avait été face à la tombe de Sherlock. Il avait connu des moments difficiles, bien sûr. La mort de sa mère, l’alcoolisme de sa sœur, la perte de certains camarades en Afghanistan. Mais il restait un soldat. Dans ces moments là, il redressait la tête, se tenait droit, et allait de l’avant sans se laisser abattre (même si ce n’était parfois pas l’envie qui manquait). Il détestait donner dans l’auto-apitoiement et ceux qui l’avaient vu dans des instants de faiblesses se comptaient sur les doigts d’une main. Présentement, ils étaient au nombre de trois. Il y avait eu Bill Murray, l’infirmier qui lui avait sauvé la vie lorsqu’il avait été touché à l’épaule. Hayden, qui avait été là pour lui changer les idées les soirs où le cafard était trop présent après la mort de Sherlock, et le détective lui-même, auquel il ne pouvait de toute façon rien cacher. Il aurait peut-être dû ajouter sa psy, mais il n’était pas convaincu qu’elle l’ait jamais vraiment compris. Il fallait dire qu’il ne cherchait pas vraiment à l’aider non plus et ne s’était jamais ouvert à elle. Des trois, il n’y avait qu’une personne qu’il avait réellement laissé faire en son âme en conscience, les autres ayant en quelque sorte simplement été au bon endroit au bon moment (même si cela ne retirait rien à leur mérite), et cette personne, c’était Sherlock. John ne dégageait pas cette aura de mystère qui pouvait entourer le détective et faisait clairement partie de son charisme, et il pouvait sembler aisé à lire, mais il avait sa part de secrets aussi, et ne laissait pas n’importe qui s’en approcher. Il avait rapidement compris et accepté le fait que Sherlock serait une de ses rares personnes. Mais, après tout, ce n’était pas n’importe qui.

Pour autant, il ne prenait pas vraiment plaisir à laisser quelqu’un le voir dans un état de faiblesse. Il avait l’impression de se mettre à nu – non, c’était pire que se mettre à nu, parce que John n’était pas quelqu’un de particulièrement complexé, et sans être exhibitionniste (loin s’en faut), il n’était pas vraiment pudique non plus. Plusieurs années à partager des vestiaires avec son équipe de rugby pouvaient avoir ce genre d’effets, sans oublier qu’ils n’avaient pas vraiment été dans les meilleures conditions sanitaires possibles en Afghanistan non plus. Même à nu, John se sentait moins vulnérable que dans ces moments là. C’était pour cette raison aussi qu’il aimait souvent s’entourer de personnes qui n’avaient pas vues ces cicatrices – pas celles-ci, tout du moins – comme Greg, ou Mary, des gens qui ne pouvaient pas le juger. Non pas que Sherlock se soit jamais permis de le juger là-dessus (il était mal placé pour, étant partiellement responsable de l’état dans lequel il avait retrouvé le docteur), mais il savait, il voyait et pour John, c’était parfois déjà trop. D’autant qu’ils étaient loin d’être sur un pied d’égalité sur ce point. Il savait que le détective n’avait pas eu que des moments faciles non plus, mais il ne l’avait jamais vu dans ses instants de faiblesse. Il avait abandonné la cocaïne avant de le rencontrer, ne parlait jamais de ce qui lui était arrivé durant tous ces mois passés dans la rue, et si John devinait parfois qu’il avait des nuits agitées, Sherlock n’en disait rien, fidèle à lui-même, neutre, impérieux et distant. Il ne perdait pas de sa superbe. Même ce soir là, où il l’avait vu boire plus que de raison, il était resté digne, et alors que John n’avait lui rien bu, il avait bien été celui qui des deux avait fait un spectacle de lui-même : il grimaçait encore au pénible souvenir de cette montée d’escalier qui ne lui avait jamais parue aussi laborieuse et interminable. Il savait que Sherlock avait des failles, Moriarty les avait vues et les avait exploitées, mais John, lui, ne pouvait que les deviner.
Tout ce temps où il avait cru Sherlock mort, il avait su que ce n’était pas un réel suicide mais un meurtre déguisé, et cependant pas un instant il n’en avait ne serait-ce que soupçonné la cause. Il s’était pourtant longuement posé la question : qu’est-ce qui avait bien pu pousser le détective à faire une chose pareille ? Mais avait été bien loin de se douter de la réponse. Si Sherlock était sa faiblesse (autant que sa force, mais l’un alimentait nécessairement l’autre lorsque la dépendance entrait en jeu… et bon sang, c’était bien de cela qu’il s’agissait, de dépendance), il n’aurait jamais pensé être la sienne. Oui, il avait besoin de Sherlock mais l’inverse lui avait toujours semblé beaucoup moins vrai. Le fait de découvrir qu’il se trompait l’avait rassuré autant qu’inquiété : ils seraient vraisemblablement la fin l’un de l’autre, c’avait déjà failli être le cas. Oh, quelle ironie, si, le croyant mort, John s’était tué et Sherlock avait découvert son suicide en revenant ! Il n’aurait plus manqué qu’il se tue pour de bon à son tour pour qu’ils deviennent les amants maudits du XXIe siècle, les Roméo et Juliette du crime. L’idée fit rire John, un rire amer, qui mourut sur ses lèvres aussitôt.
« J'ai bien vu cela. Tu devrais éteindre cette télévision. Je dis ça pour toi. »
John se tourna vers Sherlock comme s'il venait de se rappeler qu'il était là, son visage reprenant doucement des couleurs tandis qu’il se recomposait peu à peu. Pendant quelques secondes il ne réagit pas, comme s’il n’avait pas compris les paroles de son ami, puis après un long silence, il acquiesça lentement et rejoignit le poste de télévision en deux enjambées pour l’éteindre, tandis qu’à l’écran, Amy murmurait « Goodbye, Raggedy man », tournant le dos à un Docteur en pleurs. Cette fois, John parvint à ne pas ciller et les personnages à l’image disparurent, remplacé par un écran noir lorsqu’il appuya sur le bouton Power. Le docteur détourna le visage sans regrets.
« Je ne comprends toujours pas ton attachement à cette série. »
La phrase était énoncée avec détachement et John sentit une pointe d’agacement poindre en lui à ces mots, même s’il était évident que Sherlock le provoquait. Il connaissait le docteur et ne faisait jamais rien au hasard, aussi, bien évidemment, cela marcha.
« Non, bien sûr que non », rétorqua le docteur un peu plus sèchement que voulu, sans le regarder, n’essayant même pas de défendre son avis.
Il savait que ce serait pure perte de temps que de parler de l’attachement émotionnel qu’il avait pour cette série avec laquelle il avait grandi et qui résumait la synthèse parfaite de tout ce qui faisait que les anglais étaient anglais – et pour avoir servi la Reine et son pays, avoir toujours été grand amateur de thé et s’être avéré incapable de vivre ailleurs qu’à Londres, John en était clairement un échantillon tout particulièrement représentatif. Mais l’humour n’avait jamais été le fort de Sherlock, non plus que l’émotion, et si tout cela lui semblait surmontable, la science-fiction et ses aspects « wibbly wobbly timey-wimey » manquaient grandement de logique pour l’homme qui ne savait raisonner qu’en termes de « concevable » ou non. Il n’y avait rien de susceptible de lui plaire dans cette série et John se fit une note mentale de ne jamais lui faire regarder les Star Wars. Les nuits Bond représentaient assez un exploit en soi, mais il savait que plus jamais il ne pourrait les voir de la même façon, sans noter toutes les incohérences qu’il n’avait jamais repérées auparavant, et c’était bien assez de détruire un mythe du cinéma, même s’il ne se souvenait pas avoir jamais autant ri que ce soir là, Sean Connery ne serait plus jamais que le monstre sacré de sa jeunesse.
John se laissa retomber sur son canapé, et saisit sa tasse de thé, la portant à ses lèvres, mais la reposa bien vite avec une grimace écœurée en constatant que le contenu était froid. Ce fut à ce moment là qu’il nota lui aussi l’odeur qui flottait vaguement dans l’appartement et il se demanda si Mrs Hudson était en train de tenter une nouvelle recette, mais vu l’heure c’était improbable (sans oublier que la femme était un vrai cordon-bleu et que ses petits plats faisaient généralement saliver). Cela devait sûrement provenir d’un appartement voisin.
« Plus sérieusement John, je disais que j'avais besoin de toi pour l'affaire. »
Alors qu’il se relevait pour aller jeter le contenu de sa tasse dans l’évier, il leva le regard vers Sherlock, répondant d’un ton distrait :
« Je croyais que tu l’avais déjà résolue ? Tu n’avais pas réussi à déterminer que la substance retrouvée sur les doigts de la victime était une colle particulière utilisée pour la fabrication des livres dans une imprimerie non loin d– »
Il s’interrompit brusquement en entrant dans la cuisine, où il fut accueilli par un vague nuage de fumée qui flottait, se propageant doucement, et l’odeur nauséabonde se faisait bien plus forte que dans le living-room. Cette fois, l’endroit dont elle provenait était impossible à méprendre : il s’agissait de la porte qui menait à la chambre de Sherlock. John fronça les sourcils, pas surpris pour un sou. Ce ne serait ni la première, ni la dernière fois que le détective tenterait des expériences abracadabrantesques et il n’était pas près d’oublier la fois où Sherlock lui avait fait acheter du peroxyde d’hydrogène et de l’acétone pour une expérience qui s’était conclue sur une mini explosion – heureusement sans dégâts importants. En revanche, il était beaucoup plus inhabituel que le détective oublie une expérience en cours et ce même si une affaire survenue en cours demandait toute son attention.
Dans son dos, il entendit ce dernier s’exclamer soudainement :
« Seigneur, John ! Qu'as-tu donc fait cuire pour que cette odeur s'installe dans l'appartement ?! »
John déposa sa tasse dans l’évier avant de rétorquer, élevant la voix pour se faire entendre tandis qu’il se dirigeait vers la dite porte :
« Moi ? Je n’ai rien fait, j’ai à peine eu le temps de rentrer et de me préparer une tasse de thé ! Et je te ferais remarquer que ça vient de ta chambre… »
Alors qu’il prononçait ces mots, il ouvrit la porte en grand et fut accueilli par un immense nuage de fumée, et détourna aussitôt le visage avec une grimace, brassant l’air de sa main. Il s’éloigna, étouffant une quinte de toux lorsque l’odeur le prit à la gorge, et se dirigea rapidement vers la fenêtre de la cuisine qu’il ouvrit au maximum, maugréant :
« Bon sang, je ne sais pas ce que tu as fichu dans ta chambre Sherlock, mais si l’appartement devient inhabitable à cause de vapeurs toxiques, je te jure que je te rase les sourcils dans ton sommeil. »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyMar 9 Oct - 14:59

Jamais Sherlock n'a laissé l'une de ces expériences sans surveillance un certain temps, toujours méticuleux dans les démarches, jamais il ne se trompe dans ce qu'il fait et cela, à la seconde près. Sauf là. Mais pour le moment il ne le sait pas encore, il a toujours se même regard emplis de dédain envers la télévision à cette série qui selon lui monopolise John, bien que cela n'arrive que très rarement et que si il l'avait appelé, certainement qu'il aurait abandonné la télévision pour le rejoindre étant donné qu'ils sont de nouveau ensemble sur les affaires. Les affaires qui sont redevenues leurs affaires. Un nouveau pas important dans leur relation depuis que Sherlock est revenu après avoir réalisé son faux-suicide. Sherlock observe John prendre sa tasse de thé après avoir éteint l'écran et s'être remit assit sur le canapé. Il a noté le léger rire qui est sortit de sa bouche mais ne le notifie pas, John doit avoir ses raisons, bien que Sherlock aimerait qu'il partage cela, il n'en dit pas plus, si ça se trouve, il n'aurait certainement pas comprit ce à quoi il pouvait bien songer. Enfin, là n'est absolument pas le problème, il hausse un sourcil croisant enfin le regard de son colocataire qui lui lance une remarque sèche en réponse à ce qu'il a dit concernant cette série que Sherlock n'aime pas, même si il ne l'a connaît pas réellement au final. Le détective, bras croisés sur le torse est légèrement agacé, il n'y a pas de temps à perdre pour résoudre le mystère de l'affaire en cours, même si celle-ci est presque résolue, il ne manque plus que se détail sur l'autopsie, savoir si c'est en relation avec le meurtre ou si c'est quelque chose d'antérieur. Agacé, Sherlock roule des yeux en voyant John se redresser et se diriger vers la cuisine, certainement pour sa tasse de thé, manifestement vu son expression lorsqu'il a essayé d'en boire, il n'était plus bon. « Non John, elle n'est pas résolue, j'ai besoin que tu ailles voir le corps, j'ai remarqué des traces suspectes aux bras de notre victime, je veux que tu me dises ce que c'est et si c'est antérieur au meurtre ou pas. » Sherlock s'empresse de se justifier, ne notant même pas que John n'a pas eu le temps de terminer sa phrase, l'odeur nauséabonde prend forme de la cuisine manifestement, une légère fumée grisâtre s'avance doucement. C'est à cet instant précis que Sherlock se rend compte que ce n'est pas à cause de quelque chose qui a été cuisiné, mais à cause de lui. Sa remarque ne sert donc à rien, il a tort. John lui fait alors remarquer que sa vient de sa chambre. Son expérience, elle est fichue. C'est la première chose qui vient à l'esprit du détective, les composants chimiques ont du avoir une réaction. Figé, Sherlock analyse la situation en restant dans le salon alors que John s'expose à une fumée plus ou moins toxique. Les secondes passent avant qu'il n'agisse enfin.

La quinte de toux de John arrive à inquiéter Sherlock, celui-ci quitte le salon pour chercher son écharpe. « Monte en haut ! » Dit-il d'une voix autoritaire, il se cache le nez avec sa veste de costume, collant son bras à son visage avant d'enfoncer son écharpe sur celui de John. « Va dans ta chambre le temps que je m'occupe de ça et ne respire pas la fumée. » Ajoute-t-il lâchant son écharpe avant de s'avancer vers sa chambre. « Et n'ose pas un seul instant toucher à mes sourcils. » Il lui jette un regard noir plus énervé par cette répliques que les précédantes avant de le pousser qu'il s'en aille et qu'il n'essaye pas de l'aider et d'entrer dans sa chambre ou se trouve un liquide brunâtre par terre, son expérience est fichue, complètement. Il grogne, toujours le nez à la bouche de cachés, il ouvre sa fenêtre en grand avant de faire des mouvement avec son bras libre pour évacuer la fumée, ses yeux le brûlent de plus en plus. La réaction chimique a eu lieu alors qu'il ne voulait pas que ça se passe, il devait s'arrêter avant et effectivement, en jetant un coup d’œil sur sa montre, il se rend compte que cela fait dix minutes qu'il aurait du regarder l'expérience, en gros, il est rentré à l'heure parfaite pour s'en occuper, mais il a fallu que Sherlock aille voir John devant la télévision. Prenant une chemise, à défaut d'avoir des gants, il prend le flacon ou s'est opéré la réaction chimique pour aller le vider dans le lavabo de la cuisine après avoir retiré ce qu'il y avait dedans pour ne rien contaminer en prenant soin de le mélanger avec de l'eau, beaucoup même. La fumée est omniprésente dans l'appartement parce que le contenu du flacon avec l'eau accentue la réaction, mais il ne peut guère faire mieux que cela. Grognant derrière sa manche, Sherlock laisse le flacon dans le lavabo, John hurlera plus tard à ce sujet, là ce n'est pas le moment. Il lance un regard dans le salon ou cette fumée poisseuse et nauséabonde règne. La fenêtre de la cuisine et celle de sa chambre ouverte, il se dirige dans le salon, étouffant sa tous pour ouvrir les fenêtres. Cela ne changera rien pour le moment, il va certainement falloir plus que des heures pour que l'odeur s'en aille et que tous les composants aient disparu. Normalement, il n'y a rien de trop toxique dans cette fumée, John s'offusquerait certainement en disant que si, c'est toxique, surtout si il savait de quoi l'expérience était composée. Enfin, pour Sherlock du moment que ce n'est pas expressément mortel, ce n'est pas un problème.

