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 You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]

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Sherlock Holmes
Sherlock Holmes

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MessageSujet: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyMer 20 Juin - 18:38

You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] Tumblr_m5t09kGj1n1rviwx2o2_r1_250You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] Tumblr_m5t09kGj1n1rviwx2o6_r1_250

Il est toujours important de garder une bonne mémoire afin de se rappeler de ses erreurs, de ne pas oublier certains moments de sa vie. Sherlock Holmes a toujours eu une très bonne mémoire, il analyse tout ce qu'il apprend et ne s'occupe jamais des futilités. Il sait quoi apprendre et pourquoi et bien entendu, il sait quoi retenir. C'est pourquoi avant de sauter du toit de l’hôpital, il s'est souvenu de quelques moments de sa vie, tout ça en quelques seconde,s le temps que son téléphone atteigne le sol et s'écrase, tout comme lui, sur les pavés devant l’hôpital. Heureusement qu'il savait ce qu'il faisait, il avait tout retenu, élaboré un plan avec Molly. C'était sa seule chance de laisser John, Lestrade et Mrs Hudson vivre tranquillement. De l'altruisme, c'était certainement la première et la dernière qu'on en voyait chez le grand détective, le faux en réalité. Son nom a été discrédité aux yeux de tous, Moriarty a gagné sa partie lorsque Sherlock a sauté, mais il ne se doutait de rien, il ne savait pas que Sherlock avait déjà une solution de secours, celle de s'enfuir, de jouer les morts et de s'occuper des hommes de mains pour revenir en bonne forme, revenir comme une fleur, comme un cheveux sur la soupe, comme un Holmes. Son retour n'a pas réellement été quelque chose de préparé, Sherlock essaye d'imaginer le nombre de coups que John allait lui mettre au visage au fur et à mesure que le grand jour arrivait. Cloitré dans un appartement dans une ville dont personne ne saura le nom, Sherlock avait coché un jour sur le calendrier, il était entouré au stylo rouge aussi. C'était le jour désigné pour être celui de son grand retour. Comme d'habitude, il fallait que se soit spectaculaire, mais non, malheureusement pour le jeune Holmes, il devait encore cacher son visage, c'est à John le premier d'avoir le chance de le revoir même si Sherlock sait pertinemment que Mrs Hudson se doute de quelque chose. Cette vieille femme a toujours eu des dons particuliers et puis avec Sherlock comme elle l'a toujours si bien dit, il fallait s'attendre à tout. C'est pour ce jeudi, était le jour idéal, parce qu'après avoir longtemps observé les déplacements de John, Sherlock se rendit rapidement compte que celui-ci ne sortait jamais les jeudis sauf pour aller faire les courses te c'est toujours à la même heure. Peut-être que ce jour symbolise quelque chose à ces yeux, peut importe. Ce jeudi, Sherlock revient à Baker Street, il abandonne son appartement, sa vie d'homme invisible, ses jeux de pistes sans fins, ses meurtres à répétitions et ses voyages en Europe, il a notamment passé un certain temps en France ce qui lui a permit d’apprendre la langue et de prendre quelques cours de violon. N'oubliez jamais le violon.

Un sac sur les épaules, un chapeau sur la tête, les cheveux un peu plus courts, Sherlock s'installe dans un taxi pour se rendre à la capitale, il est méconnaissable, déjà par son physique, il semble plus affaiblit, il s'est coupé les cheveux pour ne pas qu'on le reconnaisse tout de suite, il a une cicatrice sur le menton qui date de la semaine dernière, une bataille aux couteaux, rien de très grave selon-lui, mais ça le démange quand même. Bref, là n'est pas la question, il rentre chez lui. Cette date est symbolique, il a besoin de revenir parce qu'il a besoin d'attirer l’œil, d'abord revoir John, inventer une excuse bidon, essayer de ne pas lui dire la vérité et puis recommencer à zéro. Sherlock revient pour la bonne et simple raison qu'il doit s'occuper de Sébastian Moran, après quelques longs moments de recherches, il a trouvé cet homme et a apprit qu'il était le bras droit, enfin le petit toutou de Moriarty. Pendant son absence, Sherlock a eu le temps d'étudier ses méthodes, de voir ce qu'il faisait, quelle était sa couverture, il n'était pas le seul à le faire, le détective avait demandé de l'aide, moins efficace John évidement, mais sans cette aide, il ne serait jamais revenu aussi « vite » c’est une façon de parler. Pour Sherlock c'est rapide et manifestement pour John c'est une éternité, celui-ci se recueillait très souvent sur sa tombe, il lui parlait et Sherlock répondait en le regardant, en entendant ce qu'il disait. C'était parfois difficile. Il avait envie d'aller lui mettre une bonne claque pour lui faire comprendre que même si il avait été vraiment mort, il ne fallait pas qu'il se lamente, que rien n'allait changer. Il fallait que John se ressaisisse, qu'il reprenne sa vie comme elle était avant, qu'il accepte la réalité telle qu'elle est. Ce qui est tout de même amusant, c'est que Sherlock revient au moment ou John commence à aller un peu moins voir la tombe, Sherlock est aussi au courant pour la psychologue. Selon-lui ces gens sont des charlatans qui ne sont là que pour l'argent, comment une personne peut vous aider à vous en sortir sans avoir vécu ce que vous avez vécu. Une réelle perte de temps pour le détective. Il n'y a que les faits qui comptent, il est tellement simple de mentir ou bien de ma interpréter les choses. Les humains sont étrangement bien doués pour cela. Enfin, après une bonne heure de route, quelques changements de taxis pour brouiller les pistes, on ne sait jamais si il se fait suivre, Sherlock arrive devant son ancien immeuble. Sans un bruit, il ouvre la porte comme il avait l'habitude de le faire les soirs ou il rentrait d'enquêtes. A pas feutrés, il monte l'escalier et entre dans l'appartement. Sherlock est presque choqué de voir que peu de choses ont bougé, il y a certes quelques cartons, mais rien de plus. Soufflant sur la poussière des meubles, Sherlock fait le tour du propriétaire et jette un coup d’œil par la fenêtre à la recherche de quelqu'un qui le suit, mais rien. S'installant dans son fauteuil fétiche, Sherlock dépose ses trois revolvers à côté de lui et s'empare de son violon qu'il pose sur son épaule, l'archet lui aussi est plein de poussière, il se trouvait exactement à l’endroit ou Sherlock l'avait laissé la dernière fois qu'il l'avait utilisé. Souriant légèrement, le détective commence à frotter son archet sur les cordes, une douce mélodie se mit alors à emplir l'appartement, il ne restait plus qu'à compter les minutes avant que le médecin arrive. Alors Sherlock joue, il joue du violon, il ne faut jamais oublier le violon.
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John H. Watson
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyJeu 21 Juin - 19:37

"This must be Thursday. I never could get the hang of Thursdays."
Arthur Dent, The Hitchihiker’s Guide to the Galaxy, t. 1, ch. 3



    Ça devait être un jeudi. John avait toujours détesté les jeudis, mais bien sûr, assister au suicide de son meilleur ami en ce jour précis n’arrangeait pas vraiment les choses.
    Alors le jeudi, il essayait toujours de s’occuper, de trouver quelque chose à faire pour ne pas penser. Souvent, ce quelque chose, c’était faire les courses. Pratique, mécanique. John enclenchait le pilotage automatique et jusqu’au soir, ne s’autorisait pas un moment de tranquillité.
    Et, invariablement, il se rendait au cimetière. Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire pour ne pas se morfondre, mais ce n’était pas comme s’il pouvait vraiment échapper aux souvenirs.
    Il aurait pu trouver son chemin parmi les tombes les yeux fermés tellement le trajet lui était devenu familier. Sa canne savait éviter les creux et les bosses d’instinct, aussi bien qu’il connaissait le nombre de marches à Baker Street.
    Et puis il lui parlait. De tout et de rien. Il racontait sa vie. Il se disait que si Sherlock l’entendait, il devait sûrement mourir d’ennui rien qu’à l’écouter, mais après tout, il était déjà mort, et peut-être que parfois, très occasionnellement, il penchait l’oreille en essayant de déduire tout ce que John ne lui disait pas, de lire entre les lignes comme il l’avait toujours fait.
    « J’ai acheté du lait. Ça m’a rappelé cette fois où tu m’avais promis de le faire, tu te souviens ? C’était juste avant que Moriarty ne m’enlève et ne me couvre d’explosifs. Vous aviez arrangé un petit meeting à la piscine et ce soir là j’ai vraiment cru qu’on allait tous y rester... Toujours est-il que tu ne l’as jamais pris finalement. Le lait, je veux dire. Je sais, c’est absurde. Je ne sais pas pourquoi je te dis ça. Ma psy dit qu’il faut que je m’exprime, que je fasse sortir toutes ces choses, mais je n’y arrive toujours pas, tu sais. Je n’y arrive pas. »
    Il soupira. Il savait bien ce que Sherlock pensait de sa psy. Même Mycroft avait vu plus clair qu’elle dans son jeu. Mais il n’avait pas vraiment eu son mot à dire sur la question. Il était revenu à Londres avec une épaule à jamais meurtrie, une canne à la main, un papier qui, dans ses grandes lignes, proclamait : "inapte", une maigre pension militaire et un rendez-vous avec Ella Thompson, psychothérapeute de son état. Pour faciliter sa réinsertion dans la vie civile, lui avait-on dit. Il s’était plié bon gré mal gré. Mais la seule thérapie vraiment efficace avait été Sherlock. Il avait cessé de se rendre à ses rendez-vous peu après avoir rencontré le détective.
    Et puis, un an et demi plus tard, il était de retour dans ce bureau froid qu’il détestait. Il ne savait même pas pourquoi. Elle ne pouvait rien pour lui.

    Il remarqua le bouquet d’œillets que Mrs Hudson avait probablement déposé le matin même et esquissa un petit sourire triste.

    Cela faisait combien de temps à présent ? Il ne savait plus, il avait perdu le compte. Plusieurs mois. Peut-être un an. Probablement moins. Les jours n’étaient que des copies les un des autres. Métro, boulot, dodo. Il détestait cette routine. Il détestait cette vie. Il la détestait déjà avant de rencontrer Sherlock mais à l’époque il n’avait pas encore perdu son meilleur ami. Il n’avait pas rencontré Sherlock, Sherlock qui lui avait montré le champ de bataille qu’était Londres, Sherlock qui lui avait montré qu’il pouvait encore être utile, qu’il n’était pas qu’un jouet cassé que l’on ramène au fabriquant.
    A nouveau, il poussa un petit soupir, décidant qu’il était temps de revenir à Baker Street. Souvent, le jeudi, Mrs Hudson et lui buvaient le thé ensemble en parlant de tout et de rien. Il appréciait ces moments. Il tapota sur la tombe brièvement.
    « A la semaine prochaine, Sherlock. »
    Il se redressa dignement malgré sa douleur dans la jambe et clopina jusqu’à la sortie du cimetière.

    ***

    Quand il entra la clé dans la serrure du 221B, il se figea pendant quelques secondes, persuadé d’entendre derrière la porte la triste complainte d’un violon auquel on arrachait de lents gémissements graves. Lorsqu’il entra dans le hall, le son se fit plus distinct et John ferma les yeux quelques secondes. Ce n’était pas la première fois qu’il entendait le violon aussi distinctement que du temps où Sherlock était encore en vie. Parfois, il se réveillait au beau milieu de la nuit, persuadé de l’entendre. Il n’y avait pas que ça. Il s’était retourné plus d’une fois dans la rue après avoir aperçu les longs pans d’un manteau sombre. Il avait déjà couru après un taxi, persuadé d’avoir reconnu ces pommettes caractéristiques avant de se retrouve semé dans une rue qu’il ne connaissait pas, sa jambe le lançant douloureusement. Il lui arrivait encore de préparer deux tasses de thé. Il lui semblait parfois que son ordinateur avait été déplacé. Que le crâne le fixait d’un angle différent. Des détails. C’était simplement son imagination qui lui jouait des tours, il le savait. L’habitude, les souvenirs, et ce qui lui semblait parfois être les premiers signes de sa folie latente. Il avait appris à ne plus y faire attention. Il ignora donc le violon et gravit lentement les marches de l’escalier, s’appuyant lourdement sur sa canne. Malgré le retour de son boitement, il avait gardé le lit à l’étage, incapable de seulement penser à pénétrer dans la chambre de Sherlock.

    En vérité, l’appartement avait très peu changé, pour ne pas dire pas du tout. John avait laissé les choses telles qu’elles étaient, il n’avait touché à rien. Un peu comme s’il s’attendait à voir Sherlock revenir à tout moment. Le crâne, le violon, le couteau planté sur le plateau du Cluedo, tout était là, couvert d’une fine couche de poussière. Qu’avait dit Sherlock, déjà ? Ah, oui. « Ne jamais toucher la poussière. La poussière est révélatrice », ou quelque chose dans ce goût là. Ce qu’elle disait de John c’était : laisser-aller. Elle disait : incapacité à surmonter le deuil. Elle disait : solitude. Et bien plus encore. Des choses que John ne voulait pas savoir, qu’il choisissait délibérément d’ignorer. Il n’y avait que les expériences qui avaient disparues du réfrigérateur et du micro-onde, et encore, uniquement parce qu’après plusieurs jours les membres humains avaient commencés à se décomposer et l’étude sur les micro-bactéries à prendre une couleur bizarre, sans parler bien sûr de l’odeur. Mrs Hudson avait également débarrassé tout son équipement scientifique. Elle avait songé le donner à une école, mais John s’y était opposé. Tout avait fini dans un carton entreposé dans la chambre de Sherlock, le sanctuaire où John ne pénétrait jamais.

    Bien sûr, il avait à peine les moyens de payer les deux chambres, mais Mrs Hudson lui avait proposé un prix (elle lui avait en vérité proposé de ne continuer à payer que la moitié du loyer, mais John avait refusé tout net) et John était quasiment sûr que dans son dos, Mycroft s’était chargé de payer le loyer durant les derniers mois. Il ne savait pas, il s’en fichait. Il ne voulait pas l’aide de Mycroft, mais Mycroft ne lui avait pas demandé. Il savait sûrement que John le tenait pour partiellement responsable de la mort de Sherlock et qu’il n’aurait pas accepté.

    Sur les marches, on devinait les creux où sa canne se posait toujours et le plancher était toujours plus enfoncé du côté droit, le docteur ayant pris l’habitude de s’appuyer plus lourdement sur sa jambe valide. Son front était plissé, soucieux, et l’on pouvait facilement voir les poches sous ses yeux. Il avait pourtant retrouvé un rythme de vie normal après la mort de Sherlock. Il n’arrivait plus en retard à son travail, se couchait assez tôt, sortait le vendredi soir pour voir des amis. Rien de bien particulier, si ce n’était ses nuits agitées et son humeur souvent maussade.

    Lorsqu’il franchit enfin la porte du living room, il lui fallut quelques secondes pour que son cerveau analyse clairement ce que ses yeux voyaient, et encore plus pour en faire sens. Son coeur manqua un battement avant de s’accélérer de façon soudaine. Là, dans ce fauteuil de cuir noir, moderne et élégant, ce fauteuil tellement Sherlock, ce fauteuil dans lequel il ne s’asseyait jamais, là, dans ce fauteuil même, il était assis, le violon en main. Assis comme si de rien n’était. Le plus naturellement du monde.

    Ce n’était pas la première fois qu’il voyait Sherlock assis ici comme il l’avait souvent été de son vivant, mais cette fois John ne pouvait pas s’y tromper. Dans sa mémoire, Sherlock était tel qu’il l’avait toujours connu, avec ce long manteau, ses longues boucles d’ébène, son teint blême. Il lui arrivait parfois de le voir, le regard vide, du sang coulant sur la tempe. Mais jamais, jamais, il ne l’avait ainsi imaginé, aussi amaigri, les cheveux plus courts, une cicatrice sur le menton. C’est grâce à cela que John comprit qu’il ne rêvait pas, et c’est absurde, c’est impossible, et bien sûr, il doit rêver, il doit halluciner, mais tout cela semble pourtant si réel.

