William s’ennuyait, William s’ennuyait mortellement. Il avait fini ses mangas, la télé déversaient un flot sans fin de stupidité et à par son beau-père il n’y avait personne chez lui. L’enfant poussa un soupir et fit un salto arrière pour attérir sur son lit. Il était dix heures du matin et il était debout depuis six heures. Il n’avait rien à faire strictement rien à faire. Sa chambre était impeccablement rangé, il avait lu tout ce qu’il avait à lire même les livres de philos de sa sœur, il n’avait pas d’enquêtes à faire pour Sherlock, et personne avec qui jouer.
L’enfant poussa un soupir enfila sa veste et sortit dans la rue. Même le soleil n’amena pas le moindre sourire sur son visage boudeur et tandis qu’il avançait il cherchait désespérément quelque chose à faire pour passer le temps. Mais étant atteint de Sherlockite aiguë il avait tendance à tout trouver mortellement ennuyeux même les cascades qui habituellement le remplissait de joie. Aussi il se contentait d’avancer en foudroyant du regard les gens qui semblaient ne pas partager sa détresse et ils étaient nombreux.
Il soupira et alla s’appuyer contre un mur pour commencer le seul jeu qui le tentait en ce moment « qui est qui ? ». Il regardait les passants et s’amusait à deviner qu’ils étaient où ils allaient ce qu’ils faisaient là. Le seul inconvénient de ce jeu était qu’il n’avait que rarement l’occasion de vérifier la véridicité de ses théories.
Après avoir repéré trois femmes adultères deux banquiers et un homosexuel refoulé, le garçon choisit d’arrêter de jouer. Il n’en avait pas marre mais le froids commençait à sérieusement attaquer ses doigts et il sentait qu’il serait plus raisonnable pour lui de se rendre à l’abri. Il se dirigea vers une bibliothèque non loin de là et alla se réfugier au rayon manga. Alors qu’il achevait sa lecture du dernier tome de death note, il aperçut une silhouette familière.

Il plissa un moment les yeux et regarda la jeune femme qui visiblement travaillait ici. Il réfléchit un moment pour remettre ses idées en place. L’avantage d’être anormal, William ne se considérait pas comme un génie, était qu’il avait une excellente mémoire et qu’il réfléchissait plus vite que la plupart des gens. Mary Morstan ou un truc du genre. La copine de John, il serait tenté de dire la copine du moment de John. Mais le moment semblait s’éterniser. William n’avait pas d’avis à ce sujet. Il avait l’impression que John faisait ressortir le côté enfantin de Sherlock et que ce dernier comme tous les enfants n’aimait pas prêter ses jouets. Mais l’agacement du plus grand détective de tout les temps avait aiguisé la curiosité de William qui se mit donc à observer avec attention la jeune femme. Avec tellement d’attention que cette dernière finit par s’en rendre compte et se tourna vers lui. Il eut un sourire et un signe de tête alors qu’il se levait et rangeait soigneusement son manga.

« Bonjour… J’espère que vous allez bien miss Morstan. »

"Bonjour jeune homme, je vais très bien, et toi ? Le livre t'a plu ?"

La bibliothécaire le salua d'un sourire, sans s'inquiéter d'être appelée par son nom, après tout ici elle ne connaissait pas tout le monde mais tout le monde la connaissait. Et puis ce petit jeune homme était d'une grande politesse, ce qui se faisait rare. Elle n'était pas de ces vieilles pimbêches qui se plaignent sans cesse que les temps changent, ce n'est pas tant que les gens étaient devenus plus malpolis mais que l'on ouvrait des lieux tels que la bibliothèque à un public qui, autrefois, n'y avait pas accès, ainsi les gens impolis entraient-ils maintenant dans le bâtiment. Les temps changeaient mais ce n'était pas forcément un mal, bien au contraire, la lecture était une chance qui devait être ouverte à tous, polis ou non. Toutefois le regard insistant du garçon l'avait intriguée, elle avait cru rêver mais peut être pas après tout.

"Je peux t'aider ? Tu cherches quelque chose de précis peut être ?"