Le détective s'avance dans sa chambre essayant de faire fuir cette fumée avec ses deux bras désormais. Tant pis pour le reste. Il s’accroupit par terre et ramasse les quelques composants utilisés pour l'expérience avant qu'ils ne rentrent en contact et qu'une réaction similaire se produise. Il range tout et n'importe comment dans sa commode avant de sentir la chemise qu'il a utilisé pour porter le flacon, celle-ci, il peut lui dire au revoir. Sherlock s'approche de son lit et sent celui-ci, il porte l'odeur tenace de cette fumée. Il ne pourra plus mettre les pieds ici avant un moment. Sherlock se pince l'arrête du nez pendant un instant, les yeux fermés, essayant de comprendre comment la situation a pu lui échapper de la sorte. Un moment passe avant qu'il ne sorte de sa chambre pour aller dans le salon et constater que la fumée ne s'en va pas comme prévu. un courant d'air est présent, mais il est trop fin pour qu'il puisse se passer quelque chose de tout manière. Il s'approche de son fauteuil pour le sentir et celui-ci est déjà imprégné de l'odeur de la fumée. C'est un cauchemar, la situation vient de complètement lui échapper et John va lui faire des remontrances, il s'en doute. Sherlock roule des yeux et tousse légèrement avant d'aller visiter les autres pièces de l'étage et voir que celles-là aussi on été contaminées par cette foutue fumée. Le détective soupire avec force avant d’entreprendre la montée des escaliers et de rejoindre John dans sa chambre. Jamais il ne met les pieds dans celle-ci, sauf si il doit prendre des affaires à John. Un instant, il reste au milieu des escaliers, se rappelant douloureusement de la fois ou John lui a demandé sa canne, durant cette nuit ou ils avaient bu, enfin surtout Sherlock. Rapidement, il fait disparaître ses pensées de sa tête et il entre dans la chambre de John. « J'ai réglé le problème, cependant, il va falloir laisser toutes les fenêtres ouvertes, au moins cette nuit histoire que l'odeur et le reste de la fumée disparaissent dans le salon, la cuisine et les autres pièces. » Il mentionne sa chambre dedans, malgré le fait que celle-ci soit plus touchée que les autres. Sherlock ne s'avance pas plus dans les explications, il ne s'excusera pas, parce qu'il est capable de dire que c'est de la faute de John si il a oublié de s'en occuper ou alors, il mentira tout simplement. Espérons que John ne se lance pas sur ce sujet et qu'il comprenne que l'agacement de la situation est amplement partagé. Pour le moment, Sherlock ne trouve pas d'autres choses à dire, mais il n'en pense pas moins, il va bien falloir qu'il dorme quelque part et jamais, il ne va s'inviter dans la chambre de John quoi qu'il s'impose déjà assez dans sa vie pour s'imposer dans son lit -façon de parler-. De plus, il ne peut pas dormir avec, Sherlock ne veut pas prendre le risque de faire l'un de ces cauchemars avec quelqu'un dans la même pièce que lui, c'est un risque que John ne mesure pas et puis, il n'est pas censé savoir qu'il fait des cauchemars en rapport à ce qu'il a vécu lorsqu'il était dans sa rue, et parfois même à la chute en elle-même qu'il lui arrive de revivre, sauf qu'il meurt réellement lorsqu'il en rêve. John a bien assez de choses à penser déjà, de plus Sherlock sera toujours le dernier à se plaindre de ce qu'il ressent et de sa souffrance physique. Jamais il ne s'est plaint depuis son retour et pourtant à certains moments, la douleur prenait une place bien trop importante, c'était au début ça, désormais, il gère.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyDim 14 Oct - 3:51

La réponse de Sherlock concernant l’enquête passa inaperçue dans l’effervescence qui suivit la découverte de la fumée toxique, ce qui était bien regrettable considérant combien il était rare pour le détective de formuler qu’il avait « besoin » du docteur. Sherlock n’avait besoin de personne. C’était du moins ce que John avait toujours pensé, mais il avait appris à réviser son jugement sur la question lorsqu’il l’avait vu revenir après de longs mois de séparations, plusieurs kilos en moins, une mine plus pâle et fatiguée que jamais et des ecchymoses sur tout le corps – il avait beau les cacher, John n’était ni aveugle, ni complètement idiot, et surtout, il était docteur. Il notait certaines choses. Et il ne manquait pas non plus les diverses tentatives de Sherlock pour le retenir lorsqu’il avait un rendez-vous avec Mary – quelque chose qui aurait sûrement donné du grain à moudre à tous ceux qui supposaient (à tort) que lui et John étaient plus que de simples colocataires s’ils l’avaient su, mais lui-même n’y voyait rien de plus qu’une démonstration que Sherlock était un maniaque du contrôle et ressentait le besoin de diriger sa vie comme il le faisait un peu avec celle de toute personne en sa présence. Après tout, il détestait clairement aussi le voir partir travailler et cela ne pouvait rien signifier, sinon qu’il déplorait ne pas avoir l’aide du docteur à sa disposition dans le cas où une enquête requérant son expertise médicale devait survenir. C’était du moins la conclusion à laquelle il était parvenu, et elle lui convenait parfaitement.
« Monte en haut ! »
Avant que John ne puisse même penser à répondre quoique ce soit (nul doute qu’il ne se serait pas privé de souligner le pléonasme de sa phrase juste pour avoir le plaisir une fois dans sa vie de le reprendre sur son langage), Sherlock lui plaqua son écharpe roulée en boule sous le nez et son odorat fut aussitôt envahi par une odeur de musc et de tabac froid et de quelque chose qui criait tellement Sherlock dans son essence qu’il avait l’impression étrange qu’être surpris en train de renifler les culottes de sa petite amie n’aurait pas été si embarrassant. Il chassa cette idée absurde de son esprit et se concentra plutôt sur le fait d’économiser sa respiration pour calmer sa quinte de toux. Il ne savait toujours pas à quel point cette fumée était toxique, mais clairement, elle n’était pas complètement inoffensive non plus, à en juger le picotement naissant dans ses yeux.
« Va dans ta chambre le temps que je m'occupe de ça et ne respire pas la fumée. »
C’était là encore, ce besoin impérieux de lui donner des ordres et de rester en charge, mais aussi de le protéger. Parce que c’était bien ce qu’il essayait de faire en lui demandant de se mettre ainsi à l’abri, John ne s’y trompait pas. Il aurait presque pu voir la liste de priorités défiler derrière les yeux clairs du détective. Priorité n°1 : mettre John en sécurité. Priorité n°2 : faire cesser la réaction chimique. Priorité n°3 : remettre de l’ordre avant que John ne s’énerve…, et ainsi de suite. Ou peut-être qu’il se faisait des idées. Peut-être qu’il croyait connaître Sherlock mieux que ce n’était réellement le cas.
« Et n'ose pas un seul instant toucher à mes sourcils », ajouta ce dernier froidement après une brève pause.
Nullement décontenancé par le regard noir que Sherlock lui lança en énonçant ces mots tandis qu’il le poussait sans ménagement pour l’inciter à disparaître – il en fallait bien plus pour intimider le soldat -, John rétorqua du tac au tac, sur un ton aussi sarcastique que possible :
« En fait, j’ai changé d’avis, je ne vais pas les raser, je vais te les arracher un à un avec une pince à épiler, et je m’assurerai que tu sois conscient tout du long. »
Après quoi il hésita un court instant avant d’obéir à la directive qui lui avait été donnée, et il quitta le salon sans plus attendre. Le détective avait provoqué cette réaction, il était donc le seul à savoir s’en débarrasser (John aurait été capable d’aggraver les choses, et il était prêt à parier que s’il avait tenté de jeter le contenu nauséabond de ses éprouvettes dans l’évier avant de rincer le tout abondamment avec de l’eau, il aurait découvert que l’un des produits chimiques utilisés dans l’expérience pouvait avoir une réaction assez explosive lorsque mise en contact avec l’H²O… ou quelque chose dans ce goût là), et le docteur savait que rester dans ses jambes dans ces moments était tout sauf une bonne idée. D’autant qu’en y repensant, il était indirectement responsable de cet incident, non ? Sherlock n’aurait certainement pas oublié de vérifier l’état de son expérience s’il n’avait pas été inquiet par le comportement de son ami, inhabituellement absorbé dans sa série télé. Etrange, en y repensant. Que Sherlock aie fait passer John avant son expérience.

Mais le docteur ne s’attarda pas sur cette pensée, et au lieu de monter vers sa chambre, il prit la direction opposée, et descendit frapper à la porte de Mrs Hudson – qui, heureusement, n’était pas encore endormie – pour lui conseiller de se tenir éloignée du premier étage jusqu’à nouvel ordre tout en la rassurant du mieux qu’il le pouvait sur le fait qu’ils n’étaient pas en danger (un semi-mensonge, mais inoffensif) afin de ne pas l’inquiéter plus que nécessaire. Elle lui lança un regard compatissant qu’il connaissait bien et qui disait dans ses grosses lignes : « Sherlock te fais encore des misères, n’est-ce pas ? » en tapotant gentiment son épaule avant de lui murmurer tout de même :
« Prenez soin de lui, il a besoin de quelqu’un qui le surveille, vous savez. »
John, qui ne le savait que trop bien, acquiesça avec un léger hochement de tête, et sur un dernier « Bonne nuit, Mrs H. », et un rapide baiser planté sur la joue de la vieille femme, il remonta les escaliers, s’arrêtant temporairement au palier du premier étage pour constater l’état des choses (désastreux, apparemment, mais Sherlock semblait avoir la situation en main… du moins, autant que cela était possible) avant de monter cette fois dans sa chambre et de s’asseoir sur son lit avec un soupir las. Cela faisait beaucoup d’émotions pour une seule et même soirée, et pas tout à fait du même genre que celles où ils chassaient un criminel dans les rues de Londres.

Il passa une main dans ses cheveux, restant quelques secondes immobile, aux aguets, prêt à redescendre s’il entendait une quinte de toux trop violente, mais rapidement des bruits de pas dans l’escalier se firent entendre et quelques secondes plus tard, Sherlock entra dans sa chambre. Le voir passer le seuil de sa porte était toujours troublant, car si le salon et la cuisine étaient des endroits neutres, l’un et l’autre pénétraient rarement dans l’intimité de leurs chambres respectives. Mais il fallait dire aussi qu’ils y passaient eux-mêmes peu de temps. John n’y était vraiment que pour dormir, quant à Sherlock… et bien encore aurait-il fallu qu’il dorme régulièrement. Il leva la tête vers lui, attendant le bilan qui ne tarda pas à tomber :
« J'ai réglé le problème, cependant, il va falloir laisser toutes les fenêtres ouvertes, au moins cette nuit histoire que l'odeur et le reste de la fumée disparaissent dans le salon, la cuisine et les autres pièces. »
Les autres pièces. John n’était pas dupe. Il n’y avait à l’étage inférieur qu’une seule pièce en dehors du salon et de la cuisine, et il s’agissait de la chambre de Sherlock et de la salle de bain qui y était attenante. La conclusion logique ne tarda pas à se frayer un chemin dans son cerveau : Sherlock n’avait nul endroit où dormir. Pas seulement où dormir, il n’avait nul endroit où se poser, et si John savait que le détective ne dormait que très peu, il savait également que sa dernière vraie nuit remontait à déjà plus de trois jours et que le plus gros de l’affaire ayant été résolu et ne dépendant en tout cas plus de ses capacités intellectuelles, il y avait de fortes chances pour que la fatigue le rattrape enfin et lui rappelle que nul être n’était censé ignorer son quota journalier de sommeil.

Corollaire à cela, il fallait trouver une solution, et John s’aperçut bien vite qu’elles étaient limitées. Il se faisait tard, et il n’allait certainement pas demander à Sherlock d’aller partir à la recherche d’un hôtel qui ne serait pas complet et dont le tarif serait probablement exorbitant (les inconvénients de vivre à Londres). Il aurait certainement pu demander de l’aide à Mycroft, mais il savait combien Sherlock détestait cela, et pour être honnête, depuis les évènements qui avaient succédés à l’affaire Reichenbach, John non plus n’était plus très enclin à s’appuyer sur lui. La solution qui s’imposait était simple, vraiment. Mais bizarrement, elle mit plus de temps à se trouver une place dans sa tête. Car il fallait bien l’avouer, sur la liste des choses qui pourraient faire parler les gens, se tenir la main et se faire retirer sa veste dans une piscine sombre n’était rien, absolument rien à côté du fait de partager un lit avec un colocataire qui, il le savait suite à un certain évènement à Buckingham Palace, dormait… dans son plus simple appareil.

Cependant, John savait plusieurs choses. D’une part, qu’il n’était pas assez soucieux de ce que les gens pensaient de lui pour forcer son ami à passer la nuit sur le plancher. D’autre part, que les murs de sa chambre n’étaient pas transparents et qu’à priori, personne ne saurait jamais ce qui avait bien pu s’y passer. Enfin, et s’il avait besoin d’une preuve pour se rassurer, il avait une relation sérieuse avec une ravissante jeune femme, Sherlock était marié à son travail, et ce ne serait après tout pas la première fois qu’il se verrait obligé de dormir si près d’un autre homme, même si en Afghanistan les circonstances avaient été quelque peu… différentes.
« D’accord. Donc le premier étage est, pour le moment inhabitable. Ce qui ne te laisse que deux solutions, et je ne suis pas sûr que tu veuilles entendre quelle est la première. »
Mrs Hudson n’apprécierait pas vraiment non plus, il y avait de fortes chances. Il lança un regard en direction de son lit avec un soupir, et se retourna à nouveau vers Sherlock avec une grimace – l’humour était encore et toujours son meilleur ressort - :
« Ne me fais pas dire la seconde à haute voix, je crois que ma virilité ne s’en remettrait pas. »
Dommage, ce n’était pourtant pas tous les jours qu’on avait l’occasion de proposer le partage de son lit au séduisant et inaccessible Sherlock Holmes.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyDim 14 Oct - 14:08

Pénétrer dans la chambre de John est quelque chose particulier, c'est aussi un peu pour ça que Sherlock reste sur le pas de la porte, en temps normal, il serait rentré comme ça, sans rien dire, mais là c'est différent, John est présent dans cette chambre qui lui appartient. Sherlock est le premier a rentrer dans la vie de son colocataire, cependant cette fois, c'est délicat, ce qu'il va suivre est certainement une des situations dans le sens social qui est la plus bizarre que Sherlock a eu à vivre. John reste quelqu'un de particulier pour le détective et il serait près à s'effacer de suite si il le pouvait, ne sachant plus comment se comporter avec lui depuis un certain temps, si pour John c'est évident, pour Sherlock ça reste un questionnement constant que pour le moment il n'arrive pas à résoudre. L'affaire de John lui-même est un mystère. Nombreuses ont été les fois ou il s’est posé sur le canapé à réfléchir et à ne plus parler pendant de longues heures ou il songeait à lui et à l'évolution de sa vie, notamment de sa relation étrange avec son colocataire. Si John a cru qu'il pensait à l'une des affaires ne cours, il se fourrait le doigt dans l’œil. Sherlock arrive à avoir des pensées dans ce genre là, c'est nouveau et c'est parfois compliqué à comprendre, de nombreuses fois, l'envie de prendre l'ordinateur de John pour apprendre de nouvelles choses sur ce que les gens appellent des sentiments l'a prit, mais pour le moment, il analyse tout de sa propre gouverne et ne veut pas se laisser influencer par un ramassis de conneries étalées par des gens sur la toile. Seulement le bout de ses pieds dépasse de l'embrasure de la porte, il ne s'avance pas et n'entre pas totalement dans ce lieu qui semblerait presque sacré avec la présence de John. Sherlock roule des yeux en entendant les deux solutions, elles ne sont pas expressément dites, mais il l'a comprend, il ne peut pas faire autrement de plus c'est assez simpliste. Il se pince les lèvres et songe à la première solution qui est celle de se rendre chez Mrs. Hudson, c'est une idée, mais qui c'est, peut-être que la vieille logeuse ne voudra pas de lui étant donné que John a été la prévenir de ce qu'il vient de se passer ici de plus, si il lui arrive de faire un cauchemar ou de se plonger dans une réflexion qui risque d'inquiéter la logeuse, elle risquerait d'appeler John de toute manière. Si John vient ça en revient au même que si il dormait ici, dans sa chambre, dans son lit, sous ses draps. Cette dernière précision rend Sherlock un peu tendu. Lui pour le peu de fois qu'il dort dans son lit une réelle nuit ne porte rien sous les draps. Il n'a pas besoin de se sentir oppressé par ses habits en plus que des draps, mais il n'est pas question qu'ici il dorme dans son plus simple appareil aux côtés de John, bien qu'être pudique n'est absolument pas Sherlock, là c'est une autre paire de manches. John est différent et malgré ce qu'il s'est passé lorsqu'ils étaient au palais et de la conversation par ordinateurs interposés, jamais il n'a eu l'occasion de se dénuder plus devant John, il reste toujours dans son coin. Ce qui est à prendre en considération en plus ce sont ses ecchymoses dans son dos qui ne sont pas parties, qui restent, marques de ses combats, de ses gémissements douloureux qu'il poussait les soirs au coin d'une rue. Sherlock ne veut pas se dévoiler de ce point de vue là, même si au fond il sait que John est au courant, c'est un médecin et John finit par comprendre même si Sherlock fait en sorte de lui faire croire que souvent, il se trompe.