    Ça y est, je suis devenu fou.
    C’est sa première pensée Beaucoup pensaient qu’il l’était déjà. Mais beaucoup avaient parié qu’il ne tiendrait pas une semaine avant de se décrocher une balle dans la tête, et John leur avait donné tort.

    Il remarqua à peine que sous le choc, ses doigts avaient relâchés les sachets Tesco qu’il tenait, tombant sur le parquet avec un bruit sourd. Une boîte de conserve s’en échappa et roula jusqu’à heurter le mur. John ne vit rien, n’entendit rien, son regard était fixé sur la silhouette de Sherlock, complètement immobile, retenant son souffle. L’instant paru durer une éternité. Le violon s’était tu. Ils se dévisageaient silencieusement, attendant quelque chose, n’importe quoi, quelque chose qui mettrait court à ce silence oppressant, à cette tension étouffante, quelque chose qui ne venait pas.

    John était submergé d'émotions contradictoires. Soulagement, peine, colère, incompréhension. Il avait envie de rire, de pleurer, de hurler et tout ça à la fois. Toutes ces émotions se battaient pour savoir qui l’emporterait, et finalement ce fut la colère qui prit le dessus.
    La colère. Le seul sentiment qui lui permettait de ne pas sombrer, le seul auquel il pouvait s’accrocher malgré le doute évident dans son regard, malgré la faiblesse dans ses jambes qui le supportaient dieu seul savait comment, malgré les légers spasmes qui contractaient ses mains.

    Si Sherlock était apparu à la porte d’entrée, nul doute que John la lui aurait claquée au nez, le temps de se pincer, et de se ressaisir avant de la rouvrir.

    Mais il se tenait, là, debout, et son visage était un livre ouvert. Alors il fit la seule chose qui lui vint à l’esprit, la seule chose qu’il avait envie de faire, là, tout de suite, la seule chose qui lui permettait de ne pas totalement perdre pied. Il avança d’un pas, deux, toujours en s’appuyant sur sa canne, et constata avec soulagement que ses jambes étaient fermes sous lui et ne vacillaient pas avant de continuer lentement, jusqu’à s’arrêter face au fauteuil où le détective était assit. Il posa calmement sa canne contre le bureau, tendit une main, s’empara de son col. En profita pour constater à quel point la chaleur qui émanait de la peau de Sherlock était réelle, et n’avait rien à voir avec la froideur de son poignet lorsqu’il avait pris son pouls.
    Il l’observa de plus près et c’était lui, c’était bien lui, aucun doute. Il hésita un instant. D’un point de vue extérieur, on aurait sûrement pu penser qu’il était sur le point de l’embrasser. Au lieu de ça, il tira vers le haut et força Sherlock à se redresser lentement. Il constata avec surprise qu’il avait encore suffisamment de force pour cela, ou bien était-ce Sherlock qui se laissait faire. Peu importait. Lorsque le détective se tint debout face à lui, il n’hésita pas. Ce fut un crochet du droit, directement sur la joue. Il avait été tenté de viser le nez ou les dents, tenté de faire mal, très mal, mais la cicatrice sur le menton l'en dissuada et le coup fut moins rude qu’il ne l’avait espéré. Il vacilla, secoua son poing endolori, le souffle court. Il chercha ses mots. N’en trouva pas. Alors il se contenta de murmurer entre ses dents :
    « Espèce d’enfoiré. »
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyJeu 21 Juin - 22:32

Jouer du violon n’était peut-être pas la meilleure solution, il aurait simplement pu apparaître après une journée normale, mais non, il a fallu qu'il choisisse un jeudi. Disparaître et réapparaître le même jour, c'est symbolique. C'est comme si rien n'était choisit au hasard, comme si c'était un message à délivrer à John afin qu'il ne se dise pas que Sherlock ait oublié tout ce qu'il s'est passé ce jour là, ce qu'il lui a fait enduré,la larme qu'il a versé lorsqu'il lui téléphonait et puis cette chute qui a du lui sembler interminable. Tout cela ne devait pas faire autant de dégâts, il ne fallait pas que John s'attache à lui, il devait s'en méfier, mais rien ne c'est passé comme cela, tout a été plus compliqué, pour les deux parties. Sherlock devait mourir pour la bonne et simple raison que si il ne le faisait, il mettait la vie de personnes en jeu. Tout cela à cause de Moran et des hommes de mains de l'autre, de Moriarty, décédé. Il s'est tué devant Sherlock s’enfonçant une balle dans le crâne, le détective se souvient encore parfaitement de ce spectacle. Il se souvient aussi d'avoir lu le journal et de n'avoir rien vu au sujet de la mort du criminel, mais que sur la sienne, le suicide du menteur, de l'imposteur. Ça n'avait pas été dur à encaisser pour lui, il ne se souciait pas de ce que les gens pensaient de lui, ce qui n'était pas le cas de John qui a du sans doute se battre pour sa mémoire, pour ne pas qu'il garde cette image, mais ce n'est pas un problème. Pour Sherlock les gens, leurs avis et leurs visions des choses ne l'intéresse absolument pas. Ils ne sont pas comme lui et ne comprennent pas ou sont les choses les plus importantes à connaître et à retenir. Il y a tellement de choses futiles dans la vie qui ne mérite pas qu'on s'y intéresse, il faut savoir peser le pour et le contre de connaître quelque chose ou pas. C'est des choix que l'on doit mener dans sa vie, comme Sherlock avec le système solaire et les codes de conduite avec les personne qu'il lui arrive d'interroger. Il faut avouer qu'il lui manque un certain tact, cependant quelques rares fois, il arrive à se montrer polit, il en est malheureusement bien obligé se rabaisser aux rang des normaux. John est normal, mais John est réellement quelqu'un aux yeux du détective, c'est pourquoi il est là à attendre avec son archet sur les cordes de son violon, il entend des bruits, il sait ce qu'il va se passer. Il n'appréhende presque pas puisqu'il sait au fond de lui ce qu'il va se passer. John va le revoir après tout ce temps, il va lui en vouloir, il va le frapper, c'est écrit. Durant un instant, l'estomac de Sherlock se serre, la porte s'ouvre doucement devant lui, John apparaît. Le détective glousse péniblement et ne boue plus son archet sur les cordes de son violon. Un long silence s'installe alors.

Le regard du détective se met à analyser la personne qu'il a devant lui, à quelques détails près, Sherlock n'aurait pas cru à ce qu'il voyait en face de lui. John avec des sachets remplis de courses et sa béquille. Il a récupéré sa béquille alors que Sherlock avait réussit à la lui enlever. Déjà une chose. Cette béquille symbolise que John est retombé dans ses travers de douleur psychosomatique. Le regard du détective se pose alors sur le visage de son ancien colocataire, son visage est marqué par la fatigué, ses lèvres sont plissées, il ne sait que dire et n'est pas prêt de parler mais le pire reste son regard. On peut tout trouver dans le regard de quelqu'un et John, Sherlock a toujours lu comme dans un livre ouvert avec son ami, il se souvient parfaitement de cela, dès leur première rencontre, il lui avait montré ses talents et puis. Il y a eu Irène Adler, la fois ou il a pu lire sur le visage de John, mais pas celui de la jeune femme. Péniblement, le détective pose son archet par terre, du moins, il le laisse glisser par terre sans l’abîmer, il a hâte que ces retrouvailles ce terminent, du moins que le sentiment que John doit ressentir s'en aille. Les courses finissent rapidement par terre, ses mains lâchent tout pour qu'il puisse s'approcher du détective. Le corps légèrement tendu, il attend une réaction de John, réaction qui après quelques minutes arrive enfin, son ami l'attrape par le col de la chemise. Sherlock ne bronche pas un seul instant et maintient son regard dans le sien. Sherlock ne laisse aucune émotion apparaître sur son visage, jamais personne ne pourra lire quelque chose sur son visage, sauf bien entendu de la douleur si on le frappe. Le détective se concentre dans ses yeux et remarque que John est en train de le dévisager. Il espère qu'il n'a pas cru un instant qu'il était fou, ce n'est pas le cas, il ne faut pas. Le contact physique doit-être pour lui une façon de se rassurer, mais ce n'est pas le cas de Sherlock qui sent sa sentence arriver à grands pas. Il se doit d'encaisser en même temps qu'il sent le regard se John vagabonder sur son visage en entier après son corps. Rapidement Sherlock se retrouve obligé à se redresser lui-même afin d'être complètement debout et de faire face à John sans être à moitié appuyé sur le fauteuil. Les secondes tournent et bim. Un crochet du droit, sur sa joue gauche. Sherlock se retrouve sur le côté, il se retient au bureau avant de se laisser glisser à terre, à quoi bon lutter et puis, il sait que John ne frappera jamais quelqu'un à terre. Le joue rouge et douloureuse, le détective lève ses yeux vers John, on croirait presque qu'il est désolé, mais s'excuser, non, il ne peut pas, il n'a pas à le faire parce que c'est pour lui. D'une oreille il entend John l'insulter d'enfoiré. C'est ce qu'il est, certainement à ses yeux, mais en réalité, non. Enfin... Massant la peau de sa joue, bougeant sa mâchoire sur les côtés, Sherlock se soulève légèrement tremblant à l'aide du bureau et se met face au militaire, espérons qu'il ne veuille pas lui faire plus de mal parce qu'il sent déjà un peu de sang couler. Une main tendue vers l'avant pour faire comprendre à John de ne pas le frapper une nouvelle fois, du moins pas tout de suite. « John... » Sa voix est plutôt faible, mais elle garde toujours cette même prestance, ce même ton grave qui la caractérise si bien. Ça doit faire tellement longtemps que John n'a pas entendu cette voix. « Je sais qui traquer. » Voilà tout ce qu'il est foutu de dire, il ne mâche pas ses mots, il ne cherche même pas à s'expliquer, ni à s'excuser, il veut juste dire qu'il est revenu parce qu'il sait qui suivre cette fois, qui il doit tuer pour se venger, pour se nettoyer de toutes ses affaires.
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyVen 22 Juin - 13:52

    John constata avec déplaisir que frapper Sherlock ne lui procurait aucune satisfaction, aucun soulagement. Rien, sinon un dos de main endolori. Il le regarda tomber en essayant de se rattraper au bureau et finalement se laisser glisser à terre. Si ce n’était pas John qui l’avait mis là, il aurait presque eu pitié de lui. Presque. Il retint l’envie qui lui prenait de tendre une main pour l’aider à se relever. Il n’était pas mécontent de voir Sherlock à ses pieds alors que lui-même se tenait debout, sans sa canne, cela lui donnait l’illusoire impression que les rôles avaient été inversés et que, pour une fois, il avait le dessus.

    Il le regarda. Il attendait quelque chose. Des excuses. Du remord. De la culpabilité. Quelque chose qui rendrait ces derniers mois acceptables. Une illusion, encore. Rien ne pouvait rendre la peine qu’il avait traversée acceptable. Il entendit son prénom, il tressaillit. Cette voix. Cette fichue voix. Il ne répondit pas. Il serra la mâchoire. Il attendait. Sherlock se redressa en tendant la main, comme pour s’assurer que John ne s’approcherait pas plus de lui. Mais John n’avait pas l’intention de le frapper une nouvelle fois. Autant frapper un mur, il serait probablement plus expressif.
    « Je sais qui traquer. »
    Il cilla, revenant mentalement sur sa décision de ne pas frapper Sherlock une nouvelle fois, mais ne bougea pas. Il n’essaya même pas de donner sens aux paroles de Sherlock. Pas maintenant. Plus tard. Il était trop tôt pour avoir cette conversation là.
    « Ferme-la. Tais-toi, Sherlock, tais-toi, ou je te jure qu’au prochain coup je ferais en sorte que tu doives respirer avec des tuyaux dans le nez jusqu’à la fin de ta vie. »
    Il y eut un silence. Long, pénible. Les yeux gris du docteur soutenaient ceux, pâles (sans vie) de Sherlock et pendant un long moment aucun des deux ne bougea.

    Il était hors de lui. C’était absurde, il en avait conscience, mais voir Sherlock là, en face de lui, le mettait dans une rage indéfinissable. Il repensa aux larmes de Mrs Hudson et aux sourires tristes de Molly, aux excuses maladroites proférées par Greg, et aux heures sombres que lui-même avait traversé, tout ça à cause de lui, Sherlock Holmes, qui trompait tout le monde, y comprit la mort. Il se sentait bêtement trahi. Toute cette peine, toute cette souffrance, tout ça pour rien. C’était comme si ces derniers mois écoulés perdaient tout le sens qu’ils n’avaient jamais eu. C’était ridicule, et ça faisait un mal de chien.

    Son regard s’attarda sur la blessure qu’il lui avait causée, et encore une fois, ce fut le pilotage automatique qui le rattrapa. Faire quelque chose qu’il savait faire. Ne pas se poser de questions. Il se mit en mode docteur et reprit sa canne pour aller jusqu’à la cuisine, revenant bientôt avec des glaçons enveloppés dans un sachet. Il les appliqua brutalement contre la blessure jusqu’à ce que Sherlock les retienne lui-même sur sa joue. Ses mains tremblaient avec force, et pas à cause du coup. Les dents serrées, sans un mot, il s’assit. Sa jambe lui faisait tellement mal qu’il peinait à tenir debout.
    « Je parie que tu t’es senti intelligent, n’est-ce pas ? Le grand Sherlock Holmes a réussi à tromper tout son petit monde. Félicitations. Ton plus grand tour, sans aucun doute. »
    Il n’y avait cependant aucune admiration dans sa voix, aucun enthousiasme lorsqu’il louait les talents du détective – et dieu savait combien il l’avait fait sans avoir à se forcer. Non, aujourd’hui son timbre était amer, dur, coupant.
    « Oh oui, quelle prestation. Impressionnant. Tu m’as vraiment eu, tu sais ? »
    Il eut un rire sans joie. Dans l’appartement, le silence était de plomb et ses paroles, à peine murmurées, retombaient aussitôt qu’elles étaient prononcées.
    « Mais est-ce que ça t’a seulement traversé l’esprit, ce que j’ai – ce que nous traverserions à cause de toi ? Est-ce que tu as pensé à ça ? Je suis sûr que non. Tout ça n’est qu’un jeu pour toi. Tu t’es dit que tout ce que tu avais à faire, c’était revenir et jouer du violon pour m’attendrir, c’est ça ? Que j’allais tomber dans tes bras et que tout redeviendrait comme avant ? »
    Sa voix commençait à monter dangereusement, et il se força à stopper le flot de ses paroles. La dernière des choses dont il avait envie, c’était de craquer devant Sherlock. Il se força à durcir son expression avant de continuer, d’une voix sèche :
    « Jouer au petit génie, tu sais faire, aucun doute. Mais lorsqu’il s’agit d’émotions, une pierre serait plus sensible que toi. »
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyVen 22 Juin - 17:26

