Maddison se faisait de plus en plus à la vie londonienne et, elle savait bien que si elle voulait passer de la rubrique fait divers à quelque chose de plus important, il allait sérieusement falloir qu’elle s’y mette. C’était loin de lui faire peur, elle n’avait jamais été le genre à rester les bras croisés à attendre que les choses lui tombent dessus. Cheveux négligemment attaché, un stylo dans la bouche, elle était assise à la table de son appartement en train d’éplucher tout un tas de papiers. La plus part parlant de Sherlock Holmes dont elle ne connaissait pas encore suffisamment l’histoire. Ca l’intriguait, tout comme la mort d’un Moriarty et, le retour plus qu’étonnant du détective consultant (ça existait vraiment ça ?). Une feuille tomba de la table et, bien évidemment, elle se pencha pour la ramasser. La feuille était un peu trop sous la table, chose qu’elle n’avait pas calculée au moment de se redresser. Le contact entre le coin de la table et le haut de son crâne fut douloureux mais elle se demandait si le contact du café chaud, qui avait profité de la secousse pour tenter une évasion – n’était pas encore plus désagréable. Un juron s’échappa de ses lèvres en se relevant avec précipitation pour sauver tous les papiers présents sur la table. Un jour elle s’amuserait à calculer son budget de sopalins, avec le nombre de trucs qu’elle renversait, elle était certaine de détenir un record !

Une moue peu satisfaite se posa sur son visage alors qu’elle venait de tout essuyer, suivit d’un regard paniqué en voyant l’heure. Pourquoi son alarme ne s’était pas mise à sonner, c’était pourtant fait pour la prévenir afin qu’elle n’arrive pas en retard à son rendez-vous avec Dorian. Il lui aura fallu beaucoup de regard dans tous les sens pour localiser le téléphone… Hmm… Un peu de café et voilà que ce bijou de technologie cessait de vivre. Il fallait vraiment que les constructeurs de ce genre de petits trucs songe aux gens comme elle : « porte poisse » était écrit en gros au-dessus de sa tête, avec fond lumineux et tout le bordel ! Elle balança son portable, il ne servirait plus à rien pour le moment et fonça dans la salle de bain après une inspection rapide de son armoire à vêtement. Pantalon de tailleur noir, chemise blanche cintrée, veste noir par-dessus, voilà qui devrait faire assez « conventionnel » pour l’endroit où elle devait se rendre. Elle jeta même un regard triste à ses converses, comme pour leurs promettre que la prochaine fois ça serait leur tour mais que, pour cette fois, elle ne pouvait se permettre ce genre de détail. Ses chaussures à talon lui permit de gagner 5 cm, elle aurait un peu moins à se deviser le cou en regardant les gens. C’était une bonne nouvelle. La moins bonne c’est qu’en se regardant dans le miroir elle comprit qu’elle ne pouvait pas se pointer avec cette coupe de cheveux et… mais, bordel, comment elle avait réussi à s’écrire sur le visage. Foutu stylo, il devait être percé !

Quelques coups de gants plus tard, un élastique en moins dans les cheveux elle redevenait à nouveau présentable. Elle remercia une force divine quelconque – en laquelle elle ne croyait pas – pour lui permettre de ne pas avoir des cheveux trop indisciplinés qui l’aurait forcée à passer encore plus de temps dans la salle de bain. Son sac fut récupéré, les clés de son appartement aussi et elle était déjà dans la rue d’en bas pour surveiller le passage d’un taxi. Et, si il y a une chose dont elle était fière en tant qu’Américaine, c’est qu’elle excellait dans un domaine : Siffler un taxi ! Deux doigts légèrement dans la bouche, un sifflement à faire retourner tout le monde et le taxi s’arrêta devant elle, fière comme par permit. On se félicite de ce que l’on peut !

Elle ne savait pas comment elle avait fait pour ne pas être en retard. Avant de sortir du taxi, elle réajusta ses cheveux lâchés, lui retombant aux épaules dans de légères ondulations et, très vite, elle se retrouve face une personne afin de s’annoncer. A aucun moment elle ne s’était imaginée pouvoir traverser tout l’endroit afin de trouver le bureau de Dorian toute seule. Sourire et politesse fut de mise alors qu’elle s’annonçait et que l’on demanda de patienter le temps de prévenir le principal conseiller. Maddison se retient de proposer à la personne qui lui faisait face des cours consistant à apprendre à relever les coins des lèvres dans ce qu’on appelait un sourire.