Ce que le détective ne sait pas par contre c'est que John se doute de ses nuits agitées et c'est ici le plus gros problèmes à prendre en considération. Sherlock n'a jamais eu l'occasion de faire vivre ses cauchemars à quelqu'un d'autre que lui-même et il sait que c'est éprouvant. Se débattre dans le vide, vider son corps de toutes ses forces pour rien est quelque chose d'éprouvant, de douloureux et d'inutile. Se réveiller le matin vidé de forces à cause d'un combat perdu d'avance n'est pas une chose que Sherlock aime vivre, c'est rare, très rare même, mais depuis son retour, ça lui arrive, et il déteste cela. Pour le moment, être seul n'est pas une mauvaise chose, même si parfois, il a eu l'envie de s'endormir sur le canapé et de voir si John allait l'entendre, voir si il allait agir de son côté ou pas. Sherlock se croit protégé de ce côté là et compte protéger John jusqu'au bout. « J'épargne à ta virilité la seconde solution, cependant, c'est celle-ci que je prends, mais ne t'inquiète pas, je ne compte pas dormir, tu peux te reposer sur tes deux oreilles. » Souffle-t-il d'une voix assez froide, un peu plus qu'il ne l'aurait voulu d'ailleurs. L'humour ne l'a certainement pas amusé sur ce coup là et encore c'était bien tenté de John, une façon pour lui d'évacuer cette nervosité. Dormir avec Sherlock Holmes, c'est vrai que peu de gens ont pu le faire. D'ailleurs que John se sente chanceux, il est l'unique personne avec qui il a partagé un même lit. Secouant la tête sur les côtés, Sherlock se décide enfin à passer le pas de la porte et de fermer celle-ci derrière lui. Il s'avance et s'assoit sur le bord du lit, se mettant dos à John. Un soupire s'échappe de ses lèvres. Il hésite à s'exprimer au sujet de l'expérience qui a raté, il ne sait pas si il doit mentir, si taire ou bien dire la vérité. Pour le moment, il opte pour le silence, il n'y a que si John lui en parle qu'il avisera pour la solution, de toute manière, le détective finira pour trouver, il trouve toujours. « Je vais me reposer, je ne suis pas réellement fatigué. » Mensonge. C'est aussi une façon de dire ne t'inquiète pas pour moi, ne pose pas de questions et laisse-moi faire ce que bon me semble. Profitant d'être dos à John, celui-ci ne pouvant pas le voir, Sherlock se justifie sur le choix de son activité prochaine. Espérons que John ne va pas croire qu'il va se faire épier dans son sommeil, mais c’est juste qu'il doit pouvoir se reposer, John dort comme tout le commun des mortels, il a besoin de se reposer et de fermer les yeux pour être apaisé l'espace de quelques heures. Après la guerre, il a lui aussi fait des cauchemars, il doit comprendre si il sait. Même si ce n'est pas la même intensité, le même vécu, John doit comprendre ce qu'il se passe dans la tête de Sherlock.

Les longs doigts du détective glissent sur son visage avant qu'il n'entreprenne à défaire ses chaussures et retirer ses chaussettes, il met tout en place de sorte à dès qu'il se réveille, il puisse s'enfuir rapidement. D'un coup d’œil, il trouve son écharpe qu'il avait confié tout à l'heure à John afin qu'il se protège la bouche, il la reprendra aussi, et en observant celle-ci, il se rend compte d'une chose, qu'il a commit une erreur. La seconde de la soirée. La première a été de s'intéresser à John et à son comportement face à la série télévisée et la seconde de lui donner son écharpe alors qu'il a prit l'initiative de fumer avant de rentrer. Ce sont généralement ce genre de détails qu'il n'oublie jamais et qui font de lui le grand Sherlock Holmes. Une légère douleur en lui lui fait comprendre qu'il change et qu'il s'affaiblit d'une manière ou d'une autre, qu'il le veuille ou non c'est en train de se produire, surtout lorsqu'il est en compagnie de John, tout est lié à lui. Depuis la chute et même avant, il s'est passé de ses choses que Sherlock n'a su expliquer en lien avec son colocataire. Celui-ci ne fait rien d'inhabituel et pourtant, il se passe des choses du côté de Sherlock qui font qu'il est comme ça désormais. « Nous nous occuperons de l'affaire demain dans l'après-midi tu veux. » Le silence s'installe de nouveau quand Sherlock glisse ses doigts sur sa chemise hésitant un instant à la retirer, mais non, il y renonce aussitôt il dormira habillé un point c'est tout. John ne pourra pas lui en vouloir de faire de la sorte. Le détective se redresse et jette un coup d’œil par la fenêtre. Ça y est, il neige réellement cette fois, pas comme tout à l'heure ou deux flocons se battaient en duel, il s'avance et se met d'un côté du lit, celui de la fenêtré qui sera le sien cette nuit, il ne demande pas à John ou il doit dormir mais il s'installe là ou il veut. Ne pas perdre sa superbe dans une situation pareille est quelque chose d'important, même si il sent que John va lui dire qu'il est ridicule d'agir de la sorte, en restant habillé et en refusant de dormir. Sherlock veut couper court aux conversations, la situation est déjà bien assez délicate de son côté alors il faut y mettre un terme. John lui est bien, il a quelqu'un dans sa vie, il est heureux avec et ne se pose pas des questions sur sa sexualité, non pas que Sherlock le fasse, mais leurs deux situations ne sont pas comparables.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyMar 23 Oct - 0:34

En regardant Sherlock se tenir sur le pas de sa porte sans oser en franchir le seuil, John se dit que peut-être, peut-être, il avait réussi à inculquer quelques manières à son ami pour qui le concept d’intimité et d’espace personnel avaient toujours été de simples abstractions parfaitement négligeables, ce qui, bien sûr, n’était pas de l’avis du médecin qui vivait avec lui. Certes, les circonstances étaient exceptionnelles – il le fallait bien pour que John se retrouve à proposer son lit à Sherlock – mais il y avait un début à tout. En y repensant, c’était toute sa vie avec Sherlock qui était une circonstance exceptionnelle. Comme lorsqu’ils s’étaient vus contraints à se tenir la main pour courir à travers les ruelles mal éclairées de Londres… La différence c’était qu’au moins, là, il n’y avait aucun risque pour que qui que ce soit les voie. Il lui faudrait d’ailleurs rappeler à Sherlock de ne jamais, jamais mentionner cette soirée devant qui que ce soit, ou bien il n’avait pas fini d’en entendre parler – il imaginait déjà la réaction de certains, les boutades auxquelles il aurait droit au Yard et les regards amusés de ceux qui se retiendraient de lui dire « je le savais » avec l’expression de quelqu’un qui voit l’une de ses prophéties se réaliser.

Il restait toutefois surpris par le fait que Sherlock aie pu oublier ainsi son expérience alors qu’il était en général très vigilent, ne prenant jamais de risques qui auraient pu fausser les résultats. Il fut tenté d’aborder le sujet, mais changea d’avis, décidant qu’il était inutile d’enfoncer le couteau dans la plaie. Mais pour peu, il aurait cru qu’il l’avait fait exprès dans le seul but de lui changer les idées, et il ne pouvait nier que cette diversion était la bienvenue. Il pouvait aisément deviner ce qui se serait passé dans la réalité alternative où Sherlock n’était pas revenu, où il le croyait toujours mort, et où il découvrait seul cet épisode de Doctor Who. Il ne pouvait que trop imaginer le choc de la réminiscence ainsi créée, le désespoir et l’amertume qui l’envahiraient, la soudaine vanité de tant de mois à lutter pour passer à autre chose réduits à néants par sa série télé préférée, laquelle était au contraire supposée le réconforter… Il n’avait pas besoin de beaucoup se forcer pour se représenter la scène, c’était encore là, en lui, et ça ne le quitterait probablement jamais. Et si devoir partager son lit avec un autre homme n’avait jamais vraiment fait partie de sa liste des choses à faire avant de mourir, il ne pouvait que se dire que se coucher dans ce même lit, seul, avec la conviction que son meilleur ami s’était suicidé sans qu’il ne puisse rien y faire était pire, bien pire. On disait toujours que l’on ne prenait conscience de combien on tenait à une chose que lorsqu’on la perdait. John avait été forcé de constater que c’était vrai et cette expérience lui avait permis de revoir ses priorités. Qu’importe ce qu’on pouvait bien dire de l’étrange relation que lui et Sherlock avaient : cela n’avait aucun poids à côté de son miraculeux retour d’entre les morts.

Il réprima un sourire en voyant Sherlock sérieusement envisager la première possibilité qu’il avait – ou plutôt, n’avait pas – évoquée, et à laquelle il avait songé comme à une plaisanterie plus qu’autre chose. Car s’il pouvait être indécent de partager un lit avec son meilleur ami alors qu’il avait quelqu’un dans sa vie (Mary n’avait cependant vraiment, vraiment pas besoin de savoir ça, même si c’était en tout bien tout honneur, il avait déjà assez de mal comme ça à lui assurer que son colocataire n’était pas aussi intrusif qu’elle le pensait), ce n’était rien à côté du fait d’imaginer Mrs Hudson et Sherlock ensemble dans… non, il n’avait définitivement pas envie de laisser ses pensées vagabonder dans cette direction. Il se douta cependant que le détective était toutefois suffisamment renseigné sur les conventions sociales pour ne pas sérieusement considérer cette option. Et même si le rocking-chair de la vieille dame semblait confortable, il imaginait mal le détective ne pas s’exaspérer de son incessant et grinçant mouvement de balancier, sans oublier que leur logeuse serait sûrement la première à lui suggérer qu’il partage le lit de John, et nul doute qu’elle reprocherait au docteur de forcer son pauvre colocataire à dormir dans une chaise s’il devait demander asile auprès d’elle. Il fallait dire qu’elle ignorait encore beaucoup des réelles habitudes de son protégé, notamment quant à son rythme de sommeil, et que pour ne rien arranger, il n’avait jamais totalement réussi à la convaincre qu’ils n’étaient pas un couple. Il avait cessé d’essayer, depuis.

Cette idée ne présentait pas que des avantages cependant, loin s’en fallait. Sherlock n’était pas le seul à avoir un sommeil agité et si les nuits de John s’étaient faites plus calmes depuis son retour, cela ne signifiait nullement qu’il ne lui arrivait pas de se débattre dans son sommeil et de se réveiller en sueur au beau milieu de la nuit. Il n’avait pas réellement envie que Sherlock soit témoin de cela, mais il avait pu constater avec Mary que dormir auprès de quelqu’un d’autre avait en général l’effet bénéfique de l’apaiser et de le faire dormir d’un sommeil sans rêves. Il n’y avait plus qu’à espérer que Sherlock ne serait pas comme souvent l’exception qui confirmait la règle -après ce qu’il s’était passé ce soir, l’idée de lui révéler un peu plus l’ampleur de son traumatisme ne lui plaisait pas plus que ça, même s’il pourrait toujours prétendre que ses cauchemars avaient le goût acre du sang, l’odeur de calciné caractéristique aux explosions de bombes, et la texture fanée du sable d’Afghanistan… ce qui ne serait pas tout à fait mensonge, même si ses derniers cauchemars impliquaient plutôt les lois implacables de la gravité et l’impact sourd d’un corps sur le bitume après une longue chute.
« J'épargne à ta virilité la seconde solution, cependant, c'est celle-ci que je prends, mais ne t'inquiète pas, je ne compte pas dormir, tu peux te reposer sur tes deux oreilles. »
Le ton glacial avec lequel furent énoncés ces mots tira John de ses pensées. Il haussa un sourcil surpris. Il avait bien dû se rendre compte qu’il plaisantait, non ? Cela dit, Sherlock ne semblait pas avoir un sens de l’humour très développé, comme il l’avait plus d’une fois constaté, mais cela se manifestait généralement par une totale indifférence plutôt que par cette froideur qu’il réservait rarement à John. L’avait-il blessé sans le vouloir ? A cette interrogation, il se remémora leur première conversation chez Angelo, lorsque Sherlock avait répondu à sa question concernant une éventuelle petite amie que ce n’était « pas son domaine », juste avant qu’il ne précise qu’il était marié à son travail lorsque le docteur avait tenté l’option petit ami. Pour ce que John en savait, et même si les relations ne faisaient clairement pas partie des préoccupations du détective, il aurait très bien pu être gay, auquel cas sa blague était peut-être… de mauvais goût, oui. Encore que cela lui ressemblait peu de se laisser atteindre par ce genre de choses, mais effectivement, il devait reconnaître que de ce point de vue, assimiler sa virilité au fait de dormir avec un autre homme c’était faire un bête raccourci, le genre qu’il aurait en général lui-même condamné (surtout qu’il faisait parfaitement la distinction en réalité). Mais toute cette situation était inédite pour lui aussi et tenter de détendre l’atmosphère avec une touche d’humour lui avait paru être une bonne idée. Bon, peut-être pas avec Sherlock, et cela devait probablement être là son erreur : il avait oublié à qui il avait affaire.

Un peu comme ce « ne t’inquiète pas, je ne compte pas dormir » que seul le détective aurait pu énoncer en croyant le rassurer. Pendant quelques secondes, John eut la vision du détective penché sur lui, le regardant dormir dans l’obscurité tandis que lui-même était dans les bras de Morphée, parfaitement inconscient de l’observation minutieuse dont il était le sujet… Il avait beau se poser la question, il voyait mal comment une chose pareille n’était pas supposée l’inquiéter. Il aurait été au contraire beaucoup plus tranquille en sachant que le détective dormait à ses côtés, pour son bien comme pour le sien propre.
Et si pour John, dormir avec quelqu’un n’était pas un acte anodin, c’était aussi que le sommeil représentait, pour lui comme pour tout être humain, son état le plus vulnérable. L’homme endormi n’a conscience de rien, ses défenses sont abaissées, c’est là qu’il est le plus fragile. En acceptant de dormir avec Sherlock, il acceptait donc d’être sans défenses face à lui. C’était aussi la raison pour laquelle il lui était arrivé, à son retour d’Afghanistan, de dormir avec son arme sous l’oreiller. Ce n’était pas qu’il craignait le détective – à tort ou à raison, il lui faisait suffisamment confiance pour remettre sa vie entre ses mains –, mais celui-ci avait déjà vu assez de ses faiblesses et si John souhaitait lui rappeler qu’il n’était pas une petite chose précieuse qu’il s’agissait de protéger afin qu’elle ne se brise pas au premier coup reçu, ce n’était pas la bonne façon de procéder.
De toute manière, il était trop tard, sa décision était prise et John n’allait pas retirer une offre qu’il venait de faire.
« Je vais me reposer, je ne suis pas réellement fatigué. »
John soupira de façon inaudible. Il avait l’impression d’entendre l’un de ces enfants à qui l’on annonce qu’il est temps de se coucher et qui répondent avec pétulance qu’ils ne sont pas fatigués pour ne pas avoir à aller au lit en dépit de leurs bâillements réguliers. Et Sherlock ressemblait plus souvent à un enfant qu’il n’y paraissait même s’il aurait probablement été outré à cette idée.
Il avait beau mentir avec talent (John devait lui reconnaître ça), son corps n’avait quant à lui pas encore de supers pouvoirs et il était évident qu’il menait celui-ci à bout de ses forces et qu’à ce rythme là, il l’épuiserait avant l’heure. Il ne trompait personne, et certainement pas le docteur.
« Le monde ne s’arrêtera pas de tourner si tu dors, tu sais », rétorqua-t-il, cette fois un peu plus sérieusement. « Et tu peux dire ce que tu veux, ça ne te ferait pas de mal. »
C'était un euphémisme : il en avait besoin, ça crevait les yeux. Il n’insista cependant pas plus : si Sherlock était un enfant, cela ne faisait pas de lui son père et il n’allait certainement pas commencer à lui faire des remontrances (ce n’était pourtant pas l’envie qui manquait, parfois). Il se contentait de donner son avis, en tant que médecin et ami. Et pas forcément dans cet ordre là.