Sa main toujours tendue vers l'avant, le corps crispé, Sherlock attend que John réponde, il ne va sans doute pas être content, pas du tout même. Il en a vraiment le droit, mais tout de même, si Sherlock est ici c'est pour lui et si John est en vie, c'est grave à lui, alors qu'il arrête de faire son égoïste, même si il ne peut pas savoir. Qu'il ne s'inquiète pas, Sherlock va gentiment le lui faire comprendre après quand il se sera un peu calmé et qu'il aura moins mal à la joue, assez pour déplacer à nouveau sa mâchoire. Le souffle court, Sherlock entend enfin complètement la voix de son ami qui lui demande de se taire, de ne pas continuer sur sa lancée de tout stopper avant qu'il ne porte à nouveau sa main sur son visage. Sherlock ne tiendra pas un seul instant. Il va bien falloir qu'il se mette à parler, qu'il s'explique, même si au grand jamais il ne va s'expliquer sur sa supercherie, il va parler de la personne qu'il doit traquer, il se doit de mettre John au courant, peut-être lui dire la raison de son geste, cela reste à voir. Sherlock n'en voit pas l'utilité pour le moment, mais manifestement ce n'est pas le cas de John qui semble attendre tellement de choses de lui. Des choses que Sherlock ne va jamais lui donner, comme des excuses. Il prend déjà tellement de temps à prononcer un « merci » alors attendre des excuses, c'est comme attendre la fin du monde -espérons que celle-ci n'arrive pas de sitôt- cependant la menace de John fait réfléchir un instant le détective. Il ne faut jamais énerver un ancien militaire, il sait que John frappe bien et fort, il l'a déjà vu à l’œuvre et puis il se souvient de l'état du nez du supérieur de Lestrade la nuit ou Sherlock s'est fait arrêter pour suspicion. Bref, ses menaces ne sont pas à prendre à la légère, cependant ce n'est pas Sherlock Holmes qui va abandonner devant un peu de violence et de paroles, parce que oui, ce n'est que des paroles pour le moments. Seuls les actes comptent. La rage est lisible dans les yeux de John, ses yeux ne sont que cela en faite. Si il se jetai sur lui là tout de suite, cela ne choquerai pas un seul instant Sherlock, son corps tout entier bouillonne devant, une chaleur oppressante se faire ressentir, cependant il n'a pas peur, il ne peut pas avoir peur de John, sinon tout ce qu'il avait réussit à construire avant s’écroulera comme un château de cartes. Sherlock a -il doit bien l'avouer- confiance en John. Celui-ci quitte le salon un petite minute pour prendre une poche et y mettre de la glace à l'intérieur, il colle celle-ci à son visage avant que le détective ne la tienne de sa propre main, sans un remerciement. Avalant péniblement sa salive, ne quittant pas un seul instant son regard, c'est à se demander si il cligne des yeux Sherlock ne tressaillit même pas sous la violence des paroles de John, il ne ressent rien, du moment rien ne se lit sur lui. Le détective absorbe tout et rejette tout aussitôt, il ne prend pas les sentiments, il n'en donne pas non plus. L'amertume, la haine, la colère, la rage, tout se mêle dans les paroles de John, il est en train de cracher son venin, mais celui-ci n'atteint pas la blanche colombe qu'est Sherlock, il ne comprend pas réellement ce qu'il se passe. John devrait être content de le revoir au lieu de lui balancer tout cela au visage. John n'obtient qu'un haussement de sourcil venant du détective qui se redresse et reprend de la prestance, le regard hautain, il attend encore un peu avant de prendre la parole, déposant la poche remplie de glace sur le table, oubliant un instant les feuilles en dessous. John ne comprend rien. C'est l'affirmation de la journée. Agacé, Sherlock soupire fortement et attend qu'il finisse avant de lui aussi parler et ça va valoir le détour. « Tu ne comprends rien. » Mauvais départ. « Tu ne sais pas ce qu'il s'est passé ce jour là John. Tu me juges alors que tu ne devrais pas. » Le ton de Sherlock est un peu trop élevé, il le toiserait presque du regard, on peut même lire un peu de dédain dans ses yeux. Le détective se met à marcher dans la pièce, il gravite autour des objets dans le salon, comme si si éventuellement John veut se jeter dessus pour lui en mettre une, il aura le temps de le voir arriver, sauf si c'est des objets qu'il lui lance, mais cette option n'est pas envisageable, ce n'est pas John. « Je sais toujours ce que je fais John, toujours. Jamais de gestes sans buts, jamais de paroles sans visées. » Ses chaussures tapent sur le parquet avant qu'il ne s'arrête près de John, juste à sa gauche -pour éviter un coup probable-. « Le chagrin ne sert strictement à rien, c'est une perte de temps. Je n'ai demandé à personne de pleurer sur ma tombe. » C'est certainement la parole de trop, mais il ne va pas s'arrêter là, non parce que même si John ne veut pas qu'il parle de la personne qu'il doit traquer ou bien de ses raisons de retour, il va le faire quand même. On ne fait pas taire Sherlock Holmes comme ça. « Pour une fois que je n'ai pas pensé qu'à moi en réalisant quelque chose. » Un rire moqueur s'échappe de ses lèvres. « J'ai vécu dans un appartement miteux, pour m'occuper des hommes de mains de Moriarty, il ne m'en reste plus qu'un. » Sourire victorieux, Le détective se frotte activement les mains. La mission est presque accomplie pour lui, il a presque gagné cependant, il ne s'attend pas à tomber sur quelqu'un d'aussi intelligent. Il sait bien entendu que Moran est quelqu'un de redoutable, mais sans plus, il n'est et ne peut pas être pire que Moriarty. Pour Sherlock, le plus dur à été fait, mais il se trompe, le plus dur reste à faire. Déjà avec John, ça semble difficile et puis avec les autres. Une parole brûle ses lèvres, mais il ne va rien dire, il va renoncer à lui dire qu'il est le premier qu'il revoit de son entourage après sa fausse mort et qu'il devrait se sentir honoré et heureux. L'homme encore moins expressif que la pierre va se contenter d'un silence. Oui, Sherlock a quelque peu... Changé.
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyVen 22 Juin - 19:20

    Evidemment, c’était trop demander à Sherlock de ne pas parler. John le savait, et il n’espérait pas vraiment de miracles, juste une pause, quelques minutes salvatrices pour mettre de l’ordre dans ses pensées, retrouver un peu de self-control. Il aurait fallu bien plus que ça, en vérité. Mais il n’était pas mécontent d’avoir temporairement rendu muet le détective. Cependant, sa satisfaction fut temporaire, elle aussi, et de courte durée. Sherlock avait à peine ouvert la bouche qu’il n’avait qu’une envie : le faire taire à nouveau.
    Il savait ce qui allait suivre avant même de l’avoir entendu. Sherlock allait d'abord affirmer qu’il avait une bonne raison. Parce que Sherlock avait toujours une bonne raison de faire ce qu’il faisait, de quoi qu’il s’agisse. Parce que le maître mot avec Sherlock était raison. Sherlock Holmes raisonnait, il ne ressentait pas. Une fois de plus, John se demanda s’il avait un cœur caché sous son épais manteau.
    Et puis il se rappela comment il avait traité le détective de machine dans la dernière conversation qu’ils avaient eu face à face avant de le voir sauter du haut d’un immeuble. Il se rappela combien il avait eu le temps de regretter ses paroles, de souhaiter avoir dit autre chose. Et enfin, il se rappela avoir avoué devant sa tombe qu’il était l’être humain le plus humain qu’il eut connu et à nouveau, John n’était plus sûr de rien, il était partagé entre l’envie de faire disparaître cet air hautain de son visage à jamais et l’envie de le serrer dans ses bras – avec de fortes chances que le détective soit plus effaré par ce geste que par un autre coup de poing – parce qu’en dépit de sa colère, il était soulagé, bien sûr, mais il n’avait pas l’intention de le montrer, pas maintenant. Il essayait de faire comprendre quelque chose à Sherlock et n’avait pas l’intention de lui donner raison aussi facilement.

    Et puis, ensuite, Sherlock allait lui faire comprendre qu’il réagissait de façon disproportionnée. Parce que toute réaction était disproportionnée lorsqu’on s’appelait Sherlock Holmes. Et John se dit qu’il devait trouver un moyen de l’interrompre avant qu’il ne prononce ses paroles irrémédiables, mais c’était trop tard, Sherlock avait ouvert la bouche et déjà il se lançait dans ses remontrances.

    Ses yeux s’écarquillèrent peu à peu, très lentement, alors qu’il l’écoutait déblatérer. Ce qui mettait John hors de lui, plus qu’une simple réaction humaine face à quelque chose de trop difficile à appréhender d’un coup, ce n’était pas tant cette supercherie cruelle que Sherlock lui avait faite que cette façon qu’il avait de le prendre de haut, affirmant avoir tout compris, balayant les objections muettes de John d’un geste de la main sans leur prêter une once d’attention.

    Ce n’était pas que John n’était pas prêt à donner du crédit à ses explications. Il ne doutait pas du fait que Sherlock avait une bonne raison de faire ce qu’il avait fait et dans un sens, c’était ce qui le frustrait le plus dans tout ça. Parce que Sherlock pensait être dans son bon droit.
    Non, ce qui le tuait c’était cette façon impérieuse que Sherlock avait de revenir comme un grand seigneur, cette façon qu’il avait de mépriser ses sentiments comme s’il n’était rien d’autre qu’une mouche ennuyeuse voletant autour de lui. Comme si ce n’était pas lui qui avait débarqué dans sa vie pour lui en redonner le sens, qui l’avait guéri de sa jambe, avec qui il avait partagé toutes ses journées, qui lui avait permis de redécouvrir la complicité d’un fou rire partagé, qui s’était imposé comme la personne la plus extraordinaire et la plus importante qu’il aie rencontré de sa vie avant d’en disparaître, et enfin de revenir comme si de rien n’était.
    « Le chagrin ne sert strictement à rien, c'est une perte de temps. Je n'ai demandé à personne de pleurer sur ma tombe. »
    Ce fut la phrase de trop. John se surprit à penser pendant le plus bref des moments qu’il n’aurait rien contre le fait d’aider Sherlock à revenir dans sa tombe, mais malgré sa fureur, il savait que ce n’était pas vrai. Il tremblait de colère, ignorait de son mieux la boule qu’il avait au ventre et qui le poussait à hurler, frapper, casser et insulter à tout va, n’importe quoi qui ferait disparaître cette absence totale d’émotions sur le visage de Sherlock, n’était-ce cette arrogance pire que tout.

    Il lui fallut un certain temps avant de pouvoir articuler une pensée cohérente et ce n’était que parce que sa jambe criait à l’agonie qu’il resta immobile dans son fauteuil et qu’il se retint de sauter sur Sherlock. Car même s’il savait que le détective flancherait à peine, il savait aussi que cela lui ferait un bien fou, à lui.
    « Pour une fois que je n'ai pas pensé qu'à moi en réalisant quelque chose. »
    Un rire moqueur. Il continua l’air de rien. Acheva sur un petit sourire victorieux. Il était fier de lui. Il trouvait même le moyen de se plaindre de son appartement miteux, quand John l’avait cru enfermé entre quatre planches en bois clouées, sous terre, parmi les vers et les asticots. Il avait envie de vomir. Ironie du sort, il ne savait pas encore que la dernière cible de Sherlock n’était autre que le Sebastian qu’il avait retrouvé par hasard récemment et avec qui il allait parfois boire un verre pour se changer les idées.
    Il attendit patiemment que Sherlock finisse son monologue, les oreilles bourdonnantes, ses yeux lançant des éclairs.
    « Je ne comprends rien ? »
    Il répéta d’un air incrédule, quand il parvint enfin à former une phrase cohérente. Sa main se crispa sur la canne qu’il tenait toujours. Il sentait une migraine latente poindre derrière ses tempes.
    « Tu es la pire des enflures que je connaisse. Moriarty est peut-être un psychopathe, mais toi, toi… »
    Il s’interrompit avant de prononcer des mots qui, il le savait, il regretterait plus tard. Il serrait à présent tellement les poings qu’il en avait mal aux doigts. Il déglutit lentement. Il était le plus responsable des deux, il devait en prendre compte, agir en adulte, refuser de rentrer dans un cercle vicieux d’insultes inutiles. Il prit donc sur lui, fermant les yeux et inspirant lentement avant de recommencer :
    « Tu n’as peut-être demandé à personne de venir pleurer sur ta tombe, mais je ne t’ai certainement pas demandé de sauter non plus. Le chagrin, et les émotions en général, ça ne se contrôle pas, pour les gens normaux. Ce n’est pas une question d’être utile ou non, c’est ce qui nous définit en tant qu’être humains. C’est visiblement un concept qui t’échappe, parce que non, tu ne penses pas aux autres, tu ne penses qu’à toi, tu te fous du reste du monde, comme de ta dernière paire de chaussettes. Tout ce que tu fais, tu le fais pour toi, Sherlock. Tu te crois au-dessus de nous autres parce que tu parviens à te… comment tu avais formulé ça, déjà ? Ah, oui. "Te distancer de tes émotions." Mais je ne peux pas croire que tu ne comprennes réellement pas ce que j’ai enduré à cause de toi. »
    Il avait entamé sa tirade avec une lueur de défi dans les yeux, mais l’avait achevée avec quelque chose qui ressemblait plus à de la fierté blessée et de la rancœur. Il avait beau être piqué au vif, il se souvenait de cette fois où Sherlock s’était vengé sur l’idiot qui avait eu la mauvaise idée de poser la main sur leur logeuse. Il pouvait prétendre tout ce qu’il voulait, John savait qu’il avait des émotions. Il l’avait senti troublé par Irene, il avait vu la panique dans ses yeux lorsque les américains l’avaient menacé d’une arme en comptant à rebours, il avait aperçu son air blessé lorsqu’il était arrivé dans la piscine et avait cru pendant le plus bref des instants que John était Moriarty, ainsi que la reconnaissance dans sa voix, plus tard, alors qu’il tentait à sa façon de remercier John, qui avait été prêt à risquer sa vie pour lui, il avait été le témoin de sa crise de doute, et même de sa peur, face au monstre du Dartmoor, il avait perçu l’affection dans son sourire chaque fois qu’ils avaient eu un fou rire ensemble, il avait entendu sa voix vaciller au téléphone lorsque John avait affirmé une fois de plus qu’il ne doutait pas de lui. Il ne pouvait pas – il ne pouvait plus sincèrement croire que si les rôles avaient été inversés, Sherlock n’aurait rien ressenti. Il se leurrait peut-être, mais si c’était le cas, l’ignorance était préférable à la vérité. Il l’avait traité de machine, oui, mais c’était avant de découvrir que Mrs Hudson se portait à merveille, avant de comprendre que tout cela n’était probablement qu’un coup de Sherlock pour l’éloigner. Il avait alors pensé qu’il ne voulait pas le mêler à ce qui allait suivre entre lui et Moriarty, mais maintenant il se disait qu’il était probablement en train de préparer le décor de sa scène finale.
    Il inspira profondément une fois de plus, sentant sa colère s’effriter et retomber lentement après sa propre tirade, malgré les paroles malheureuses de Sherlock. Mais c’était uniquement parce qu’il parvenait à considérer Sherlock comme un enfant – sur le plan affectif et émotionnel, tout du moins – qui n’avait aucune idée du mal qu’il faisait. Et c’était évident, il n’avait pas conscience de cela. Pour beaucoup Sherlock était froid et arrogant et indifférent, et sûrement il y avait de cela, mais John le connaissait mieux que quiconque. Excepté lorsqu’il s’agissait d’Anderson et de Donovan, John ne l’avait jamais vu volontairement blesser quelqu’un (et qui lui en aurait voulu, concernant ces deux là ?). Il y avait eu Molly, lors de ce Noël, bien sûr, mais même lui avait pris conscience qu’il était allé trop loin et s’était excusé.
    Il ne pouvait pas avoir changé tant que ça durant ces quelques mois… si ?