« Mlle Livingston, ravi de vous revoir » Il avait été plus tôt rapide. Elle tendit la main à son tour dans un sourire plus que professionnel, autant dire que ce n’était pas ceux qu’elle avait l’habitude de lui servir quand ils se retrouvaient dans d’autres circonstances. « Monsieur Talbot. Merci de me recevoir. »

A croire que ces deux-là avait reçu le parfait manuel des conventions à tenir en ses lieux. Elle lui emboita le pas rapidement, priant muettement que l’un de ses talons ne lui fasse pas faux bond… Et en se demandant aussi à quoi ça servait de « prier » mentalement quand on n’avait personne à qui s’adresser. Existait-il un dieu des talons qui, tous les jours tirait des noms au hasard pour décider qui allait perdre un talon ? Si c’était le cas, le nom de Maddison ressortait beaucoup trop à son goût et elle serait ravie de lui dire deux trois mots. Et, bien sûr, l’air de ne pas y toucher, elle regarda autour d’elle, histoire de voir un peu comment se passait la vie ici. Elle alla même jusqu’à se demandé si elle croiserait un genre d’agent secret en se demandant toujours comment elle réagirait si elle posait la question à quelqu’un et qu’on lui répondait « si je vous le dit, je devrais vous tuer ensuite » Un peu trop définitif à son goût comme réplique mais tellement classe !

Et voilà qu’ils étaient dans une sorte de salle de repos et, apparemment, ça voulait aussi dire que c’était un endroit de repos pour les convenances ce qui, honnêtement, la soulageait lui permettait de récupérer un sourire bien plus réel et spontanée qu’elle abordait très souvent. Le nombre de fois où l’on pouvait la croiser en faisant la tronche devait se compter sur les doigts d’une main.

« Tu m’excuseras pour la rudesse de ce que je vais te servir, mais pour avoir un thé décent ici c’est presque mission impossible… » Elle se mise à sourire pour l’expression employée et appuya sur la touche « café » - après tout elle n’était pas anglaise, on ne risquait pas de lui reprocher de ne pas avoir pris de thé – tout en le remerciant. Parler de mission impossible dans un endroit où elle imaginait apercevoir le vrai Bond sans même le savoir, c’était bien suffisant pour la faire sourire. « Tiens, en parlant de mission impossible, tu as vu le dernier film de James Bond ? J’ai réussi à trouver un moment pour aller le voir et franchement, il est pas mal. Bon, après, on peut dire ce qu’on veut, c’est le type blockbuster hein… »

« Non. Elle secoua la tête presque déçue en attrapant sa boisson. Je n’ai pas trouvé le temps d’y aller encore mais, c’est pour ça que je suis là, c’est plus classe de le voir en vrai, non ? » Bin ouais comme si Dorian allait lui balancer un : tiens, bin lui, il est agent secret sur le terrain du devrait lui poser la question pour savoir comment se passe son boulot ! Maddison posa son regard pour voir une personne plus loin qui n’était à portée d’oreille. « Tient, lui par exemple, il pourrait l’être. » L’homme en question manqua de s’étouffer en buvant une gorgée de thé (quand elle dit que c’est dangereux comme boisson), ce qui ne manqua pas de lui faire secouer la tête. « Ou pas, en fait. » Elle en était presque déçue. Puis soudainement, un air plus amusé sur le visage elle regarda Dorian concernant ce qu’il venait de dire. « Un cinéma, hein ? Ce n’est pas le genre de chose qu’on fait seul en général ! » Défaut professionnel, on ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, si ?

Un ami, hein ? Maddison ne sut ce qui l’avait trahie. Une réaction trop spontanée, un sourire qui en disait long, un regard laissant peu de doute sur le fait qu’elle était déjà en train d’échafauder un tas de théorie ? Dorian sut très bien où l’esprit de la journaliste était partit et mit un point d’honneur à lui faire cesser toute recherche de discours caché derrière une simple phrase. Maddison releva de grands yeux vers lui, l’air de l’innocence même dessiné sur le visage tinté. Elle ouvrit la bouche, faussement choquée, ce désignant de l’index. « Moi ? » Une légère moue et un visage qui criait qu’elle était incapable de faire ce genre de chose, non, elle n’était pas comme ça.