Sherlock entra enfin dans sa chambre, s’asseyant sur son lit, et entreprit de retirer ses chaussures, bientôt suivies de ses chaussettes, les rangeant méticuleusement à côté de la table de chevet, et il n’avait pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il tentait tant bien que mal de prendre le moins de place possible et se tenait prêt à repartir dès qu’il le pourrait. Clairement, il n’était pas plus à l’aise dans cette situation que lui-même. John ne fit donc aucun commentaire, se contentant de se diriger vers sa salle de bain alors que le détective murmurait quelque chose au sujet de l’affaire qu’ils reprendraient demain, ce à quoi il acquiesça lentement avant de faire coulisser la porte derrière lui d’un coup de pied sans totalement la fermer afin de se brosser rapidement les dents et d’enfiler un vieux t-shirt et un caleçon ample en guise de bas de pyjama. Si contrairement à Sherlock il ne dormait jamais en tenue d’Eve, il ne prenait cependant pas vraiment garde à ce qu’il enfilait pour dormir non plus : du moment que c’était confortable, il se fichait bien d’avoir l’allure d’un mannequin dans les pages lingerie du dernier catalogue La Redoute – ce à quoi il ne ressemblerait de toute façon jamais.

Il revint pour découvrir Sherlock allongé sur le lit, habillé (à son grand soulagement), regardant les flocons tomber par la fenêtre. John suivit son regard silencieusement, admirant l’éclat de la neige qui tourbillonnaient sous la lumière pâle des réverbères pendant quelques secondes, puis le reporta sur la silhouette étendue sur son lit qui n’avait rien des courbes féminines auxquelles il était habitué lorsqu’il s’agissait de partager son lit. Il s’était installé instinctivement du côté où John dormait – ou du moins, où il se réveillait. Il se couchait toujours du côté porte, mais lors de ses nuits agitées se réveillait immanquablement sur l’autre oreiller. Une chose qu’il lui faudrait éviter ce soir.

Après un instant d’hésitation, sans bouger, il désigna son armoire et brisa enfin le silence :
« Je peux sûrement te prêter quelque chose pour dormir qui soit à ta taille si tu veux. Je ne promets rien de très glamour, mais ce sera sûrement plus confortable que cette chemise et ce pantalon. »
Chemises qu’il semblait toujours prendre dans la taille inférieure à la sienne à en juger la façon dont les boutons semblaient crier au supplice. Non pas que John soit très observateur concernant ce genre de détails mais enfin même lui ne pouvait pas ne pas le remarquer.
Il n’était pas certain qu’ajouter au fait de dormir ensemble l’échange de vêtements soit une bonne idée (imaginer Sherlock dans un de ses pyjamas était assez troublant), mais il n’était plus vraiment à ça près, après tout. Il resta cependant au pied du lit, attendant la réponse de Sherlock, comme indécis, se laissant une dernière chance de changer d’avis tout en sachant qu’il ne reviendrait pas en arrière. Il n’y avait de toute façon vraiment pas de quoi en faire tout un plat, pas vrai ?
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyMar 23 Oct - 15:24

Le monde ne va pas s'arrêter de tourner si il dort, c'est certain, mais Sherlock n'a pas l'intention de s'endormir en sachant qu'il risque de faire un cauchemar, c'est aussi simple que cela, alors quitte à faire le statue sur le lit pour faire croire à John qu'il dort. D'ailleurs Sherlock est en train de se demander si c'est la bonne solution, à moins que John ne s'endorme rapidement, il prend le risque que le médecin sache, comprenne que quelque chose cloche dans son comportement. Enfin, la situation est très délicate et John est le premier à savoir que le comportement de Sherlock est bizarre en lui-même et que donc, si il dort crispé, peut-être qu'il n'en dira rien. Le détective fronce les sourcils du côté du lit se demandant un instant pourquoi toutes ses préoccupations au sujet de John deviennent une obsession chez lui. C'est totalement nouveau et pour le moment encore inexplicable. Sherlock ne comprend pas, normalement, dans cette scène là, si elle avait été placée avant la chute, il aurait été le premier à lancer des pics à John, à toujours garder le dessus et à s'amuser de la gêne de son colocataire, parce qu'il est évident qu'il doit être gêné, même si il a Mary. Pour le moment, c'est Sherlock qui monopolise toute la gêne pour sa propre personne, cherchant à cacher quelque chose de lui qu'il croit inconnu aux yeux des autres. Il est mal à l'aise dans ce lit qui n'est pas le sien, ce lit qui sent John, son odeur caractéristique, une odeur qui a toujours eu une certaine force d'apaisement pour Sherlock bien que jamais il ne va l'avouer. Là, couché sur le lit, il renifle doucement la couette et l'oreiller et c'est John, il est entouré de John dans cette pièce, c'est nouveau pour lui. Jamais il ne pensait attribuer une force aussi importante à une odeur, mais son colocataire a quelque chose en lui qui fait que quoi qu'il arrive, quoi qu'il va dire ou faire, même si Sherlock va le rabrouer avec dédain, il va le prendre en considération. Si John est un idiot, il est le sien et a personne d'autre. Lorsqu'ils enquêtaient à Baskerville, après que Sherlock rétorquait qu'il n'avait pas d'amis et que John l'avait mal prit, il a tout fait pour le récupérer et il l'a expliqué en une seule et unique phrase « I don't have friends, I've just got one. » A partir du moment ou Sherlock a eu John dans sa vie, il n'a plus eu l'intention de le quitter, du moins, il va le faire un jour ou l'autre, mais pas dans des circonstances voulues. S'effacer pour le sauver n'était pas une manière à Sherlock de ne plus revenir, parce que la première chose qui lui a traversé l'esprit avant de disparaître, c'était le jour de son retour auprès de John. Il a même eu peur que celui-ci soit partit avec quelqu'un d'autre, qu'il l'est oublié, même si c'est complètement ridicule venant de Sherlock de songer à cela, mais quand bien même, cette idée lui a traversé l'esprit durant un instant. Pour le moment, ses pensées ne se que tournées vers John, dans sa chambre, couché sur son lit et avec lui, il n'arrive pas à faire un écart entre lui et le reste, parce que tout ce qu'il se passe en ce moment est étroitement lié à cet homme. D'un côté, Sherlock se dit qu'il devrait s'imposer des distances pour tenter de comprendre, mais il ne peut pas faire une chose pareille après tout ce qu'il vient de se passer, alors il va faire comme toujours, mettre son masque d'indifférence et tout garder pour lu, espérant un jour ou l'autre comprendre.

C'est ici l'une des raisons majeures pour laquelle Sherlock n'a jamais trouvé de l'attrait à travailler les sentiments humaines, parce que tout simplement, la majeure partie d'entre eux ne peut s'expliquer clairement. Sherlock se sert souvent de la science pour définir certains de ses sentiments, il est évident qu'il l'a fait pour coincer Irène et comprendre tout son petit jeu, elle état facile à coincer, il a compris rapidement ce qu'il se passait et il avait un plan. Mais là, le problème c'est que c'est lui la personne la première mis en jeu dans ces histoires de sentiments, d'ailleurs, ça lui fait du mal de songer à cela de lui. Sherlock passe sa main sur ses yeux en essayant de calmer son cerveau qui fonctionne à plein régime et qui essaye d'analyser et de comprendre tout ce qu'il se passe en ce moment. C'est là que John a raison, il devrait se reposer, faire une pause, marquer un temps mort et oublier toutes ses préoccupations, d'ailleurs, celles-ci ne seraient pas si fortes si l'affaire en cours n'était pas terminée, enfin, techniquement, elle ne l'est pas, mais le détail qu'il attend de John n'est pas une pièce maîtresse de l'affaire, juste de quoi trouver un lien avec le passé ou avec le tueur, parce que quoi qu'il arrive, celui-ci va finir menotté par Lestrade. Sherlock a besoin d'une nouvelle affaire pour qu'il pense à autre chose qu'à ces choses parasites qui font tout sauf le mettre dans le bon sens. Normalement, il n'a pas à se,poser ce genre de questions, ce n'est pas de son domaine. C'est plus à John de se poser des questions sur ce que Mary ressent ou bien sur ce que lui ressent pou Mary. Sherlock refuse de s'adonner à ce genre de choses, même si c'est ce qu'il fait avec John, sans réellement s'en rendre compte. Se voiler la face à ce sujet, tout mettre de côté est certainement la meilleure chose à faire, mais il est évident que Sherlock est au courant du retour de flammes de ce genre de choses, enfin, il se connaît et sait qu'il peut garder ça en lui pendant extrêmement longtemps du coup, il n'en ai pas effrayé. Enfin, Sherlock commence a doucement prendre en considération le fait que fermer un peu les yeux ne lui posera certainement pas de gros problèmes, juste l'espace de quelques minutes histoire de. Il est évident qu'il se comporte comme un enfant parfois refusant de faire certaines choses pour des raisons plus ou moins sombres, comme ici de dormir alors que c'est un réel besoin. Sherlock en a conscience, mais c'est pour se protéger lui et John qu'il agit de la sorte, si seulement il pouvait comprendre. Il secoue la tête légèrement sur les côtés avant que John ne revienne de la salle de bain, il n'a pas manqué l'absence de son colocataire partis à la salle de bain pour se changer et revenir dans son pyjama, enfin pour Sherlock il serait plus apte à dire que c'est un tenue censée ressembler à un pyjama, bref, là n'est pas le problème. Le détective se redresse de sa position pour se mettre assit au bord du lit et étouffe un bâillement, ne quittant pas la neige qui tombe du regard. John reprend la parole coupant le silence que Sherlock avait instauré en ne répondant pas volontairement à sa dernière réplique, ne voulant pas chercher le débat, ni à se justifier, ni à bouder etc... parce que oui, il boude, encore un trait qui montre qu'il est en enfant, du moins qu'il a des réactions comme eux. La tête légèrement penchée sur le côté Sherlock étudie ce que lui propose John, parce que une nouvelle fois c'est quelque chose de compliqué.

Deux solutions s'offrent à Sherlock au sujet de ce que vient de lui proposer John, l'une d'accepter, de prendre les habits et de s’imprégner de l'odeur de son colocataire ou alors de dire non et de rester là, complètement vêtu. Il est évident que c'est ridicule pour Sherlock de rester comme ça, mais c'est une manière comme une autre de savoir que quoi qu'il arrive, il va pouvoir s'enfuir le plus rapidement possible de cette chambre lorsqu'il se sera assez reposé à son goût, quitte à vaquer dans les rues, quoi que avec cette neige ce n'est pas une réellement bonne idée. Le fait d'accepter la proposition de John va donc le freiner dans son départ, ce qui va donc dire qu'il va finir par se réveiller en même temps que John, à moins que son horloge biologique agisse avant tout. Bref, ça mérite une réflexion, cependant ce n'est pas le moment de prendre son temps à réfléchir. Sherlock se redresse et se retourne, faisant face à John, il s'approche de lui. « Donne-moi ce que tu as. » Sherlock reste immobile près de John, attendant que celui-ci lui donne de quoi s'habiller, c'est à dire un short et un t-shirt, heureusement très ample pour lui quoi qu'un peu trop court. Les deux hommes n'ont pas du tout la même corpulence, John a plus de force, une réelle carrure d'homme alors que Sherlock est très fin, longiligne, il est en train de se dire qu'il pourrait se dédoubler et quand même rentrer dans ce t-shirt. Enfin, il s'empare de celui-ci et se rend à son tour dans la salle de bain pour se changer devant l'évier, s'observant dans le miroir, il se met rapidement torse nu et s'observe sous toutes les coutures, retrouvant cicatrices et quelques traces d'anciens hématomes qui ont bien du mal à disparaître de son dos entre autre. Sa cicatrice préférée se trouve sur ses côtes, une longue ligne faite par la pointe d'un couteau, juste la pointe, mais la trace est toujours là. Sherlock plie sa chemise et la dépose à côté des affaires de John, tant pis pour s'enfuir rapidement ce matin, il trouvera quoi faire en temps voulu de toute manière. Il s'observe à nouveau, mais cette fois avec le t-shirt de John, il approche celui-ci de ses narines et y retrouve l'odeur de son colocataire. Cette fois, il est bien plus qu'entouré par cette odeur. Il défait son pantalon et enfile ensuite le short, bien trop large pour lui, d’où le fait qu'il garde son boxer. Quelques minutes plus tard après avoir lui aussi brossé ses dents, il retourne dans la chambre sans un regard pour John et il s'installe à nouveau sur le lit, un instant il reste assit et soupire doucement, glissant sa main sur son visage se demandant ou toute cette histoire va le malmener encore. Son cerveau commence peu à peu à baisser de régime sans qu'il ne s'en rende réellement compte. Sherlock glisse sous la couette restant de son côté, c'est à dire au bord du lit, ne prenant qu'un tiers du lit pour lui, après tout, il n'a pas réellement besoin de beaucoup puisqu’il ne va pas dormir. Dos à John, le détective continue de fixer le mur, jetant de temps en temps des regards vers la fenêtre avant de se racler la gorge. « Bonne nuit. » Dit-il à voix basse pour John avant de remonter un peu ses jambes contre son torse, glissant ses mains en dessous de l'oreiller. Cette fois, il va finir par s'endormir, c'est certain, toute cette ambiance le pousse à fermer les yeux et c'est ce qu'il finit par faire, contre son gré parce qu'il désirait s'endormir après John, pour ne pas que celui-ci lui fasse des remarques le lendemain, ça l'agacerait plus qu'autre chose, bien que désormais Sherlock a quelque chose a raconter. Oui, quelque chose de fort à raconter, surtout à Mary... mais que John se rassure, Sherlock n'en fera rien, il restera silencieux à ce sujet, ne voulant pas le compromettre, même si ne plus le voir avec Mary serait quelque chose d'intéressant pour Sherlock étant donné qu'il l'aurait un peu plus plus lui. Enfin, Sherlock sombre peu à peu dans les bras de Morphée, contre toute attente. C'est à cause de John, de son lit, de la couette, de l'oreiller, des draps et de son odeur.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyDim 28 Oct - 0:34

Sherlock n’avait pas besoin de parler pour que John devine ce qu’il se passait en lui. Il avait l’impression d’entendre les rouages de son cerveau grincer, et derrière ce visage fermé et cette expression parfaitement neutre, il discernait ses doutes et ses hésitations, peut-être même un certain malaise dans cette situation inédite et qui ne le ravissait clairement pas, et il voyait parfaitement qu’il était tendu. C’était moins dû à des réflexes nouvellement acquis à forcer d’observer les méthodes d’observation du détective qu’au simple fait d’avoir partagé sa vie depuis assez longtemps pour percevoir et différencier les infimes nuances dans son comportement. Il le connaissait mieux que quiconque, et il pouvait voir que Sherlock était préoccupé. Il aurait même mis sa main à couper que ce n’était pas plus par l’enquête que par son expérience ratée. Mais s’il pouvait voir que quelque chose le tracassait, il était encore loin d’être capable de lire dans ses pensées.

Le comportement de Sherlock le laissait toutefois perplexe. Le détective semblait étranger au sentiment de honte ou de ridicule (l’épisode à Buckingham Palace lui avait ôté tout doute à ce sujet), et plus encore à celui de conventions sociales (rien de nouveau, ici). Que la situation soit embarrassante et puisse créer un vague sentiment de gêne entre eux était compréhensible, mais John savait que le problème ne venait pas de là – encore une de ces convictions qu’il ne pouvait réellement expliquer, il le savait, tout simplement. S’il avait dû imaginer Sherlock dormir avec quelqu’un d’autre dans les mêmes conditions, il l’aurait imaginé ennuyé, voir énervé, mais pas ainsi perdu et nerveux. Jamais perdu et nerveux. Etait-ce dû à lui, alors ? Ou bien était-ce simplement le fait de briser ses habitudes – John savait qu’hors de ses enquêtes, Sherlock n’aimait pas être perturbé dans certains de ses rituels, peut-être était-ce un cas semblable… Pour tout ce qu’il parvenait à savoir du détective que le reste du monde ignorait, il y avait une part toute aussi grande (sinon plus) de mystère sur laquelle il ne parviendrait probablement jamais à faire lumière.