    John se pinça l’arrête de son nez, et ajouta dans un soupir :
    « Alors vas-y, je t’écoute, explique-moi pourquoi tu as fait ça, donne-moi cette justification miracle qui est censée me faire réviser mon jugement et m’agenouiller devant toi comme la pauvre fourmi que je suis. »
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyVen 22 Juin - 22:18

Le changement généralement a une consonance positive. Ce n'est pas toujours le cas, Sherlock a été quelque peu bouleversé par ce changement, qu'il soit physique ou bien moral bien qu'il soit minime. Il ne ressentait que très peu de choses avant, il arrivait cependant a s'amuser, à sourire, à dire merci et à se rendre compte des limites qu'il dépassait, mais désormais, c'est beaucoup plus compliqué, c'est comme si tout ce que John avait changé à lui était redevenu comme avant. Sherlock Holmes est devenu pire qu'une vulgaire pierre dans laquelle l'on frappe sans qu’elle ne bronche. C'est un mur, il rejette tout les sentiments, toutes les émotions et fait tout pour rester comme ça. C'est une vraie barrière à sentiments, comme les barrières aux insectes, rien ne passe à travers. John peut se rendre compte qu'il n'y a pas que lui qui a changé, mais bel et bien le grand détective qui a essayé de tout oublier pour ne plus refaire d'erreurs. Il ne faut pas que John se méprenne, les larmes versées sur le toit, ce n'était pas pour son show, c'était sincère, il ne contrôlait rien, malgré le fait qu'il savait ce qu'il allait faire, il ne s'est pas retenu, après des années et des années sans verser une seule et unique larme, il l'a fait, au téléphone avec John. Cet aveu de faiblesse fait frissonner le détective qui ne veut pas être de ceux qui ressentent les choses, parce que les sentiments ça fait mal, c'est trop difficile à contrôler, enfin on ne peut pas les contrôler. c’est une faiblesse de se laisser contrôler par la haine et la soif de vengeance. John lutte à cet instant précis. Cela se voit tout son corps montre qu'il lutte pour ne pas venir égorger le détective et Dieu seul sait qu'il le mérite amplement, ces paroles sont blessantes, difficiles à prendre pour soit, mais c'est une façon pour Sherlock de se protéger contre tout ce qu'il lui arrive, ces mois seul n'ont pas été de tout repos, si John savait un seul instant ce qu'il a fait pour survivre alors que lui, il pleurait sa fausse mort. c’est pour ça que Sherlock dit qu'il ne comprend pas. Se battre pour survivre c'est plus compliqué qu'on ne le croit et puis vouloir s'occuper de tous les hommes de mains de son Némésis c'est tout aussi difficile. La vie de Sherlock n'a pas été facile, contrairement à cette de John, c'est pourquoi, il faut qu'il arrête de lui en vouloir. Le regard de Sherlock reste plutôt noir, il veut faire comprendre des choses à son ami qui commence à se laisser aller un peu dans ses paroles notamment en comparant Moriarty à Sherlock. John ne se trompe pas tout à fait, il n'était pas sur le toit, il ne sait pas ce qu'il s'est passé, il ne connaît pas la nature des paroles qui ont été échangées. Les poings du détective se serrent et ses doigts craquent. Le contrôle Sherlock, le contrôle. Serrant les dents, il laisse son ami continuer, il le reprendra après, il se doit de rester calme, même si il fulmine, il ne supporte pas avoir tord, même avec John. La situation est compliqué, Sherlock commence peu à peu à faire le contraire de ce qu'il faisait tout à l'heure, il se laisse envahir par des sentiments, ses choses inutiles qui ne sont que là pour foutre des vies en l'air. Prenant une longue inspiration Sherlock écoute son ami parler et celui-ci lui demande de lui expliquer ce qu'il s'est passé afin qu'il puisse se mettre à genoux devant son génie sans limites. Sherlock hausse un sourcil avant d'ouvrir la bouche, cependant aucun son ne sort pour l'instant, il réfléchit aussi rapidement qu'il le peut à sa formulation. « Oui John, tu ne comprends rien, parce que tu n'as pas les éléments nécessaires à ta compréhension. » Cette fois c'est un peu plus détaillé. Le calme reprend le dessus chez le détective qui se laisse glisser sur le fauteuil dans un soupir de bien-être. Oui, il a beau être un génie, un très bon sportif malgré son addiction passée à la nicotine, Sherlock est fatigué. Des nuits de sommeil, il n'en a pas eu, comment vouliez-vous qu'il dorme alors qu'il se sentait sans cesse traquer par quelqu'un qu'il soupçonne être un espion de son frère aîné qu'il ne vaut mieux pas qu'il aille voir pour le moment sinon... « Je suis certainement une enflure, mais je me protège John, je fais de mon mieux. Tu ne peux même pas t'imaginer une seule seconde comment était ma vie durant tout ce temps. Toi pendant que tu pleurais sur ma tombe, moi je me salissais les mains afin d'assouvir ma vengeance. » Il craque. Il se laisse submerger, il s'énerve, Sherlock calme-toi. « J'ai fais ça pour toi -pour vous- ! Moriarty me l'a dit que je commençais à devenir faible, que je devenais ennuyant, que c'était à cause de vous ! Mrs Hudson, Lestrade et toi John ! Si j'ai sauté c’est pour vous. Je savais ce qu'il voulait lorsque je suis monté sur le toit ! Qui a ton avis t'as appelé pour que tu ailles voir Mrs Hudson pendant que je montais sur le toit ! » Un rire presque inhumain s'échappe de sa bouche alors qu'il bondit de nouveau hors du fauteuil, se donnant le tournis par la même occasion. La main sur le bureau, Sherlock reprend sa tirade. « Pourquoi crois-tu que je me déplace avec autant d'armes. » Son regard se pose sur la table basse ou sont alignées ses trois revolvers. « Tu étais en sécurité toi. Tu vivais bien toi. » Sherlock appuie sur chaque 'toi' avec haine et arrogance fixant John dans les yeux. « C’est grâce à qui ? Tu t'es posé la question ? Si je ne sautais pas, il te faisait sauter le crâne. Je ne pouvais pas prendre le risque. Alors j'ai usé de ma solution de secours. Tant que Moriarty était en vie, toi et les autres l'étiez aussi ! Mais ce... Cet... Il s'est suicidé devant moi. » Sherlock bouge sa main libre dans un geste dénué de tout sens, simplement vers le bas, un geste perdu dans ses paroles. « Je n'ai pas été égoïste en sautant. » C'est le cas. Mais après il l'a été, il ne faut pas se voiler la face, cependant John devrait arrêter de le juger, de dire que c'est une enflure et de le prendre de haut comme ça. Sherlock devrait sans doute le faire aussi, mais il ne peut pas, il se sent trop bizarre. Il a vécu tellement de choses et puis, il est là devant John, ils se crient dessus, ils s'énervent, son corps va le lâcher dans peu de temps si il continue à se rythme là, mais il n'en a que faire, le physique n'est pas important parce que quoi qu'il arrive, si il lui arrive quelque chose ici, il est en sécurité. John est là. Le médecin a toujours été là pour le protéger, le substitut de Mycroft. Sherlock, la tête basse un instant la redresse pour fixer son ami, il ne va plus se battre ce soir. Il donnera d'autres explications demain.
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptySam 23 Juin - 1:54

    Il ne s’était pas vraiment attendu à cette réaction de Sherlock. Le ton qu’il employait changea subtilement au fur et à mesure qu’il répondait aux accusations muettes du docteur. Encore une fois, c’était de l’arrogance, du mépris, de l’agacement même, mais cette fois, John ne s’en formalisa pas, car il y avait de la colère et de la haine aussi. Et la colère, la haine, il comprenait, il pouvait gérer. L’indifférence en revanche, c’était plus délicat. Il ne pouvait rien faire face à un Sherlock fermé sur lui-même. Alors il le laissa parler, cracher son propre venin, il le laissa s’agiter de plus en plus, sans sourciller face à ses accusations, même s’il avait des choses à dire, lui aussi. Il l’écouta, tout simplement. Se justifier, se défendre du mieux qu’il peut. Son ton monta encore d’un cran.
    « Tu étais en sécurité toi. Tu vivais bien toi. »
    Il martela chacun de ses mots comme une insulte, insistant sur un "toi" vénimeux, comme un coup porté pour faire mal. Et cela faisait mal, en effet.

    Et puis enfin, Sherlock se tut, baissa la tête, comme un signe de défaite, d’acceptation. John ne sut pas bien pourquoi, mais il se sentit bouleversé et son cœur se serra à la vue du détective, qui semblait soudain si affaibli, si fatigué, si amaigri, plus humain et plus fragile qu’il ne l’avait jamais été auparavant, bien plus qu’il ne voudrait jamais l’admettre.

    Lorsque ce fut son tour de parler, John n’hésita pas un instant. Il se redressa lentement pour faire face au détective en s’appuyant lourdement sur sa canne. Les mots bouillonnaient dans sa tête, tous prêts à être formulés, et il réalisa à peine combien sa voix s’élevait elle aussi peu à peu alors qu’il s’exprimait avec force :
    « Mais je n’en voulais pas, de ce confort, de cette sécurité ! Je n’en ai jamais voulu ! J’aurais tout donné pour être à tes côtés, j’aurais risqué ma vie sans hésiter si cela avait pu t’aider, et cela n’aurait pas été la première fois ! J’aurais préféré n’importe quoi plutôt que de rester ici ! Je ne suis pas allé en Afghanistan pour être à l’abri ! (Non, son épaule en témoignait.) Je ne suis pas devenu médecin pour fuir les blessures et la mort ! Et je ne t’ai certainement pas suivi partout pendant un an et demi pour être sûr que je pourrais mettre des pantoufles et regarder la télé en rentrant le soir ! Tu ne comprends donc pas ?! »
    Il s’interrompit, sa respiration erratique, son souffle court. Il avait presque crié la dernière phrase. Le silence retomba soudainement. Comment dire à Sherlock qu’en croyant le sauver, il n’avait fait que le tuer à petit feu plus sûrement qu’autre chose, à coup de routine et de mornes journées, comment exprimer combien il aurait donné pour être à sa place, peu importe les risques et le danger ? Lorsqu’il avait annoncé à sa famille son désir de s’engager dans l’armée, personne n’avait compris. Lorsqu’il avait emménagé avec Sherlock, tout le monde lui avait dit d’y repenser à deux fois. Mais comment pouvaient-ils comprendre ? Ce besoin de se sentir vivant, ce goût du danger, ce désir de se sentir utile en sauvant des vies. Comment expliquer que l’on puisse rechercher tout cela sans passer pour un fou ? On l’avait pris pour un traumatisé de la guerre, il n’en était rien. C’était de la petite vie tranquille du citoyen lambda qu’il avait peur. Les frères Holmes, eux, l’avaient compris, et n’avaient pas tenté de le faire changer, ne l’avaient pas jugé. S’il était reconnaissant de ce que Sherlock avait fait, c’était pour Mrs Hudson et Greg qui, eux, n’avaient rien demandé. Et John n’était pas égoïste. Mais quant à lui-même, difficile de parler de lui avoir "sauvé la vie" quand il n’avait fait que survivre. Comme Sherlock, dans un sens. Mais de façon moins héroïque. John n’avait rien d’un héros. Oui, il avait sauvé des vies. Oui, il prenait des risques pour les autres. Oui, sa main était sûre lorsqu’il tenait une arme, et il visait toujours juste. Mais ce n’était pas pour lui l’objet d’une fierté. Il ne faisait pas ça pour être un héros, mais parce que c’était la seule chose qu’il savait faire, la seule chose qu’il aimait faire.

    Il plongea les yeux dans ceux du détective. Il pouvait sentir sans difficultés qu’il y avait quelque chose de changé entre eux, parce qu’évidemment, ils avaient changés, et ça aussi, ça faisait mal. John se prit à espérer que ce n’était rien d’irrémédiable. Cette amitié qu’il avait avec le détective, c’était la meilleure chose qui lui était arrivée depuis des années. La meilleure chose qui lui soit arrivé tout court, en fait. Il ne voulait pas gâcher ça.

    Apprendre que Moriarty avait menacé les gens qui l’entouraient de mourir n’avait été qu’une demi-surprise. John avait depuis longtemps compris que c’était sous une quelconque menace de sa part que Sherlock avait du sauter du haut de St Barts. Il n’avait simplement pas imaginé que cette raison pût être, en partie tout du moins, lui-même. Et soudain, il comprenait mieux la rage du détective, qui avait vu en eux, ses amis, une faiblesse, une faiblesse que Moriarty avait su exploiter et retourner à son avantage. "La solitude me protège", avait-il dit. Mais c’était bel et bien Sherlock, son ami, qui l’avait protégé, lui. Il avait également déjà compris que c’était Sherlock qui l’avait éloigné avec ce faux appel concernant Mrs Hudson – il avait été si stupide de ne pas voir dans son jeu, de ne pas comprendre. Mais il n’était pas complètement stupide non plus. Il avait eu le temps de se repasser la scène dans sa tête, d’analyser les paroles, de chercher à comprendre. Ce qui lui échappait, c’était quelle menace avait pu contraindre Sherlock à sauter malgré le suicide de Moriarty. Maintenant qu’il comprenait, c’était presque comme s’il entendait les déclics se faire dans sa tête. Tout semblait si évident, soudainement.

    Quand il reprit enfin, ce fut sur un ton calme, presque doux.
    « Non, tu as raison, je ne comprends pas. Et tu sais pourquoi ? Parce que tu ne m’en as pas laissé la chance. »
    Il y avait de la résignation dans sa voix. Quelque chose de farouche, de blessé. Oui, il comprenait. Oui, il le pardonnerait. Eventuellement. Mais il ne pouvait pas comprendre que Sherlock ne lui ai rien dit, surtout alors qu’il avait visiblement tout vu venir, tandis que lui-même était resté dans l’ignorance. Il ne pouvait pas comprendre que Sherlock l’aie évincé ainsi, même s’il avait toujours su que le duel final entre Sherlock et Moriarty se jouerait entre eux uniquement. Après tout, il ne le savait pas encore, mais il avait son propre Moriarty, à présent.
    « Et Moriarty, qui est le psychopathe le plus dérangé de l’Angleterre et très probablement du monde, te dit que tu es ennuyeux, que tu es faible, et toi tu fais quoi ? Tu ne marches, pas tu cours. Ressentir, ce n’est pas une faiblesse, Sherlock. Ça s’appelle vivre. Et c’est ça, le vrai courage. Ça peut faire mal, ça peut détruire, même, mais ce n’est qu’un revers de la médaille. Regarde-moi, tu m’as sauvé. Et je ne parle pas de ce jour là, en sautant de St Barts. Je parle du jour où je t’ai rencontré. Je menais une existence misérable et tu as vu en moi, tu as vu que j’étais brisé, et tu m’as réparé. »
    Il grimaça à ses propres mots. Même à ses oreilles, ça sonnait terriblement mièvre. Ce n’était pas moins vrai pour autant.