« Non mais je n’imaginais rien du tout. »

Cet air d’innocence, trop pur ou trop souriant, laissait entendre le contraire de ses paroles. Elle n’insista pas. Pas son genre quand il ne s’agissait pas réellement de son travail, il fallait attendre à savoir quand insister, quand il ne fallait pas et quand il fallait passer par des moyens détournés pour avoir des réponses. Dorian n’était pas le cobaye de diverses techniques à essayer pour avoir des infos, en tout cas, pas quand il s’agissait de sa vie privée. Il y avait pourtant un bon point à la réaction de Maddison : à aucun moment elle ne semblait choquée du fait que Dorian aurait pu avoir un ami, plutôt qu’une amie. A bien y réfléchir c’était peut-être inquiétant que cela ne surprenne pas les gens…

Dorian ne laissa pas l’imagination de Maddison aller plus loin, revenant sur un terrain qui touchait plus le domaine professionnel. Il parla d’Arya Tyrell, l’assistante de Mycroft Holmes, tout en expliquant qu’ils avaient finis par se rapprocher à force de rester bloqués en réunions ensemble. La gorgée du café qu’elle venait de prendre voulu ressortir et elle dut faire un effort incroyable pour ne pas tout recraché sur Dorian, manquant par la même occasion de s’étouffer de justesse. Dans le même effort, Maddison arriva à faire disparaitre tout le café qui lui restait dans la bouche. L’avantage c’est qu’il était difficile de savoir ce qui avait manqué de l’étouffer dans cette phrase et elle préférait laisser croire que c’était le fait qu’il est parlé d’un rapprochement. En réalité c’était d’apprendre qu’Arya était la PA de Mycroft qui venait de lui faire perdre toute contenance parce qu’elle n’avait pas cherché à remettre la parole d’Arya en doute quand cette dernière lui avait dit travailler pour une personne sans importance.

Des recherches qu’elle avait commencé à faire, le nom de Holmes – pas seulement Sherlock – ne semblait pas prouver qu’il était sans la moindre importance. Mais deux choses entraient en ligne de compte. La première, c’est qu’elle n’était pas suffisamment renseignée pour le moment pour faire le moindre commentaire. La deuxième était qu’elle n’avait aucune idée sur le fait de savoir si elle pouvait parler de sa rencontre avec Arya ou non. Maddison avait toujours su se montrer discrète et ne balançait jamais des choses qu’elle savait pour le plaisir, encore moins si ça devait porter préjudice à une personne. En tout cas, pas dans un cadre qui n’était pas encore défini comme professionnel. Elle taira le fait, pour le moment, que c’est cette révélation sur Arya qui lui avait fait avoir une telle réaction. Et, pour que ce soit bien clair, elle attendit de pouvoir parler pour jeter un regard à Dorian, large sourire sur les lèvres.

« Hmm… je vois ! » Du moins, elle croyait voir…

Bin quoi ? Il avait mis un point d’honneur à expliquer qu’elle ne devait pas se faire d’idée sur cet « ami » au cinéma pour, tout de suite après, lui parler d’un rapprochement avec Arya… Arya quoi, elle n’en revenait toujours pas… Alors forcément elle était en train de se dire que c’était une réponse, presque inconsciente, pour prouver qu’il n’y avait rien avec son « ami de cinéma » vu qu’il s’était rapproché d’Arya. Franchement, si elle avait compris autre chose, il aurait fallu se poser des questions, ça paraissait presque évident, non ? Ou alors, une nouvelle cause de sa déformation professionnelle, à voir des réponses même là où il n’y en avait pas.