Comme là, en lui proposant un pyjama de fortune, il s’attendait honnêtement à ce que Sherlock refuse contre tout bon sens et préfère dormir habillé que d’accepter de porter quelque chose qui ne lui appartenait pas. Mais il accepta après une courte réflexion, et John se dirigea vers son armoire pour en extirper, après une rapide recherche, ce qui lui semblait potentiellement portable par Sherlock, à savoir un t-shirt simple et un short qui avait toujours été un peu trop serré pour lui. Evidemment, à en juger la corpulence de son ami, ce serait encore trop large pour lui, mais rien de bien dramatique. Tandis qu’il laissa le détective aller se changer dans sa salle de bain, ses vêtements en main, il se glissa sous la couverture de son lit avec un bâillement étouffé, frissonnant légèrement au contact des draps froids sur sa peau. Il avait toujours mieux supporté la chaleur que le froid (il le fallait bien lorsqu’on partait s’exiler plusieurs mois en Afghanistan) et malgré son radiateur déjà réglé au maximum, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il faisait frisquet dans sa chambre. Il remonta sa couverture tant bien que mal afin de s’y emmitoufler.

Lorsque Sherlock réapparut, John fut désarmé pendant quelques secondes devant son apparence, tellement… tellement vulnérable, oui, c’était le mot. Il flottait légèrement dans ses vêtements trop larges et avec cet air perdu, il ressemblait plus que jamais à un grand enfant qui aurait grandi trop vite et ne saurait pas quoi faire de son corps. John n’avait pas l’habitude de le voir ainsi vêtu, et de reconnaître son t-shirt sur lui n’arrangeait pas les choses. C’était perturbant, et perturbant était un euphémisme. Le seul contexte dans lequel il avait vu une autre personne que lui porter ses vêtements, c’était une de ses petites-amies à l’université, qui, un matin où elle ne portait rien d’autre qu’une culotte en coton, avait enfilé l’un de ses t-shirts, et n’avait pas manqué de renouveler l’expérience en notant son regard approbateur.

Sherlock s’installa sans un mot de l’autre côté du lit, bien au bord, lui tournant le dos ostensiblement, et John se dit à sa grande surprise qu’il n’aurait pas besoin de prendre ses distances, finalement : le détective semblait bien s’en charger tout seul.
« Bonne nuit. »
Il murmura ces mots d’une voix si basse que John crut presque les avoir rêvés pendant quelques secondes. Il tendit la main vers l’interrupteur de sa lampe de chevet pour l’éteindre, plongeant cette fois la chambre dans l’obscurité totale, et répondit d’une voix à peine plus élevée :
« 'Nuit, Sherlock. »
Persuadé que ce dernier ne dormirait effectivement pas, il fut surpris quand, à peine quelques minutes plus tard, il entendit le souffle régulier de celui-ci, lui indiquant qu’il s’était endormi profondément. Il esquissa un petit sourire à la fois amusé et rassuré, et se laissa à son tour glisser dans les bras de Morphée.

A son grand soulagement, il ne fit pas de cauchemars. Du moins, pas exactement.
Le rêve commença banalement, tellement que pour peu, c’aurait pu ne pas en être un, ou être simplement le souvenir d’une scène qui s’était déjà passée. John se tenait debout, seul dans la cuisine, une liste de courses dans la main qu’il consultait en vérifiant qu’il ne lui manquait rien avant de se rendre au Tesco le plus proche. La liste, cependant, était des plus intrigantes, et ne comprenait que deux produits :
    - Confiture
    - Slip rouge
S’il pouvait comprendre aisément le pourquoi de la confiture, le second tiret en revanche le laissait un peu plus perplexe, d’autant que, sans même avoir besoin de plus de détails, il visualisait exactement le modèle de sous-vêtement qu’il lui fallait, pour homme, rouge avec une bande blanche, taille medium… mais la raison d’un tel achat lui échappait complètement. Il s’agissait peut-être d’une expérience de Sherlock. Maintenant qu’il y réfléchissait, oui, il s’en souvenait. Sherlock lui avait dit quelque chose du genre : « Avec ça, je vais pouvoir prouver scientifiquement que tu es constitué de chatons ». John ne voyait pas vraiment comment de la confiture et un slip d’une couleur aussi outrancière pourraient l’aider dans cette entreprise, mais il faisait confiance au détective. Il s’agissait après tout d’un rêve, et il ne questionna pas la pertinence de son expérience, pas plus qu’il ne se fit la remarque que ce n’était probablement pas dans un Tesco qu’il trouverait des sous-vêtements masculins.

Il s’apprêtait à partir quand dans le salon se fit entendre un gémissement de femme qu’il ne connaissait que trop bien et signifiait que Sherlock venait de recevoir un message sur son téléphone. John grimaça. Il détestait cette alarme, il ne pouvait s’expliquer pourquoi. Elle était morte après tout, elle ne pouvait plus lui tourner autour. Mais elle l’avait harcelé de sms, il s’en souvenait, il les avait comptés. Il n’avait pas aimé ça, ce qui était ridicule et insensé, mais il ne pouvait le nier : chaque fois que ce gémissement s’était fait entendre, il avait provoqué en lui un pincement au cœur détestable. Il lui semblait pourtant que Sherlock avait changé son alerte sms, alors pourquoi l’entendait-il à nouveau ?
Il ne put s’attarder sur ses considérations puisque ce dernier, bondissant sur ses pieds, venait d’agripper son bras en lançant : « Nous avons une affaire ! Come along, John ! » Et avant que le docteur ne puisse protester, avec la pensée absurde que laisser de côté cette expérience pas même encore entamée pouvait être dangereux (quelque chose en rapport avec des gaz toxiques), il le suivit.

Enfin, cela ne fut pas nécessaire. Il était soudain sur la scène du crime, comme téléporté, dans cette logique propre aux rêves où il y avait aussi peu de transitions d’une scène à l’autre que dans un film. Il n’était plus dans l’appartement avec sa liste en main, il était à l’extérieur, sa veste sur le dos, Sherlock virevoltant impétueusement à ses côtés, examinant déjà le corps avec sa loupe de poche.
Anderson, Donovan et Lestrade étaient déjà présents, sauf qu’Anderson était un dinosaure, ce qui ne semblait pas troubler outre mesure les autres officiers présents. Pour une raison inconnue, Mycroft était là lui aussi, appuyé sur son habituel parapluie, encore qu’il semblait plus intéressé par le donut sucré que mangeait le détective inspecteur que par le corps à terre. Ce fut là que John réalisa où ils étaient. Au pied de St Barts. Le corps tâché de sang à ses pieds était celui de Sherlock, dont les yeux pâles fixaient un ciel gris sans le voir. « C’est un suicide, c’est évident », marmonna le Sherlock qui lui était bien vivant à ses côtés, pas plus perturbé que ça, avant de continuer ses explications. John tenta de lui souligner le ridicule de la situation, mais ses mots restèrent coincés dans sa bouche. Et puis soudain, le Docteur était là aussi, avec son nœud papillon et son fez, et il lui parlait, il lui disait que cette scène était à présent un point fixé dans le temps, mais ça n’avait aucun sens pour John qui l'écoutait mais n’arrivait pas à comprendre ce qu’il disait. Et puis tout à coup, avant même qu’il ne puisse réagir, deux mains fines s’étaient posées sur son cou et l’enserraient, le forçant à se retourner pour faire face à son agresseur, qui n’était autre que Sherlock. Pendant un bref instant, il lui sembla qu'il allait l'embrasser, mais le détective le dévisageait avec une telle froideur qu'il comprit bien vite que ce n'était pas du tout son intention, et sa prise sur son cou se resserra un peu plus. « C’est de ta faute », accusa-t-il d’une voix tout aussi glaciale. Il parlait bien sûr du mort, sa mort. John tenta de nier, de lui dire qu’il n’y pouvait rien, d’appeler à l’aide, mais tout le monde l’ignora et il vit du coin de l’œil que tandis qu’Anderson et Donovan étaient occupés à jouer un remake de King-Kong avec Godzilla dans le rôle titre, Mycroft était en train de lécher le sucre des doigts de Lestrade. Absurde, pensa John, qui perdait peu à peu conscience, en murmurant d’une voix étranglée :
« Sherl… arr... te… m’étouffes… »
Ce fut le son de sa propre voix plus que la réalisation qu’il était réellement en train de suffoquer qui le tira de son sommeil. Dans l’obscurité de la chambre, le visage de son agresseur était impossible à deviner, mais ses mains étaient fermement refermées autour de sa nuque et le sang de John ne fit qu’un tour avant que ses réflexes de soldat ne reprennent le dessus, et en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, il plaça un coup de coude dans ses côtes et le plaqua sur le lit, s’asseyant à califourchon sur son ventre, un avant bras bloquant son torse tandis que sa main libre retenait ses poignets sur l’oreiller. Sous lui, l’homme se débattait tant bien que mal, grognant et gesticulant comme un beau diable et tandis que les yeux de John s’habituaient peu à peu aux ténèbres que les faibles rayons de la lune perçaient à travers ses rideaux, il put enfin voir son visage, et s’immobilisa d’un coup, le souffle court. Sherlock.
Il cligna des yeux à plusieurs reprises, complètement pris par surprise. Sherlock était son agresseur. Sherlock qui... dormait. Crise de somnambulisme. Il rêvait. Et il s’agissait d’un rêve agité, apparemment. Il tenta aussitôt de le secouer.
« Sherlock ! Sherlock, réveille-toi ! C’est moi ! »
Mais le détective semblait être dans une phase de sommeil trop profonde pour l’entendre, et ses secousses n’eurent d’autre réaction que de le rendre un peu plus agressif. Ne sachant que faire, il appliqua la seule méthode infaillible qu’il connaissait pour réveiller quelqu’un, et lâcha ses poignets en ignorant les coups qu’il reçut aussitôt pour pincer le nez de Sherlock, et poser son autre main sur sa bouche, l’empêchant totalement de respirer. Lorsque ses yeux s’ouvrirent subitement, réveillé par son manque d’oxygène, John le relâcha aussitôt, le cœur encore battant et légèrement pantelant.
« Désolé, la manière douce ne donnait pas de résultats », marmonna-t-il en soufflant, frottant son cou endolori, avant d’ajouter, dans une pauvre tentative d’humour : « Si tu planifiais de me tuer depuis le départ, je pense qu’il aurait été plus simple que tu laisses faire les hommes de Moriarty… »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyDim 28 Oct - 8:44

La réponse de John n'a même pas eu de répercutions sur le détective qui a rapidement sombré dans le sommeil contre toute attente, réalisant ainsi ce qu'il voulait éviter par dessus tout. Il avait beau mentir sur le fait qu'il n'était pas fatigué, il mentait à John et à lui-même, son corps lui fait de temps en temps comprendre qu'il est temps de faire une pause et de faire attention. Il ferme rapidement les yeux et sa respiration se calme peu à peu, si ce n'est que cela, cela ne pose aucun problème, une nuit sans rêve, c'est ce dont il a besoin, mais surtout pas d'un cauchemar, il n'en veut pas et n'arriverait certainement pas à gérer ce qu'il se passera par la suite. Sait-on jamais les comportements violents qu'il pourrait avoir dans son sommeil étant donné qu'il gesticule tout le temps dans son lit, se débattant avec les couvertures et le lendemain se retrouvant le corps en sueur, emmêlé dans les épaisseurs de la couverture. Sherlock se sent doucement porté dans le pays des rêves parce que pour le moment, il est en train de rêvé. Il est dans la cuisine de l'appartement en train de déjeuner -oui, on voit que c'est un rêve rien que pour cela- John est assit devant lui en train de lire le journal, il ne dit pas un mot et Sherlock se trouve dans l'incapacité de parler. Il glisse sa main en face de lui et celle-ci traverse le journal. John ne le voit pas, John ne sait pas qu'il est là. Paniqué, Sherlock essaye de reprendre une tartine dans ses mains mais celle-ci ne bouge pas d'un pouce, il la traverse. Il se redresse subitement essayant de crier, mais rien, il s'approche de John et celui-ci, debout cette fois, traverse littéralement le corps de Sherlock. Il s'avance dans le salon, suivit de près par Sherlock et Lestrade arrive, lui est capable de parler, il explique à John une nouvelle enquête que celui-ci refuse, prétextant l'absence de Sherlock. Cette fois, le détective peut parler et il lui explique qu'il est là, qu'il doit prendre cette affaire, mais personne ne peut l'entendre, il est impuissant face à tout ce qu'il se passe devant lui, il est spectateur. Il ne baisse pas pour autant les bras et s'avance pour lire le journal, la page ou John s'est arrêtée parle du suicide, de son propre suicide encore trois ans plus tard, c'est un gros titre en plus. Sherlock se sent affreusement mal, il se retourne et observe John, assit dans son fauteuil en train de jouer avec l'archet du violon, attendant quelque chose qui ne va jamais arriver à cet instant précis, l'esprit du détective dans la vie réelle lui fait comprendre que tout cela n'a aucun sens et c'est le trou noir. On pourrait croire qu'il va se réveiller et s'en aller, mais Sherlock dort toujours aussi profondément, il commence à avoir de la sueur sur son corps, il commence à avoir du mal à rester en place,le voilà qui recommence à gesticuler dans le lit, mais ce n'est rien pour le moment, c'est juste des mouvements presque réflexes que des grands gestes dans le but de faire mal. Sherlock a peur de ce qu'il va suivre, en effet, il est en haut du toit de l’hôpital.

Il n'y a ni Moriarty, ni John, personne, tout est vide, pas un seul bruit et il est là, sur le point de sauter du toit, ce qu'il fait rapidement, sans se poser de questions. Il s'écrase au sol dans un bruit sourd avant de changer de scène aussitôt. La voilà dans Londres, il fait nuit noire, sa lampe de poche commence à clignoter, signe que les piles vont lâcher. Il se met à courir sans savoir un seul instant pourquoi il est en train de courir, mais arrivé à une intersection, trois hommes s'avancent vers lui et il commence à comprendre. Il est en train de refaire le même cauchemar qu'il fait depuis qu'il est de retour, enfin, il y a toujours quelque chose d'un peu différent, notamment sur la fin, mais c'est exactement les mêmes bases. Il fait deux, trois rêves, les premiers pour le mettre dans le malaise et le dernier pour l'achever complètement et lui faire regretter d'avoir dormit. Il reprend donc sa courses folle éclairés par les lampes de ses poursuivants, cette fois, il choisit le chemin de droite qui le fait s'enfoncer dans des ruelles de plus en plus sombre, son cœur lui fait affreusement mal dans sa poitrine et pourtant il continue de courir, même si la fatigue s'ajoute à tout cela. Sherlock ne doit pas abandonner, même si ces hommes courent plus vite que lui, rien n'est gagné d'avance, il décide ensuite de rentrer dans un bâtiment désaffecté pour les semer à l'intérieur et rentrer ensuite sans avoir de problèmes. Il sort son téléphone de sa poche pour appeler John ou bien Lestrade, mais celui-ci n'a aucun numéro dans le répertoire et il ne connaît pas les numéros. Il est dans l'évidence que tout est contre lui mais ce n'est pas pour autant qu'il abandonne. C'est certainement pour son non abandon qu'il finit toujours par faire des cauchemars, il se bat constamment contre lui-même alors que si il se laissait faire, peut-être que ça se passerait mieux, mais pour le moment c'est hors de questions de se laisser faire, il doit se battre et c'est ce qu'il fait montant les escaliers deux par deux pour s'arrêter au quatrième étage, retrouvant des éléments qu'il connaît de sa vie. Des assiettes brisées, des seringues encore pleines de drogues, des lamelles de microscope, la canne de John, le téléphone d'Irène, le parapluie de Mycroft, un donut, le film jurassic park. Certaines choses sont bizarres et puis dans la pièce ou il décide de se cacher, c'est la chambre de John. Tout cela n'a aucun sens parce que les hommes qui le poursuivait sont déjà dedans. L'un lui assène un coup de barre de fer dans le dos, l'obligeant à tomber à genoux par terre dans un cri sourd de douleur. Sherlock esquive le suivant en roulant par terre, il s'empare de la canne de John pour frapper celui devant lui au genou, le faisant tomber sur le lit et d'un geste félin, il saute dessus, glissant ses mains autour de son cou, oubliant le reste, appuyant avec force sur sa carotide, dans le but de le tuer alors que les autres le frappe. Ses mains ne faiblissent pas, il ne veut pas perdre cette fois, il veut en tuer un dans son rêve, il ne veut pas mourir comme à chaque fois. Vaguement, il entend l'homme dire quelque chose, mais il n'en fait pas un seul instant attention il continue.