    Il soupira. Sa colère était entièrement retombée à présent. Il ne sut pas quoi ajouter. Il ne savait pas quoi faire pour briser cette tension entre eux. Mais il décida que c’était à lui de faire le premier pas. Alors il fit la seule chose à laquelle il pouvait penser : il lâcha sa canne, avança d’un pas hésitant et saisit Sherlock maladroitement contre lui.
    Ce n’était pas sa première accolade, avec les gars de l’équipe de rugby dans laquelle il avait été à l’université, il n’était pas rare qu’un match victorieux se finisse en embrassades amicales et grandes tapes dans le dos. Mais cette fois, c’était différent, parce que c’était Sherlock et que malgré tout ce qu’ils avaient déjà partagé, malgré le fait que Sherlock n’avait aucune connaissance du concept d’espace vital, s’approchant souvent de lui en franchissant les limites de ce qu’il était convenable de faire ou non, même si ça impliquait prendre la tête de John dans ses mains et le faire tourner autour de lui pour les besoins d’une enquête, jamais, jamais encore il ne l’avait pris dans ses bras – pourquoi l’aurait-il fait ?
    Mais il lui sembla que c’était un bon moment pour inaugurer, et au diable les éventuelles de réticences de Sherlock, il le serra contre lui comme il aurait serré son meilleur ami revenu d’entre les morts, parce que c’était précisément ce qui venait de se passer.
    « Tu es un idiot, mais tu n’es pas une enflure, et je n’aurais pas du te parler ainsi... »
    Après une brève hésitation, il ajouta dans un souffle :
    « Tu m’as manqué. »
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptySam 23 Juin - 16:58

Bien entendu que Sherlock savait tout ça. C'est justement parce qu'il savait qu'il l'a fait. Jusqu'à maintenant Sherlock n'a jamais travaillé avec quelqu'un, jusqu'à ce que John fasse son apparition dans sa vie, il ne mettait la vie de personne en jeu lorsqu'il s'occupait de ses affaires, mais John. C'était complètement différent puisqu'il le suivait, bien entendu que cela ne dérangeait pas le détective, bien au contraire, avoir un médecin qui a fait la guerre c'était une aubaine pour ses affaires, mais pas pour Moriarty. Cet homme était bien trop fort pour eux deux. Pour Sherlock seul, c'était certainement plus simple parce que là ce n'était que sa seule et unique vie en jeu et pas celle de John. Avouer qu'il tient à John, jamais il ne le fera, mais ce n'est pas pour autant qu'il n'y pense pas que ce n'est pas ancré en lui. On ne peut pas avoir des fous rires avec quelqu'un, presque pleurer devant cette personne, lui crier dessus et la sauver de la mort sans ressentir quelque chose, ne serait-ce qu'une once d'amitié, même Sherlock ressent des choses, ce n'est pas un automate, mais il fait tout pour l'être. Il rentre un peu dans le mélodrame là, il se laisse aller dans ses paroles, il en dit certainement de trop, de plus il se justifie alors jamais au grand jamais il ne s'était justifié de quelque chose, c'était même le cas lorsqu'il était à l'école. Toujours avoir le dernier mot et ne jamais se rabaisser au niveau des autres. Les choses s'inversent, cette fois selon John c'est Sherlock qui ne comprend pas ce qu'il se passe alors qu'il le sait pertinemment. Cependant il ne voulait pas l'admettre. Il le protégeait, mais il ne le dira jamais. Gardant la tête basse, Sherlock remarque que John s'est mit debout et s'aide de nouveau de sa canne, celle-ci est de retour dans sa vie montrant la faiblesse grandissant de John. Sherlock se souvient de la première fois qu'il l'a revu après avoir fait disparaître celle-ci lors de leur escapade au restaurant. Il avait grimacé en le voyant boitiller. Sherlock aurait bien été lui flanquer une rouste afin qu'il se réveille et qu'il n'abandonne pas, mais à ce moment là, il ne pouvait réapparaître. D'ailleurs, c'est aussi une marque d'amitié, aller le voir lui aussi au cimetière, écouter ces paroles et se rendre compte de ce qu'il ressentait, même si parfois les mots de John ne le touchaient pas, il restait tout de même caché, apaisé quelques instants par cette voix avant de retourner à la poursuite de ses hommes qui ont mené sa vie durant toute son absence. Jamais le détective ne va se l'avouer ça aussi. Il n'était, n'est et ne sera jamais quelqu'un qui va s'avouer faible à ressentir de tels sentiments, même si c'est se mentir à soit-même, c'est un signe de faiblesse. « Je ne ressens pas des sentiments. Je ressens de la douleur physique oui. » dit-il avec dédain avant d'ajouter. « Les sentiments sont encore l'invention d'un fou qui voulait encore compliquer la vie des êtres-vivants John. Je ne veux pas être comme les autres. Je ne suis pas comme les autres, je fais le tri dans ce que je fais et oui, je prends de la distance avec ça, je supprime ça. » Sherlock garde la tête basse en disant cela, parce qu'il sait que lorsqu'il était jeune il ressentait des choses, notamment à l'égard de son frère qui à l'époque n'avait pas un physique avantageux et se retrouvait sujet aux moqueries de ses camarades, Sherlock ne comprenait pas toujours pourquoi les yeux de son frère étaient rougis et brillants, c'est dans ses moments là qu'il se blottissait contre lui sans un mot, l'empêchant de continuer à lire son lire, mais lui montrant qu'il était là. C'est dans ses moments là que Sherlock se disait qu'il fallait faire la part des choses et de se blinder face aux autres, de les oublier et surtout de ne pas être comme eux. Sherlock a formé sa repartie à ce moment là de sa vie, protégeant sans le savoir son grand-frère. C'est pourquoi lorsque Moriarty avait lancé à Sherlock qu'il était faible et ennuyeux, Sherlock c'était vraiment sentit comme tel durant un instant, après l'autre avait mis fin à ses jours. Oui, ce jour là Sherlock avait couru et était tombé dans le panneau, Moriarty a du bien rire dans sa tête en le voyant comme ça, même-si celui-ci ne se doutait pas de la suite du programme. Sherlock est peut-être du côté des anges, mais il ne sera jamais l'un d'entre eux. Cet instant est gravé dans la tête du détective, il pensait avoir gagné avec ça, il avait toisé Moriarty du regard mais celui-ci n'avait pas dit son dernier mot tout comme le détective. Bref, les mots de Sherlock se font plus rares, il ne veut pas en dire plus, il est fatigué, il a besoin de repos, pas de dormir non, mais de repos, d'une bonne tasse de thé avec un peu de lait et rien d'autre, si, peut-être le regard de John sur lui afin de voir s'il respire encore ou quelque chose de ce genre. De nombreuses fois, Sherlock avait sentit John pose sa main sur son torse afin de s'assurer qu'il dormait et qu'il n'était pas mort après avoir ingurgité le résultat d'une de ses expériences loufoques. Il ne se sentait pas seul dans ces moments-là, même s'il faisait croire qu'il dormait, ce n'était pas le cas, il se reposait simplement, il fermait les yeux et calmait son esprit pour essayer de trouver un peu de paix et de calmer, même si cela ne devait dure que quelques minutes. Cela suffisait à Sherlock avant, mais là, il a réellement besoin de repos, se faire traquer et traquer des gens ne lui a pas laissé une seule seconde de répit, pour lui fermer l’œil c'était mourir. Un léger soupire s'échappe de sa bouche et cette fois il lève les yeux vers John, mais celui-ci bouge, dans un geste jusqu'à présent inconnu pour le détective, il le prend dans ses bras. Le corps de Sherlock se crispe de haut en bas, il se tétanise sur place, John est en train de lui donner un 'câlin' aussi vulgaire que soit le mot, c'est un contact humain rapproché, chose que Sherlock évite le plus sauf dans les cas d’extrême urgence. Et ces mots, mon dieu ses mots. Sherlock ne sait quoi répondre son esprit est perdu, il s'embrouille, il y a trop de choses, c'est trop compliqué. Le détective pose sa tête sur l'épaule de John et l'entour de ses bras, se courbant un peu. C'est son unique réponse à son « tu m'as manqué ».
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptySam 23 Juin - 22:23

    Sentir Sherlock entre ses bras, contre lui, bien vivant, donnait envie à John de croire aux miracles. Il l’avait cru perdu, et il était là, crispé par leur soudaine proximité physique comme s’il ne savait pas comment il était supposé y répondre, et c’était réel, sa respiration était réelle, sa température corporelle était réelle, tout cela n’était pas une hallucination, il ne rêvait pas. D'une certaine façon, quelque chose en lui avait toujours cru ou espéré que Sherlock était encore en vie – si quelqu’un pouvait défier la mort, c’était bien lui -, mais il n’avait pas osé y croire. Il avait assisté à la chute, prit son pouls, vu le sang. Et plus le temps avait passé, et plus il s’était résigné.
    John resta ainsi immobile un certain temps, surpris lorsqu’il sentit Sherlock répondre à son étreinte amicale après une brève hésitation. Il comprit que pour le détective c’était probablement une façon de répondre à sa dernière déclaration et esquissa un sourire – un vrai, un sourire sincère que Sherlock ne pouvait pas voir par-dessus son épaule -, puis il se détacha en tapotant gentiment l’épaule du son ami avant que l’étreinte ne s’éternise de façon maladroite. Il recula d’un air presque gêné, s’éclaircissant la gorge faiblement, avant de reprendre appui sur sa canne. Foutue canne. Lorsque sa douleur était revenue à la jambe, c’était pire, bien pire qu’avant de rencontrer Sherlock. Il s’était senti idiot car il savait que c’était psychosomatique, et malgré tout, elle était de retour et il devait se retenir de grimacer chaque fois qu’il faisait un pas. Cette douleur avait tendance à s’intensifier lorsque le docteur doutait ou se mettait en colère, et il pouvait déjà sentir la différence avec les minutes précédentes où elle lui avait semblé enflammée et l’avait lancé d’une façon plus violente que jamais auparavant.

    Ce fut à son tour de baisser les yeux lorsqu’il réajusta son poids sur la dite canne et sa jambe valide. Malgré le rythme de vie bien moins dangereux que Sherlock qu’il avait mené ces derniers mois, ses épais pulls en laine ne cachaient pas vraiment les kilos qu’il avait perdus, sans parler de ses cernes et de sa jambe. Il n’avait pas vraiment fière allure, lui non plus. Ce n’était certainement pas comme ça qu’il allait convaincre Sherlock que l’attachement et l’affection avaient du bon, même si tout ce temps il n’en avait jamais douté, malgré les mauvais jours, et les cauchemars, malgré les regards condescendants et les gros titres des journaux, malgré la douleur et l’incompréhension. John avait déjà vécu des deuils, à commencer par celui de sa mère, qui n’avait pas été facile, et bon nombre de soldats qu’il n’avait pas pu sauver au front et qui pesaient toujours sur sa conscience. Mais c’était la première fois qu’il en était affecté aussi violemment.
    « Je ne te crois pas, répondit-il enfin. Si tu n’avais pas de sentiments, tu n’aurais pas sauté du haut de ce toit, que les risques soient calculés ou non. »
    Tant pis s’il se leurrait, il ne pouvait pas croire que Sherlock était réellement apathique, dépourvu complètement d’émotions. Il l’avait vu en avoir. Il pensait que le détective savait bien les refouler, que peut-être même il arrivait à se convaincre qu’il n’en avait pas du tout, mais le docteur, lui, n’y croyait pas une seconde. Plus d’une personne autour d’eux avait jugé Sherlock de façon rapide et surtout, erronée, le prenant pour un monstre froid et insensible. Il ne ferait pas cette erreur, lui aussi, même s’il aurait menti en disant que jamais l’idée ne le traversait, et c’était toujours dans ses moments de colère que de pareilles paroles ressortaient. Mais il les regrettait bien vite. Quant à Sherlock, il s’était de toute façon toujours moqué de ce que les gens pensaient de lui. A tort, considérant ce qui c’était passé après l’affaire Reichenbach.

    Il esquissa un léger sourire avant d’ajouter :
    « Sherlock, tu n’es pas comme les autres, tu ne le seras jamais. Je ne m’en ferais pas pour ça, à ta place. »
    Il n’en dit pas plus, c’était inutile. Sherlock était unique. Et pas à cause de la façon dont il se préservait des émotions. Pas seulement non plus à cause de ses talents de déduction. Pour tout un tas de raisons différentes que John n’aurait su citer. La liste était longue. Mais Sherlock était de ces personnages hors du commun que l’on reconnaissait d’un seul coup d’œil, en opposition à John, qui avait le profil du parfait quasi-quarantenaire lambda, chose dont il ne se plaignait absolument pas.

    Il dévisagea le détective pendant quelques secondes et murmura avec quelque chose qui s’approchait de la bienveillance :
    « Assis-toi. Je vais préparer du thé. »
    Il se retint d’ajouter « tu as une mine affreuse » - il ne se serait pas gêné en général, mais vu les circonstances, et considérant qu’il était en partie responsable (encore que le poing lui avait redonné des couleurs, au moins), il se dit que ce serait déplacé et préféra se taire et se diriger en boitillant vers la cuisine pour remplir la théière d’eau et la mettre sur le feu.
    John avait vécu suffisamment longtemps avec Sherlock pour comprendre certaines choses, même lorsque le génie sociopathe ne s’exprimait pas, ce qui pouvait arriver pendant des journées entières. Il avait appris à déchiffrer certains de ses codes, à parler Sherlock. Il ne prétendait pas le comprendre, non, loin s’en fallait, mais il avait généralement de bonnes intuitions. En l’occurrence, le thé était une valeur sûre et John avait dans l’idée qu’il n’avait pas dû en boire beaucoup en dehors de Baker Street. Et il savait que Sherlock aimait son thé. Il s’appuya sur le rebord de la table en attendant que l’eau bouillonne, se sentant obligé de jeter de temps en temps un regard en direction du living-room pour voir Sherlock dans son canapé, s’assurer qu’il était bien là et qu’il n’était pas en train de perdre pied et de délirer complètement.

    Lorsque l’eau fut suffisamment chaude, il sortit deux tasses du placard – deux (John avait continué longuement à prendre deux tasses après un certain 15 juin fatidique et il lui avait fallu plusieurs mois pour se corriger et ne plus en prendre qu’une)-, s’apprêtait à prendre du lait lorsqu’il réalisa qu’il n’en avait plus et qu’il en avait racheté le jour même. Il revint dans le living-room, ramassant les sachets de courses encore éparpillés sur le sol qu’il ramena à la cuisine. Des gestes simples, routiniers, qu’il avait l’habitude de faire. Mais c’était perturbant au plus haut de point de retrouver ces réflexes alors que Sherlock était là. Il arrangea les deux tasses de thé de la façon dont tous deux le buvaient (lui prenait du sucre, Sherlock prenait du lait) et revient enfin en tendant la petite coupole et la tasse à Sherlock. Ses mains ne tremblaient presque plus, il constata.

    Il s’installa enfin dans son fauteuil, en face de celui de Sherlock et encore une fois, fut envahi d’une vague de nostalgie en repensant à toutes les fois où il avait face à ce fauteuil vide, parfois obligé de le tourner de l’autre côté pour ne pas avoir à supporter cette place anormalement inoccupée. Il prit le temps de détailler Sherlock et ses cicatrices. Il avait bien sûr mille questions au bord des lèvres, mais il n'en posa aucune. Pas maintenant. Il laisserait Sherlock lui dire ce qu’il voudrait bien lui dire et quand il le voudrait.

    Il souffla doucement sur sa tasse sans mot dire, mais cette fois, c’était un silence réconfortant, le genre de silence que seuls deux personnes qui se connaissent bien ou ont passé beaucoup de temps ensemble peuvent endurer sans se sentir mal à l’aise ou obligés de parler. Sherlock n’était pas toujours très causant et John lui-même ne parlait jamais pour ne rien dire. Ce silence là était naturel. Ce silence là était chaleureux.