Car oui, à part parce qu'il cherchait quelque chose de précis sans savoir où et qu'il n'osait pas le demander à une bibliothécaire, pourquoi un enfant l'observerait-il attentivement ? Soit ça soit elle avait mis son pull à l'envers mais cela ne lui arrivait que rarement et ce matin elle n'avait pas été pressée c'était donc peu probable. Il avait pourtant un livre en main, qu'il venait de ranger au bon endroit, fait rare également, elle le remarqua machinalement car elle passait souvent après les passants pour ranger un livre dans la bonne section. C'était même le principal travail d'une bibliothécaire au final, car le système de classement était assez précis pour que les gens trouvent facilement le livre de leur choix, et le cas échéant un ordinateur était à disposition qui faisait les recherches à votre place. Là où intervenaient les bibliothécaires c'était pour conseiller des gens indécis et ranger à leur place des livres dérangés par des lecteurs inattentifs.

Banale… C’était le mot que William aurait volontiers employé pour décrire la jeune femme. Et il sentait d’ici le sourire de Sherlock contente de voir que quelqu’un se rangeait à son avis. Les gens ne se rangeaient que très rarement du côté de Sherlock, seulement quand il n’avait plus le choix. Ce que William trouvait stupide. Pourquoi tenter de contredire un homme comme Sherlock. Il était intelligent et trop cool, il était évident qu’il avait raison dans la plupart des cas. Pour ne pas dire tout le temps. Sherlock ne s’était jamais trompé devant William.
Bon il qualifiait des fois d’ennuyeuses des situations que l’enfant trouvé absolument passionnante et hyper compliqué, mais il ne se trompait pas vraiment. C’est juste qu’il s’ennuie vite. Très vite. Mais cela ne signifiait pas qu’il avait tort. Juste qu’il ne fallait pas le croire aveuglément.
C’était pour cela que William voulait voir Mary de ses propres yeux. Il ne s’avait pas si elle était ennuyeuse-ennuyeuse ou juste ennuyeuse aux yeux de Sherlock.
Malheureusement, il ne voyait pas de signe qui indiquait qu’elle était agent secret ou tueuse à gage. Elle n’était sans doute même pas hacker mais cela ne voulait rien dire. Et puis William avait tendance à préférer les gens gentils avec lui aux gens intéressant mais trop méchant. C’était enfantin il le savait mais il tentait de s’épargner le plus de souffrance possible en attendant d’être adulte.

« Bonjour jeune homme, je vais très bien, et toi ? Le livre t'a plu ?"

Il aimait bien son sourire. Elle avait un sourire réellement gentil et pas le sourire préfabriqué que les adultes font « parce qu’il est un enfant. ».

« Je vais très bien merci. C’était un manga intéressant. Il soulève de façon très pertinente la question du bien et du mal, je pense. »


Oups. Il avait recommencé. En général quand il parlait comme ça ou qu’il faisait part de ses déductions les gens se mettaient à le regarder bizarrement. Sauf John et Sherlock ou les gens ayant l’habitude (son frère et sa sœur). William ne comprenait pas pourquoi. Etait-ce si étrange qu’un enfant parle sans faute de syntaxe ou qu’il emploie des mots comme diptérophile ? Ce n’était pas de sa faute si les autres de sa génération était des incultes.

"Je peux t'aider ? Tu cherches quelque chose de précis peut être ?"

Il arqua un sourcil. Et choisit d’ajouter serviable à la liste des termes pouvant la définir. Pas très étonnant que sa relation avec John dure plus longtemps que les celles d’avant. Ce qui indiquait aussi qu’elle devait avoir des nerfs d’acier. La plupart des gens avaient du mal à supporter Sherlock trop longtemps. De ce qu’il avait entendu et comprit des disputes entre John et Sherlock de nombreuses relations avaient pris fin après leur première rencontre avec le détective consultant.

« Oh, non je vous remercie. J’étais juste curieux de vous rencontrer Miss Moran. Les avis de John et de Sherlock divergent tellement à votre sujet. »

Il avait appris à toujours se montré sincère. La vérité seule comptait dans la vie des gens.