« Une des assistantes… Il est si important que ça pour en avoir plusieurs ? Elle pinça légèrement sa lèvre inférieure avec ses dents, cherchant à s’empêcher de rajouter quelque chose. Peine perdue quand son sourire refit surface. Bin, si il en a plusieurs ça doit leur laisser plus de temps pour elle au final, ou leur laisser plus de temps pour des rapprochements en salle de réunion »

Bon ok, elle cherchait plus à le taquiner qu’autre chose surtout en voyant comment il avait réagi la première fois pour la dissuader de partir dans ses théories sur cet ami de cinéma. Bien qu’il n’y avait pas que ça dans ce qu’elle venait de dire. L’envie d’en savoir un peu plus sur le rôle d’Arya ce qui semblait légitime vu que c’était Dorian qui en avait parlé, elle ne pouvait que s’y intéressée. Si Dorian devait apprendre qu’en réalité elle avait déjà rencontré Arya, elle espérait juste qui ne lui en veuille pas de ne pas l’avoir dit. Il n’était pas question de lui cacher volontairement des infos mais juste de faire preuve de discrétion. Après tout, si Maddison devait croiser la jeune femme, par hasard, au détour d’un couloir, elle attendrait de voir comment cette dernière réagit pour agir dans le même sens.

Maddison avait l’impression d’être une enfant qui venait de poser une question dont la réponse était l’évidence même. Mycroft Holmes, et bien, c’est le chef du MI5, bien sûr ! Bin oui, bien sûr, ce qu’elle pouvait être bête des fois ! Non mais sérieusement elle savait qui il était, enfin elle avait lu quelques trucs sur lui mais elle avait surtout besoin de s’assurer qu’il n’y en avait pas deux et qu’Arya bossait bien pour celui-ci parce que c’était le contraire de ce qu’elle avait pu lui dire. Bien sûr, elle ne lui en voulait pas, on n’expliquait pas à une parfaite inconnue qu’on travaille pour le type qui s’occupe du MI5. Ou alors, c’est qu’ils recrutaient vraiment n’importe qui. Elle fronça un peu les sourcils comme si elle essayait de remettre ses idées en place.

« J’ai lu quelques trucs sur lui mais aussi sur un autre Holmes alors je t’avouerais que tout a du se mélanger un peu dans ma tête. »

La vraie question était de savoir ce qu’elle allait faire si elle croisait Arya ? Mais, très vite, Maddison prit la décision de faire comme si elle ne savait pas que la jeune femme travaillait pour Holmes. Peut-être qu’elle lui poserait quelques questions pour voir si Arya lui fournissait assez d’indice pour qu’elle puisse le deviner « normalement » mais sinon, elle ferait comme si de rien n’était. Cette décision était en partie prise parce qu’elle ne voulait pas que Dorian puisse avoir des problèmes, ou se retrouve avec une Arya furieuse qu’il est pu dire à Maddison pour qui elle travaillait. Si Arya lui avait donné une impression plutôt positive, Maddison était loin de la connaitre ou de savoir comment elle pouvait réagir à ce genre de chose. La bonne nouvelle c’est qu’Arya était réellement une PA et non pas une sorte d’espion ultra entrainée. Ça ferait trop bizarre de vivre tout proche d’une sorte de James Bond ! Un tas de scénario possible passèrent dans sa tête à cette réflexion qu’elle finit par balayer en finissant son thé avant de jeter le gobelet qui alla rejoindre celui de Dorian.

« Et puis franchement, votre pays ressemble carrément à une série policière. Un super détective désavoué, puis mort avec ce Moriarty, pour finalement ressusciter. Franchement, quand tu prends en cours de route c’est un peu compliqué d’arriver à tout suivre, surtout si plusieurs personnes ont le même nom ! »

Non mais sérieusement, elle était certaine qu’on pouvait en faire un film, une série, des livres ou même les trois en même temps. Ca semblait presque irréel. Un jour faudrait qu’elle essaye de rencontrer ce Sherlock Holmes mais elle se disait que ce n’était pas le genre de truc à faire sur un coup de tête, sans un minimum d’information. Parce que, de ce qu’elle en avait lu, elle risquait juste de se faire bouffer en deux secondes. Bon, cela dit, elle ne prenait pas totalement en court de route, elle avait réussi à entendre parler de cette histoire même aux États-Unis en faisant quelques recherches mais les infos là-bas étaient bien moins détaillées que ce qu’elle avait pu apprendre ici. Pas de doute à avoir sur le fait qu’elle venait de vraiment débarquer.