    Ce silence là disait : bienvenue à Baker Street.
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyDim 24 Juin - 0:41

D'abord immobile, Sherlock finit par se laisser aller à cette accolade amicale, une façon pour lui de répondre à John et à lui faire comprendre implicitement qu'il lui a manqué aussi mais il ne va pas le lui dire à voix haute, que ce n'est pas lui. John doit pouvoir se contenter de cela avec lui, il doit avoir l'habitude, Sherlock ne parle jamais de lui de sa façon de voir les choses et de les ressentir. C'est un vrai duel contre lui-même qu'il fait parce qu'il s’écroulerait bien dans ses bras afin qu'on s'occupe de lui un pue après tout se temps, mais ce serait sans doute abuser de John. Déjà que son retour à l'improviste est déjà sans doute dur à encaisser, il ne peut pas trop en demander. Enfin, pour John le retour est à l'improviste, pas du tout pour Sherlock, rien n'est fait au hasard chez lui de toute manière. Bref, ce n'est pas le problème, doucement le corps de John quitte la chaleur du sien et pourtant Sherlock ne bouge pas pour autant, il est encore un peu sous le choc de ce qu'il vient de se passer, rares sont les personnes qui veulent le prendre dans ses bras et ceux qui veulent le faire Sherlock trouve toujours un moyen de s'en aller et d'éviter le contact. C'était comme lors de leurs grands moments avant la chute, ils s'occupaient d'affaires tout le temps, ils commençaient à devenir connus du public et recevaient des cadeaux et il arrivait parfois à ce que quelqu'un veuille prendre Sherlock dans ses bras, celui-ci a toujours refusé poliment et puis John a prit le relais, il a commencé à s'interposer pour protéger l'intimité de son ami qui se croyait violé lorsque quelqu'un était trop proche de lui. Il n'y a guère qu'Irène Adler. C'était la seule qui arrivait à rentrer dans la vie du détective, elle a même dormit dans son lit même si il n'était pas dedans, elle a fait trop de choses proches de lui. Il y a eu le moment ou elle était nue et puis, elle a semé le trouble dans sa vie, le détective se sentait bien mal lorsqu'elle n'était pas là ou bien lorsqu'il la croyait morte. C'est lui qui l'a sauvé d'une morte certaine en plus, une mort spéciale aussi. Irène Adler a eu une chance inouïe d'avoir Sherlock avec elle ce jour là, sinon, elle ne serait plus de ce monde. Cette femme ne méritait sans doute pas que quelqu'un la sauve, mais il s'est passé quelque chose avec elle qui a fait qu'il a jugé bon de la sauvé. Les sentiments qu'elle avait à son égard ont du changer pas mal de choses dans son jugement. Bref, John reprend la parole et fait sourire légèrement le détective, bien entendu qu'il sait qu'il est unique, qu'il ne sera jamais comme les autres, c'est une évidences, mais ce qui fait peur à Sherlock c'est de ressembler aux autres, il ne veut pas être commun. Sherlock est unique et veut le rester jusqu'à la fin de ces jours et puis pour en revenir à l'histoire du pont, il ne vaut mieux pas que John sache tout. Le fait qu'il reste dans l'ignorance ne va rien changer à sa vie et parfois, mentir est une très bonne chose, ce n'est pas du tout contre lui il ne faut pas se leurrer, mais là, il n'est pas obliger de savoir ce qu'il s'est passé notamment dans la tête du détective alors pour seule réponse, il aura un hochement de tête. Sherlock le suit ensuite du regard, John va faire du thé, il reconnaît tous les bruits et il en profite pour s'écrouler sur son fauteuil remontant ses genoux pour poser sa tête dessus et attendre sagement qu'il lui apporte une tasse, jamais au grand jamais Sherlock ne se déplace pour une tasse de thé, sauf pour Moriarty et la fois ou il était venu prendre une tasse chez lui après le procès qu'il avait gagné en restant non-coupable. D'ailleurs, pour blanchir le nom de Sherlock, il serait temps que ces gens parlent. Il faudrait le dire à John aussi en passant alors quand celui-ci entre dans le salon, il reprend la parole la mâchoire collée sur ses genoux. Haussant un sourcil Sherlock ne manque pas de remarquer qu'il n'est vraiment pas le seul marqué par une perte de poids, il secoue légèrement la tête en remarquant aussi l'innombrable nombre de questions que John rêve de lui poser. Le détective sait qu'il ne va rien demander, du moins pas maintenant, il va attendre qu'il parle ce qu'il ne va pas faire et puis comme si de rien n'était ou alors d'un seul coup, il va le harceler de questions. Sherlock se remet normalement sur le fauteuil et prend sa tasse contre lui, se réchauffant avec celle-ci, il ne boit d'ailleurs rapidement une gorgée, comme ci c'était vital pour lui de se rappeler le goût du thé de John, jamais un thé ne pourra être meilleur que le sien d'ailleurs. Il est temps de couper le silence. « Les membres du jury du procès de Moriarty ont tous été menacé. » Dit-il simplement en buvant une nouvelle gorgée de son thé. Oui, c'est son thé. John va comprendre ce qu'il veut dire par cela, il n'aura plus qu'à aller les menacer de tout dévoiler au public et faire des annonces etc, il trouvera bien moyen d'en trouver un ou deux pour lancer le mouvement et dire qu'ils ont été menacé par Moriarty et c'est pour ça qu'ils l'ont noté non-coupable alors qu'ils savaient que c'était le contraire. Tout était dans le scénario de Jim à ce moment là. John va pouvoir s'occuper de blanchir son nom et de recouvrir le sourire, c'est ce qui importe Sherlock et puis, il doit récupérer une bonne forme physique si il veut courir à nouveau à ses côtés. John doit abandonner cette canne, qu'il ne crie pas si demain il ne la retrouve plus, parce que c'est ce qu'il risque d'arriver. Sherlock n'en dit pas plus, cependant dans son regard, il fait comprendre à John que si il veut savoir des choses qu'il y aille, il y répondra si il peut.
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyDim 24 Juin - 17:31

    John était habitué aux silences énigmatiques de Sherlock. Parfois il devinait qu’il y avait plus derrière, parfois, il parvenait même à comprendre quoi, mais pas toujours, bien sûr. Personne ne savait ce qu’il se passait sous ces boucles sombres, personne, sinon Sherlock lui-même. Il était sûr que même pour Mycroft, Sherlock restait un mystère. Et le détective en jouait beaucoup. Il n’avait pas besoin de l’entendre le lui dire pour savoir qu’il lui cachait de nombreuses choses. Même pas forcément volontairement, d’ailleurs. Il ne prenait simplement pas la peine de s’expliquer, préférait qu’on le juge de façon erronée plutôt que de prendre la peine de se justifier. John avait de nombreux exemples en tête, à commencer par l’affaire Adler, et surtout la façon dont elle s’était finie. Ou encore, la rayure sur la table du salon dont Sherlock ne lui avait jamais expliqué la provenance. Ou bien cette fois où il avait pénétré un appartement et laissé John dehors, sans réponse, ressortant avec une voix étrangement rauque. John n’était pas un génie, mais il n’était pas stupide. Il savait reconnaître des marques de strangulation quand il en voyait. Il était docteur, et vivre avec Sherlock lui avait appris à être plus observateur. Il ne savait pas toujours que faire de ces observations et Sherlock lui aurait sûrement signifié qu’il ratait toujours l’essentiel, mais tout de même. Il avait vu. Il avait deviné. Sherlock n’avait rien dit, et le docteur n’avait jamais posé de questions. Il était certain que l’une des qualités que le détective lui préférait était précisément cette discrétion qu’il le caractérisait. Là où toute autre personne l’aurait assailli de questions et de remarques, John, lui, se taisait. Lui non plus ne disait pas tout à Sherlock, après tout. Mais bien sûr, c’était une illusion de penser que, pour autant, Sherlock ne comprenait pas de lui-même. Il restait cependant le plus souvent discret, si ce n’était pour les quelques piques qu’il ne pouvait s’empêcher de lancer lorsqu’il faisait allusion à ses petites amies ou au contenu de son ordinateur. John avait appris à ne plus s’en formaliser et il lui en fallait bien plus pour le vexer. S’il y avait bien quelqu’un qui n’avait rien à lui apprendre dans le domaine affectif, c’était bien Sherlock Holmes, de toute façon.

    En somme, et même si John n’y aurait jamais pensé en ces termes, leur duo fonctionnait comme celui d’un vieux couple dans lequel chacun avait une place précise et où les deux parties se comprenaient sans se concerter. Il fallait bien, quand Sherlock laissait échapper des remarques surgies de nulle part, comme :
    « Les membres du jury du procès de Moriarty ont tous été menacé. »
    John fronça les sourcils. Le brusque changement de sujet le laissa perplexe pendant quelques secondes avant qu’il ne suive le raisonnement de Sherlock. Il savait cela, il s’en souvenait. Tout le monde l’avait su, y compris le juge, qui avait demandé aux membres du jury d’opter pour une condamnation.
    « Attends, attends. Tu as dit que tu savais qui traquer. Donc il reste encore quelqu’un, un homme de Moriarty. En vie. Tu ne crois pas qu’il peut encore faire pression sur ces gens pour s’assurer qu’ils ne parleront pas ? Et puis, de toute façon, tout le monde sait que les membres du jury ont été achetés. Ça fait partie de ce que pourquoi tu es censé avoir payé ‘Richard Brook’, tu te rappelles ? Il l’a intégré au mensonge. Tu l’as dit toi-même, c’est parce que c’est mélangé à la vérité que c’est crédible. »
    Il eut soudain l’air de se rappeler de quelque chose. Quelque chose d'important. Le téléphone portable.

    Il ne savait pas comment il avait eu la présence d’esprit d’aller le chercher sur ce toit avant que la police n’arrive et ne s’en empare comme d’une preuve. Il se sentait pris de nausées, le temps semblait avancer au ralenti, et le monde tournait de lui, il avait mal à la tête, il ne comprenait pas, ne voulait pas comprendre. Sur sa rétine était irrémédiablement imprimé le visage pâle et ensanglanté de Sherlock, ses yeux sans vie, le temps s’était arrêté et rien de tout ça ne pouvait être réel, mais ça y ressemblait tellement et John aurait donné n’importe quoi pour ne pas être là, pour ne pas voir ça, ne pas vivre ça, n’importe quoi.

    Il n’avait pas su pourquoi, mais il avait eu l’intuition que c’était important sur le coup. Il ne se souvenait pas l’avoir fait, mais il avait dû le faire, car le téléphone était là.
    « Deux minutes, je reviens tout de suite. »
    Il se redressa lentement, et quitta la pièce pour monter jusqu’à sa chambre, prendre le petit paquet qui se trouvait dans le premier tiroir de sa table de chevet et dans lequel on reconnaissait parfaitement un iPhone. Il s’en empara et redescendit en grimaçant à chaque marche avant de reparaître et de s’asseoir à nouveau en face de Sherlock, lui tendant le dit paquet.
    « J’ai gardé ça. Je ne sais pas pourquoi. Je crois que quand tu as dit que je ne devais pas te lâcher des yeux… je… je ne sais pas. »
    Les souvenirs revenaient, et John les repoussait aussi froidement que possible. Il ne voulait pas se souvenir de cette conversation, de cette journée. Mais pourtant, oui… il avait vu Sherlock distinctement jeter son téléphone sur le côté avant de sauter. Pas par terre avec lui, où il aurait fini en mille morceaux, non, sur le toit. Quelle personne sur le point de se suicider prendrait cette précaution ? Il lui avait dit de ne pas le quitter des yeux. Et Sherlock ne faisait jamais rien au hasard. Tous ses faits et gestes étaient calculés.

    Peut-être qu’à ce moment là, John s’était accroché à la moindre chose qui aurait pu le détourner de ce qui venait de se passer. Peut-être qu’il s’en était servi comme prétexte en pensant qu’il y avait une explication, un espoir, quelque chose. Un infime détail que tout le monde aurait oublié. Une preuve tangible que Sherlock n’était pas mort. C’était idiot. Mais toujours était-il qu’il avait ce téléphone en sa possession. Il n’avait aucun souvenir d’être allé le chercher, et avait dû le faire dans un état second. Pour autant qu’il sache, quelqu’un aurait aussi bien pu le lui ramener et le glisser dans sa poche. Tout le reste de cette journée était flou. Il avait le vague souvenir d’avoir vu le visage inquiet de Lestrade penché sur lui. Et puis la foule, les journalistes, les ambulances… le néant.

    Quant au téléphone, l’écran était brisé et il avait refusé de s’allumer.

    Il l’avait ramené à Baker Street de la même façon que Sherlock avait pris le téléphone d’Irene. Il l’avait glissé dans un tiroir, se promettant de le faire réparer ultérieurement.

    Et puis le temps avait passé, et il avait fallu s’occuper de l’enterrement. C’était en grande partie Mycroft qui l’avait géré, sur le plan financier en tout cas, mais c’était John qui s’était chargé du reste, des détails.
    Et lorsqu’il avait eu enfin l’occasion de se repencher sur la question, il s’était senti idiot de s’être accroché à un truc aussi bête, un truc aussi insignifiant.

    Et il avait laissé tomber.

    Par peur d’être déçu. De découvrir qu’il n’y avait rien. Pas d’enregistrement de Sherlock lui annonçant que tout cela faisait partie du plan ou dieu sait quoi d’autre. Pas d’espoir.
    Mais maintenant, le téléphone se révélait sous un jour nouveau. Sherlock avait passé un certain temps sur ce toit seul en compagnie de Moriarty pendant que John était envoyé sur une fausse piste. Il aurait eu largement le temps de soutenir les informations nécessaires de Moriarty, sous forme d’aveu. Il aurait facilement pu avoir les mains croisées derrière son dos, le téléphone en main, l’air de rien. Il aurait pu recueillir toutes ses confessions, les enregistrer sur son téléphone, s’assurer que celui-ci ne serait pas irrémédiablement détruit et que quelqu’un saurait le garder jusqu’au moment venu tout en ne sachant pas ce qu’il y avait dedans. Sherlock connaissait John. Assez pour prédire ses faits et gestes. Sherlock avait tout planifié, comme toujours.

    Il leva les yeux sur Sherlock, oubliant au passage toutes les autres questions qu’il avait en tête pour n’en laisser qu’une seule :
    « Tu voulais que je le récupère, n’est-ce pas ? C’était important. Il y a quelque chose là-dedans… n’est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptySam 30 Juin - 16:20

Le subterfuge, échappatoire, moyen détourné et artificieux pour se tirer d’embarras. C'est un art, c'est comme les magiciens, certains ont du talent, d'autres pas. Il s'est avéré que Sherlock a toujours eu du talent pour les subterfuges, lorsqu'il était jeune, il en usait pour se sortir de situations qui étaient délicates, mais plus récemment, c'est un sautant d'un toit qu'il a usé d'un subterfuge dont il ne dévoilera jamais le secret, là est son point commun avec les magiciens, ils ne dévoilent jamais leurs plus beaux tours. Les gens auront bon le bassiner de questions, jamais il ne répondra ou si, mais il mentira. Sherlock dévoilera son astuce au moment venu et John sera le premier a être au courant, il lui doit bien cela. Le détective se dit qu'il a beaucoup de chance d'avoir le médecin à ses côtés puisque celui-ci est toujours avec lui, même si là il vient de le frapper, il a retrouvé son calme. Sherlock dépose sa tasse à sa gauche et passe ses mains sous son menton se plongeant dans une légère réflexion pour voir ce qu'il va dire. Il pince légèrement ses lèvres. « Effectivement, j'ai ma cible. » La question est , est-ce qu'il peut dire à John qui elle est ? Incapable de répondre ça pour le moment, Sherlock se contente de rester aussi vague que cela, John est assez grand pour comprendre qu'il ne veut pas en parler et qu'il le fera en temps venu. « Je doute qu'il fasse pression sur les membres du jury, de plus j'ai besoin qu'on blanchisse mon nom pour ressortir... » Sans avoir la peur de se faire traquer ou de se faire surveiller. Bien entendu que Sherlock sait pour Mycroft, son frère a rapidement découvert qu'il était en vie, du moins deux mois après sa chute, Sherlock a eu le malheur de ne pas cacher son visage près d'une caméra de surveillance, Mycroft l'a retrouvé comme ça, puis il s'est mit à le surveiller. Sherlock est d'ailleurs persuadé qu'un des hommes de son frère a tué quelqu'un qu'il le suivait. Bref, ce n'est pas le problème, même si Sherlock voulait que John soit le premier au courant, derrière Molly. « Nous allons trouver un moyen de régler cela John, à nous deux, nous pouvons nous en sortir, je pense qu'il sera judicieux d'aller rendre visite à chacun des membres du jury, un part un et... » Sherlock se racle la gorge, il n'a pas envie de dire ça, non il ne veut pas, mais il sait que c'est l'un des seuls moyens pour que son nom soit blanchit. « Demander à Mycroft un peu d'aide. » Vraiment pas beaucoup. Demander de l'aide venant de Sherlock, c'est pareil c'est nouveau, mais il veut absolument attraper Moran, il serait capable de tout pour le mettre hors d'état de nuire parce qu'il sait que c'était lui qui tenait le fusil pour descendre John. Il a eu les aveux des deux autres hommes avant de les tuer, c'est eux qui ont donné le nom de Moran et puis Sherlock s'est mit à bosser pour le reste. Il s'est perfectionné dans le combat à mains nues d'ailleurs. Reprenant sa tasse en mains, Sherlock boit une nouvelle gorgée alors que John s'en va deux minutes. Haussant un sourcil, Sherlock se demande ou va son compagnon, celui-ci revient un peu plus tôt que prévu avec son téléphone. Le téléphone qu'il avait utilisé avant de sauter, celui avec qui il a passé son dernier appel officiel. John a été le chercher, il l'a gardé comme lui a gardé celui d'Irène, comme souvenir. Le détective prend la petite boite entre ses mains et découvre l'écran en mille morceaux de son ancien iphone. Il avale péniblement sa salive se disant que ça a du être dur pour John, même si pour lui, ce n'est pas le cas. Bref, il le regarde sous toutes ses coutures et fronce les sourcils face à la remarque du médecin. John est intimement persuadé que Sherlock en a usé lorsqu'il était sur le toit, pour lui ce téléphone est la clé de quelque chose alors que pour Sherlock ce n'est que l'objet de son subterfuge. Il le serre dans ses mains, cherchant un instant ce qu'il va bien pouvoir lui dire à ce sujet, parce que non, il n'a rien enregistré. Pour lui, discuter avec Moriarty se fait d'égal à égal, pas de tricherie venant de lui, quoi qu'une porte de secours, mais ce n'est pas le problème. Il joue avec entre ses doigts avant de le poser devant lui, à côté de sa tasse de thé, restant un moment silencieux, Sherlock sort son nouveau téléphone de sa poche, identique à l'ancien et le pose à côté. « Il n'y a rien dans ce téléphone John, je n'ai rien fais, je ne savais pas. » Non, il ne pensait pas qu'il allait aller le récupérer, il ne se doutait de rien puisque qu'il n'a plus remit les pieds à Saint Bart' après s'être remit sur pieds. « Je voulais simplement que tu me vois, une dernière fois. » En réalité, Sherlock ne voulait pas que John l'oublie, il ne voulait pas que ce soit un adieu. C'est encore un peu le fouillis dans sa tête avec cette chute qui malgré toutes ses précautions a été horriblement douloureuse. Si il a les cheveux courts, ce n'est pas pour rien, il a une cicatrice à l'arrière du crâne en plus des autres sur son corps. La vie dans la rue n'a pas été toujours facile pour lui et faut dire qu'il ne faisait rien pour se la rendre. Jamais Sherlock n'hésitait avant de se battre, c'était comme une lutte acharnée pour revenir à la vraie vie, pour revoir John pour reprendre ses enquêtes, pour boire à nouveau du thé de John, pour Mrds Hudson, pour Lestrade. Oubliant ces deux téléphones, Sherlock termine son thé, se brûlant la gorge pour se réveiller un peu, parce que la fatigue commence à se faire ressentir, cependant non, il ne peut pas se permettre de dormir, il n'y arrive pas de toute manière. Il va reprendre ses bonnes habitudes et somnoler sur le canapé.