Ce que Sherlock ne sait pas, c'est qu'il ne rêve plus complètement, qu'il est en train d'étrangler John assit sur lui par dessus les draps. Il essaye de tuer son colocataire en croyant que celui-ci est l'un des méchants dans son rêve. C'est la première fois qu'il va aussi loin et c'est ce qu'il savait qui allait se produire, mais non, pas tout à fait, il savait qu'il allait faire un cauchemar, mais juste gigoter dans le lit, pas essayer de tuer John. Il tremble de tout son être et se fait mettre sur le dos. Et voilà, une nouvelle fois, il va perdre, il va mourir dans son rêve, mais pas tout à fait. Sherlock est couché sur le lit, le visage de l'homme devient de plus en plus flou et Sherlock n'arrive plus à respirer, il passe ses mains autour de sa gorge essayant de comprendre, parce que l'homme sans visage ne le touche plus, l'homme sans visage lui fait horriblement peur, il est figé sur place et ne respire plus. Puis soudainement c'est le réveil. Sherlock émerge enfin, John est assit sur ses hanches. Il ne voit pas plus, ses yeux commencent à bouger dans tous les sens, il panique. Son esprit commence à analyser tout ce qui a bien pu se passer, il respire avec force et essaye à nouveau de se débattre, John est en train de lui parler, manifestement de lui expliquer quelque chose avec une manière douce, mais ça n'a pas d'importance. Sherlock se sent horriblement mal. Il gémit doucement et pose ses mains sur le torse de John, essayant de repousser celui-ci mais sans aucune force, il n'a plus rien dans ses bras, comme si sa bataille fictive l'avait assommé, mais en réalité, il remarque des traces rouges autour du cou de John et là, il comprend. Sherlock a tenté d'étrangler John dans son sommeil et une nouvelle fois, il essaye de se débattre pour ressortir de sa poigne, mais John ne se laisse pas faire. Pour le moment, Sherlock est incapable de dire un seul mot, il souffre, il veut s'en aller, il veut se débattre, mais il na plus de forces, tout ce combat l'a lessivé. « John... » Murmure-t-il avant de se laisser retomber sur le lit, il veut qu'il s'en aille, il veut s'en aller et ne plus revoir ces traces sur son cou. Il n'a toujours pensé, il sera toujours mauvais pour John, il sera celui qui va le tuer à ce rythme là. Heureusement que John est un soldat et qu'il sait se défendre, si ça aurait été quelqu'un d'autre, incapable de se défendre, Sherlock aurait pu tuer, parce qu'il a donné sa force pour le faire, il se croyait réellement dans un rêve. Le pire de ce qu'il pouvait espérer vient d'arriver alors il veut partir, là tout de suite maintenant, mais ce n'est pas avec John sur ses hanches qu'il va pouvoir le faire. De plus, il se sent plus que vulnérable à cet instant, il se sent horriblement faible et il ne supporte pas cela, il veut s'enfermer quelque part et ne plus en sortir. Sherlock s'imagine déjà les traces rouges que John devra cacher autour du cou. Son corps se crispe et il serre les draps en dessous de ses mains qu'il a reposé sur les draps, cette fois, il détourne le regard et colle sa tête sur le côté de l'oreiller, John ne doit pas savoir ce qu'il ressent. Il essaye de bouger son bassin, mais il en est incapable. Cette impuissance va le rendre dingue. Il devrait s'excuser, il doit le faire, mais réellement ? Qu'est-ce qu'on dit à son meilleur ami et colocataire qu'on vient d'essayer d'étrangler quand on se considère sociopathe ? Sherlock n'a jamais vécu cette situation et cette proximité avec John commence à lui causer des problèmes. Il y a trop de choses dans sa tête et pas d'issue, pas d'évacuation, on pourrait entendre les rouages de son cerveau de l'extérieur, c'est bloqué, il n'avance dans strictement rien. Il marmonne encore quelque chose dans sa barbe, c'est incompréhensible, mais une nouvelle fois ça ressemble au prénom de John. Sherlock glisse sa main gauche sur son front en sueur, il le savait ce qui allait se passe, bien sur qu'il le savait et pourtant, il est venu.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyVen 2 Nov - 6:25

John avait souvent songé à sa mort. Il était soldat, et médecin, il avait côtoyé la mort, plus d’une fois, il l’avait vue de près. Il ne pouvait pas ne pas y penser. On ne préparait pas ses bagages pour intervenir sur le sol afghan en pleine guerre civile sans regarder ce qui avait jusqu’alors constitué notre vie, notre routine, nos racines, et se dire que c’était peut-être pour la dernière fois. Il avait vu des camarades mourir sous ses yeux, rendre le dernier souffle avant même qu’il n’ait pu intervenir. Il avait souvent cru son tour venu, lorsqu’une grenade explosait dans un fracas assourdissant à proximité de l’endroit où il se trouvait et que le souffle de l’explosion le projetait au sol, quelques mètres plus loin. Il avait cru mourir lorsque la balle avait mordu la chair de son épaule et senti le sang chaud couler le long de sa peau. Tout s’était mis à tourner autour de lui, et puis il n’avait plus vu que le ciel. Bleu, incroyablement clair. Il avait fermé les yeux en se disant « Ça y est. C’est la fin. » Et puis la douleur l’avait réveillé. Aigue. Lancinante. Intolérable. Il sentait son cœur battre dans son épaule comme s’il avait décidé soudain de s’y loger. La fièvre, la chaleur, les délires, la poussière. Partout. A perte de vue.
Mais il avait été chanceux. Il aurait pu l’être plus si la balle ne s’était pas simplement logée dans son épaule, si elle l’avait traversée de part en part, car l’opération n’aurait été ainsi pas nécessaire, mais si ce n’était pas passé loin, il n’avait pas eu cette chance là. Il avait vécu l’Enfer, mais il était résistant, et il avait suffit de quelques semaines pour que la plaie commence à réellement cicatriser. La rééducation, pour douloureuse qu’elle avait été, n’avait été qu’une formalité. Mais cela ne l’avait pas empêché d’être jugé invalide. Il ne se sentait pas invalide, ni même handicapé. Il se sentait inutile. La douleur à sa jambe était apparue peu de temps après son retour à Londres. Et soudain, il avait le sentiment que la mort aurait été préférable, et qu’elle lui avait joué un cruel tour en l’effleurant de si près sans pour autant le prendre dans ses bras. Soudain, la vie qu’il avait encore devant lui perdait de son intérêt et de ses couleurs. Ses journées étaient trop longues et ses nuits trop courtes en dépit de leur caractère cauchemardesque. Sa vie entière lui semblait trop longue. Alors qu’il s’était vu mourir au beau milieu d’un champ de bataille, il se voyait à présent mourir vieux et las dans un lit d’hôpital, et cette pensée le hantait.

En rencontrant Sherlock, il avait renoué avec la mort, avait accepté de marcher à nouveau à ses côtés. Il n’avait pour autant jamais envisagé que Sherlock puisse être sa mort.
En vérité, le plus ironique dans le fait de mourir des mains de Sherlock était que tout le monde, y compris lui-même, avait toujours pensé que, d’une certaine façon, le détective serait sa perte. Mais personne, et certainement pas lui, n’aurait imaginé que ce serait littéralement Sherlock qui mettrait fin à ses jours. Avec toutes les enquêtes qui les menaient souvent dans les coins les plus sombres et isolés de Londres, tous les criminels qu’ils pourchassaient, John avait toujours eu conscience qu’ils jouaient un jeu dangereux et qu’il y avait des risques. De vrais risques. Qu’ils avaient maintes fois effleurés. Il se souvenait parfaitement de toutes les fois où on avait pointé une arme sur lui ou Sherlock, il se souvenait avoir été kidnappé (à deux reprises), et avoir eu des explosifs – de vrais explosifs – fixés par du ruban adhésif à son torse. L’espace de quelques minutes, il avait été une bombe, une véritable bombe prête à exploser à tout moment, une bombe dont le détonateur était entre les mains du plus grand psychopathe de Londres et possiblement du monde entier. S’il n’avait pas encore réalisé à ce moment là les risques qu’ils encouraient, il était probablement plus inconscient que tout le monde ne le pensait. Mais John n’était pas inconscient, bien au contraire. Il savait parfaitement ce qu’il faisait, les risques qu’il encourait. L’avait su tout du long. L’acceptait. Il revenait d’Afghanistan, il savait à quoi un champ de bataille ressemblait. A Londres ou ailleurs, c’était la même chose, les mêmes dangers. Bien sûr, il ne pouvait nier que la mort de Sherlock avait été un choc et qu’il s’était plus d’une fois dit qu’ils avaient eu tort de jouer avec le feu ainsi, parce qu’ils avaient fini par se brûler, parce qu’on finissait toujours par se brûler. La grande faucheuse était passée près d’eux, si près, qu’il avait cru en sentir l’haleine putride contre sa nuque.
Mais il ne parvenait pas réellement à éprouver de remords pour autant, pas pour ça en tout cas. Sherlock n’avait pas eu besoin de lui pour se mettre en danger. Ce qui était arrivé – ses enquêtes, sa notoriété grandissante, son duel avec Moriarty – tout cela ce serait produit, avec ou sans lui. Au mieux, il aurait donné une raison de moins à Sherlock de sauter, mais il savait que le détective aurait fait les choses de la même façon même s’il n’y avait eu "que" les vies de Lestrade et de Mrs Hudson en jeu, parce que quoi qu’il en dise, il était évident qu’il tenait à eux et qu’il ne les aurait pas laissés mourir. La seule différence, c’était qu’il n’avait pas été seul tout du long. Qu’il avait eu quelqu’un à appeler, quelqu’un à qui dire « au revoir », quelqu’un à regarder avant de sauter. John ne pouvait pas regretter ça, et il était venu à terme avec sa culpabilité concernant son rôle dans l’histoire. Il s’inquiétait pour Sherlock, bien sûr. En permanence. Mais Sherlock était comme lui un adulte capable de prendre ses propres décisions. Le détective ne remettait pas en cause les siennes (encore que…), il en faisait de même. Et l’un veillait sur l’autre du mieux qu’ils le pouvaient. C’était selon cet accord tacite qu’ils étaient revenus sur le terrain. Ça ne s’était pas fait sans mal, mais c’avait été une évidence pour tous deux. Sherlock avait besoin de stimuler son intellect, John avait besoin de mener cette guerre qu’il pensait juste. Alors, en dépit du danger, en dépit des risques et des menaces, ils avaient continué à faire ce qu’ils avaient toujours fait, ce qu’ils savaient faire, ce qu’ils étaient nés pour faire. On ne vit qu’une fois, après tout. Et quoiqu’il en soit, sa mort n’était pas encore prévue pour cette nuit.

Ce qui lui parut plus terrifiant que la mort en cet instant cependant fut l’expression paniquée sur le visage de Sherlock lorsqu’il revint enfin à lui. John n’avait pas besoin d’en savoir plus pour savoir qu’il avait rêvé, et quel genre de rêve il avait fait. Ce qu’il voyait sur le visage de Sherlock, il le reconnaissait, il l’avait déjà vu maintes fois. Et deviner ce que son ami avait traversé en son absence le rendait aussi triste que furieux. Furieux contre lui-même de n’avoir pu l’aider, furieux contre Moriarty et ceux qui l’avaient persécutés, et oui, furieux contre Sherlock d’avoir mené cette lutte seul. Mais renâcler tout cela ne lui apportait pas grand-chose, et John n’aimait pas vivre dans le passé. Il gardait ses rêves pour cela.

D’ailleurs, à présent qu’il était bien éveillé et surtout, que Sherlock n’essayait plus d’attenter à sa vie en l’étouffant dans son sommeil, des bribes de son rêve lui revinrent en tête peu à peu. C’était flou, absurde, et il en avait oublié certains détails, mais c’était toujours mieux que ses cauchemars, ce qui signifiait que la présence de Sherlock l’avait probablement apaisé d’une certaine façon ou d’une autre. Il n’était pas sûr de ce que l’analyse freudienne de ses rêves aurait donné, mais il était curieux de savoir ce qu’imaginer Anderson en reptile préhistorique pouvait bien signifier, sinon que sa présence sur une scène de crime était aussi déplacée que celle d’un dinosaure dans le XXIe siècle. Ou bien qu’il regardait décidément trop Doctor Who. Il lui faudrait en parler à Sherlock quand les circonstances s’y prêteraient plus, il était certain que l’idée plairait au détective. Mais pour le moment, décortiquer son rêve était le dernier de ses soucis. Et comme souvent, ses problèmes commençaient et finissaient de la même façon : avec Sherlock.

La suite, il la pressentit rapidement, et lorsque la culpabilité se peignit sur les traits du détective, elle ne le surprit nullement. Sherlock tenta de le repousser faiblement mais John ne bougea pas d’un pouce et résista sans mal aux assauts épuisés de son colocataire. Il savait ce qui allait venir, et n’avait pas l’intention de laisser le détective le fuir ainsi (le fait qu’il n’ait pas vraiment conscience de sa position devait aussi aider un peu). Ce dernier murmura son nom avec un mélange déchirant de résignation, de vulnérabilité et de honte qui aurait laissé le docteur ahuri s’il n’était plus préoccupé par son ami. Il venait de découvrir Sherlock dans un instant de faiblesse. Il savait ce que cela faisait, il se rappelait trop de l’humiliation cuisante qu’il avait ressentie quelques semaines plus tôt, lorsqu’il avait été incapable de monter les marches de l’escalier sans sa canne. Connaissant Sherlock et son habituelle arrogance, ce qu’il devait ressentir en cet instant était probablement mille fois plus douloureux. Parce qu’il avait beau afficher un parfait détachement vis-à-vis des autres et ne se laisser affecter par aucune parole, il savait qu’il n’était pas « les autres » et que cette situation était aussi inédite que différente. Il s’agissait là d’un secret qu’il avait jalousement protégé, même de son colocataire, comme une faille que l’on ne veut pas exposer, et qui se voyait révélé malgré lui. Il fallait ajouter à cela le choc d’avoir manqué tuer celui qui était probablement le seul au monde à pouvoir le supporter au quotidien. Bien sûr qu’il se sentait mal.