La journée avait si bien commencé. Son réveil n’était pas tombé en panne, ce qui était la première fois de la semaine et elle ne s’était pas renversée de café dessus. Elle avait trouvé sans problème une chemise repassée et avait même mit un pantalon de tailleur et pas une de ses jupes ridicules. Oui, la journée avait bien commencé. Elle n’avait pas reçu de coup de fil incendiaire, et les terroristes semblaient avoir décidé de prendre des vacances.
Oui cela semblait être une bonne journée, jusqu’à ce que son ordinateur ne décide d’effacer l’intégralité du dossier parce qu’il soupçonnait une tentative de piratage terroriste. Tentative qui après une enquête importante signifiait qu’une secrétaire de l’étage inférieur avait tenté de télécharger une chanson sur Itunes. L’Ecossaise se demanda un court instant si renvoyer cette idiote serait considéré comme de l’abus de pouvoir et passible de sanction. Ou si il serait mal de sa part de supplier Sebastian d’éliminer la pauvre fille, autant que sa nouvelle amitié serve à autre chose qu’à la pousser plus tôt que prévu vers la tombe. Et pousser les parasites dans la tombe lui semblait être une bonne chose.
Mais au lieu d’appeler le criminel consultant elle se retrouva à faire les yeux doux à son ordinateur pour qu’il accepte de lui rendre ce putain de dossier. Mais tandis qu’elle enchainait les compliments et les suppliques à l’égard de la machine, qui demeura de marbre, elle perçut très nettement l’éclat amusé dans les yeux d’Anthéa. Tout comme elle entendit son portable vibrer dans sa poche. Elle soupira et regarda le message. Evidemment son patron souhaitait lire le dossier qui venait de disparaitre. Heureusement il était de presque bonne humeur et lui laissa un peu de temps pour trouver une solution. Mais il ne consentit pas à l’aider, se contentant de retourner dans son bureau.
Bien sûr. Elle se retrouva donc face à une page word qui demeurait trop blanche tandis que son cerveau cherchait désespérément une solution.
Puis, elle se rappela que le dossier avait été monté en coopération avec le ministère de l’intérieur et sans que le MI5 ne classe la moitié des faits secrets défense, pour une fois. Donc si elle allait voir quelqu’un là-bas, elle avait une vague chance de pouvoir récupérer le dossier. Sans compter qu’elle serait loin lorsque The Boss déchainera sa fureur.
Elle enfila donc veste, bonnet, écharpe et gant avant de quitter son bureau presqu’en courant. La fuite était la meilleure option qui lui restait. Comme pour une fois elle portait des derbys et non pas ses stupides chaussures à talons, elle dévala les escaliers et vola littéralement au-dessus des dernières marches. Une bonne fuite pour être efficace se devait d’être rapide.

Elle atteignit rapidement le ministère de l’intérieur mais constata que le chargé de sécurité était nouveau et ne croyait absolument pas qu’elle travaillait ici. Excédée, elle se surprit à regretter de ne pas s’être renversé du café dessus ce matin ce qui aurait peut-être conjuré le mauvais sort. Elle aurait volontiers foudroyé l’homme du regard mais ce n’était pas dans sa nature et elle se contenta d’attendre que son supérieur confirme que oui elle avait le droit de rentrer ici.
De plus en plus abattue, elle choisit de se rendre dans la salle de repos pour prendre un café avant de pénétrer dans l’antre des fauves. La porte ne tenta pas de l’agresser et elle put pénétrer dans la pièce sans dommage. Deux personne s’y tenait déjà et un homme se trouvait droit dans son champ de vision. Un homme qu’elle connaissait bien et qu’elle cherchait justement

« Ah Dorian ! Justement je voulais te voir, à propos du dossier Wimbeldon. »

Elle jeta un coup d’œil à l’autre personne avant de la regarder avec une expression ahurie, particulièrement impolie et ridicule

« Maddison ? »


HRP: désolé pour le retard. J'implore à genoux votre pardon. Et heureusement que Dorian m'a fait remarquer que c'était mon tour. Désolé, désolé, désolé, désolé, désolé....