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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptySam 30 Juin - 17:58

    La tasse de thé de John refroidissait doucement sans qu’il y ait trempé les lèvres. Le thé s’appréciait en toutes circonstances, avait-il coutume de penser. Mais il avait tout de même l’estomac encore trop noué et l’esprit trop occupé ailleurs pour se concentrer sur le breuvage. Il écouta Sherlock d’une oreille attentive, fronçant légèrement les sourcils par moments, une fois de plus assailli de questions qu’il repoussa, laissant le détective poursuivre son explication tandis que lui-même resta muet jusqu’à ce que Sherlock ajoute avec hésitation :
    « Demander à Mycroft un peu d'aide. »
    Il fronça les sourcils, réalisant soudain quelque chose.
    « Est-ce que Mycroft… sait ? »
    A peine la question eut-elle franchi ses lèvres qu’il se sentit idiot de l’avoir posée. Cela paraissait évident, connaissant Mycroft. Du peu qu’il en savait, les capacités de déduction de Mycroft étaient autant, sinon plus affûtées que celle de son frère, et considérant le poste important qu’il occupait, il l’aurait forcément su si Sherlock était en vie et qu’il se cachait quelque part. L’idée le heurta de plein fouet. Que Mycroft aie pu savoir que Sherlock était vivant tandis que lui n’en avait aucune idée et peinait à traverser ce deuil le fit blêmir légèrement. Mycroft, qui avait pourtant trahi son frère et ne s’était pas déparé de son habituelle froideur lorsque John l’avait entrevu au loin, aux funérailles. Oh, il se doutait que Mycroft n’était pas complètement insensible pour autant et que derrière ce masque se cachait plus d’émotions qu’il n’y paraissait. Mais John ne lui avait jamais pardonné ce qu’il avait fait. Il estimait Mycroft comme en grande partie responsable du suicide de Sherlock. Il s’était autant retenu d’accepter son aide que son frère semblait réticent à l’idée d’y faire appel à présent. Mais il devait reconnaître que ce serait un juste équilibre, qu’il rétablisse la réputation qu’il avait contribué à faire tomber.

    Il se dit qu'ils pourraient sûrement compter sur Lestrade aussi. Le détective avait vu Sherlock à l’œuvre et c’était plus d’une fois mordu les doigts d’avoir suivi l’impulsion de Donovan concernant l’implication de Sherlock dans les meurtres, même s’il n’avait fait que son travail.

    Mais une autre question le taraudait plus que les autres. S’il n’allait pas demander qui était la cible de Sherlock – quelle utilité, le nom ne lui évoquerait sûrement rien – il avait cependant besoin de vérifier quelque chose :
    « Mais… nous sommes en sécurité, malgré le fait que ce… que ta cible soit encore vivante ? Je veux dire, tu es revenu et… ce n’est pas risqué ? »
    Il n’était pas réellement inquiet pour lui-même, n’ayant aucune idée du fait que cette cible, c’était Moran, que non seulement Moran avait eu son crâne dans sa lunette de tir plus d’une fois et qu’il avait été chargé de l’abattre si Sherlock ne sautait pas, mais qu’en plus, il ne s’était au départ fait passer pour un ami que pour mieux le surveiller, et uniquement dans ce but. Non, en posant cette question, il pensait plus à Mrs Hudson, Greg et bien sûr, à Sherlock lui-même. Il se doutait que le détective n’aurait pas pris de risques inconsidérés, qu’il savait ce qu’il faisait. Mais il avait besoin d’être sûr.

    Il regarda le détective jouer avec son vieil iPhone brisé distraitement, attendant sa réponse avec expectation, comme s’il s’attendait à une révélation. En tout cas, il en espérait une. Qui ne vint pas.
    « Il n'y a rien dans ce téléphone John, je n'ai rien fait, je ne savais pas. »
    John se figea sans quitter l’objet du regard. Il se sentit soudain ridicule, là, avec son téléphone, à s’être fait une montagne de rien. Mais on s’accroche à peu de choses lorsqu’on perd espoir. Il se félicita mentalement de n’avoir jamais vérifié. Il se dit qu’il n’aurait pas supporté de découvrir avec certitude qu’il n’y avait rien. Il s’imaginait sans difficultés avec quelques années de plus, sur le point de déménager, retomber sur cette petite boîte en faisant ses cartons et décider de vérifier une bonne fois pour toutes. Il imaginait la cruelle douleur de la déception, l’amertume en découvrant tout ce temps s’être accroché à une illusion. Réaliser qu’il ne découvrirait jamais pourquoi Sherlock avait fait ça. Et il se dit une fois de plus que parfois il valait mieux rester dans l’ignorance que de connaître la vérité. Ne dit-on pas que l’ignorance est la richesse du bienheureux ? Mais John n’avait pas été heureux pour autant. Si seulement.
    « Je voulais simplement que tu me voies, une dernière fois. »
    Cette fois, il releva lentement le regard vers Sherlock. Il ne réalisa pas qu’en entendant ces mots et en comprenant leur sens, il s’était remis à trembler légèrement.

    "Oh, non, tu ne pleureras pas, John Watson", se morigéna-t-il avec force, repoussant de quelques clignements farouches l’humidité qu’il sentait poindre aux coins des yeux. Il avait réussi à ne pas pleurer devant le cadavre de Sherlock, trop sous le choc pour ne serait-ce que comprendre ce qu’il venait de se passer. Il avait réussi à ne pas pleurer face à sa psy qui avait pourtant allègrement remué le couteau dans la plaie. Il avait réussi à ne pas pleurer durant l’enterrement, bien qu’il s’était fait en comité très restreint – John s’était attendu à y trouver foule de journalistes, mais Mycroft les avait tenu à l’écart. A vrai dire, il n’avait versé aucune larme jusqu’à ce jour où, peu après les funérailles, il s’était rendu en compagnie de Mrs Hudson au cimetière. Ce jour où il avait avoué face à la tombe de Sherlock une partie de ce qu’il avait sur le cœur. Ce jour où il avait prié pour un miracle. Un miracle qui s’était produit. Juste un peu plus tard que prévu.
    Et même ce jour là, il n’avait laissé s’échapper qu’une larme avant de se ressaisir avec dignité. Il n’allait donc certainement pas pleurer maintenant. Hors de question.
    Il carra ses épaules, essayant de garder contenance, mais il avait beau répéter et répéter la phrase de Sherlock dans sa tête, ça n’avait aucun sens. Dans d’autres circonstances, il aurait eu un petit rire amer et aurait fait remarquer au détective qu’un tel acte n’était pas celui d’un homme dépourvu d’émotions qui ne s’attache à personne. Mais il était trop choqué pour penser à cela et de toute façon, c’était hors propos : ce Sherlock qui s’était tenu debout sur le toit de St Barts n’était pas le même que celui qui était là, en face de lui, le détective le lui avait bien fait comprendre.

    La seule question qui flottait sur ses lèvres et qu’il murmura en bégayant légèrement, c’était :
    « Pourquoi ? »
    Tout ce temps, John avait pensé qu’il y avait une raison au fait que Sherlock lui ai demandé de ne pas le quitter du regard. Parce qu’il y avait une raison dans tous ses gestes. Et toujours, cette question revenait : pourquoi lui avoir demandé de ne pas le quitter des yeux ? Pourquoi l’avoir forcé à regarder les derniers instants de sa vie, en sachant que John allait en graver chaque seconde dans sa mémoire avec une douloureuse précision ? Pourquoi ? Il ne pouvait pas comprendre. C’était trop cruel, trop égoïste. Et pourtant, d’une certaine façon, cela pouvait aussi être touchant, selon le regard que l’on portait sur cette ultime demande. C’était ce que Sherlock aurait qualifié de signe de faiblesse.

    Il luttait à nouveau, mais cette fois, ce n’était pas la colère, c’était une vague de tristesse et d’incompréhension qui déferlait sur lui, et ça faisait tellement, tellement plus mal.

    « Pourquoi ? » répéta-t-il avec plus de force, la main serrée sur le pommeau de sa canne avec tant de force que ses jointures étaient blanches. Il refusait de perdre son calme à nouveau, surtout qu'une crise de larmes lui semblait plus pathétique et plus redoutable à la fois qu'une crise de colère, et prit une, deux, trois profondes respirations. Il essaya de reposer la question, de manière plus explicite cette fois, mais les mots lui manquaient et rien ne s’échappa de ses lèvres. Il avait besoin de comprendre dans quel but Sherlock avait fait ça. Et tant pis s’il répondait que l’idée lui avait simplement traversé la tête, il avait besoin de l’entendre. Il se dit qu’il pouvait accepter, et même comprendre le fait que Sherlock l’aie fait juste pour lui-même, qu’elle qu’en soit la raison. Mais il avait besoin de savoir.


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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyMar 3 Juil - 22:15

Il est évident que Mycroft sait, de toute façon cet homme sait tout, il fait tout pour. Mycroft a tout de même prit un peu de temps avant de trouver Sherlock, il ne voulait pas qu'on le suivre tout de suite, mais c'est à cause d'une maladresse que Mycroft a découvert qu'il était encore en vie, malgré sa coupe de cheveux court et son visage marqué. Ce qu'il ne faut pas oublier c'est que le corps de Sherlock a été marqué par cette chute, il a eu beau être protégé grâce à ce qu'il a prit avant de sauter ce n'était pas non plus une solution miracle, son poignet gauche s'est brisé, son aine s'est déplacée et il a eu un moment mal au genou gauche, mais désormais ça va mieux, du moins pour Sherlock du moment qu'il peut encore courir, tout va bien. C'était une évidence pour Sherlock, manifestement pas une pour John qui ne s'attendait pas à ça, enfin certainement d'un côté de sa tête, mais de la façon dont il le dit, il semble presque même déçu de ne pas être le premier à le savoir, mais il faut qu'il sache que c'est le premier à qui parle Sherlock et fait fasse réellement depuis qu'il est de retour. C'était la promesse que c'était fait Sherlock, de revenir le voir lui, parce que ça lui revient de droit d'être le premier à le frapper. Sherlock savait ce qu'il risquait en revenant comme une fleur avec son violon sur l'épaule, c'est John, pas une poupée que l'on use que lorsqu'on en a besoin, c'est un ancien soldat, quelqu'un de confiance qui a du se sentir trahit. Sherlock peut le comprendre. La joue de Sherlock l'a comprit aussi, bref tout ça pour dire que Mycroft le savait avant John. « Il ne l'a pas su tout de suite, je ne voulais pas qu'il le sache, je me suis coupé les cheveux et éloigné de tout ce qui avait l'air d'une caméra, constamment je me cachais le visage, mais au détour d'une rue ou d'un magasin, que sais-je, il m'a reconnu et m'a fait suivre. » Ce que John ne sait pas c'est que de nombreuses fois il a croisé Sherlock sans savoir que c'était lui, il a changé de style vestimentaire et il lui ait arrivé d'observer John, de voir comment il allait afin de le surveiller de voir qu'il ne dépérissait pas. C'était des moments de calme dans l’existence de Sherlock, il était prêt de son ami et se sentait bien, il gardait son identité cachée, il ne parlait pas et il se sentait bien, voilà réellement ce qu’il se passait, certes John devait en souffrir, mais égoïstement, Sherlock ne pensait qu'à lui. Il a d'ailleurs faillit se faire attraper une fois par John, après une petite course, il a gagné et c'est enfuit. Sherlock pince ces lèvres et hausse un sourcil, fixant John. « Je ne serais pas revenu si je ne n'étais pas sur de moi John. » c’est évident pour Sherlock, c'est le bon moment pour revenir, il le sait depuis longtemps, c'était écrit, du moins sur le calendrier de son squatte, il l’avait entouré ce jour, comme si c'était l'un des plus importants de sa vie. Les retrouvailles avec John. « Cependant, je ne saurais te dire pourquoi j'ai choisis ce jour ou un autre. » Sherlock répond à la question que John allait lui poser, il de prépare et évite à John de gaspiller de la salive pour rien. Il n'a pas besoin de savoir pourquoi aujourd’hui, ni hier et pas demain. C'est assez compliqué, il suffirait pour John de comparer les dates et certainement, il comprendra si il se souvient. Mais ce n'est pas le problème, ce n'est qu'un infime détail. Croisant ses jambes, s’enfonçant un peu plus dans son fauteuil Sherlock avale péniblement sa salive, John veut savoir pourquoi il a fait tout ça, pourquoi il a voulu qu'il le voit une dernière fois avant de mourir, il le répète de façon plus distincte comme pour être sur que Sherlock l'écoute. Celui-ci reste un moment silencieux, c'est compliqué encore une fois rien n'est simple chez les Holmes. Il ne saura comment clairement expliquer tout ce qu'il a ressenti ce jour là sur le toit de l’hôpital, même si il savait ce qu'il allait faire, il ne savait pas comment, on improvise pas une chute d'un toit. Ça allait être dur et il avait besoin de courage, il ne pouvait pas faire ça seul et puis John était là, il revenait de Baker Street, il sortait de son taxi. C'était la dernière chose qu'il désirait voir dans sa vie avant de mourir, c'est ça qu'il faut comprendre dans l'acte de Sherlock. Malgré sa connaissance sur la suite, il avait besoin un instant de quelqu'un avec lui pour le faire, les gens d'en bas ne le connaissaient pas et ça n'allait rien changer dans leur vie, ni dans celle de Sherlock de faire quelque chose, de leur parler. Par contre John, c'était tout autre chose. « Écoute John. J'avais besoin de sentir un regard sur moi, un regard de quelqu'un que je connaissais, juste pour avoir un tant soit peu de courage. » Oui, du courage pour sauter... Bien sur Sherlock. Sérieusement, si John n'avait pas été là, Sherlock aurait certainement mit plus de temps avant de se jeter dans le vide, même si c'était inévitable pour lui de le faire vu les vies qui étaient en jeu, mais avec John, le savoir là et être sûr qu’après il allait être en sécurité, c'était ce qui lui importait. Il ne pouvait pas se permettre de le voir mourir de sa faute, parce qu'il ne devait qu'être le colocataire, pas celui qui allait le mener à sa mort. Bref, sa réponse a un côté égoïste, il ne veut pas qu'on le voit comme un homme qui a des sentiments, il ne veut pas être comme les autres et être faible alors malgré la tournure de sa phrase dans un sens à n,e pas blesser John, il a été égoïste sur le coup, parce qu'il savait qu'il devait sauter quoi qu'il arrive et il savait qu'il allait en survivre alors. La main droite du détective passe sur son visage de haut en bas afin de cacher un bâillement, non pas d'ennui mais de fatigue.
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptyJeu 5 Juil - 2:01

    La douleur ne lui parvint pas tout de suite et John mit un certain temps à réaliser qu’elle provenait de sa main droite, toujours douloureusement crispée autour de sa canne. Il lui fallut respirer calmement à plusieurs reprises avant de pouvoir la relâcher, pour constater que le pommeau s’était imprimé sur sa main avec un rouge vif. Il contracta et détendit ses doigts à plusieurs reprises pour aider le sang à circuler, non sang une légère grimace de peine.