Sherlock détourna le regard, marmonnant quelque chose d’incompréhensible qui aurait pu aussi bien être des excuses qu’une formule mathématique. John resta silencieux quelques instants à son tour, cherchant ses mots.
« Sherlock… Je vais bien… » Evidemment, il aurait été plus convaincant si sa voix ne croassait pas, mais cela ne l’empêcha pas de reprendre aussitôt : « Ne commence pas à te torturer sur ce qui aurait pu se passer, ou ce qui a failli se passer, car ça ne s’est pas passé, et je vais très bien. »
Il massa doucement son cou avant de continuer, car il savait très bien que malgré ses recommandations, Sherlock ne pourrait s'empêcher d'y penser :
« Le corps humain est conçu pour se réveiller automatiquement en cas de manque d’oxygène, comme tu viens de le constater par toi-même. Je me serais forcément réveillé avant qu’il ne soit trop tard, et s’il avait fallu que je te donne un coup de pied où je pense pour te réveiller, je l’aurais fait. Heureusement, tu as la chance d’avoir pour colocataire un médecin ayant exercé dans l’armée qui a de parfaits réflexes. J’ai donc le bonheur de t’annoncer que tu pourras continuer à uriner normalement tandis que mon cou s’en remettra rapidement. »
Dédramatiser, comme toujours. Sa spécialité. Même si Sherlock n’était pas particulièrement sensible à son humour (ni à aucun type d’humour en général) et qu’il l’était probablement en cet instant moins que jamais. Pour la forme, il ajouta néanmoins, s’autorisant même un demi-sourire :
« Et puis, tu sais, tout bien considéré, il y a pire mort que de se faire étrangler par Sherlock Holmes. Je suis sûr que Moriarty aurait vu ça comme un honneur. »

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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyVen 2 Nov - 10:59

Le corps, c'est toujours lui qui finit par trahir Sherlock, toujours. Il abandonne, il ne lutte pas et se montre parfois un obstacle plus qu'une aide. Son enveloppe corporelle, comme il l’appelle ne lui sert que pour se déplacer, sauter des murs, se battre etc... Sherlock n'en prend malheureusement pas soin, enfin pas comme il le faudrait, le fait de ne pas dormir et parfois de ne pas manger fait que des fois ça casse. Cette fois, c'est une réelle rupture, tout lui tombe dessus. Jamais il ne pensait qu'un jour les choses allaient se passer comme ça, c'est un réel cauchemar, il ne dort pas alors qu'il aimerait tellement, faire le cauchemar d'un cauchemar, ça serait tellement plus simple et là, il n'aurait qu'à fermer les yeux et à les rouvrir pour retrouver John en train de dormir paisible à côté et tout oublier, mais il sait que ce n'est pas possible, que John est là, que John est réveillé et que John a ses traces sur le cou, ses traces rouges qui vont hanter Sherlock pendant un certain temps. Auparavant, il n'aurait pas réellement été touché de la sorte, de plus, avant la chute, jamais ça ne se serait produit, mais là, ça va être douloureux. Déjà qu'il ne supporte pas le contact avec les humains -sauf les morts- il ne va plus oser s'approcher de John, ne de l'effleurer rien. Bien qu'à cet instant précis, John est complètement dans son espace en étant assit sur lui, mais incapable de le faire s'en aller, Sherlock subit cette position de faiblesse et John ne veut pas s'en aller. Contrairement à la fois ou John était dans les escaliers avec sa canne, Sherlock l'a abandonné, il ne l'a pas obligé à parler, il s'en est allé or là, John est ici, partout à la fois et Sherlock n'a pas d'échappatoire, quand bien même, il pourrait courir quoi, dix mètres avant de s'écrouler contre un mur et rester là à attendre que quelques forces reviennent afin de faire le chemin inverse. Tout cela n'a pas de sens, il se doit d'affronter ce qu'il va suivre, c'est même normal, ils doivent en parler, les choses ne peuvent pas reprendre comme elles l'étaient avant comme ça, ce n'est pas possible et John le sait, il sait aussi qu'il a en face de lui Sherlock et que ça va être tout sauf simple de le faire parler. Cette situation plus qu'inédite les prend tous les deux de court, bien que Sherlock se doutait de la probabilité de ce qui allait se passer, il n'a pas pour autant eu le temps de songer à une solution échappatoire et malheureusement pour lui, vu son état, il ne peut pas reprendre comme si tout allait bien, comme si ce n'était rien. Tout en lui le trahit littéralement. Il ne comprend pas cette envie de se redresse et de le serrer contre lui. Il a envie de faire ça, mais il ne le fera pas, parce qu'il ne comprend pas comment il peut avoir envie d'une chose pareille, il n'est pas de ceux qui donnent des accolades, lui c'est dans les regards que tout se joue, alors que là, cette envie le brûle. Sherlock est complètement perdu que se soit ici ou dans sa tête et c'est quelque chose d'horrible pour lui, jamais cela ne lui arrive, ça ne devrait même jamais lui arriver parce qu'il est capable de faire la part des choses et de toujours virer l'inutile en lui, l'inutile pour lui, c'est tous ses sentiments qui interfèrent, qui font que son jugement est faussé, qu'il loupe quelque chose. Pendant quelques temps, il a réfléchit à cela, se demandant comment allait être son comportement si quelqu'un avait le malheur de toucher à John. Mycroft serait là à fourrer son nez, à lui dire qu'il savait et essayer de le chaperonner, à l'énerver, cela serait certainement plus difficile que n'importe quoi d'autre. Alors il faut relativiser et faire passer ce qui se passe maintenant rapidement. Il est temps de faire face pour Sherlock. Il garde sa tête détournée sur le côté, il essaye de se concentrer sur ce que John essaye de dire avec sa voix racleuse, sa voix abîmée par les mains du détective.

C'est comme une douleur physique, c'est tout aussi difficile à encaisser, quoi que non, physiquement, on y arrive toujours, Sherlock et John sont les premiers à le savoir, John pour avoir été dans l'armée et Sherlock pour avoir été dans la rue. Deux fois d'ailleurs, une première avant qu'il ne rencontre Lestrade, une seconde après la chute. Deux moments de sa vie qui vont certainement rester éternellement sombre, déjà parce qu'il ne voit pas l’intérêt d'en parler et aussi parce que ce n'est pas glorieux à raconter. Ca ne doit pas non plus intéresser les gens, quoi que John, il n'est pas les gens, il est John et lui, au fond, si Sherlock devait un jour se confier, il serait certainement heureux de l'entendre son confier à lui, se sentir l'unique mais qu'il ne s'inquiète pas, John est l'unique et le restera toujours. Il n'y a pas de Sherlock sans John comme il n'y a pas de John sans Sherlock. Depuis qu'ils se connaissent, qu'ils vivent tous les deux, c'est comme ça et pas autrement. Bref, John va bien. Heureusement qu'il va bien, heureusement qu'il n'est pas là couché sur le lit avec le filet de bave au coin de la bouche, les yeux rouges explosés et le cœur arrêté. Il est vivant assit sur les hanches de Sherlock, il le surplombe de toute part. Il semble le plus en vie des deux à cet instant. Le corps frêle de Sherlock ne répond pas à ses demandes pour quitter cette position, il n'y a que l'esprit de Sherlock qui crie. D'ailleurs, il roule des yeux à la suite de ce que lui dit John, il est marrant lui à dire ça, mais il est assit sur Sherlock Holmes, celui qui analyse tout de A à Z afin de trouver toutes les situations possibles à inimaginables alors oui, il s'imagine John mort, il s'imagine John en train de s'étouffer, il s'imagine John mourir entre ses mains. C'est trop simple de le dire, trop simple d'user des mots. Sherlock commence à paniquer, cette proximité dont il n'a absolument pas l'habitude lui fait mal. Son cœur bat de plus en plus fort et l'air a du mal à lui parvenir, mais il ne laisse rien paraître, faire comme si tout allait bien, c'est une façon comme une autre pour que John le laisse s'en aller. Il va bien finir par comprendre qu'il ne tirera rien de Sherlock cette nuit, qu'il n'a pas le force de lutter contre ce qu'il se passe. John n'est pas un idiot, enfin si, il est son idiot. Son idiot qui est en train de se masser le cou parlant de nouveau, c'est bien il fait la conversation tout seul, ça va empêcher à Sherlock de gaspiller sa salive, ça devrait sans doute être le contraire étant donné que ça doit être douloureux pour John de parler. Le détective voudrait pouvoir avoir quelque chose à dire, s'exprimer clairement, mais il en est incapable, il n'arrive pas à trouver les mots adéquates pour parler, il préférerait se coller contre John et ne plus avoir à voir, ne plus avoir à penser, ne plus avoir à analyser, juste pendant quelques minutes se reposer, pour la première réelle fois de sa vie. Même si le contact le répugne, il y a toujours une exception. De plus, Sherlock est curieux malgré tout, il a envie de comprendre pour cette envie est ancrée en lui depuis tout à l'heure. Certes, il ne fera pas le pas en avant, comme toujours, mais c’est là, c'est en lui. Il soupire et roule des yeux presque agacé à sa manière d'entendre la tentative de John pour faire de l'humour malgré la situation. Sherlock lui donne une certaine force pour faire ça. Il a faillit mourir étranglé après tout et manifestement Sherlock aurait pu finir castré, un rire presque inaudible et désabusé s'échappe de ses lèvres. Comme si ça l'importait après tout.

Cela ne sert à rien, Sherlock n'arrive pas pour le moment à dire un seul mot, mis à part le prénom de John, encore c'est comme si c'était des plaintes avec une voix qu'il ne reconnaît même pas. Plus jamais Sherlock ne désire vivre une chose pareille, se sentir aussi vulnérable aux yeux de John le tue tout doucement, il va encore plus s'inquiéter, il va encore plus le surveiller, ça risque d'être normal. Mais Sherlock, il refuse ça depuis le début en se disant et en disant à tout le monde que tout va bien qu'il s'en sort bien tout seul, alors que c'est faux, il ne s'en sort pas bien tout seul, parce qu'il fait face à des choses qu'il ne connaît pas. Doucement, ses mains se crispent dans les draps du lit de John et il essaye de se contorsionner, le corps tendu à l’extrême, trempé par la sueur. John va devoir changer ses draps. Il ne pourra pas couper à cette corvée. Sherlock soupire plus fortement cette fois, non pas pour marquer son agacement, mais pour calmer sa respiration, respiration qu'il a bien du mal à contrôler malgré sa volonté. « Stop... » Arrive-t-il enfin à dire de façon audible. John ne sert à rien avec sa tentative de faire de l'humour en mettant Moriarty sur le tableau, il arrive à faire sourire Sherlock malgré tout, un demi sourire qui devrait sans doute rassurer le soldat sur Sherlock. Tout ira mieux demain, c'est un peu leur philosophie à tous les deux en ce moment, dès qu'il se passe quelque chose, ils remettent tout au lendemain afin d’éviter de parler des problèmes. Mais malheureusement, cette fois pour Sherlock il ne va pas y couper. Il le domine sur toute la hauteur et de par son calme. Lentement, Sherlock remet son visage en face pour observer John et lui offrir un faible sourire, mieux que le précédant, mais terriblement crispé, comme tout son corps, si dans quelques minutes il a une crampe ou même des crampes ça sera tout à fait normal. « Ça va. » Souffle-t-il doucement laissant peser le doute sur une question ou une affirmation, c'est bizarre de voir que les rôles se sont inversés, ce n'est pas à Sherlock de s'excuser et de s'inquiéter, mais c'est John qui fait passer Sherlock en avant. Décidément. En plus de causer à sa perte, Sherlock est important aux yeux de John, John qui s’inquiète. Sherlock plonge son regard dans le sien, s'excusant à sa manière, il le fera lorsqu'il trouvera les mots pour le faire, mais pour le moment, il en est incapable. Il préfère admirer John, l'espace d'un instant.
Will you stay?
Stay 'till the darkness leaves
Stay here with me
I know you're busy,
I know I'm just one
But you might be the only one who sees me
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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyDim 4 Nov - 4:15

Si le docteur ne quittait pas sa position de fortune sur les hanches de Sherlock, ce n’était nullement pour affirmer une quelconque dominance sur lui – il n’aurait jamais tiré profit de la situation de cette manière et ne se faisait de toute façon pas d’illusions quant à sa place dans sa relation avec Sherlock : nul doute qu’il n’était pas celui des deux qui avait le plus souvent les rênes en main, mais après tout, c’était précisément parce qu’il s’en fichait comme de sa dernière paire de chaussettes que contrairement à beaucoup il endurait sans broncher les caprices du détective. Non, s’il maintenait sa position c’était pour empêcher Sherlock de fuir. De fuir, pas seulement en quittant précipitamment sa chambre (pas sûr cependant qu’il irait bien loin ; John avait du mal à jauger les dégâts à l’étage inférieur, mais à en juger les chiffres affichés en rouge sur son radioréveil digital, ils n’avaient pas eu le temps de dormir énormément, et il était encore suffisamment tôt dans la nuit pour que la zone présente encore des risques) mais également de fuir en refusant d’avoir cette confrontation avec John. Il savait qu’attendre le lendemain ne servirait à rien, Sherlock trouverait toujours un moyen de l’éviter et de ne pas avoir à lui parler et il était important pour John de régler cette histoire une bonne fois pour toute. Inutile de laisser flotter le souvenir de cet incident au-dessus de leurs têtes, cela n’aurait aucun impact positif et ne ferait que les rendre plus distants vis-à-vis l’un de l’autre. Il avait là Sherlock sous la main et certes, il profitait d’un instant de faiblesse pour avoir le dessus, mais à présent qu’il le tenait il ne comptait pas le laisser partir avant que les choses ne soient claires entre eux. John avait conscience que si la même situation s’était produite plusieurs mois plus tôt, avant la Chute, il était plus que probable que Sherlock s’en serait sorti en prétextant avoir voulu tester ses réflexes ou tout autre mensonge du genre, John aurait fait semblant d’y croire, et l’incident aurait été clos. Mais parmi ces choses qui avaient changées, il y avait cette crainte de perdre à nouveau l’autre (à nouveau pour Sherlock aussi, car en s’éloignant de lui volontairement tout ce temps, il l’avait aussi perdu, d’une certaine façon), un mélange étrange d’orgueil et de honte qui s’entretenaient l’un l’autre depuis qu’ils s’étaient découvert cette nouvelle faiblesse, cruelle, conséquente, inévitable, et, avec tout ça, le sentiment déconcertant de nager soudain en des eaux trop profondes pour eux à l’endroit même où ils avaient toujours eu pied.

Alors non, il n’avait pas l’intention d’abandonner Sherlock ainsi. Peut-être aurait-il dû – il était en tout cas certain que c’était ce que Sherlock aurait voulu ; qu’il ne l’oblige pas à confronter son acte, sa faiblesse, qu’il lui laisse sa dignité en faisant mine de rien, en s’éclipsant, en n’insistant pas. Le détective avait su quand abandonner lorsque John avait réclamé sa canne, après tout. La différence, c’était que John était convaincu que si son boitement ne disparaîtrait jamais totalement, il pouvait cependant encore s’assurer que Sherlock ne reculerait pas de trois pas pour chaque pas que lui ferait en sa direction. Il l’avait assez fuit, pas question de recommencer, le soldat n’avait pas l’intention de laisser une telle chose se produire à nouveau. Il lui avait fallu trop de temps pour convaincre Sherlock qu’il était suffisamment grand pour se protéger lui-même, et il ne pourrait pas toujours abuser de sa maigre résistance à l’alcool. Non, il fallait y faire face, et y remédier ici et maintenant, et le regard gris et ferme du docteur en disait long sur sa détermination. Il n’attendait pas d’excuses. Il n’attendait en vérité rien de Sherlock, sinon l’assurance qu’il ne s’attarderait pas plus que nécessaire sur un vulgaire incident qui aurait pu arriver à n’importe qui – y compris lui-même, et considérant la poigne dont pouvait faire preuve John et l’état de fatigue physique dans lequel était Sherlock, les choses auraient pu se passer aussi, sinon plus, mal que ce n’était le cas présentement.

Le regard de Sherlock ne quittait pas son cou et John comprit rapidement que si ses traces n’avaient pas disparues durant le reste de la nuit, il aurait tout intérêt à porter un col roulé le lendemain (dieu merci, le temps s’y prêtait parfaitement), surtout s’il souhaitait que le détective cesse d’être obnubilé par ces marques rouges, accusatrices, qui dessinaient des doigts – ses doigts – sur sa peau. Sans oublier tous ceux qui pourraient se poser des questions en les voyants, à commencer par Mary. Et il pourrait s’estimer heureux si Sherlock se contentait de ne pas l’approcher après ça. Il estimait même qu’il y avait de fortes chances que celui-ci le fuie et l’évite complètement pendant quelques jours, mais espérait se tromper. Et c’était précisément pour ça qu’il devait mettre les choses au clair.

L’air perdu du détective trahissait assez bien son désarroi et sa panique, et pour insupportable que le Sherlock arrogant, hautain et dédaigneux pût être, John se dit qu’il le préférait à ce Sherlock fragile et déboussolé. Il réalisait plus que jamais les conséquences que ses mois solitaires avaient eues sur le caractère de son colocataire et ce n’était décidément pas une bonne chose, même si le docteur appréciait de voir soudain autant d’humanité en lui.

John prit peu à peu conscience qu’il ne faisait pas que retenir Sherlock ; il était tout de même assis sur ses hanches – une position qui ne se prêtait pas vraiment à la relation purement platonique qui était la leur (Londres aurait de quoi parler si cela se savait) – et qu’il était en train, non pas d’envahir son espace personnel, mais de le réduire complètement à néant. S’il était plus à l’aise avec ce genre de choses que ce n’était le cas de beaucoup de gens (profession oblige, s’il n’aimait pas toucher les gens, cela se serait avéré très problématique, en tant que docteur), pour autant ce n’était pas vraiment son genre d’en outrepasser les frontières ainsi dans la vie de tous les jours. Il n’était pas quelqu’un de particulièrement tactile et avait toujours eu l’intuition que si Sherlock n’avait lui aucun problème pour laisser une main reposer sur son épaule quelques secondes, le prendre par le bras ou le frôler accidentellement, il n’aimait guère en revanche qu’on en fasse de même avec lui. Mais, en y réfléchissant, il n’y avait bien qu’avec John qu’il se comportait de cette façon (et à la limite, Mrs Hudson), et ce ne serait pas la première fois qu’il se trompait sur son compte, même si concernant quelqu’un qui considérait son corps comme un simple outil de transport, ça n’avait rien de tiré par les cheveux. Et si c’était le cas, Sherlock devait être au supplice plus qu’il ne le montrait. Ils étaient en vérité suffisamment proches pour qu’en cet instant même il puisse sentir son cœur battre à un rythme effréné, en contraste avec l'habituel calme dont il faisait généralement preuve, même si en l'occurrence John mettait cela sur le compte de ce qui venait de se produire plutôt que de leur proximité. La situation n'en restait pas moins étrange et il n'était soudain pas certain que le seul but de rassurer son ami justifiait réellement tout cet embarras, pour lui comme pour Sherlock.