    Puis il releva les yeux vers Sherlock en l’écoutant sans mot dire, de façon presque absente, son esprit revenant sans arrêt au fait que Mycroft savait sans pouvoir s’en défaire.

    Il formula sa question suivante avant même d’avoir pu réfléchir à ce qu’il allait dire :
    « Qui d’autre est déjà au courant ? »
    Il se maudit aussitôt de n’avoir pas pu empêcher la tonalité légèrement amère de sa question, surtout en énonçant ce "déjà" qui lui avait échappé un peu malgré lui. C’était ridicule, et puéril, et définitivement pas digne de lui, John le savait. Il avait le droit d’être en colère après ce que Sherlock lui avait fait traverser – que ce soit par choix ou justement parce qu’il n’en avait pas n’avait pas eu, il estimait cette colère justifiée. Mais il n’avait pas le droit de se plaindre de ne pas être le premier à savoir, absolument pas. Sherlock était peut-être – sûrement – la personne qui avait eu le plus d’impact dans sa vie, mais John avait bien conscience que ce n’était pas nécessairement vrai pour Sherlock, et quand bien même, quelle importance, qui savait ou non, et dans quel ordre ? Mais il ne pouvait s’empêcher d’éprouver du ressentiment. Pas directement à l’égard de Sherlock, même s’il ne comprenait toujours pas pourquoi il avait choisi de tout lui taire, de ne pas lui faire confiance - mais visiblement, il n’avait pas plus eu confiance en Mycroft et John n’était pas surpris d’apprendre que l’homme avait su que Sherlock était en vie de façon très indirecte. Non, c’était du ressentiment qui n’était dirigé vers personne en particulier, un simple sentiment d’injustice dû au fait que Mycroft, tout ce temps, avait vécu avec une conscience tranquille en sachant que Sherlock était en vie alors qu’il était presque aussi directement responsable de sa "mort" que Moriarty, tandis que John, qui s’était directement mis en danger d’innombrables fois pour sauver Sherlock, qui serait mort plutôt que de le trahir, avait dû vivre et traverser… ça. Ce même Mycroft, qui lui avait proposé de payer son loyer à de nombreuses reprises jusqu’à cesser de demander et simplement faire, mais qui n’aurait jamais eu l’idée de suggérer, ne serait-ce qu’une seule seconde, de lui souffler la vérité...

    Il était amer, car il s’était trouvé malgré lui en première ligne dans cette histoire, et à tous les points de vue. En première ligne parce qu’il avait été la personne la plus proche de Sherlock, littéralement et métaphoriquement, il avait été son colocataire, son collègue et enfin son ami, mais il avait été en première ligne également pour assister à sa mort. Une place de choix, juste devant l’hôpital. Si près et si loin en même temps, complètement impuissant, ne pouvant rien faire que d’observer. Et il ne pourrait jamais oublier cette impression de ralenti en voyant Sherlock tomber et son cri, qui lui semblait si étranger à ses propres oreilles, comme un écho venu d’ailleurs, un cri qu’il n’avait d’ailleurs pas réalisé avoir poussé. Oui, spectateur, et acteur malgré lui. Un premier rôle qui avait sans nul doute été très convaincant puisque précisément, il ne jouait pas. Il avait l’impression d’avoir été le seul sur scène à ne pas avoir su qu’il se trouvait dans l’acte final d’une pièce de théâtre. Une gigantesque mascarade, une farce dont il se sentait le dindon. Oui, il avait été en première ligne, en première ligne pour le roller coaster d’émotions et ses 4G qu’il s’était pris en pleine figure sans avoir eu le temps d’attacher sa ceinture, et s’il ignorait que Sherlock l’avait également choisi pour être le premier à découvrir qu’il était de retour, l'apprendre n’aurait sûrement pas beaucoup amoindri cette amertume.

    Il ne pouvait bien sûr pas savoir avec certitude que d’autres étaient dans la confidence, mais à présent que Sherlock s’avérait être vivant, il était évident pour John qu’il avait reçu de l’aide, qu’il n’avait pas pu orchestrer ce tour de magie tout seul. Il pensait par exemple à son réseau de SDF – étaient-ce eux qui s’étaient trouvés ce jour là à St Barts, le cycliste qui l’avait fait tomber, et ceux qui l’avaient repoussés, l’empêchant de rester trop longtemps auprès de Sherlock ? Ou bien John était-il en train, encore une fois, de chercher des signes là où il n’y en avait pas ? Et puis il repensa au légiste qui avait dû certifier sa mort, légiste qui n’était autre que…
    « Molly. »
    Sa voix était rauque, comme engourdie. Dans sa tête défilait toutes les fois où il avait parlé avec la jeune femme, où ils avaient bu un café ensemble, avaient discuté au téléphone et il se souvint de la gêne qu’elle semblait toujours éprouver et que John avait pris pour de la tristesse mélangé à une certaine maladresse vis-à-vis de lui-même, ne sachant comment parler à un homme dont le meilleur ami s’était suicidé… sous ses yeux. Il se souvint que parler avec elle lui donnait toujours l’impression que Sherlock était encore parmi eux, et il s’était dit que c’était simplement parce qu’ils étaient deux à l’avoir bien connu et à lui porter plus que du simple respect. Il l’entendait répéter qu’il y avait de l’espoir, que Sherlock n’aurait pas voulu qu’il se laisse aller. Tout lui revenait en tête. La façon dont elle fuyait le sujet, son sourire embarrassé, ses paroles hésitantes. Parce qu’elle devait lui mentir. Parce que Molly savait. C’était évident.

    Mycroft et Molly, donc.

    Il se souvint comment sa première rencontre avec l’aîné Holmes s’était déroulée. Mycroft avait mis la main sur le carnet de notes de sa psy. "Difficultés à faire confiance", avait-il lu en commentant combien il était étrange que d’entre tous, John ai choisi de faire confiance au détective qu’il venait de rencontrer et que personne auparavant n’avait jamais qualifié d’"ami". John ne pensait pas avoir des problèmes de confiance à l’époque, et s’était persuadé qu’Ella Thompson était tout simplement aussi incompétente que Mycroft l’avait pensé. Maintenant, en revanche, il n’en était plus si sûr. Comment savoir encore accorder sa confiance lorsqu’on a été ainsi trahi par trois personnes, dont deux étaient parmi les plus proches de lui, et l’une son meilleur ami ?

    John ferma les yeux, et se pinça l’arête du nez du bout des doigts avant d’appuyer son front dans la paume de sa main, tête baissée. On aurait presque pu croire qu’il pleurait, mais non, lorsqu’il releva la tête il semblait confus, épuisé (d’une fatigue plus mentale que physique) et très certainement ému, mais ses yeux étaient secs.

    Son regard se posa une énième fois sur Sherlock et une énième fois il le détailla pour constater que c’était bien lui, et en même temps, qu’il avait changé. Ce n’était pas que la longueur de ses cheveux ou les cicatrices qu’il avait obtenues, ni le poids perdu, mais aussi un maintien qui lui semblait légèrement plus affaissé, bien que toujours digne, et ses yeux qui trahissaient une certaine fatigue bien que toujours froids et distants, et John savait que c’était bien plus qu’une légère fatigue qu’une sieste pouvait réparer. C’était une fatigue qu’il avait bien connu, celles des jours éreintants qui se succèdent à un rythme effréné et en même temps avec une agonisante lenteur. Et John savait aussi qu’on ne se remet jamais tout à fait de cette fatigue là.

    Il perçut le geste que fit son ami pour étouffer un bâillement et murmura doucement :
    « Tu as l’air fatigué, tu devrais te reposer. Je… ta chambre est intacte, je n’y suis pas entré depuis… » Sa voix se brisa, mais Sherlock avait compris de quoi John parlait. « Je n’ai pas touché à tes affaires non plus. Tu devras sûrement aérer un peu pour éviter l’odeur de renfermé, mais je crois que Mrs Hudson y fait le ménage une fois par mois. »
    Lui-même se sentait soudainement vidé par les émotions qu’il venait de traverser, mais en même temps, il n’osait pas bouger et certainement pas s’éloigner de Sherlock. Et s’il se réveillait en sursaut au milieu de la nuit et constatait que tout ça n’avait été qu’un rêve ? Pire, et s’il ouvrait les yeux sur une chambre aux murs blancs, complètement dépouillée, dans une camisole de force, entouré de figures sinistres l’observant comme un cas sociologique particulièrement intéressant ? John sentit un frisson le parcourir, mais ne fit pas part de ses appréhensions.
    Le détective ne comprendrait sûrement pas, de toute façon.
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MessageSujet: Re: You left, I died ▲ John -retrouvailles- [Terminé]   You left, I died  ▲ John -retrouvailles- [Terminé] EmptySam 14 Juil - 23:26

Cette fatigue est difficile à supporter pour Sherlock. Il en a toujours plus ou moins eu vu ses heures de sommeil, mais là c'est compliqué, différent. C'est tout ce qu'il a vécu durant tout ce temps qui lui revient en pleine face. Parce qu'il en a vécu des chose,s il n'est pas resté caché quelque part jusqu'à trouver le bon moment pour revenir parmi les vivants. La traque, c’est comme ça qu'il l'a appelé lui a donné du fil à retorde et a fait de luis un homme plus dur et plus froid qu'il ne l'était déjà. Mais il s'est rendu compte que seul, ce n'était plus possible, John est devenu une nécessité pour continuer sa traque, seul il n'est pas assez fort, certes il ne veut pas mêler John dans cette histoire, mais il va avoir besoin de lui. Sherlock a d'en l'intention de lui parler un peu de tout ce qu'il a fait, mais plus tard et vaguement, il ne voit pas l’intérêt de tout lui dire comme ça, ça ne va lui servir à rien. John ne doit pas tout savoir, c'est pour son bien. Sherlock lève ses yeux vers lui et remarque sa main, crispée sur le pommeau de sa canne, la vue de cet objet lui pose des problèmes. Il sait que c'est en partie de sa faute si elle est de retour, même entièrement de sa faute. Il avait si bien réussit à la rendre inutile, mais là, ça risque de poser plus de problèmes, cependant, il n'abandonne pas, jamais avec John. Il soupire une nouvelle fois avec cette question que lui pose son interlocuteur, le médecin ne réfléchit pas avant de poser des questions et il laisse comprendre des choses à Sherlock avec ce ton amère. Mais il doit comprendre une chose, il ne devait pas être au courant, parce qu'il devait le protéger, Lestrade ne le savait pas, Mrs Hudson non plus, c'était eux et John les visés, pas Molly ni Mycroft. Ils pouvaient le savoir, parce qu'ils n'étaient pas les premiers visés, certes ce n'est pas une raison. Molly le savait, avant que ça se passe, parce qu'elle était mêlé à l'histoire, c'était elle qui devait sauver Sherlock, du moins tout mettre en place pour qu'il survive à cette chute sans que personne ne puisse poser des questions. Tout était prévu depuis le début, Sherlock avait une solution de secours si ça ne se passait pas comme il l'avait prévu sur ce toit. Heureusement que tout était en place et pour John, c'était plus compliqué, plus imprévu. Sherlock a apprécié lui parler une dernière fois, mais il sait que ça lui a fait du mal, ce que John ne sait pas c'est qu'il lui a donné le courage nécessaire pour sauter de ce toit et puis ça rendait ce qu'il faisait tellement crédible avec sa présence. Alors oui, il s'est un peu servit de lui pour le faire, il faut l'avouer, mais ce n'était pas tout. Bref, il est temps de passer à autre chose et à se concentrer sur des choses qui vont se produire, il faut parfois oublier un instant le passé pour mieux avancer. Sherlock sait qu'on avance dans la vie en s'aidant des erreurs du passé, il ne peut pas le nier. Cependant pour lui, ce qu'il a fait est tout sauf une erreur, mais les gens lui font comprendre ce s'en est une. Sherlock ne comprend définitivement pas les gens normaux. C'est comme là avec John. Il ne répond pas à sa question parce qu'il sait qu'il va trouver tout seul comme un grand, qu'il n'a pas réfléchit avant, d'ailleurs, il a raison de ne rien dire puisque John prononce tout seul le nom de Molly. Il comprend. « Il n'y a qu'eux de ton entourage et du mien qui savaient avant toi John. » Lance Sherlock dans un soupir pour rassurer John, pas qu'il se pose d'autres questions, on ne sait jamais. Toujours couvrir ses arrières. Le détective reste immobile encore un peu jusqu'à ce que John reprenne la parole en parlant de lui, fatigué. Ça se voit autant que ça ? Il soupire et écoute ce qu'il a à lui dire avant de répondre. « Ça va aller. » Non ça n'ira certainement pas tant qu'il n'aura pas dormir au moins huit heures d'affilé. Sherlock essaye de ne pas penser à ce que John a faillit faire allusion, il se rend enfin compte à quel point ce qu'il a a fait l'a détruit. Il ne voulait certainement pas que ça se passe de cette manière, il ne songeait pas un instant avoir une place aussi importante dans la vie de John aussi. Il n'était que le colocataire après tout, le compagnon d'enquêtes, ah si, le seul ami. John est ou était son seul et unique ami ? Il secoue la tête en pensant à cela. Tant que John est là, tout ira pour le mieux. Sherlock ne songeait pas que cet homme allait prendre une place aussi importante dans sa vie, il ne peut plus le nier. John est quelqu'un. Il secoue la tête un instant de plus avant de quitter son fauteuil en s'appuyant sur l'accoudoir, la fatigue se fait ressentir. Il lève sa main vers John et pointe son visage. « Je crois que je ne suis pas le seul à être prit de fatigue John. » Un rictus apparaît sur ses lèvres avant qu'il ne soit intrigué sur le comportement de John, du moins les mimiques de son visage, chez lui, ça en dit plus que tout le reste et là, il semblerait qu'il se passe des choses dans sa tête. Il semblerait presque lutter contre quelque chose, avoir peur. Sherlock ne comprend pas réellement ce genre de comportement parce que lui, jamais rien ne se lit sur son visage, sauf bien entendu ses yeux et encore là, il faut interpréter avec justesse. Il s'approche alors de lui et pose sa main sur son épaules qu'il serre entre ses doigts l'espace d'une seconde. « Va. Je reste ici. » Il ne va pas s'enfuir si c'est ce que John croit. Il va simplement aller dormir dans sa chambre que manifestement, il doit aérer. Il espère aussi que Mrs Hudson n'a rien déplacé de ses affaires, surtout ses expériences, certaines étaient très dangereuses d'ailleurs. Le détective se recule et s'approche de la porte de sa chambre, il l'ouvre et tombe dans la pénombre. Il se retourne une dernière fois vers John, le jette un dernier regard avant de baisser la tête. Qu'il vienne si il en a le besoin. Sherlock rentre et ferme la porte derrière lui avant de glisser contre celle-ci, croulant sous la fatigue.
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