C’était d'ailleurs étrange, en vérité. Chercher à réconforter quelqu’un qui avait manqué le tuer. N’aurait-ce pas dû être l’inverse ? N’aurait-il pas dû être celui qui paniquait tandis que Sherlock faisait son possible pour le rassurer ? Ah, mais là encore, leur relation n’était pas exactement normale et John ne pouvait que constater avec un mélange d’effarement et de perplexité combien il avait intégré la possibilité qu’était celle de mourir du jour au lendemain. C’était là bien la preuve qu’il était en paix avec cette idée. Il n’avait pas envie de mourir, non, pas même un peu. Mais il était paré à cette éventualité, la considérait avec calme. Un calme qu’il n’avait pas lorsqu’il songeait à ce que serait de reperdre Sherlock une seconde fois.

Le rire qui s’échappa des lèvres de Sherlock en réponse à ses mots de réconfort n’avait rien d’un rire amusé. C’était un rire amer, détaché, à peine plus audible qu’un soupir, et après son roulement d’yeux et son soupir, il était évident que les paroles de John ne l’aidaient aucunement à relativiser la situation. Comme si ce n’était pas assez évident, le détective lui fit comprendre qu’il n’était pas vraiment en état de l’écouter déblatérer ainsi en murmurant un simple « Stop... » qui lui aussi en disait long sur son manque d’énergie. Il tenta de sourire, mais ce sourire sonna faux et crispé et Sherlock parut s’en rendre compte lui-même car il le fit très vite disparaître. Après quelques secondes de silence où ils ne firent rien d’autre que de se regarder dans les yeux, il finit par lâcher, comme à contrecœur :
« Ça va. »
Les mots n’étaient pas vraiment convaincants, mais le demi-sourire un peu plus sincère qui suivit lui paru tout de même être une petite victoire personnelle, même si John se doutait largement qu’il n’était probablement destiné qu’à lui dans le simple but de le rassurer. S’il n’était pas aussi bon que Sherlock pour lire le langage corporel des gens, il commençait tout de même à comprendre que celui de son ami lui disait à sa façon « fous-moi la paix », et après une dernière hésitation, il relâcha Sherlock et bascula de son côté du lit, le libérant totalement en espérant qu’il n’en profiterait pas pour s’échapper, mais il semblait visiblement trop épuisé pour ça. A son grand soulagement, il se contenta de se redresser, ou endolori par sa position maintenue de force trop longuement, ou simplement pour perdre un peu de cette vulnérabilité que la situation allongée imposait forcément.

Mais John n’en avait pas tout à fait fini avec lui et, pris d’une impulsion, il se pencha pour prendre Sherlock dans ses bras.
Parce que Sherlock semblait en avoir besoin. Peut-être parce qu’il en avait besoin lui aussi. Pour lui montrer qu’il était bien vivant, que son cœur battait, que son corps dégageait de la chaleur, pour lui montrer qu’il ne lui en voulait pas. Parce que parfois, même les détectives qui se prétendaient sociopathes avaient besoin d’affection et de chaleur humaine et que s’il devait n’y avoir qu’un de ces moments, c’était ce moment là. Parce que Sherlock n’aurait jamais fait le premier pas et qu’il aurait probablement même nié en avoir le besoin, ou plus certainement, ne l’aurait tout simplement pas compris. C’était la deuxième fois qu’ils partageaient une accolade, dans un contexte étonnamment similaire puisque la première avait été lors de leur retrouvailles. Cette fois là, c’était John qui en avait eu besoin pour s’assurer que Sherlock était en vie et que du sang coulait bien dans ses veines. Cette étreinte, comme la première, lui laissa une sensation d’étrangeté (rien que l’idée de le serrer dans ses bras semblait absurde et singulière) et en même temps, à cette étrangeté s'ajoutait la conviction qu’il faisait ce qu’il fallait faire et que le naturel avec lequel il le faisait avait quelque chose de presque perturbant, car il n'y aurait pas mis de plus de réserves si c'était à un frère qu'il avait donné une accolade. Mais Sherlock était plus que ça, après tout. C’était un ami. Son meilleur ami.

Il le relâcha avant que l’étreinte ne traîne trop longueur et ne finisse par devenir maladroite ou embarrassante, et avec une dernière tape sur son épaule, il s’éloigna et lui rendit pour de bon son espace personnel, avant d’étouffer un bâillement qui lui rappela que la nuit n’était pas finie et qu’il avait encore plusieurs heures de sommeil devant lui qu’il comptait bien remplir. Résistant à l’envie de se coucher immédiatement, il s’immobilisa, cherchant une façon de formuler ses pensées qui convaincrait définitivement Sherlock et clorait le débat. Il se passa une main dans ses cheveux déjà bien ébouriffés et murmura avec hésitation :
« Ecoute… tout ce que j’essayais de te dire, c’est qu’il n’y avait pas de quoi en faire un drame. Les rôles auraient pu être inversés. Tu le sais aussi bien que moi. Alors je te propose… simplement… d’oublier ça. On va dormir, se reposer, et demain, je ferai en sorte de ne pas jeter de regards inquiets vers toi pour vérifier que tu vas bien et de me comporter comme l’habituel idiot de colocataire que j’ai toujours été, et de ton côté, tu ne chercheras pas à m'éviter et seras aussi désagréable avec moi que tu l’as toujours été, et nous reprendrons ainsi notre routine… Marché conclu ? »
En énonçant ses mots, il avait déjà commencé à se glisser à nouveau sous ses draps, presque machinalement, son corps lui rappelant, à présent que l’adrénaline était retombée, que lui non plus n’avait pas vraiment les forces nécessaires pour commencer un débat à cette heure-ci.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Never let him see the damage. (John)   [Terminé] Never let him see the damage. (John) EmptyDim 4 Nov - 10:44

Le regard de Sherlock se perd sur les traits du visage de son colocataire, même dans la pénombre il arrive à les distinguer parfaitement, tout comme les traces rouges qu'il a désormais sur son cou de sa faute. Jamais il ne voudra agir de la sorte une nouvelle fois, qui le voudrait de toute manière. En tout cas, il ne dormira pas ici de si tôt. On ne sait jamais ce qu'il serait encore capable de faire à John. De plus cette situation, tout ce qu'il vient de se passer ça va rester en eux. Sherlock va se le remémore à chaque fois que son regard va se poser sur le,cou de John, même lorsqu'il n'y aura plus aucune trace dessus. C'est comme ça, John ne pourra rien y faire. Sherlock va se le rappeler et certainement en souffrir, alors qu'avant ça, jamais ça ne se serait passé, jamais il n'aurait été là, les bras ballants, il aurait trouvé une solution, quelque chose à dire, il s'en serait sorti. Enfin, avant, il ne serait jamais venu dans le lit de John parce qu'il a laissé une expérience. Jamais il n'aurait oublié quelque chose pour rester avec John. C'est tout cela qui fait peur à Sherlock. Parce qu'il a peur, certes jamais il ne va le dire, jamais il ne va le faire comprendre, mais John, après ça, il va s'en douter, il va s'inquiéter, même si il va faire croire que non. Il sera plus là qu'avant, plus étouffant qu'avant et ça ne va pas réellement déranger Sherlock. Il regrette l'homme qu'il était avant, l'homme froid qui s'autorisait une fois tous les tremblements de terre une marque d'affection, longuement accordée à Mrs.Hudson. Et là, dans sa tête tout ce qu'il désire, c'est John, ses mains, lui tout contre. C'est comme respirer, c'est un besoin, ce n'est pas un désir. Sherlock ne se laisse que très rarement, même jamais guider par ses désirs, il ne répond qu'à ses besoins et ceux-là sont très divers et touchent à n'importe quoi. Une enquête pour lui, c'est un besoin, faire une expérience est un besoin, prendre John dans ses bras en est un autre. Dans sa vie, jamais il ne pensait un jour en arriver au point là. Jamais il ne pensait non plus avoir à fausser sa mort un jour, sauter d'un immeuble, se faire passer pour mort et continuer à vivre, en pleine traque. C'est manifestement celle-ci, le déclencheur de tout ce qui change dans sa vie aujourd'hui. Il s’est passé des choses, il s'est battu tous les jours pour continuer de vivre. Il faisait des croix sur le thé que John lui préparait, sur le journal qu'il volait à Mrs.Hudson, sur son sofa, son fauteuil, son violon, tout...Parfois les soirs, lorsqu'il avait un endroit à peu près sécurisé pour se reposer, il pensait à John, il se demandait ce qu'il faisait, tout en attendant quelqu'un de son réseau pour lui dire comment il allait. John lui manquait et c'était atroce, déjà de savoir que c'était le cas et de noter cette force, cette chaleur en lui lorsqu'il pensait au soldat. C'était un peu sa récompense de savoir que lorsqu'il allait rentrer, il allait lui mettre une droite pour s'occuper de lui ensuite. Il savait que John serait là, il serait toujours là, contrairement à Sherlock qui lui s'en va et revient comme ça, sans prévenir. John est quelqu'un de stable, quelqu'un à l'opposé de Sherlock, quelqu'un qui maintenant est capable de le contenir. Avant, Sherlock arrivait toujours à s'en sortir, à s'en aller, à être plus fort, mais là, couché sur le poids de John, il est plus faible. John le domine de toute sa hauteur, il lui fait comprendre qu'il peut être au dessus, mais qu'il peut aussi et surtout le protéger, s'en occuper. Il le domine, mais il laisse un message positif derrière tout cela et au fond ça rassure Sherlock. Jamais il ne pourrait se laisse dominer entièrement, il serait toujours là ce côté sauvage en lui, ce côté indomptable. Sherlock Holmes restera toujours au fond le même.

Ses mains crispées sur les draps, il essaye comme il peut de se calmer, parce que John doit bien entendu senti son cœur qui bat la chamade, il n'a pas besoin de ça pour s'inquiéter un peu plus encore. Sherlock doit se calmer, absolument, mais il lui manque quelque chose pour le faire et mis à part l'accolade, il ne voit rien, son esprit est figé sur cette image de lui et de John dans les bras. C'est certainement pathétique, mais c'est ce à quoi il pense. Jamais John ne pourrait le deviner, jamais il ne pourrait savoir ce qu'il se passe dans sa tête. Déjà avant c'était difficile, mais avant,ça allait puisque ce n'était qu'en lien aux enquêtes, il n'y avait jamais rien de personnel dans ses pensées, sauf avec Irène, mais elle était différente des autres, elle était comme lui au fond, même si elle, elle a perdu. Aujourd'hui, il y a de tout dans ses pensées, tout est mélangé, rien n'est à sa place et il serait tant de faire quelque chose pour y remédier, pour oublier et effacer, Sherlock ira certainement faire un tour dans son palais mental la nuit prochaine pour tout mettre à sa place et peut-être essayé de comprendre certaines choses qui maintenant lui posent des problèmes. Il soupire une nouvelle fois quand doucement John certainement que très peu convaincu de ces quelques mots et deux ces deux sourires plus ou moins sincères, se redresse. Sherlock se détend imperceptiblement et se met assit sur le lit glissant ses deux mains sur son visage, frottant celui-ci avec le peu de forces qui lui reste. Espérons qu'il n'y aurait plus de cauchemar pour cette nuit et qu'il puisse s'endormir complètement, qu'il puisse se reposer, parce que là, son corps, il ne réclame que cela. Sherlock a définitivement besoin de ce sommeil réparateur contrairement à tout ce qu'il peut faire croire. Il se redresse ensuite sur ses pieds pour être debout, pour détendre son dos et pour être cette fois, au même niveau que John, même si il est un peu plus grand que lui au final. Il n'a même pas le temps de soupire une nouvelle fois que deux bras s'enroulent autour de son dos. Il se retrouve à faire un pas en avant pour se coller à John, pour être dans ses bras, pour sa chaleur, pour tout. Une bouffé de John s'insinue en Sherlock qui a les yeux grand ouverts, il ne sait pas quoi faire, il tremble légèrement avant d'enrouler ses bras autour du dos de John, certainement avec un peu plus de force que ce qu'il pouvait donner dans le lit. Il glisse sa tête au creux de sa nuque et ferme cette fois les yeux, profitant de cette chaleur, de tout ce que John lui offre à cet instant. Alors comme ça, il avait comprit ce qu'il désirait, ou ce n'est pas ça ? Ou il fait ça comme ça, pour le rassurer. Sherlock essaye d'arrêter de penser pour profiter, pour ne pas que John se doute qu'il analyse tout, encore une fois. Ce qui reste aussi bizarre, c'est que ce n'est pas Sherlock qui met fin à l'accolade, c'est John, il pense certainement aux conventions, il pense à lui, il ne veut pas que ce moment soit bizarre. Mais tout est bizarre dans cette chambre, tout ce qu'il vient de se passer est hors du commun, il ne faut pas qu'il l'oublie. Il se recule et baille ce qui arrive à faire sourire Sherlock qui reste silencieux, il laisse à John le plaisir de parler, de s'expliquer et c'est ce qu'il fait en lui disant qu'il veut qu'ils oublient. C'est tout ce que Sherlock garde en lui, John veut oublier, il ne veut pas jeter de regards inquiets sur Sherlock et Sherlock devra se comporter comme avant avec lui. Le détective hoche la tête de haut en bas, il a comprit le message, c'est bon. John n'aura pas à s'inquiéter. Sherlock redeviendra froid et hautain, qu'il ne se fasse pas de soucis, il y mettra du corps à l'ouvrage, pas d'inquiétude. Il y a déjà un certain dédain dans ses pensées de toute manière, son visage est en train de redevenir cette façade froide et incompréhensible.

Il laisse John se remettre de son côté et de s'enfoncer dans le lit. Sherlock le regarde faire sans un sourire. Il finit par faire de même glissant sous les draps, gardant jalousement l'oreiller sous son visage. Il remonte ses jambes et se courbe un peu, enfin, il arrive à toucher John comme ça, étant donné que cette fois, il ne se couche pas sur le rebord du lit, mais prend la place qui lui est due. Il espère au fond de lui que c'est une main de John qui est frôle son dos. Il se détend une nouvelle fois, même si ce n'est qu'un peu. Jamais il n'a dormi dans les bras de quelqu'un, jamais il n'a dormi dans le lit de quelqu'un avec ce quelqu'un aussi. Parce qu'il a déjà dormi dans le lit de Mycroft lorsqu'il était plus jeune, dans la maison familiale, il n'était jamais là et parfois quand Sherlock se sentait mal, il se réfugiait dans la chambre de son grand frère pour se reposer dans son lit, trois fois trop grand pour son petit corps qu'il avait à l'époque. Là, il est dans un lit à sa taille, avec John, l'homme qui lui fait se poser mille et une questions contre son gré. C'est horrible de ne rien contrôler de tout cela. Sherlock grogne et bouge un peu dans le lit cherchant la place parfaite pour s'endormir et faire comme John a proposé de faire, c'est à dire, tout oublier. Sherlock espère qu'il sait que ça risque d'être compliqué pour lui d'oublier qu'il a essayé de l'étrangler, même si ce n’est manifestement pas un drame. Demain, quand il rangera ses pensées, quand il rangera, il pensera à ça. Cette fois, contrairement à John, il peine à trouver le sommeil, il hésite presque à se retourner pour l'observer dormir et ainsi occuper son esprit à de l'observation, mais John avait certainement peur que les choses finissent comme ça, il ne se doutait pas pour le cauchemar. Enfin, Sherlock soupire de plus belle et remonte un peu plus ses jambes, lui permettant de chercher un peu plus de contact avec son dos sur la main de John et doucement, il rejoint les bras de Morphée.
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